Il est temps de raconter le monde

📵 Razzia sur nos data. Nos données personnelles sont recueillies chaque jour par Facebook ou Google, mais aussi par des entreprises qui sont beaucoup plus proches de nous, comme Coop, Migros, la Poste ou les CFF. Que font ces sociétés de cette montagne d’informations? Où ces données sont-elles stockées? Jusqu’où peut aller cette curiosité pour nos comportements? Heidi.news a mené l’enquête.

Les infos qui comptent pour moi

André Borschberg

L’aviation durable est déjà une réalité. Après les voitures électriques, les avions? C’est ce que nous nous employons à faire chez H55. Nous ne construisons pas des avions électriques mais nous mettons en œuvre pour les avionneurs les technologies développées dans le cadre de Solar Impulse qui a été la plus grosse entreprise d’électrification de l’aviation. Je vous l’explique sur Heidi.news…

La bible des drones-taxis. Si vous vous intéressez au développement des VTOL, ces appareils qui décollent comme des drones puis volent comme des avions grâce à la propulsion électrique, je vous engage à consulter le site TransportUP. Vous pourrez y constater que de la Chine à la Silicon Valley en passant par le Valais cette activité n’a plus rien d’une lubie mais se structure en industrie autour des centaines de projets qui y sont suivis.

Le découplage industriel de la Chine. Quand le patron de Foxconn, l’entreprise taïwanaise de 178 milliards de dollars de chiffre d’affaires qui fabrique l’iPhone et à peu près tous nos autres gadgets technologiques avec son million d’employés en Chine, affirme que l’industrie va se fragmenter en une chaîne d’approvisionnement en Chine et plusieurs autres dans le reste du monde, mieux vaut l’écouter. Entre la guerre commerciale Chine-États-Unis mais aussi les leçons de la pandémie sur notre extrême dépendance à l’industrie chinoise, il y a de bonnes raisons de penser que ce découplage a commencé.

Beyond the sea

Un cerf-volant pour le transport maritime. Sans doute parce qu’ils constatent directement les effets du changement climatique, les navigateurs s’engagent de plus en plus en faveur de l’environnement. J’aime bien l’initiative d’Yves Parlier qui développe un système de traction des navires marchands par cerfs-volants. L’objectif de l’Organisation maritime internationale est de réduire de 70% les émissions de CO2 du transport maritime d’ici 2050. Ce projet est un des moyens d’y arriver et il y en a d’autres.

Derrière les provocations grecques et turques: la mer. Notre vision du monde est influencée par l’endroit où l’on est et par nos sources d’information qui sont forcément fortement orientées. Je crois qu’il est important de se mettre à la place des autres peuples pour mieux comprendre leur point de vue et raisonnement quitte à distinguer leurs visions de celles de leurs dirigeants. C’est ce que je recommande de faire pour la Turquie. Vous avez le pays qui a la plus longue côte sur la Méditerranée mais qui se retrouve avec des eaux territoriales minuscules à cause d’une myriade d’îles grecques et d’une convention internationale qu’elle n’a bien évidemment pas pu signer en 1982. On peut certainement critiquer les provocations du président Erdogan qui ont fait monter les tensions à ce sujet cet été. Mais cette question des eaux territoriales demeure bien un problème non réglé et vécu comme une injustice par ce pays. D’autant plus si la Grèce poursuit son dessein d’étendre ses eaux territoriales de 6 à 12 miles nautiques comme le droit international l’y autoriserait. Ce qui est aussi une provocation.

La clé des oasis

Les oasis du changement climatique. En Algérie, Mohamed Bouchentouf, un ancien cadre du ministère de l’agriculture a lancé l’an dernier une initiative de revitalisation des oasis. Son objectif est de construire un système agronomique qui permette d’anticiper les changements climatiques et de surmonter les crises alimentaires en faisant évoluer le système de production actuel. Il utilise en particulier du biochar, un dérivé de la biomasse qui améliore la rétention d’eau des sols et stimule le système immunitaire des plantes. Il a commencé par créer une micro-ferme écologique appelée «La Clé des Oasis» dans le grand sud algérien. On estime que si ce modèle était étendu à l’ensemble des oasis du pays, cela pourrait créer quelques 600’000 emplois. La solution ne viendra pas d’une technologie miracle mais d’un nombre important d’initiatives locales intelligentes.

Dans mon radar vidéo, de bons documentaires pour le week-end

Greenmotion

La vérité sur la voiture électrique. Le réalisateur Jérôme Piguet s’est associé avec l’ingénieur en énergie Marc Muller et les journalistes Jonas Schneiter et Zelda Chauvet pour produire le documentaire «A Contresens» sur la voiture électrique. C’est une vaste enquête de deux ans qui va des mines de cobalt au Congo au usines de recyclage des batteries en passant par les gisements de lithium de Bolivie afin de vérifier le bien-fondé des critiques émises sur la mobilité électrique. On y découvre beaucoup d’enjeux de pouvoir et surtout que si tout n’est pas parfait, au final, la voiture est bien plus écologique que celle qui brûle du pétrole. Ce film est disponible sur SwisscomTV.

Comment les réseaux sociaux nous manipulent. J’ai beaucoup apprécié le docu-fiction «The Social Dilemma» diffusé sur Netflix. Voir des repentis des réseaux sociaux et des smartphones expliquer comment ils ont participé à la création de ces outils numériques addictifs est particulièrement fort. C’est vraiment révélateur de la manière dont est construite l’addiction numérique, comment elle nous isole et comment elle nous polarise en poussant les contenus les plus extrêmes. Cela parle de Facebook, de Twitter, d’Instagram… mais je n’oublie pas que Netflix utilise le même genre d’algorithmes pour nous attirer sur sa plateforme…

Netflix

Ce qu’une pieuvre nous apprend de la conscience. Aussi sur Netflix, le documentaire «My Octopus Teacher» m’a particulièrement séduit. C’est l’histoire d’un réalisateur et plongeur qui se reconstruit psychologiquement au travers d’une amitié avec une pieuvre dans la forêt d’algues géantes où il plongeait quand il était enfant. Mais au fond, ce documentaire s’interroge surtout sur la conscience. Et comment celle-ci forme un continuum entre nous et tous les êtres vivants de la nature. Nous ne sommes pas juste des visiteurs, nous faisons partie de la nature.

Sur Heidi.news aujourd’hui

Sénatrice mais pas notable. Toutes les deux semaines, Géraldine Savary contribue à Heidi.news au travers d’une rencontre afin de dessiner, article après article, une constellation de personnalités dont le tracé serait totalement subjectif, aléatoire et transparent. Ce week-end, Adèle Thorens, qui occupe un siège dans lequel elle a «été confortablement installée pendant douze ans».

VIDÉO - La reproduction des fleurs expliquée par The Bachelor. L’immense majorité des végétaux que nous consommons, tous les fruits, les légumes et les céréales, sont des plantes à fleurs. Et ce sont ces mêmes plantes à fleurs que consomment aussi tous les animaux que nous mangeons. Ce sont donc les fleurs qui nourrissent les humains. Autant dire que la reproduction des fleurs, c’est l’une des choses les plus importantes au monde! Voilà pourquoi nous avons voulu vous l’expliquer dans cet épisode de PopScience.

Le Nobel de la paix, entre risques climatiques et Covid-19. Le prix Nobel de la paix 2020 a été décerné au Programme alimentaire mondial. Lors de la cérémonie, l’accent a été mis sur l’impact du Covid-19 sur la faim dans le monde. En effet, la pandémie vient renforcer une situation déjà critique, notamment du fait des changements climatiques. Notre analyse.

Le T. Rex qui valait 30 millions, une dérive du «dino business»? C’est une vente qui fera date dans le monde de la paléontologie. Le 6 octobre dernier, un squelette de tyrannosaure presque complet a été vendu à New York pour près de 30 millions de dollars par la maison d’enchères Christie’s. Ce prix pharaonique pulvérise l’ancien record pour une vente de fossile, également détenu par un T. rex, vendu 8 millions de dollars en 1997. Il dépasse aussi celui d’une œuvre sur papier de Paul Cézanne, vendue le même jour pour plus de 28 millions de dollars. Cette vente envoie un fossile précieux pour la science dans une collection privée, et pose un certain nombre de questions. Cela représente-t-il une perte pour la recherche? Ne serait-il pas mieux exposé dans un musée?

Comment porter le masque sous la pluie? En France, en Italie, et aussi à Munich en Allemagne, plusieurs pays et régions rendent le port du masque obligatoire à l’extérieur. En Suisse, il n’est obligatoire que dans les lieux clos de onze cantons jusqu’à présent. Mais comment gérer le port du masque, à l’extérieur, sous la pluie? Un masque mouillé est-il utile? Antoine Flahault, épidémiologiste et professeur à l’Université de Genève, s’est penché sur ces questions pour une interview filmée.

Stephane Gros

André Borschberg, bio express. Diplômé de l’École polytechnique fédérale de Lausanne en mécanique et thermodynamique, et licencié du MIT en science du management, André Borschberg est ensuite devenu pilote de chasse des forces aériennes suisses sur des avions de type Venom, Hunter et Tiger. Entrepreneur, il est le co-fondateur, CEO et pilote de Solar Impulse avec Bertrand Piccard. Pendant le tour du monde de l’avion solaire, il a effectué le vol le plus long jamais réalisé en solo dans l’histoire de l’aviation (5 jours et 5 nuits sans escale). Conférencier de renom au niveau international, il est aujourd’hui également le co-fondateur et Président de H55, qui développe des systèmes de propulsion électrique pour les avions.