Avant d'entrer dans le vif

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🇺🇦 Il y a dix ans à Kiev, un post sur Facebook et paf! une révolution. En 2014, la révolution Euromaïdan a fait chuter le régime, et donné un prétexte à Moscou pour annexer la Crimée.

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Entre zones d'ombre et contre-vérités

Philippe Morel sur le plateau de Léman Bleu, le 21 avril 2023.

➢ L’affaire Philippe Morel pose de nombreuses questions éthiques et médicales, qui n’ont pour l’heure pas trouvé de réponses.

➢ Le chirurgien qui a court-circuité un don d’organe au bénéfice de son patient émirati a livré sa ligne de défense, niant et réfutant plusieurs éléments clés de l’enquête de Heidi.news, sur le plateau de la télévision locale Léman Bleu vendredi dernier.

➥ Principaux points de divergence:

 📝 La transplantation, la mise en liste du patient émirati et le processus d’attribution de l’organe.

 🇨🇭 L’absence de receveurs résidents en Suisse pour le foie en question.

 🏠 Le domicile du receveur.

 🛏️ Le fait qu’il s’agissait d’un patient du Dr Philippe Morel.

 👨‍⚕️ Le rôle des médecins désignés comme source de l’enquête par Philippe Morel.

 🎁 Le cadeau offert après l’intervention.

Les questions éthiques. Elles sont d’une «extrême gravité» pour Bertrand Kiefer, éthicien, médecin et rédacteur en chef de la Revue médicale suisse:
 «Je connais peu de cas en médecine qui soient aussi graves sur le plan éthique que de privilégier un patient par rapport à d’autres, surtout lorsqu’il s’agit de vie ou de mort. Swisstransplant ne peut pas se cacher derrière le «secret professionnel» et le «secret médical» pour justifier sa réticence à détailler les faits dont elle dispose et les principes qu’elle applique.

 Il serait tout à fait possible d’être transparent tout en préservant les quelques aspects où le secret médical pourrait être impliqué. Comme fondation garante de l’éthique des transplantations, Swisstransplant a le devoir de livrer les éléments explicites et rigoureux qui fondent son jugement.»

Une affaire déjà politique. En décembre 2013, Philippe Morel était pressenti pour figurer sur le ticket du PDC lors des élections au Conseil d’Etat l’année suivante, et presque assuré d’être élu. A la surprise générale, il se retire.

➢ Plusieurs sources livrent l’explication: le docteur et candidat putatif était déjà poursuivi par les rumeurs sur sa transplantation de foie en 2006.

Ce qui s’est passé à l’époque.

➢ Nous sommes en décembre 2012. Les élections pour le Conseil d’Etat se profilent pour l’année suivante – elles auront lieu en octobre 2013 – et la question se pose des candidats à afficher sur la liste du PDC (devenu Le Centre).

➢ Présidente du parti depuis quelques mois, Béatrice Hirsch, infirmière, ancienne députée et conseillère municipale à Troinex, convoque les quatre papables. Tour à tour, Luc Barthassat, Serge Dal Busco, Guy Mettan et Philippe Morel se prêtent à l’exercice.

➢ L’ancienne présidente du PDC relate:
 «Je les ai vus chacun individuellement. Je leur ai dit que s’ils avaient des casseroles, c’était le moment de m’en parler.»

➢ Elle ajoute que lors de cette audition, le Dr Morel a été interrogé sur des rumeurs le concernant. Il affirmera n’avoir aucune casserole à cacher.

➢ Pourtant, moins de dix jours plus tard, il annonce son retrait de la campagne.

Nos articles sur l'affaire Morel

Les contre-vérités du chirurgien sur le plateau de Léman Bleu. En interview vendredi 21 avril sur la chaîne de télévision genevoise Léman Bleu, le Dr Philippe Morel a donné sa propre version des faits qui lui sont reprochés sur la transplantation d’un foie en 2006 sur un riche patient émirati. Nous nous sommes penchés sur ses déclarations, qui vont à l’encontre de plusieurs éléments établis par notre enquête.

Face à un cas «aussi grave», Swisstransplant «ne peut pas en rester là». Pour Bertrand Kiefer, éthicien, médecin, rédacteur en chef de la Revue médicale suisse, l’affaire Philippe Morel soulève des questions éthiques «d’une extrême gravité». Selon lui, la prise de position de Swisstransplant, publiée le 21 avril, ne dédouane en aucun cas le chirurgien genevois, mais appelle à une clarification et un effort de transparence de la part de l’institution.

En 2013 déjà, la greffe d’un patient émirati a pesé sur ses ambitions politiques. En décembre 2013, alors qu’il était pressenti pour figurer sur le ticket du PDC pour les élections au Conseil d’Etat l’année suivante et presque assuré d’être élu, Philippe Morel se retire, à la surprise générale. Plusieurs sources livrent l’explication: le docteur et candidat putatif était déjà poursuivi par les rumeurs sur sa transplantation de foie en 2006.

Il est temps de raconter le monde

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Le MCG en parle aussi

«Les documents bizarres de Heidi.news». Dans un communiqué publié cet après-midi, le MCG, parti du candidat Philippe Morel, relève que «les documents présentés par Heidi.news ne sont pas authentifiés ni par Swisstransplant ni par les HUG». Nous avons vérifié l’authenticité des documents tout en recroisant scrupuleusement les informations qu’ils contiennent. Les deux institutions n’affirment pas pour autant que les documents sont des faux et n’ont pas été en mesure de produire d’autres documents qui prouverait le contraire.