Bonjour, c’est Esther et Jacques à L’Etivaz, où l’on attend, ce 1er août, des centaines de citadins pour le brunch à la ferme. Notre VIP du jour sera le Conseiller fédéral Ignazio Cassis.

Avec l’Exploration de Heidi.news sur notre village fromager, le monde a regardé L’Etivaz. Avec cette édition spéciale du Point du jour, c’est L’Etivaz qui regarde le monde.

photo journaliste

Esther Mottier & Jacques Henchoz à L'Etivaz
01.08.2019

Les infos qui comptent pour nous

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Keystone / EPA Reuters / Henry Nicholls

La catastrophe du Brexit. Jacques: Je suis catastrophé par le Brexit. En ce 1er août qui célèbre l’union confédérale, je vois la désunion possible du Royaume-Uni avec l’Ecosse et l’Irlande. Il y avait une interview intéressante sur la tournée nationale de Boris Johnson à la radio avant hier. Je vois aussi la cohésion européenne qui risque de voler en éclat.

RTS (Tout un monde) (FR)

Recycler les mégots. Esther: Je pourrais vous parler de la répression des manifestants, à Moscou ou à Hong Kong, qui me choque. Ou de l’empoisonnement possible d’Alexei Navalny, on se croirait dans James Bond! Mais pour ma part, je suis orientée bonnes nouvelles. En lisant certains journaux, on a l’impression que plus rien ne va et vous savez comme moi que ce n’est pas vrai. Je dois dire que c’est une des choses qui me plaît chez Heidi.news, votre intérêt pour les solutions. Là, je viens de lire qu’une entreprise sociale française, GreenMinded, avait mis au point une façon de recycler les mégots de cigarettes. Voilà la nouvelle qui compte pour moi: chaque mégot pollue 1m3 de terre ou 40 litres d’eau…

Nur positive Nachrichten (DE)

Il est temps de raconter le monde

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Dans notre radar aujourd’hui

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Keystone / Valentin Flauraud

J’attends 400 personnes. Esther: Cette année encore, on est archi-complet pour le brunch du 1er Août. Les gens arrivent dès 9h et restent souvent toute la journée avec nous. Comme s’ils ne voyaient pas le temps passer… On a préparé, entre autres, des œufs à la coque, des plateaux de charcuterie et de fromages bio, une soupe de chalet, des tartes aux fruits, des meringues à la double crème, du bircher, des tresses de Marianne Tille et 200 litres de thé froid aux herbes d’alpage. On aura une centaine d’enfants, ils pourront se maquiller avec des pétales de fleur des pâturages, faire des tours en calèche et un petit concours: compter les mâles et les femelles parmi nos cochons.

Site de la ferme des Mottier (FR)

J’attends le Conseiller fédéral Ignazio Cassis. Jacques: J’ai reçu au fil des ans plusieurs Conseillères et Conseillers fédéraux à L’Etivaz. C’est très important pour nous, ces contacts directs. La Confédération participe au financement des routes de montagne et de nos téléphériques d’alpage. Quand ils doivent prendre des décisions de politique agricole, il faut qu’ils sachent dans quelles conditions on travaille. M. Cassis est aux Affaires étrangères mais cela compte aussi pour nous, car nous exportons 40% de notre production. Je le connais un peu à travers la Confrérie du Guillon, il est attaché au terroir. J’aimerais le rendre attentif à la stigmatisation des agriculteurs trop fréquente: on nous accuse de tout, produire du CO2, maltraiter les animaux…

Tribune de Genève (FR)

Nous respectons un cycle naturel. Esther: Avoir des animaux ici fait partie d’un cycle naturel et traditionnel. C’est une chance d’avoir des vaches qui peuvent brouter l’herbe sur des pentes raides, la digérer, en faire du lait et mettre de la nourriture à disposition des gens. Sans les vaches, il n’y aurait que des broussailles et ce vallon serait inhospitalier. Quand on porte un jugement sur l’élevage, il faut avoir le contexte en tête. Bien sûr que c’est différent d’avoir comme nous 30 vaches sur un alpage ou d’en élever 2000 dans une plaine désertique en les nourrissant avec du soja OGM.

Heidi.news (Nicolas et Esther sur les chemins buissonniers) (FR)

Qu’on nous accuse pas de réchauffer la planète! Jacques: Quand on fait ce métier, on aime la nature. On est écolo dans l’âme. Personne ici ne rêve d’épandre des engrais par hélico ou d’abuser de pesticides. Il y a en tout 2400 vaches à L’Etivaz, pour une septantaine d’exploitations. Qu’on nous accuse pas de réchauffer la planète. On la soigne, plutôt! L’an dernier, j’ai reçu la visite d’un Russe qui voulait comprendre la fabrication du fromage. A lui tout seul, il avait 2500 vaches.
Esther: L’an dernier, une famille chinoise est venue skier avec mon mari, Nicolas. Le père nous a demandé combien on avait de cochons. Quand on a dit «deux», il s’est mis à rire, il en avait 10’000! Mais quand son fils a vu que les nôtres se promenaient à l’air libre alors que les leurs ne voient jamais la lumière du jour, j’ai vu qu’il se posait des questions…
Jacques: J’ai aussi donné un interview à une journaliste américaine: elle ne comprenait absolument pas comment on pouvait vivre avec 30 vaches.

NPR (Stories from the water font) (EN)
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Leonie Prillwitz, 15 ans, a inventé un filtre à micro-particules de plastique. BR

Nos raisons d’espérer

Une jeune inventeure. Esther: C’est ma rubrique préférée du Point du jour. J’ai adoré le film «Demain». J’aime aussi une chanson qui circule en ce moment sur les réseaux sociaux: «Mein Lied». Et je lis souvent le site Nur Positive Nachrichten. Je retiens par exemple cette info, qui vient de la Bayerischer Rundfunk: une adolescente de 15 ans de Friedberg, près de Francfort, a inventé un filtre pour les micro-particules de plastique qui s’applique à l’évacuation des lave-linge. Cela lui a valu le prix fédéral de Jugend Forscht.

Bayerischer Rundfunk (DE)
Nos raisons d’espérer

Notre fragile équilibre. Jacques: Des raisons d’espérer, je sais que je vais en trouver dans le dernier livre de Sylvie Brunel: «Toutes ces idées qui nous gâchent la vie», sur l’écologie culpabilisante. Je l’ai entendue à la radio, j’ai été bluffé, j’ai commandé le bouquin. Dans dix jours, je l’aurai lu! En attendant, j’ai plutôt des raisons de m’inquiéter pour notre fragile équilibre, à L’Etivaz, entre la nature, l’économie et le tourisme. Cela fait maintenant trois générations que nous sommes gouvernés par des gens qui n’ont plus de terre à leur souliers. Ces gens-là n’ont aucune idée de notre vie et vont nous dicter notre manière de fonctionner. Oui, on redoute les bureaucrates!

Editions JCLattes (FR)

Le labo alpin

Les vaches, mieux qu’une centrale nucléaire. Esther: Ce qui est innovant, c’est d’intégrer la tradition dans la modernité. Il y a un agriculteur qui me passionne, c’est Niklaus Hari, de Reichenbach. Il a mis au point un système de méthanisation individuel. Il estime que si toutes les vaches de Suisse étaient concernées, cela produirait autant d’énergie que la centrale nucléaire de Gösgen.

Schweizer Bauer (DE)

Inventer l’avenir des stations de moyenne montagne. Jacques: Pour moi, l’essentiel est de maintenir un lien entre les populations rurales et urbaines. Et aussi d’inventer un avenir à nos stations de moyenne altitude, quand il n’y aura plus de ski. A cet égard, le projet d’hébergement collectif d’Esther et de Nicolas est exemplaire. Il n’y a rien de tel en Suisse: recréer de l’hébergement, l’intégrer avec des étables, créer des activités intelligentes et durables, pas des jacuzzis. Intégrer la production locale, les matériaux de construction locaux. Créer de l’emploi. Cela marchera, car la tendance est à cesser de prendre l’avion pour partir en vacances. Le projet est excellent, je le soutiens. Il n’aura pas de problème à se financer, même s’il est estimé à 18 millions. Ce qu’il faut, c’est un permis de construire, et surtout que les autorités acceptent de «dézoner» la parcelle. Cela fait sept ans que Esther et Nicolas y travaillent.

24heures (FR)

Une plateforme pour les vaches à cornes. Esther: La votation de l’an dernier sur les vaches à cornes a été extraordinaire. On a perdu, mais 1,15 million de personnes ont voté pour. Alors un jeune de Château d’Oex, Michi Gehret, a lancé une plateforme en ligne pour rassembler les paysans qui ne coupent pas les cornes de leurs vaches. Cela marche du tonnerre, pour les fermes et pour les acheteurs.
Jacques: L’initiative n’a pas fait l’unanimité à L’Etivaz. Mais j’étais pour. Quand on a défini les critères pour notre AOC, j’avais proposé qu’on s’impose notre race de vaches, des Simmenthal, et qu’on leur laisse les cornes. J’ai passé pour un intégriste! Les cornes ne sont pas un problème. Avec mes bêtes, j’ai pris des coups de sabot, je me suis souvent retrouvé à cul au fond de l’étable, mais jamais un coup de cornes.

Marché paysan (FR)

Sur le Flux Sciences de Heidi.news

Intégrer le business dans l’exploration de l’espace. Deuxième partie de l’interview de Thomas Zurbuchen, numéro 2 de la Nasa et Bernois d’origine. L’exploration de l’espace est inscrite dans la nature profonde de l’Homme, estime-t-il, mais il faut, pour rendre durables les fruits de ces efforts, collaborer au niveau international et impliquer les acteurs privés.

Heidi.news (FR)

La bactérie K., résistante aux antibiotiques. D’après les projections du European Centre for Disease Prevention and Control, en 2050, dix millions de personnes décèderont chaque année suite à l’infection d’un agent pathogène résistant. La plus grande étude réalisée sur une de ces bactéries multi-résistantes vient d’être publiée dans Nature Microbiology.

Heidi.news (FR)

Le vrai et le faux d’une info catastrophiste qui a fait le tour du web. Il resterait 18 mois à l’humanité pour agir avant que la Terre ne se dérègle complètement sous les effets des changements climatiques. Cette nouvelle de la BBC du 24 juillet a fait le tour du web. Mais d’où sort l’estimation? Ne reste-t-il vraiment qu’un an et demi avant l’apocalypse? Il semble que fin 2020 soit un échéancier connu pour ceux qui travaillent sur les négociations sur le climat, selon France Info qui décortique bien la question.

Heidi.news (FR)

Cela nous a étonnés

Hôpitaux vs. pharmas Esther: J’ai lu dans 24heures que les hôpitaux allaient collaborer pour offrir aux patients des traitements d’immunothérapie cellulaire contre le cancer moins chers que les solutions des industries pharmaceutiques. Cela m’a étonnée. Je pensais que les pharmas et les médecins travaillaient main dans la main.

24heures (FR)

Payer les emprunteurs. Jacques: J’avais entendu parler des intérêts négatifs. Là, j’ai appris que des banques cantonales alémaniques payaient leurs clients pour qu’ils contractent une hypothèque. Heureusement que j’étais assis.

Le Temps (FR)

Planter des arbres en un clic. Esther: J’ai arrêté d’utiliser Google comme moteur de recherche, je prends Ecosia. Ça vient de Berlin. Ils utilisent 80% de leur bénéfice pour planter des arbres. Déjà 63 millions d’arbres plantés!

Ecosia.org (EN)

Intégrer des arbres entiers dans une construction. Esther: J’ai assisté à la fin de l’an dernier à une conférence à Rossinière du professeur Weinand, de l’EPFL. Le syndic Jean-Pierre Neff était là. C’est pour le projet de nouveau centre d’activités, entre la gare et le chalet Balthus. L’EPFL veut développer un système qui scanne les arbres avec des lasers et des algorithmes pour pouvoir les intégrer entier, avec leurs branches, dans la construction. J’adore cette idée.

EPFL, laboratoire IBOIS (FR)

Esther et Jacques, bio express. Esther Mottier, originaire de Bâle Campagne, est naturopathe de formation. Avec son mari Nicolas, issu d’une ancienne famille de L’Etivaz, elle gère la seule exploitation en biodynamie de l’AOC, ainsi qu’une boutique à Château d’Oex, «Votre cercle de vie». Elle est porteuse du projet le plus ambitieux de la vallée, un hébergement collectif à 18 millions de francs, qui sera aussi une étable, une serre, un restaurant bio et une boutique. Le projet sera mis à l’enquête en fin d’année.
Jacques Henchoz, surnommé «Monsieur Etivaz», est paysan. C’est lui qui a poussé ses collègues à prendre leur destin en main au milieu des années 1980. Il devient président de la coopérative en 1994 et le restera 21 ans. Il a été député au Grand Conseil vaudois, puis chef du Registre fédéral des appellations AOP et IGP, à Berne. Il a ensuite été nommé adjoint au chef du Service de l’urbanisme de la Ville de Lausanne, puis suppléant du chef de service de l’agriculture et responsable de la division promotion de l’économie viticole et agricole.

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