Bonjour, c’est Sarah à Genève pour votre nouvelle édition du Point fort.
Aujourd’hui, focus sur les thérapies assistées par psychédéliques.
Alors que l’intérêt pour l’usage médical du LSD, de la MDMA ou encore de la psilocybine grandit partout en Occident, un lobby et un groupe de soutien ont vu le jour à Genève.
Et les enjeux? On en parle. |
Avant d'entrer dans le vif
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Engouement sans borne pour les thérapies psychédéliques
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Galerie Des Cadence, de Yenma et Felix, au Mapping Festival de 2020 à Genève. | Keystone / Salvatore Di Nolfi
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🍄 A pas de loup, les thérapies assistées par psychédéliques (PAP) – MDMA, LSD, psilocybine, kétamine… – font leur entrée dans la pratique médicale.
🏥 Aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), un groupe de soutien destiné aux personnes intéressées vient de se monter. Sa vocation:
«[offrir aux participants] la possibilité de s’exprimer en toute liberté, afin de partager [leur] vécu et [leurs] expériences, [et d’]envisager cette thérapie avec davantage de confiance et de sérénité.»
⚕️ L’engouement au bout du lac est réel, et l’offre peine à suivre:
● Des listes d’attente de six mois pour un traitement aux HUG sont évoquées.
● Les cabinets privés qui proposent des PAP connaissent aussi une pression importante.
La pression des patients. En parallèle, une association de patients vient aussi de voir le jour à Genève. Baptisée Psychédelos, elle se donne pour rôle de promouvoir ces thérapies – y compris hors du cadre hospitalier.
➢ Oana (prénom modifié), co-fondatrice de Psychédelos:
«Notre initiative vient de notre volonté de contribuer au narratif psychédélique en Suisse et de soutenir les thérapeutes et ces thérapies.»
L’avenir de la psychiatrie? Anxiété, dépression, addictions: les maladies psychiques que les psychédéliques pourraient contribuer à soigner sont nombreuses.
➢ Les études se sont accumulées ces 20 dernières années, avec des résultats encourageants. La plupart des essais cliniques sont encore de phase 1 ou 2 (sur 3).
💊 Quelques exemples:
● Une étude sur 90 personnes souffrant de stress post-traumatique a révélé une grande efficacité de la MDMA pour atténuer les symptômes, jusqu’à 18 semaines suivant la prise.
● Une étude financée par le NHS britannique sur 96 personnes souffrant d’alcoolisme sévère a montré un taux d’abstinence de 86% après plusieurs ingestions de kétamine.
● Une étude bâloise est en cours sur les effets du LSD contre l’hyperactivité avec déficit de l’attention chez l’adulte.
Mère de sûreté. Dans la sphère médicale, on balance entre enthousiasme et prudence. Comme souvent, l’engouement y est plus mesuré que chez les patients ou dans les médias.
➢ Un édito à Jama Psychiatry, cosigné par des chercheurs de Johns Hopkins Medicine, met en garde contre une explosion de «la bulle de hype des psychédéliques».
➢ Les psychédéliques peuvent provoquer des états de panique, des angoisses ou de la confusion. C’est pourquoi les médecins tendent à privilégier un cadre institutionnel contrôlé.
➢ Dans une récente tribune au Washington Post, le journaliste Steve Petrow fait ainsi part d’une expérience «terrifiante» vécue dans le cadre d’une thérapie avec de la kétamine.
Le droit évolue. Fait notable, la législation semble évoluer rapidement, devançant parfois l’état de l’art médical, notamment dans les pays anglo-saxons.
🇨🇭Actuellement en Suisse, la mise en place d’une PAP se fait au cas par cas, nécessite une autorisation de l’OFSP et les substances ne sont pas remboursées.
🇦🇺 En juillet, L’Australie deviendra le premier pays à démocratiser l’accès à la MDMA et à la psilocybine à visée thérapeutique. Une décision jugée prématurée par plusieurs spécialistes.
🇺🇸 Dans l’Oregon et le Colorado, des thérapies sous psilocybine seront bientôt autorisées. Au Canada, les PAP bénéficient d’autorisations au cas par cas dans le domaine médical.
🇪🇺 En Europe, les premières autorisations de mise sur le marché pourraient être délivrées dans les deux à trois ans, quand les grands essais de phase 3 auront abouti.
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Peinture de Pablo Amaringo cherchant à représenter un vision sous l’effet de l’ayahuasca. Wikimedia Commons.
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J’ai testé les psychédéliques, pour me soigner.
Pour une lecture bien plus hallucinante de l’engouement psychédélique, ne manquez pas l’Exploration de notre journaliste-psychonaute Etoile Filante. Afin de surmonter un trauma, elle n’a pas hésité à s’immerger dans le vaste cosmos des séances psychédéliques romandes, où elle a participé à des cérémonies sous MDMA, au jus de tabac fermenté ou à l’ayahuasca. Elle s’est aussi essayée aux microdoses de psilocybine et de LSD, avant de tirer un bilan à la fois positif et critique de ses expériences.
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Il est temps de raconter le monde
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Avenue du Bouchet 2
1209 Genève
Suisse
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