La Suisse a voté

Keystone / Jean-Christophe Bott

Les Suisses redisent «oui» à la Loi Covid, des masques vont désormais tomber. En démocratie, il est un principe immuable et non soumis à négociation: le résultat d’un vote fait loi. Ce dimanche 28 novembre, date majeure dans l’histoire politique suisse contemporaine, a livré son verdict. Le peuple souverain a accepté à 61% l’initiative «Pour des soins infirmiers forts», a rejeté à 68% l’initiative «Sur la justice» et a très majoritairement dit «oui», à 62%, à la modification de la Loi Covid, mère de toutes les batailles. Les citoyens, en nombre (environ 65% de participation), ont parlé.

Le système du tirage au sort des juges fédéraux n’a donc pas convaincu – et peu intéressé. L’ancrage dans la constitution du principe de soins infirmiers renforcés et adaptés aux besoins du pays a au contraire séduit, éclairé par la lumière crue de la pandémie.

Plus polémique car validant le dispositif d’un pass sanitaire permettant un traitement différencié de la population, la modification de la Loi Covid – laquelle avait déjà été acceptée par le peuple en juin dernier – a elle aussi convaincu une solide majorité des Suisses. Lesquels savaient pertinemment ce sur quoi ils votaient, contrairement à ce que prétendent ces opposants ayant déjà essayer de noyer la justice sous une pluie de recours.

Cette obstination à refuser le verdict des urnes a quelque chose d’alarmant. Le peuple s’étant déjà prononcé favorablement en juin 2021 (à 60,2%), le convoquer à nouveau était déjà limite. Mais acceptons que le seul objet certificat Covid le justifiait. Il n’est toutefois pas possible de prétendre que les Suisses ont été trompés par le texte du matériel de vote: personne, dans le pays, ignorait que le pass sanitaire était l’enjeu principal de ce scrutin. Et ces recours, alors? Faudra-t-il revoter sur la Loi Covid dans quelques mois? Ou tant que le résultat déplaira à ses opposants? Combien de fois la démocratie va-t-elle encore être prise en otage par un camp qui refuse la défaite?

Le combat continue pour les Amis de la Constitution. C’est à Bumpliz, dans la banlieue bernoise, que les référendaires contre la Loi Covid se sont réunis ce dimanche 28 novembre. L’ambiance n’est pas à la fête chez les opposants: avec 62% de «oui», la population approuve une deuxième fois en cinq mois la loi.

Les Amis de la Constitution promettent de tenir bon et de continuer leur combat pour les libertés individuelles. Heidi.news les a accompagnés durant l’après-midi.

Euphorie chez les infirmières et infirmiers de Suisse. Qu’importent les barrages de police, le grondement des manifestants contre la Loi Covid dans les rues voisines et la perspective morose des semaines à venir. Ce dimanche 28 novembre, au 10 Parkterrasse à Berne, il n’y a que de la joie chez les soignants. Heidi.news a passé la journée avec eux.

Trois scrutins cantonaux sous la loupe

Grand jour pour la droite fribourgeoise. L’Entente de droite est la grande gagnante de l’élection au Conseil d’Etat fribourgeois. Elle a placé pas moins de cinq candidats dans les six premiers, dont les quatre en tête, et permis à l’UDC, représentée par Philippe Demierre, de faire son retour au gouvernement cantonal après 25 ans d’absence. Sont élus, dans l’ordre, Didier Castella (PLR), Olivier Curty (Le Centre), Romain Collaud (PLR), Jean-Pierre Siggen (Le Centre), Sylvie Bonvin-Sansonnens (Les Vert·es), Philippe Demierre et Jean-François Steiert (PS).

Genève pourra désormais destituer ses conseillers d’Etat. Il sera désormais possible de destituer un conseiller d’Etat en exercice à Genève. Les ministres ne toucheront par ailleurs plus de rente à vie. La population a en revanche refusé d’harmoniser et d’étendre les horaires d’ouverture des magasins.

Les Valaisans ne veulent plus des grands prédateurs. La population a exprimé son ras-le-bol et son envie de durcir les mesures de protection contre les grands prédateurs, les loups en particulier. Une initiative qui ne pourra toutefois pas vraiment être mise en œuvre, la question de la faune et de la chasse étant de compétence fédérale. Mais ce résultat modifiera la donne lors des prochaines négociations en la matière entre Berne et Sion.

Bien vu

Keystone / Anthony Anex

Des opposants à la Loi Covid sont venus ce dimanche sur la Place fédérale, qui était surveillée comme le lait sur le feu par la police. Certains sont venus déguisés, comme ce groupe visiblement fan de la série La casa de papel. Attention, la Banque nationale suisse se trouve juste à côté…

Tout sur le variant Omicron

Le monde se barricade face à Omicron. Le variant Omicron circule déjà un peu partout. Afrique, Europe, Australie… les annonces se succèdent. Chacun à leur tour, les pays commence de se barricader, à des degrés divers, au fur et à mesure des découvertes de personnes infectées par ce nouveau variant.

La Suisse a par exemple décidé samedi de restreindre l’accès à son territoire aux voyageurs en provenance de République tchèque, des Pays-Bas, du Royaume-Uni, d’Egypte et du Malawi. Les personnes concernées doivent présenter un test de dépistage négatif avant l’entrée sur le territoire et se placer en quarantaine durant 10 jours à leur arrivée. Dimanche, Israël a décidé de fermer ses frontières aux ressortissants étrangers.

Suivez ici l’évolution de la situation.

Shutterstock / Ink Drop

Omicron, la menace qui plane sur les fêtes. On ne sait pas pour vous, mais chez Heidi.news, on a comme un furieux sentiment de déjà-vu. A cause de ce nouveau variant du Sars-Cov-2, B.1.1.529, rebaptisé Omicron par l’OMS. Jeudi matin encore, sa notoriété ne dépassait pas le cercle étroit de quelques virologues spécialisés, qui échangeaient leurs inquiétudes sur Twitter. Désormais, il agite déjà le monde, comme si nous étions de retour en mars 2020.

L’OMS l’a classé dans la catégorie des variants «préoccupants», susceptible de poser un risque «d’échappement immunitaire». Comprendre: il pourrait déjouer, dans une mesure encore inconnue, les vaccins et certains traitements. Et, par conséquent, perturber les fêtes de fin d’année.

Un nouveau vaccin contre Omicron sera-t-il nécessaire? On ne connaît pas encore les risques réels liés à Omicron et un nouveau vaccin trop spécialisé contre ce variant aurait aussi ses désavantages. Nos explications.

Omicron: ce qu’on sait de l’inquiétant variant venu d’Afrique. Le variant Omicron inquiète. Ce nouveau-venu, identifié pour la première fois au Botswana le 11 novembre et circulant en Afrique du Sud, a été identifié de par son profil mutationnel exubérant et son implication dans une poussée épidémique éclair. L’OMS et le CDC européen l’ont reconnu comme préoccupant. On fait le point.

Porter le masque partout: le conseil de la présidente de la task force. Pour Tanja Stadler, la mesure la plus efficace pour freiner la propagation du Covid-19 et sauver les fêtes de fin d’année est le port du masque partout, ou du moins le plus souvent possible. La présidente de la task force scientifique de la Confédération, interrogée par la NZZ am Sonntag, rappelle en outre que, pour l’heure, le principal problème de la Suisse est le variant Delta, pas Omicron. Et que cela devrait encore être le cas pour la période de Noël et de Nouvel-An.

Il est temps de raconter le monde

📲 Nouveau: suivez-nous sur WhatsApp! Ne manquez plus une histoire importante! Soyez parmi les premiers à être informés des dernières enquêtes, des événements marquants et des sujets incontournables qui façonnent le monde, où que vous soyez. A vous de décider le meilleur moment pour les lire.

C’est gratuit, sans création de compte et géré par nos journalistes. Pour tout savoir sur le fonctionnement, consultez la page explicative sur notre site.

L’actu clé de la semaine qui vient

Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS. | Keystone/AFP / Fabrice Coffrini

L’OMS se repense à Genève pour faire face aux crises du futur. La pandémie de Covid-19 a été, tout autour du monde, un formidable catalyseur des problèmes de gouvernance. En première ligne de cette crise, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a vite compris qu’elle devait se repenser et se renouveler pour faire face aux défis à venir. Elle le fera très solennellement à Genève dès ce lundi 29 novembre et pendant trois jours, à l’occasion de l’Assemblée mondiale de la santé, qui sera ouverte par vidéoconférence par le conseiller fédéral Alain Berset.

Avec une question centrale en guise de fil rouge: faut-il négocier un nouveau traité international, à la lumière de cette expérience inédite qu’est la pandémie mondiale de Covid-19?

A noter cette semaine

Lundi. Conférence nationale «Repenser la mobilité», avec la participation de la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga.

Lundi. Conférence de presse avant le lancement du H4, un hub de l’innovation en santé à l’Institut de la Source.

Lundi. Début de la session d’hiver au Parlement, qui durera jusqu’au 17 décembre et qui sera notamment le théâtre de l’élection du prochain président de la Confédération, mais aussi de ceux des deux chambres.

Vendredi. Le Conseil fédéral tiendra une très attendue séance, la première après les votations de ce 28 novembre. Quelles seront les suites de la gestion de la crise Covid, maintenant que le gouvernement a pu enregistrer la réponse donnée par le peuple dans les urnes?

Samedi. Désignation, après deux tours de scrutin, du candidat Les Républicains à l’élection présidentielle française.