Bonjour, c’est Serge pour votre Point fort du jour.
Pas de chronique aujourd’hui, mais un focus sur Genève et ses mystères.
Avec les ONG et les banques privées, on tend à oublier que la cité de Calvin a une histoire industrielle brillante.
C’est tout l’objet de notre Exploration Genève, une puissance industrielle qui s’ignore, qui paraĂ®t le 31 mai en version papier.
Un gros travail, rĂ©alisĂ© avec le soutien de l’Office de promotion des industries et des technologies (OPI) de Genève, dont j’aimerais vous parler. |
Avant d'entrer dans le vif
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Le mystère de l’industrie genevoise
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Vue aérienne de Plan-les-Ouates avec les bâtiments de Vacheron Constantin au premier plan. | Valentin Flauraud, pour Heidi.news
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Certains s’en souviennent peut-être, Genève a produit des voitures.
La Pic-Pic (Piccard & Pictet), la Stella à Sécheron et surtout la Maximag de Motosacoche. Cette société, qui se fit connaître par ses moteurs de vélos et ses motos, a embrayé sur une automobile, produite aux Charmilles de 1923 à 1928. Dix ans plus tard, c’est Hispano-Suiza, fondée à Barcelone par l’ingénieur genevois Marc Birkigt, qui installe ses ateliers à Genève. Ces deux marques se réinventent aujourd’hui dans la mobilité électrique.
Mais qui se souvient que Genève a aussi construit des pièces de fusée, des moteurs d’avion, de l’armement, des locomotives, des turbines de barrage?
L’industrie, à Genève, est d’abord un mystère. La ville n’est pas sur un axe de communication important: la Vallée de l’Arve était un cul-de-sac jusqu’au percement du tunnel du Mont-Blanc en 1965, le passage de Fort l’Ecluse est bien étroit, tout comme, au nord, l’accès au reste de la Suisse. Certes, Genève a de l’énergie, depuis que le conseiller administratif Théodore Turrettini a fait construire en 1883 l’usine de pompage de la Coulouvrenière. Mais elle n’a pas de matières premières et en aucun cas la population nécessaire: au début du 17e siècle, elle ne compte que 15’000 habitants derrière ses remparts.
Un héritage des huguenots
Dès lors, rien ne se serait fait sans les immigrants, en particulier les protestants, insiste le géographe Claude Raffestin. Ils commencent par l’imprimerie: les psaumes traduits par Théodore de Bèze en 1565 seront, à 27’400 exemplaires, le plus gros tirage mondial du siècle. Au premier refuge (vers 1550), les huguenots amènent le savoir-faire horloger. Au second (dès 1685), ils apportent l’indiennerie, qui ne durera qu’un siècle mais emploiera jusqu’à 3000 ouvriers et apportera des fortunes considérables à des familles qui investiront ensuite dans d’autres secteurs.
Là -dessus va se greffer la science. Frustrée de devoir commander ses instruments de physique à Londres, Paris ou Berlin, l’Université encourage en 1860 la création de la Société genevoise des instruments de physique (SIP), qui produira bientôt jumelles, boussoles et longues-vues pour l’armée française, ainsi que d’innombrables instruments de mesure.
Le retour du dynamisme industriel
Immigration, science et Ă©nergie: voilĂ le trio d’ingrĂ©dients qui explique l’incroyable destin industriel de Genève. Un destin mĂ©connu, effacĂ© un temps par le secteur financier et juridique, mais qui revit de façon spectaculaire, comme le montre la sĂ©rie d’articles rassemblĂ©s dans notre Exploration Genève, une puissance industrielle qui s’ignore.
Sa version imprimée est sur le point de paraître en kiosque et en librairie, elle est déjà disponible à la commande. Vous verrez même, dans le who’s who de fin de volume, que notre prospérité industrielle tient aussi, comme jadis, à des personnalités venues d’ailleurs.
Retrouvez notre Exploration en ligne sur Heidi.news (FR)
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Le premier jet d’eau Ă la Coulouvrenière, qui est une soupape de sĂ©curitĂ© pour gĂ©rer les excès de pression du système d’Ă©nergie hydraulique le soir venu, lors de l’arrĂŞt des ateliers. Photo d’un auteur inconnu, datĂ©e entre 1886 et 1891. | Bibliothèque de Genève
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«Genève a renoncé à valoriser son passé industriel au bénéfice des services.»
La riche histoire industrielle de Genève demeure peu connue. Retour avec l’historien économique Sylvain Wenger sur ce glorieux passé, les personnages qui l’ont façonné et les facteurs qui expliquent un tel rayonnement.
Heidi.news: Comment est née l’industrie à Genève?
Sylvain Wenger — De grand centre de foires au Moyen Age, Genève se transforme, dans la seconde moitié du 16e siècle, en ville manufacturière avec l’implantation de la soierie, de la dorure et de l’horlogerie. Deux phases d’industrialisation se distinguent ensuite. La première commence au début du 18e siècle, avec l’essor du secteur horloger (accompagné de l’orfèvrerie et de la bijouterie) et celui des toiles de coton peintes, les fameuses indiennes. Ces deux systèmes productifs, bien que distincts, tendent à rationaliser l’organisation de la production en spécialisant les tâches des ouvriers.
Puis, au milieu du 19e siècle, un nouveau mouvement industriel basĂ© sur le gĂ©nie mĂ©canique s’affirme…
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Il est temps de raconter le monde
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A Genève, les banques cachent les usines. (épisode No 1)
C’est l’histoire d’une puissance invisible. A Genève, l’économie semble dominée par le secteur des services, surtout financiers. Pourtant, le canton est troisième exportateur de Suisse et 90% de ces exportations sont industrielles. L’industrie genevoise emploie plus de personnes aujourd’hui que dans les années 90. Et elle embauche.
Heidi.news (FR)
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Le monde de la haute précision
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Image de l’Ă©dition 2022 de l’EPHJ | EPHJ
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Ca se passera du 6 au 9 juin à Palexpo (Genève).
Le salon EPHJ (Environnement Professionnel Horlogerie- Joaillerie) est dédié aux professionnels de l’industrie et de l’artisanat de haute précision, dans des secteurs comme l’horlogerie-joaillerie, les microtechnologies et les medtech. Y sont organisées plusieurs tables rondes, sur le savoir horloger ou la robotique médicale. A cette occasion sera aussi présentée notre Exploration.
Site du salon EPHJ 2023 (FR)
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Avenue du Bouchet 2
1209 Genève
Suisse
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