Bonjour, c’est Meron et Ameer à Genève. Nous sommes tous deux israéliens, d’origine juive pour Meron et palestinienne pour Ameer. Ce soir, à l’Université de Genève, nous vous expliquerons comment nos deux peuples pourraient enfin vivre en paix.

Nous sommes très honorés d’être les rédacteurs en chef invités de cette édition spéciale du Point du jour. Nous en profitons pour vous décrire l’idée qui prend de l’ampleur dans notre pays: une terre pour tous, qui rassemble deux Etats confédérés!

photo journaliste

Meron Rapoport et Ameer Fakhoury à Genève
26.11.2019

Trois infos qui comptent

Bibi mis en examen. (Meron) Le premier ministre Benyamin Nétanyahou a été inculpé le 21 novembre d’abus de confiance, de corruption et de fraude dans différentes affaires. Mais il refuse toutes les charges qui pèsent contre lui. Il appelle à enquêter sur les enquêteurs! Il décrédibilise les institutions qui représentent l’Etat: la justice, la police, les médias. Il appelle à une révolte contre des institutions, alors qu’il les dirige. C’est un jeu très dangereux. Une sorte de coup contre son propre Etat.

The Guardian (EN)

Trump Papa Noël. (Ameer) La Maison Blanche a donc affirmé que les colonies israéliennes dans les Territoires occupés n’étaient pas illégales. Mais tout le monde a compris que Donald Trump est un Père Noël privé pour Nétanyahou. Il demande un cadeau, il l’obtient. Un autre cadeau? Le voilà. Lui a évidemment utilisé cette déclaration pour manipuler, justifier et consolider sa politique. Pour se présenter comme le sauveur de la nation, celui qui aura enterré la question palestinienne. Comme si cela pouvait se résoudre par la force, unilatéralement. Mais l’occupation reste un crime, la séparation de nos peuples une illusion amorale, dangereuse et inefficace. La seule issue est le dialogue et la cohabitation. Pour résumer notre projet «Two States, One Homeland»: imaginez des familles de différentes religions, parlant différentes langues, qui habitent des appartement différents dans le même immeuble. Elles sont souveraines chez elles mais doivent s’entendre entre voisins!

Haaretz (EN)

Le directeur de Human Rights Watch expulsé. Omar Shakir, le directeur de Human Rights Watch pour Israël et les Territoires palestiniens, est devenu hier la première personne à être expulsée du territoire israélien dans le cadre de mesures contre la campagne de boycottage BDS (boycott, désinvestissement, sanctions). Israël a refusé de renouveler son visa fin 2018, l’accusant de soutenir le BDS, ce que Omar Shakir, de nationalité américaine, nie. Après une série d’appels, début novembre, la Cour suprême israélienne a donné son feu vert à son expulsion.

+972 Magazine (EN)

Il est temps de raconter le monde

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📵 Razzia sur nos data. Nos données personnelles sont recueillies chaque jour par Facebook ou Google, mais aussi par des entreprises qui sont beaucoup plus proches de nous, comme Coop, Migros, la Poste ou les CFF. Que font ces sociétés de cette montagne d’informations? Où ces données sont-elles stockées? Jusqu’où peut aller cette curiosité pour nos comportements? Heidi.news a mené l’enquête.

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Dans notre radar

A Land for All! Ce soir à 18h30 à l’université de Genève, nous présenterons notre projet «Two States, One Homeland» lors d’une conférence qui sera ouverte par Silvia Naef et conclue par Frédéric Esposito, tous deux du Global Studies Institute, en partenariat avec Heidi.news. Seize ans après la fameuse Initiative de Genève, nous militons pour la création d’une confédération qui rassemblerait un Etat israélien et un Etat palestinien. Les frontières seraient celles de 1967, mais seraient franchissables: chacun, quelle que soit son origine, pourrait s’établir où il le souhaite. Utopie? Non, notre mouvement prend de l’ampleur. Nous sommes invités à Genève par B8 of Hope, une ONG suisse qui soutient plusieurs initiatives de dialogue israélo-palestinien, dont la nôtre.

Université de Genève (FR)

Merci Nétanyahou! (Ameer) Dans quinze jours, nous saurons s’il va y avoir de nouvelles élections en mars 2020, après celles d’avril et de septembre 2019, qui n’ont pas dégagé de majorité. C’est un moment extraordinaire dans la vie politique israélienne: nous retenons tous notre souffle! Aujourd’hui, en Israël, la grande division politique n’est plus entre la gauche et la droite, mais entre les suprémacistes juifs, qui veulent assujettir de force les autres races et religions, et les partisans d’un partenariat, pour vivre ensemble sur la même terre. Cela fait dix ans que Benyamin Nétanyahou bloque tout progrès vers la paix. Mais grâce à ses politiques discriminatoires et répressives, le camp du vivre ensemble est en train de gagner du terrain.

Notre article dans +972 Magazine (EN)

Coalition historique. (Meron) Le moment est historique: jamais depuis 70 ans les arabes israéliens et la gauche israélienne n’ont imaginé pouvoir former une coalition. C’est pourtant ce qui est en train de se passer! Les arabes israéliens représentent 15% de l’électorat israélien et depuis 2015, sont réunis dans la «Liste commune», troisième alliance en importance du pays, dont le leader, Ayman Odeh, parle désormais avec la gauche juive israélienne.

L’article co-signé par Ameer dans Foreign Policy (EN)
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Des députés avec Benyamin Nétanyahou pour célébrer la loi sur l’Etat nation en juillet 2018. Avi Katz, dessinateur du Jerusalem Post, en a tiré cette caricature en référence à la Ferme des animaux de George Orwell. Il a été licencié.

Nos raisons d’espérer

Disparition des vieilles peurs. (Ameer) Alors que le gouvernement Nétanyahou a fait passer l’an dernier sa loi sur l’Etat nation, qui réserve Israël aux juifs, c’est le contraire qui se produit. De plus en plus d’îles de vie commune se créent dans le pays. Des écoles bi-nationales, des villes mixtes, que sais-je! Nos deux peuples ont envie de projets communs. Aujourd’hui, 25 à 30% des médecins dans les hôpitaux israéliens sont arabes. Et quand un patient arrive avec le besoin urgent d’être soigné, il ne demande pas la religion de son médecin. Un membre de notre mouvement a un voisin palestinien, à Bethléem, qui travaille comme oncologue à l’hôpital de Hadassa à Jérusalem. Il est tellement apprécié que les autorités lui ont donné une carte d’identité israélienne, pour passer les contrôles sans problèmes. Les vieilles peurs disparaissent.

Vox (EN)
Nos raisons d’espérer

De l’arabe à l’Université. (Meron) L’autre jour, je suis allé chercher mon fils à l’Université de Tel-Aviv. A la cafétéria, au moins un tiers des étudiants étaient arabes. Ils ne se cachaient pas et discutaient dans leur langue. Cela m’a impressionné! Il y a 30 ans, quand j’y étudiais au même endroit, il y avait bien quelques arabes. Mais ils restaient sur le côté, ne parlaient pas ouvertement entre eux.

Notre labo pour la paix

Les leçons du journalisme. (Meron) Je suis journaliste pour Local Call, un média israélien indépendant. En rencontrant les Palestiniens, j’ai appris à être humble. J’ai découvert que les gens souffraient, même s’ils ne le montraient pas. Ce métier ne m’a pas forcé à enfiler mes pieds dans les chaussures des autres, mais j’ai dû sortir de ma réalité. Je suis devenu journaliste par hasard, et c’est un cadeau: j’apprends en permanence.

Local Call (FR)

La future élite de la gauche israélienne. (Ameer) J’ai rejoint un petit groupe d’une trentaine de personnes appelée «Alliance». C’est mon réseau. Des jeunes qui sont, j’en suis sûr, le futur vivier de la gauche israélienne, laquelle en a bien besoin. J’ai vu changer ces personnalités depuis quelques mois. Ils sont désormais convaincus qu’il y a un partenaire politique du côté Palestinien.

Un Etat pour tous! (Meron) Les récentes manifestations populaires au Liban et en Irak m’impressionnent. Ces peuples se battent contre le confessionnalisme. Dans ces deux pays, le système politique est construit sur une répartition communautaire du pouvoir. Aujourd’hui, les Libanais demandent un état supra-communautaire. Un Etat pour tous! En Israël, nous sommes assez en retard de ce point de vue…

Le Monde (FR)

Pendant ce temps, sur Heidi.news

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Huda Al-Sarari, avocate yéménite, est l’une des trois finalistes. DR

Trois femmes finalistes du Prix Martin Ennals 2020. Pour la première fois, ce sont trois femmes qui sont les finalistes du Prix Martin Ennals 2020, reflet de la place désormais prépondérante occupée par les femmes dans la défense des droits humains. Au Yémen, Huda Al-Sarari dénonce l’existence de prisons secrètes et nombreux cas de torture. Au Mexique, Norma Ledezma lutte contre les féminicides et cas de disparitions. En Afrique du Sud, Sizani Ngubane milite pour l’accès des femmes à l’éducation et à la terre. Le prix sera décerné à l’une d’elles le 19 février prochain à Genève.

Heidi.news (FR)

Financer la recherche par tirage au sort? L’idée fait son chemin en Suisse. Comment octroyer des fonds à la recherche de la manière la plus juste et la plus efficace? Des scientifiques estiment que le système en place dans de nombreux pays, qui repose sur l’évaluation par des pairs, n’atteint pas pleinement ses objectifs. Ils proposent de procéder par tirage au sort, une réflexion qui existe aussi pour la publication d’articles scientifiques et les nominations à des postes académiques, notamment à l’université de Zurich.

Heidi.news (FR)

Quand l’orgasme est douloureux. Le septième ciel n’est pas sans nuages. Des chercheuses de la Queen’s University (Canada) se sont penchées sur l’orgasme à l’occasion d’une vaste étude qualitative portant sur plus de 700 adultes, d’identités sexuelles et de genre variées. Leurs travaux montrent que le paroxysme du plaisir n’est pas toujours très… plaisant. Certains relatent même des expériences très négatives.

Heidi.news (FR)

Les Suisses boivent moins, mais sont plus souvent ivres. L’Office fédéral de la statistique a publié ce 25 novembre l’évolution de la consommation d’alcool en Suisse de 1992 à 2017. Les Helvètes ne sont plus que 11% à lever leur verre tous les jours, contre 20% il y a 25 ans. Entre 2007 et 2017, les ivresses ponctuelles ont augmenté de 11%, en particulier chez les jeunes femmes, passant de 12 à 24%.

Heidi.news (FR)

Meron Rapoport et Ameer Fakhoury, bios exprès. Meron est rédacteur en chef de Local Call, un site d’information indépendant. Il a été rédacteur en chef de Haaretz et du plus grand journal du pays, Yedioth Ahronoth.
Ameer est citoyen palestinien d’Israël, avocat et activiste, diplomé en sociologie politique à l’université de haifa et directeur du Centre de recherche de l’école pour la paix de Wahat al-Salam-Neve Shalom.
Tous deux font partie des fondateurs du mouvement «Two States, One Homeland», qui appelle à la création de deux États indépendants, Israël et la Palestine, avec des frontières ouvertes, la liberté de circulation et des institutions communes dans le cadre d’une confédération.

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