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➢ đ§ Un traitĂ© international pourrait interdire la pollution plastique dâici Ă 2040.
➢ đ«đ· 175 pays â dont la Suisse â sont rĂ©unis Ă Paris jusquâau 2 juin pour une deuxiĂšme session de nĂ©gociations (sur cinq prĂ©vues dâici Ă la fin de lâannĂ©e prochaine).
➥ En cas dâinterdiction, comment le pays pourrait-il se sevrer de son addiction au plastique d’ici Ă 2040?
đšđLa Suisse et le plastique, un mariage toxique. Si la Suisse plaide pour un accord ambitieux, elle figure aussi sur le banc des mauvais Ă©lĂšves.
➢ Elle serait le deuxiĂšme plus grand producteur de dĂ©chets plastiques par tĂȘte en Europe, derriĂšre le Luxembourg.
➢ Chaque Suisse consomme environ 125 kg de plastique par an, contre 11 kg en Inde. Une «consommation considĂ©rable» et qui ne cesse dâaugmenter, dâaprĂšs lâOFEV.
đ€ Un traitĂ© pour interdire le plastique? Mais tout cela pourrait bientĂŽt changer, si le traitĂ© d’interdiction nĂ©gociĂ© Ă Paris aboutit.
➢ La Suisse fait partie dâune coalition de plus de 50 pays qui plaide pour un accord «ambitieux», par une rĂ©duction de la production globale du plastique.
đ Mais concrĂštement, comment? Une telle interdiction est-elle rĂ©ellement envisageable? Quels leviers actionner pour respecter cet ambitieux objectif?
➢ Ewoud Lauwerier, expert en gestion du plastique pour lâONG Oceancare, rappelle que la loi suisse dĂ©tient dĂ©jĂ les clĂ©s pour mettre en place une telle interdiction.
➢ De fait, la loi sur la protection de lâenvironnement permet au Conseil fĂ©dĂ©ral dâĂ©dicter des ordonnances pour interdire des produits Ă usage unique et de courte durĂ©e, «si les avantages ne justifient pas les atteintes Ă lâenvironnement».
đ La politique des petits pas. Tout lâenjeu rĂ©side dans lâinterprĂ©tation des «avantages» et des «atteintes Ă lâenvironnement». Pour lâinstant, les politiques se montrent plutĂŽt frileux face au changement.
đ« Plusieurs initiatives en ce sens ont Ă©tĂ© rejetĂ©es au Conseil fĂ©dĂ©ral et au Parlement, notamment une motion demandant dâinterdire la vaisselle jetable dans la restauration Ă emporter.
â ïž Raison avancĂ©e: une interdiction signifierait une «restriction de la libertĂ© Ă©conomique».
đ§č Resserrer les mailles du filet. DâaprĂšs lâOFEV, le systĂšme dâĂ©limination des dĂ©chets du pays est certes efficace, mais insuffisant.
➢ De fait, chaque annĂ©e, environ 14â000 tonnes de matiĂšres plastiques sont rejetĂ©es dans lâenvironnement en Suisse. Principales sources:
● les rĂ©sidus de lâabrasion des pneus, qui sâusent en roulant (8900 tonnes),
● les dĂ©chets abandonnĂ©s, ou «littering» (2700 tonnes),
● les matiĂšres plastiques issues des chantiers de construction (900 tonnes), entre autres.
đŻ Un recyclage qui nâen a que le nom. Ce plastique rejetĂ© dans lâenvironnement ne serait que la pointe de lâiceberg, selon Ewoud Lauwerier (Oceancare), qui rappelle que «85 Ă 90% des dĂ©chets plastiques du pays sont incinĂ©rĂ©s pour une revalorisation Ă©nergĂ©tique».
➢ Le recyclage concerne en grande partie le PET, qui ne peut pas ĂȘtre recyclĂ© Ă lâinfini, prĂ©cise-t-il. «Quand on sait que 40% du plastique consommĂ© est Ă usage unique, cela revient Ă directement brĂ»ler du pĂ©trole.»
đ Le recyclage ne suffira pas. Pour Ă©radiquer la pollution plastique, lâOFEV appelle Ă sâattaquer au problĂšme Ă la source, en rĂ©duisant la production de matiĂšres plastiques.
➢ LâOffice recommande dâĂ©viter de consommer des produits Ă courte durĂ©e de vie, dâaugmenter leur utilisation, de renforcer les infrastructures de recyclage ou encore de privilĂ©gier des emballages biodĂ©gradables.
➢ MĂȘme son de cloche du cĂŽtĂ© dâEwoud Lauwerier, qui prĂ©conise une interdiction des plastiques Ă usage unique «non nĂ©cessaires», comme les microbilles dans les cosmĂ©tiques, les emballages alimentaires, les sacs ou encore les microplastiques dans les pesticides:
«Ces usages sont relativement rĂ©cents, et nâexistaient pas avant les annĂ©es 1960. Ils sont donc dispensables, car des alternatives existent.»
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