Bonjour, c’est Etienne à Genève, où il faut bien reconnaître que si nous n’avons pas tous été infectés par le virus, nous serons tous affectés par la crise Covid-19.

Cet épisode a permis de révéler d’incroyables élans de générosité et des gestes simples de solidarité, en dévoilant le meilleur de nous-mêmes. Mais paradoxalement, nous avons peu entendu parler de philanthropie. C’est mon métier, alors je vous propose un petit tour d’horizon.

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Etienne Eichenberger à Genève
13.05.2020

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Les infos qui comptent pour moi

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Les 2 mai à Genève, près de 2500 personnes auront attendu pendant 3 à 4 heures afin d’obtenir un sac de denrées alimentaires d’une valeur de 20 francs lors d’une distribution organisée par la Caravane de la Solidarité, à la patinoire des Vernets (KEYSTONE/Martial Trezzini)

Le Covid 19 expose les populations fragiles – à Genève aussi. Aujourd’hui, mercredi 13 mai, cette actualité de distribution de nourriture sous nos fenêtres choque bien au-delà de nos frontières. A Londres où le Guardian s’empare du sujet, à Paris aussi. Une nouvelle qui n’a pas surpris les associations travaillant à Genève de longue date à soutenir ces populations fragiles et précarisées. Les pandémies révèlent ou accentuent ces fragilités sociales. Bien intervenir requiert de l’expérience et il faut se tourner vers ceux dont c’est le métier, comme les associations, pour les aider dans la durée. Puisse cette émotion et cette empathie se transformer en soutien durable aux associations faisant un travail de l’ombre toute l’année durant.

The Guardian (EN)

Restructuration (inévitable) des associations. Cet article met en lumière combien les ONG pourraient souffrir dans leur financement, alors même que l’adversité commence après la phase de l’urgence sanitaire. Je vois trop souvent des fondations qui réduisent, par choix ou par devoir, leurs donations quand les marchés financiers vont mal. En réalité cela devrait être tout l’inverse, car la philanthropie n’est pas une activité de beau temps.

Le Temps (FR)

Bye, bye, entrepreneuriat social… «Our programs are temporarly closed». De nombreuses entreprises sociales financées par les donateurs que nous accompagnons avec WISE-conseillers en philanthropie ont dû fermer leurs activités génératrices de revenus du jour au lendemain, parce que la crise du Covid-19 crée des besoins bien plus basiques. Par exemple à Sihanoukville, au Cambodge, l’association Mlop Tapang a dû passer d’une approche très complète (aide à l’éducation, aide médico-sociale, entreprises sociales actives dans la restauration, réparation de mobylettes) à la fourniture de repas pour les 2000 familles pauvres habituellement bénéficiaires de leurs programmes. Mais Mlop Tapang prépare déjà l’après coronavirus en faisant le deuil du tourisme occidental pour de nombreux mois et se concentrant sur son restaurant-école pour clients chinois et locaux

L’association Mlop Tapang (EN)

Et si les ONG étaient des PME comme les autres? Depuis 15 ans que nous accompagnons des donateurs dans leur engagement, je mesure combien la situation que nous vivons est particulière. Soutenir des associations c’est certes avoir des outils et des processus en place, mais c’est aussi être à l’écoute de ceux vers qui va notre soutien et l’adapter dans l’inédit. Ce blog de l’un de mes associés montre que le «modèle d’affaire» des ONG change au sud. Et que les donateurs doivent plus que jamais être à l’écoute.

Les blogs du Temps (FR)

Il est temps de raconter le monde

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Dans mon radar

L’engouement des privés pour l’OMS. Depuis deux mois, chez Swiss Philanthropy Foundation, nous avons contribué à la création du Fonds de riposte à la Covid-19 (oui, Covid est féminin…). C’est la première récolte de fonds privés en faveur de l’OMS, dont l’Assemblée mondiale de la santé démarre lundi 18 mai. Cette campagne, menée en partenariat avec la Fondation des Nations unies, a permis de récolter à ce jour plus de CHF 211 millions auprès de 372’000 donateurs particuliers et 115 entreprises globales (mais aucune entreprise suisse pour l’instant). Cette campagne montre combien les financements de particuliers comptent à côté des Etats, surtout quand certains se désengagent.

OMS (FR)

Greta, après Lady Gaga. Greta Thunberg est de retour. Global Citizen a été notre partenaire dans le Fonds de riposte Covid-19 en orchestrant le méga concert en ligne de Lady Gaga il y a quelques semaines pour récolter des fonds. Greta Thunberg s’engage à son tour aux côtés de l’Unicef. Un signal pour la prochaine étape de la pandémie: après l’urgence sanitaire, la crise sociale, notamment dans les pays économiquement les plus fragiles et pour les populations les plus vulnérables.

Global Citizen (EN)

L’utilité publique aux commandes d’un média. On voit bien la tension entre la valeur «commerciale» d’une entreprise et sa valeur «sociétale». L’idée qu’une fondation d’utilité publique soit actionnaire d’un média peut sembler nouvelle en Suisse, mais ce n’est pas le cas ailleurs en Europe comme le montre l’exemple du Guardian en Grande-Bretagne qui appartient au Scott Trust ou de la Stichting Democratie en Media aux Pays-Bas qui détient des participations dans plusieurs journaux. J’ai même eu vent d’un consortium de plusieurs fondations européennes de premier plan préparant un fonds de 60 millions d’euros pour acheter des participations au sein de médias indépendants qui contribuent à une information de qualité comme on en voit le besoin en ces temps de pandémie.

RTS (FR)
Une raison de (peut-être) espérer

L’intelligence artificielle dans la guerre, prochaine menace? Les scientifiques nous avaient mis en garde contre les risques de pandémies depuis longtemps, et chacun a revu la conférence TED en 2015 de Bill Gates nous annonçant ce que nous vivons aujourd’hui. Aujourd’hui les mesures prises coûtent plus cher à la société que sa prévention. Les robots tueurs comme les armes nucléaires sont deux autres menaces dont l’impact serait au moins aussi désastreux que les pandémies. Un groupe de donateurs à l’aide d’un fonds hébergé chez Swiss Philanthropy Foundation soutient une coalition d’ONG se mobilisant pour qu’un traité soit signé contre les robots tueurs. Mais rien n’est encore gagné, comme nous le dit Mary Wareham, responsable de cette campagne.

Human Rights Watch (EN)

Le labo philanthropique

La philanthropie américaine est bien une exception! Quand je parcours la presse, je reste stupéfait – et fasciné – par la philanthropie des particuliers aux Etats-Unis, à l’image du CEO de Twitter, Jack Dorsey, qui annonce donner 1 milliard de dollars. Pour moi, la philanthropie est avant tout un mouvement vers l’autre, une forme d’effacement. Elle s’adresse d’abord à tout ce qui n’est pas «soi» et peu importe la taille ou la forme du don. Mais il ne faut pas se méprendre, cette philanthropie anglo-saxonne est bien l’exception plutôt que la norme.

The New York Times (EN)

De la légitimité d’être philanthrope. Il y un paradoxe inhérent à la philanthropie entre les contributions volontaires et souhaitables, qui complètent l’action publique, et la question de savoir si des particuliers n’influencent pas l’intérêt général. Cette tribune d’Eléonore Delanoë, chargée de recherche à l’ESSEC, et Arthur Gautier, professeur et directeur exécutif de la chaire Philanthropie à l’ESSEC, rend compte d’une relation apaisée en France, où la collaboration entre les privés et les collectivités publiques semblent incontournable pour faire face aux enjeux à venir.

La Croix (FR)

Comment les fondations changeront (ou pas) avec cette crise. L’article commence par cette affirmation: «From smart people doing good things to good people doing smart things». En Suisse, une Fondation n’a ni client, ni propriétaire, ni actionnaire. C’est bien là une invitation à davantage de philanthropie mais qui suggère qu’avec cette liberté vient la responsabilité de créer un impact pour la société. Si la Covid-19 bouscule nos institutions, les 61’736 membres des conseils de fondation basées en Suisse devraient sans doute se poser la question: comment cette crise va-t-elle affecter notre fonctionnement ?
Alliance

Alliance (EN)

Pendant ce temps, sur Heidi.news

Inquiète d’une deuxième vague, la pharma collabore comme jamais contre le coronavirus. 187 tests diagnostiques, 141 médicaments et 121 vaccins sont en cours de développement. Selon les professionnels de l’industrie, les entreprises font front commun et s’épaulent. C’est en partie vrai mais la compétition n’a pas disparu. Enquête.

Heidi.news (FR)

Le socialiste qui a défendu les dividendes des multinationales. Le 6 mai à 1h48 du matin, Jean-Nathanaël Karakash, en charge de l’économie et l’emploi à Neuchâtel, a écrit à plusieurs sénateurs qui, à Berne, s’apprêtaient à voter une motion intitulée «Pas de dividendes en cas de chômage partiel». Il a obtenu gain de cause: les Etats ont enterré ce texte, plaçant néanmoins le magistrat en porte-à-faux avec le camp socialiste, le sien.

Heidi.news (FR)

Comment l’Europe prévoit de rouvrir les frontières en vue des vacances d’été. L’Union européenne doit présenter son plan de réouverture des frontières demain 13 mai, mais le site Euractiv s’est procuré le document préparatoire, encore soumis à arbitrages.

(FR)

Une nouvelle génération d’infirmières et infirmiers après la pandémie? La crise du coronavirus donne une résonance particulière aux soins infirmiers, dont on a célébré la Journée internationale hier. L’OMS a déclaré une «décennie mondiale des infirmières et des sages-femmes». Comment les soignants font-ils face? Quelles sont leurs difficultés, leurs perspectives?

Heidi.news (FR)

Infirmière, de sœur en sœur. Danièle Hirsch est infirmière aux urgences des HUG, depuis trente-trois ans. Sa jumelle Béatrice Hirsch est infirmière et responsable des soins dans un EMS intercommunal. Leurs expériences du Covid-19 sont très différentes. Témoignages.

Heidi.news (FR)

Quelques inquiétantes nouvelles de Paris, Texas. Septième épisode des carnets de notre reporter immobilisé. Se méfier des certitudes, ne jamais crier victoire trop tôt. Les événements des derniers jours dans cette petite ville du sud des États-Unis ont valeur de fable. Ne jamais prendre le coronavirus de haut. Et quand on est prof à Lausanne, éviter le néologisme «présentiel».

Heidi.news (FR)

Cela m'a étonné

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Jacinda Ardern, première ministre de Nouvelle-Zélande, en février 2020. Outre une gestion remarquable de la crise, elle a aussi baissé son salaire et celle de tous ses ministres de 20%, en geste de solidarité avec la population. EPA/BIANCA DE MARCHI

Les présidentes et premières ministres gèrent-elles mieux cette crise? Je parlais à un ami ce week-end qui me disait que les deux premières villes aux Etats-Unis à avoir recommandé le confinement avaient des maires femmes. Cet article ne fait pas le raccourci de la causalité mais souligne que, peut-être, les femmes sont de meilleures leaders dans l’adversité. Pas sûr d’être étonné…

The Guardian (EN)

Les NextGen s’engagent dans la philanthropie. L’engagement des jeunes pour le climat aura marqué un virage dans la mobilisation collective en 2019. Le confinement, contraint par l’épidémie du Covid 19, aura permis à des gestes de solidarité de s’ancrer dans nos quotidiens en 2020. On dit d’eux qu’ils feront de la philanthropie différemment de leurs aînés. Et si c’était vrai? Nous les invitons à un Boot Camp début septembre.

Notre post LinkedIn (FR)

Savoir aller vite ensemble. «Charity begins at home. Philanthropy with partnership» me rappelait lundi Sara, donatrice NextGen qui soutient le fonds d’aide rapide lancé à l’initiative de Swiss Philanthropy Foundation pour aider les ONG à traverser la crise liée au Covid-19. En l’espace de quelques jours, 13 donateurs se sont réunis pour soutenir ensemble 15 organisations et plus de 20’000 bénéficiaires. Par exemple, avec moins de CHF 30’000, l’association James House en Afrique du Sud peut payer ses 19 salariés, distribuer de la nourriture pour 200 familles des townships et coordonner l’aide humanitaire d’une dizaine d’organisations.

L’association James House (EN)
Geneva Solutions

Heidi.news va ouvrir le 24 août Geneva Solutions, une nouvelle plateforme dédiée à la Genève internationale. Des premiers contenus sont déjà proposés, en anglais, en particulier sur le thème de la santé globale. Pour nous écrire, c’est ici.

Geneva Solutions
Do you speak Covid?

A new way of speaking, a strange naming of things, almost like a Corona Esperanto spread as quickly as the pandemic. People started using new keywords. Chatter in places like supermarkets became peppered with highly technical medical terms. New hashtags appeared all over social media. People working in Genève internationale are famous for using abstruse jargon and obscure acronyms but let’s check if they’re up to date on the “coronapage”.

Geneva Solutions (EN)
Geneva Solutions
Debate over Taiwan stirs Geneva diplomatic circles ahead of the World Health Assembly.

13 member states submitted a proposal to support Taiwan’s participation as an observer at the World Health Assembly, the decision-making body of the World Health Organization, due to convene next Monday. The move, inspired by the US, is perceived by China as an open slight. We asked Wang Liang-Yu, Taiwanese Ambassador in Geneva, to clarify Taipei’s position.

Geneva Solutions (EN)

Etienne Eichenberger, bio express. Né en 1971 à Genève, Etienne Eichenberger est licencié en science politique de l’Université de Saint-Gall. Après avoir travaillé pour la Fondation Avina du philanthrope suisse Stephan Schmidheiny en Amérique Latine, puis au World Economic Forum, il co-fonde en 2004 WISE-conseillers en philanthropie, société précurseure dans l’accompagnement de philanthropes. Il préside aussi le Conseil de Fondation de Swiss Philanthropy Foundation, fondation abritante de référence basée à Genève. Enfin, il siège au Conseil de la Debiopharm Chair of Family Philanthropy de l’IMD.

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