Dans les grandes plaines et les montagnes de l'Ouest

Keystone / AP Photo/Jim Bryant

L’ancien gouverneur du Montana votera pour Joe Biden. Marc Racicot, ancien président du Comité national républicain, a déclaré que le mauvais caractère de Trump était la raison principale de son soutien à Biden. Au Montana, la démarche est pour le moins inhabituelle. Bien que son gouverneur soit démocrate, plusieurs républicains représentent cet Etat à Washington.

Au Wyoming, un officiel républicain de longue date quitte la direction du parti. Doug Chamberlain, trésorier du parti conservateur au Wyoming, quitte son poste suite à des désaccords avec la direction. Depuis l’élection de Donald Trump — qui y est plus populaire que dans n’importe quel autre Etat — le parti est en conflit permanent entre son aile de la droite dure et une frange plus modérée.

Au Nord du Nouveau-Mexique, les républicains mènent une bataille difficile. Il y a longtemps que les conservateurs peinent à percer dans les villes du Nouveau-Mexique comme Albuquerque et Santa Fe. Une situation que rend plus difficile encore l’impopularité de Donald Trump dans cet Etat rural et montagneux. Les candidats locaux tentent malgré tout de se faire valoir.

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La Campagne

Ebranlée par le diagnostic de Trump, la campagne républicaine se cherche une nouvelle dynamique. Le président a contracté le Covid-19 après des mois à minimiser la menace du virus ou à l’instrumentaliser pour des raisons électorales. Incapable de faire campagne physiquement, il continue d’être devancé dans les sondages par l’ancien vice-président Joe Biden, tandis que son équipe cherche un moyen d’aller de l’avant. Le débat du 15 octobre semble compromis, et les collectes de fonds en personne seront probablement annulées. Les républicains sont encore à la traîne des démocrates en termes de financements.

Bousculades pour renouveler le siège de la Cour suprême. Donald Trump a passé la semaine dernière à faire campagne en compagnie des élus de divers Etats. Résultat, trois membres du Sénat ont été testés positifs au virus. Désormais, il semble plus difficile de respecter le calendrier prévu pour confirmer Amy Coney Barrett à la Cour suprême. Les républicains ont tenté d’accélérer la procédure afin de pourvoir le siège avant les élections du 2 novembre. Ils pourraient ne plus disposer des voix nécessaires.

Le Congrès échoue à adopter un plan de relance, alors que les Américains se débattent dans la crise. Les chiffres du chômage stagnent aux alentours de 10 %, des milliers d’entreprises ont mis la clé sous la porte et la pandémie s’aggrave. Les électeurs pressent le Congrès pour parvenir à un accord et injecter des billions de dollars dans l’économie. Les républicains, au Sénat, et les démocrates, à la Chambre des représentants, ne semblent pas plus proches d’une solution qu’ils ne l’étaient il y a quelques mois. Avec plusieurs élus conservateurs malades du Covid-19, la possibilité d’un accord se fait encore plus lointaine.

Keystone / AP Photo / Allison Dinner

A Salt Lake City, même les fachos rejettent le suprémacisme blanc. La section locale de BLM et les Proud Boys — une organisation liée à la suprématie blanche que Trump semblait soutenir pendant le dernier débat présidentiel — se sont alliés pour faire ce que le président avait refusé: dénoncer le suprémacisme. «En aucune manière nous ne sommes des membres de ce mouvement, a déclaré le représentant d’une section locale des Proud Boys. Nous avons mis en place des contrôles pour garder ces personnes hors de nos rangs. Nous n’avons rien à voir avec la suprématie blanche».

Le reste du monde

Keysrtone / AP Photo / Mathurin Derel

La Nouvelle-Calédonie rejette l’indépendance avec la France. D’une courte tête, le territoire du Pacifique Sud a refusé de déclarer l’indépendance. Sous la domination française depuis presque deux siècles, la Nouvelle-Calédonie a collaboré avec Paris pour renforcer son autonomie, après des flambées de violence. Trois votes d’indépendance sont prévus. Ce scrutin étant le second, l’archipel dispose d’un dernier vote qui pourrait se tenir en 2022 au plus tôt.

Le premier ministre italien devrait témoigner contre Matteo Salvini. Des magistrats au sommet de la république dont le chef de l’Etat Giuseppe Conte, ont été appelés à la barre dans une procédure contre le leader de la droite populiste. Matteo Salvini fait l’objet d’une série d’accusations pour abus de pouvoir. Il avait retardé le débarquement de 131 réfugiés et migrants d’un bateau des garde-côtes, pendant son mandat de ministre de l’Intérieur en octobre 2019.

Des milliers de protestataires à Mexico City contre le président Lopez Obrador. D’après les sondages, le président de gauche serait toujours populaire. Mais depuis qu’il a pris ses fonctions, il y a deux ans, il s’est mis à dos de nombreux Mexicains, qui contestent ses actions dans les domaines de l’économie ou de la sécurité nationale, dont une militarisation croissante des forces de police.

Un peu plus de la moitié des Suisses accepteraient le vaccin. Seuls 54 % se feraient vacciner volontairement contre le Covid-19, selon un sondage Tamedia. Les personnes âgées de 65 ans et plus sont le groupe qui se montre le plus volontaire pour une vaccination (68 %), les 18-34 ans le moins (45 %). Des chiffres plutôt bas en comparaison internationale. Enfin, près de deux sondés sur trois (64 %) s’opposent à une vaccination obligatoire.

Pendant ce temps, sur Heidi.news

Prix Nobel de la paix: Greta Thunberg ou pas? On ne peut pas dire que la jeune fille fasse battre les cœurs dans l’Etat du Wyoming. Mais on suivra quand même les attributions du prix Nobel, y compris celui de la paix, vendredi, qui pourrait lui revenir.

La complosphère, de la Suisse romande au Wild West! Intéressante enquête de Heidi.news sur les complotistes suisses. Les nôtres sont pires, et très bien organisés. Dans l’Etat voisin du Montana, les adeptes de QAnon ont levé beaucoup d’argent pour la campagne de Donald Trump. En lisant les textes de Sami Zaïbi, il y a clairement un air de famille…

Nick Reynolds est journaliste politique au Casper Star-Tribune, un quotidien du Wyoming. Originaire de la région des Finger Lakes, dans l’Etat de New York, il a migré vers l’ouest rural et les montagnes Rocheuses il y a trois ans. Son but: couvrir la politique conservatrice dans l’un des Etats les plus à droite du pays, et brosser le portrait d’une Amérique rurale que l’on voit rarement dans les médias des deux côtes. Pendant son temps libre, on le trouve au fond des forêts des monts Big Horn, en quête d’un bourbon potable ou en train de gratter une guitare.