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L'écrasant poids des primes

Keystone / Anthony Anex

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➢ C’est une promesse qui va faire mal au porte-monnaie: les primes d’assurance maladie vont fortement augmenter en 2024.

➢ L’annonce a été faite aujourd’hui par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), chiffres à l’appui.

En cause:

  ⬆️ L’importante hausse des coûts en ce début d’année 2023: +6,9% entre les premiers trimestres 2022 et 2023.

  ⬇️ Les pertes enregistrées en 2022 dans l’assurance de base: un déficit de 1,7 milliard dans l’assurance obligatoire des soins.

  🛑 Les réserves disponibles pour amortir le choc en forte baisse: pour combler le déficit de 2022, les assurances maladies ont puisé dans les réserves.

Le mécanisme qui va amplifier la hausse des primes en 2024.

➢ En conférence de presse ce matin, Thomas Christen, directeur suppléant de l’OFSP a expliqué:

  «Deux fois plus de personnes que la normale ont changé d’assurance maladie en 2023 à cause de la hausse des primes. Au passage, les assurés ont augmenté leur franchise et ont limité volontairement le choix du fournisseur de prestations.
  La hausse réelle des primes pour l’année en cours sera probablement un peu moins élevée que prévu. Les recettes des assurances maladie devraient donc diminuer en 2023. Mais comme les coûts continuent d’augmenter, un léger effet de rattrapage est à prévoir.»

Le coussin des réserves à plat.

➢ Les coûts de la santé cette année risquent à nouveau d’être plus élevés que les primes encaissées. Et comme les réserves disponibles ne seront plus suffisantes pour combler le trou, la hausse des primes pour 2024 s’annonce particulièrement élevée.

➢ Alain Berset s’en était déjà ouvert dans la Sonntagszeitung le 29 avril dernier, en ces termes:

  «Il n’est malheureusement pas exclu que les primes augmentent encore plus que la moyenne l’année prochaine.»

Que faire?

➢ L’assuré ne peut rien faire, si ce n’est payer. Il est prisonnier d’un système qui coûte de plus en plus cher, sans possibilité concrète de se révolter.

➢ Yannis Papadaniel, responsable santé à la Fédération romande des consommateurs (FRC), le relevait déjà en septembre dernier:

  «Les assurés sont plus que jamais la variable d’ajustement du système. Pire, s’ils agissent, ils sont fautifs.»

On en parlait déjà en 2022

«Le mode de financement de notre système de santé est à bout.» Comment soulager les ménages face à l’augmentation des primes d’assurance maladie? Le Parlement en a beaucoup débattu en 2022. Pierre-Yves Maillard, conseiller national socialiste vaudois, fait le point sur le poids des primes pour les ménages et sur le financement du système de santé.

Prisonniers du système de santé, les assurés ne peuvent même pas se révolter. Les primes grèvent les budgets des ménages. L’antienne est connue. Mais la hausse de 2023 a été particulièrement violente. Surtout qu’elle s’inscrit dans une spirale inflationniste générale. Concrètement, que peut faire un assuré pour ne plus être le dindon de la farce? A peu près rien et surtout pas arrêter de payer ses primes. C’est illégal. Voici pourquoi.

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Un graphe pour comprendre

Source: OFSP

La hausse s’accentue. Dans ce graphe, on voit la hausse des coûts de la santé par trimestre depuis 2017. En douze mois, la hausse est de 3,4%, comme on peut le voir dans la colonne verte tout à droite. Mais lorsqu’on compare la hausse du premier trimestre 2022 à celle du premier trimestre 2023, la hausse est de 6,9%. Ce qui laisse présager une hausse des primes 2024 importante, la tendance haussière devant se poursuivre à l’avenir.

Ils en parlent aussi

Les lobbys font exploser les primes d’assurance maladie. Alain Berset, conseiller fédéral chargé de la santé, ne peut pas exclure une nouvelle envolée des primes d’assurance maladie. Le système se trouve au bord de l’implosion.

Trois mesures d’Avenir Suisse pour réduire les coûts de la santé. Dans une nouvelle étude, le think tank libéral plaide pour que le système de santé helvétique se base entièrement sur la valeur ajoutée des prestations. Le modèle des soins intégrés montrerait la voie à suivre.