đLire la version Ă©toffĂ©e (abonnĂ©s) đ
➢ La rĂ©volution des IA gĂ©nĂ©ratives a dĂ©ferlĂ© sur tous les pans de lâĂ©conomie, mĂ©dias compris.
➢ En fanfare ou en catimini, les expĂ©rimentations se multiplient dans les rĂ©dactions.
➢ Dans le mĂȘme temps, il nâa jamais Ă©tĂ© aussi facile de monter des fermes Ă contenus grĂące aux IA, rappelait en dĂ©but de semaine une Ă©tude de Newsguard, start-up amĂ©ricaine luttant contre les fake news.
đ Faut-il voir dans les noces entre IA et journalistes un mariage pour le meilleur⊠Ou pour le pire?
đ© Les mĂ©dias jouent-ils aux apprentis sorciers?
đ CĂŽtĂ© pile, ces IA peuvent les aider Ă dĂ©velopper une proposition Ă©ditoriale originale ou dĂ©lĂ©guer des tĂąches prĂ©sentant une moindre valeur ajoutĂ©e.
đ CĂŽtĂ© face, tout couac pourra entraĂźner une perte de confiance durable, dans un contexte dĂ©jĂ mis Ă mal ces derniĂšres annĂ©es par un ensemble de facteurs.
SĂ©bastien Salerno, chercheur en communication et mĂ©dia Ă lâUniversitĂ© de GenĂšve, rappelle que le dĂ©bat nâest pas tout Ă fait nouveau:
«Les techniques dâIA ont dĂ©jĂ pris place au sein de diffĂ©rentes rĂ©dactions depuis plusieurs annĂ©es, notamment pour participer Ă des tĂąches de rĂ©sumĂ©, traduction, de personnalisation/recommandationâŠÂ»
Nathalie Pignard-Cheynel, directrice de lâAcadĂ©mie du journalisme et des mĂ©dias (AJM) Ă lâUniversitĂ© de NeuchĂątel:
«Le journalisme a un cadre Ă©thique fort, avec des principes comme le respect de la vĂ©ritĂ© et des personnes, ce qui la distingue des autres professions de production de contenu. Lâusage des IA doit respecter ce cadre. Dans un monde idĂ©al, lâIA serait un complĂ©ment pour assister les journalistes dans des tĂąches rĂ©pĂ©titives et les aider Ă crĂ©er de la valeur ajoutĂ©e.»
đ©ïž Et pourtant, ça coince. L’exemple de lâanimatrice mĂ©tĂ©o 100% virtuelle, nommĂ©e Jade, de la chaĂźne numĂ©rique M le MĂ©dia, le montre.
● Elle est en fait lâun des visages proposĂ©s par dĂ©fauts par la solution HeyGen, crĂ©Ă© par dâanciens de TikTok.
● Plus problĂ©matique: le visage de Jade a aussi Ă©tĂ© utilisĂ© dans le cadre de vidĂ©os de dĂ©sinformation en GuinĂ©e, rĂ©vĂ©lait sur Twitter le journaliste de France 24 Alexandre Capron…
➥ Pour le photojournaliste genevois Niels Ackermann, «le danger serait dâentrer dans un monde oĂč le public soupçonnerait par principe tout contenu, visuel ou Ă©crit, prĂ©sentĂ© par les mĂ©dias».
đ Le «vrai» comme rempart Ă la perte de confiance. Pour Niels Ackermann, les mĂ©dias doivent retrouver leur rĂŽle de boussole du vrai:
«A lâheure des rĂ©seaux sociaux oĂč les militants de tous bords peuvent porter leur propre message, les mĂ©dias peuvent et doivent redĂ©finir leur rĂŽle, devenir des repĂšres digne de confiance au milieu de la jungle des messages. La pĂ©riode actuelle leur livre justement cette opportunitĂ© sur un plateau: la planche de salut des mĂ©dias, câest la possibilitĂ© dâĂȘtre des marchands de vrai.»
Or, la confiance est beaucoup plus rapide Ă perdre quâĂ gagner, et «les mĂ©dias nâauront pas de deuxiĂšme chance pour correctement se positionner.»
SĂ©bastien Salerno abonde:
«La question de fond, pour les mĂ©dias, est de rĂ©flĂ©chir aux façons dont ils construisent et nourrissent la relation de confiance avec leurs publics. Et dĂšs la premiĂšre erreur, la crĂ©dibilitĂ© des mĂ©dias dâinformation est remise en question…»
Lire la suite sur Heidi.news (abonnés) (FR)
|