Les infos que j'ai retenues pour vous

Keystone / AP / Cristian Hernandez

Au Venezuela, la rue réclame le départ de Maduro. Des milliers de manifestants se sont rassemblés à Caracas pour contester la réélection du président sortant, qui revendique 51% des suffrages. Le candidat d’opposition Edmundo Gonzalez Urrutia affirme quant à lui avoir réuni 73% des votes et entend le prouver. Au moins une personne a été tuée et une cinquantaine ont été interpellées lors des protestations.

Sahara occidental: Macron s’aligne sur Rabat et se met Alger à dos. Dans une lettre adressée au roi Mohamed VI à l’occasion du 25e anniversaire de son intronisation, le président français estime que le plan marocain pour le Sahara occidental est la «seule base» permettant de résoudre le conflit avec les indépendantistes du front Polisario, soutenus par l’Algérie. Après plusieurs années d’efforts (plutôt vains) en vue de se rapprocher d’Alger, Paris change de cap et réchauffe ses relations avec Rabat, qui offre de meilleures opportunités de développement économique pour plusieurs grands groupes français, consultés peu avant l’envoi de cette missive historique.

Glissement de terrain dévastateur en Inde. Plus de 100 personnes ont péri mardi dans l’Etat du Kerala, au sud du pays, en raison d’une coulée provoquée par d’intenses précipitations. Avec le changement climatique, la mousson, qui s’étend de juin à septembre, se fait chaque année plus violente. Dans l’Etat du Bihar, au nord-est, la foudre a déjà fait dix victimes depuis le début du mois.

Il est temps de raconter le monde

🔎 Les Explorations de Heidi.news. Heidi.news, c’est des enquêtes et grands reportages. Découvrez nos Explorations L’Université du crime, La course ou la crise (des 40 ans), La fusion nucléaire, c’est demain matin, Vous n’aurez pas nos graines!, ou encore La chronique sporadique de Malka, et plongez-vous dans nos Revues imprimées.

Dans mon radar

Le chef de l’UNRWA à Lausanne pour le 1er août. Philippe Lazzarini a été invité par la municipalité de la capitale vaudoise pour prononcer une allocution à l’occasion de la fête nationale sur la place de la navigation à Ouchy. Un choix engagé qui a suscité le courroux de la droite et des milieux pro-israéliens. Le Haut Commissaire de l’agence pour les réfugiés palestiniens s’escrime à assurer la pérennité de son institution, après les graves accusations qui ont visé certains de ses employés.

Le speakeasy d’Alger. Cela fait deux semaines que je suis de retour en Suisse, et force est de constater qu’il n’y a pas un soir où je n’aie bu. Retrouvailles avec des amis autour d’un souper? Quelques verres de rouge. Concerts au Montreux Jazz? Des pressions. Fin d’une marche harassante dans un refuge de montagne? Un coup de petite arvine. Tous les prétextes sont bons, et j’avais oublié à quel point la société suisse normalise l’alcool en tant que récompense et lubrifiant des rapports sociaux.

Elle semble loin, la capitale algérienne où, il y a un mois, je voulais voir un match de l’euro devant une bière. Ces dernières années, 74 bars ont été fermés sous l’influence des islamistes. Google Maps finit tout de même par me suggérer un bistrot nommé La Toison d’Or, à l’autre bout de la ville.

Arrivé sur place, je ne trouve rien d’autre qu’une porte noire fermée à clef. Pourtant, il semble y avoir de l’agitation à l’intérieur. Je me hasarde à toquer. La lourde porte de laiton coulisse légèrement, laissant apparaître dans l’entrebâillement le visage rectangulaire d’une sorte de videur. Celui-ci m’inspecte de haut en bas, me pose quelques questions, me souffle d’entrer, puis referme rapidement la porte. Car s’il est encore autorisé, le débit de boisson doit à tout prix rester caché.

A l’intérieur, c’est un bar arabe classique: des hommes d’un certain âge qui crient, fument à la chaîne et vident des chopes, dans un capharnaüm glauque que j’adore. Une sorte de speakeasy des temps modernes, où le goût de la prohibition donne une saveur inoubliable à ces pisses de vaches que sont les bières locales.

Mon labo arabe

Keystone / AP / Leo Correa

Après le carnage de Majdal Shams, une minorité religieuse sous le choc. Les douze enfants tués il y a trois jours dans un bombardement attribué au Hezbollah étaient issus de la mystérieuse communauté druze, une religion apparentée à l’Islam, mais repliée sur elle-même. Plutôt dépolitisés, ces derniers font le deuil de leurs morts sans drapeaux ni slogans. Ils se retrouvent pris en étau sur le plateau du Golan, une région stratégique, parce que riche en eau, et annexée illégalement en 1967 par Israël.

Mahmoud Abbas sous pression pour laisser la main. Selon les informations de Middle East Eye, les Émirats arabes unis, les Etats-Unis et Israël sont en train de travailler sur un «comité national» de l’après-guerre. Il devrait réunir les diverses factions concernées et être chapeauté par Mohammed Dahlan, un membre du Fatah en exil doré aux Émirats. D’après certaines sources, l’Egypte et la Jordanie appuieraient également ce plan, et feraient pression sur l’actuel président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pour l’accepter.

L’horreur du viol dans la guerre au Soudan. Selon un rapport de Human Rights Watch basé sur le témoignage de 262 victimes, les Forces de soutien rapides (RSF) ont perpétré de nombreux viols, parfois en groupe ou sur des mineurs, dans la capitale Khartoum. La plus jeune des victimes a neuf ans. Au moins quatre d’entre elles sont décédées des suites de leurs blessures. D’autres sont séquestrées ou mariées de force. Plusieurs cas imputés à l’armée officielle sont aussi documentés.

Une raison d'espérer

Le houmous pour aider les réfugiés à s’intégrer. En 2018, Shaza Saker, employée syrienne de l’ONU à Rome, veut se rendre utile pour ses compatriotes. Elle suggère à sa cuisinière, également syrienne, de préparer de petits dîners à la maison pour réunir quelques sous à envoyer au pays. C’est ainsi que HummusTown est né. Six ans plus tard, l’organisation à but non lucratif emploie 13 personnes. Elle lève des dizaines de milliers d’euros pour favoriser l’intégration des réfugiés de guerre et propose des cours de cuisine, des événements culturels et des services traiteur dans la capitale italienne.

Votre correspondant. Passionné de terrain et de reportage au long cours, j’ai réalisé pour Heidi.news une infiltration dans la complosphère lors du pic de la pandémie, puis j’ai travaillé pendant deux ans pour Le Temps. En septembre dernier, je me suis installé au Caire pour finalement apprendre cet arabe que mon père tunisien ne m’a pas transmis. Mais cet été, j’échappe à la touffeur égyptienne pour parcourir le Maghreb puis l’Europe.