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Bonjour, c’est Fabrice pour votre Point fort du jour.

Comment faire pour trouver des médicaments vraiment efficaces pour soigner les maladies psychiatriques?

Au Campus Biotech de Genève un nouveau labo ouvre une piste prometteuse avec la création de «mini-cerveaux» reconstruits à partir de cellules souches.

Un nouvel atout pour la recherche en neurosciences, dont l’Arc lémanique a fait l’un de ses piliers.

photo journaliste

Fabrice Delaye, Torgon (Valais

24.04.2023

Avant d'entrer dans le vif

🗳️ A Genève, une élection qui électrise. La fièvre s’est emparée du canton, qui vit une fin de campagne électorale un peu folle. (Un peu grâce à nous…)

⛷️ Le vertigineux déclin des domaines skiables en Suisse. Ils fondent à vue de nez au fil des décennies, et on vous le montre en quelques graphes.

🥦 A Genève, un manifeste pour le droit de bien manger. Le Canton entend ajouter le droit à l’alimentation dans sa Constitution. Maintenant, il faut lui donner chair.

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Les promesses des mini-cerveaux

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Les organoïdes sont des modèles de sous-parties de cerveaux cultivés à parti de cellules souches de patients. / NeuroNa

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🧠 Le Campus Biotech de Genève a inauguré aujourd’hui une nouvelle plateforme de recherche destinée à la mise au point d’organoïdes de cerveaux.

🧫 Il s’agit de mini-modèles de cerveaux en vie, reconstruits à partir de cellules de peau prélevées chez un patient et reconfigurées en cellules cérébrales.

🧪 Fruit du pôle de recherche national Synapsy (2012-2022), ce laboratoire unique en Suisse et même en Europe permet d’étudier la biologie de l’organe en fonctionnement.

Un nouvel atout pour l’arc lémanique.

La nouvelle plateforme est mise en place pour dix ans. Une équipe va se charger de développer les organoïdes de cerveaux pour les nombreux groupes de neuroscientifiques actifs dans la région.

Neurologue et expert en neurobiologie du développement, Denis Jabaudon explique:
«Les neurosciences humaines étaient déjà fortes dans l’Arc lémanique, que ce soit avec l’imagerie cérébrale ou l’étude de l’activité électrique du cerveau. Mais là nous entrons dans une nouvelle dimension.»

Les papillons de l’âme. La technologie des organoïdes est considérée comme une des pistes les plus prometteuses pour les neurosciences aujourd’hui.

Le neuroscientifique Pierre Magistretti, à l’origine du projet, explique:
«Contrairement aux muscles, au foie et aux autres organes, éthiquement il est impossible de faire une biopsie de cerveau dans le cadre de maladies psychiatriques.»

Denis Jabaudon ajoute:
«En clinique, nous arrivons souvent après la bataille, autrement dit après que les processus de développements neuronaux de la maladie se soient produits.»

🔬En créant de mini-cerveaux humains, il devient possible d’étudier l’histoire naturelle de ces maladies.

🧫 Il est possible de créer toute la palette des différents types de neurones et de cellules gliales qui composent le cerveau.

🦋 Une diversité qui avait valu à ces cellules le surnom de «papillons de l’âme», par leur découvreur Santiago Ramón y Cajal.

Pour de meilleurs diagnostics. La difficulté à cerner en détail la biologie du cerveau humain a contribué à ce que l’industrie médicale et pharmaceutique délaisse ce secteur.

🏭 Les organoïdes ouvrent une piste pour le développement de nouveaux outils diagnostiques et de biomarqueurs précoces de la maladie de manière précoce.

Denis Jabaudon:
«Aujourd’hui, le diagnostic d’une maladie psychiatrique est presque entièrement clinique, à partir de critères comme des troubles du comportement, des émotions… Mais il y a des dizaines d’articles scientifiques qui relèvent des comportements anormaux de certaines cellules dans des organoïdes dérivés de patients. Ils pourraient un jour servir de marqueurs.»

Et de meilleurs traitements.

🧬 L’étude des organoïdes va permettre d’analyser le rôle des gènes, des récepteurs ainsi que des voies de signalisation et d’expression des molécules dans le cerveau. Avec in fine la possibilité de déterminer des cibles thérapeutiques et de tester des centaines de molécules en parallèle pour, peut-être, en découvrir de nouvelles qui soient efficaces.

💊 Pierre Magistretti:
«En matière de médicament psychiatrique, il n’y a rien de nouveau depuis 40 ans. Les antidépresseurs, antipsychotiques et anxiolytiques ont été inventés dans les années cinquante et soixante. Ils ne sont pas toujours efficaces (moins de 30% dans le cas des antidépresseurs) et présentent souvent des effets secondaires importants. L’arsenal reste dégarni.»

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On en avait parlé

Le pionnier des organoïdes. Présent à Genève pour l’inauguration de la plateforme NeuroNa, le professeur Sergiu Pasca est devenu en quelques années la star des organoïdes de cerveau. Heidi.news l’avait interviewé sur son campus de Stanford.

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Un héritage local. Le laboratoire NeuroNa est un héritage du pôle national de recherche Synapse qui de 2012 à 2022 s’est employé de rapprocher les neurosciences biologiques avec la psychiatrie clinique. Heidi.news avait fait le bilan de ce programme exceptionnel.

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Un neuroleader. Derrière la nouvelle plateforme NeuroNa, on retrouve son instigateur et leader: Pierre Magistretti professeur honoraire à l’EPFL et aux universités de Lausanne et de Genève. Auteur prolixe, le neuroscientifique est aussi à l’origine d’une conférence à l’avant-garde de ce domaine. Heidi.news s’était rendu à son édition de 2021.

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Il est temps de raconter le monde

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Bonnes lectures

Spécial esprit. En septembre 2021 la MIT Technology Review sortait une revue consacrée aux avancées des neurosciences dans la compréhension du cerveau et au-delà de la conscience. Elle s’intéressait en particulier aus points communs et aux différences entre cerveau et ordinateur. Utile en cette période de confusions autour des intelligences artificielles comme ChatGPT.

MIT Technology Review (accès libre) (EN)

L’origine des neurones. Publiée en 2022, la biographie «The Brain in Search of Itself» du savant espagnol Santiago Ramón y Cajal rend hommage à ce scientifique, prix Nobel en 1906, pour la découverte des neurones. Méticuleusement rédigé par l’écrivain Benjamin Ehrlich, ce récit raconte comment Cajal a ouvert la quête encore inachevée de la découverte des ressorts biologiques de l’esprit.

Livre de Benjamin Ehrlich (EN)

Ordinateurs biologiques. Les intelligences artificielles algorithmiques en vogue aujourd’hui reposent sur une architecture de traitement de l’information imitant les réseaux de neurones. Mais dès l’instant où l’on sait produire des neurones biologiques pour les organoïdes, pourquoi ne pas s’en servir comme substrat pour de nouveaux ordinateurs? C’est le projet vertigineux de scientifiques de l’Université John Hopkins.

IEEE Spectrum (accès libre) (EN)

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