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Bonjour, c’est Sarah pour votre Point fort du jour.

Aujourd’hui, je vous parle d’un projet Ă©tonnant de sciences participatives.

Il s’agit de comprendre, grĂące Ă  une expĂ©rience ludique, comment le choix d’une photo de profil influence nos relations en ligne.

Mais aussi comment des algorithmes intelligents pourraient (hélas) apprendre à nous imiter.

photo journaliste

Sarah Sermondadaz, GenĂšve

14.06.2023

Avant d'entrer dans le vif

đŸŒŸ Portraits de femmes paysannes. A GenĂšve, des agricultrices se joignent Ă  la grĂšve des femmes.Nous avons brossĂ© le portrait de plusieurs d’entre elles.

🚜 Les hommes sur le tracteur… et les femmes? Dernier Ă©pisode de cette sĂ©rie consacrĂ©e aux femmes paysannes, et discussion avec Caroline Jeanneret sur le poids de la tradition.

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Sur internet, personne ne sait que vous ĂȘtes une IA

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Image gĂ©nĂ©rĂ©e par le modĂšle Lexica Aperture avec l’instruction: «profile picture of a slender no-face android»

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Comment le choix d’une photo de profil plutĂŽt qu’une autre influence nos relations sociales?

Al’heure des IA gĂ©nĂ©ratives, des algorithmes pourraient-ils s’inspirer de ces critĂšres implicites pour nous inspirer davantage confiance – pour le meilleur ou pour le pire?

C’est Ă  ces deux questions qu’entend rĂ©pondre une vaste expĂ©rience scientifique participative, baptisĂ©e The Face Game, accessible en ligne.

🎼 Les rĂšgles du jeu. Elles sont simples: deviner les intentions d’un joueur dont l’avatar s’affiche Ă  l’écran et gagner le maximum possible de points.

Pour jouer, il faut d’abord mettre en ligne une photographie de soi.

Deux possibilitĂ©s: faire Ă©quipe avec l’autre joueur, ou jouer en solo.

Si l’autre joueur a dĂ©cidĂ© de jouer en Ă©quipe et vous aussi, vous gagnez 3 points (contre 2 points en jouant solo);

đŸ€– Quand l’IA avance masquĂ©e. LĂ  oĂč les choses se compliquent, c’est que cet autre joueur, dont l’image s’affiche, peut ĂȘtre un humain
 ou une IA!

Cette derniĂšre va progressivement «apprendre» les rĂšgles de ce «jeu des visages» et optimiser le choix des paramĂštres — dont le visage de son avatar — qui la conduisent Ă  gagner.

Les donnĂ©es recueillies aideront Ă  faire progresser la recherche, explique Jean-François Bonnefon, directeur de recherche Ă  la Toulouse School of Economics (France), l’un des porteurs du projet:

«On sait dĂ©jĂ  que plusieurs dimensions sont Ă  mĂȘme d’influencer cette Ă©valuation, comme le genre de la personne, son expression, selon qu’elle sourit ou non
 Ce sont des rĂ©sultats qui ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dĂ©montrĂ©s, auxquels on s’attend. Ce que l’on cherche Ă  faire maintenant, c’est dĂ©couvrir de nouvelles dimensions qui jouent aussi un rĂŽle.»

🧑 Se montrer sous son meilleur profil.

L’expression du visage joue un rîle crucial dans nos interactions sociales, y compris virtuelles.

«Le fait de pouvoir Ă©valuer rapidement si quelqu’un d’autre peut devenir un alliĂ© ou non est une question qui traverse toutes les relations sociales», explique Jean-François Bonnefon.

GrĂące au numĂ©rique et aux algorithmes, on peut d’ores et dĂ©jĂ  modifier son apparence en ligne. Or, l’essor de l’IA devrait contribuer Ă  brouiller davantage les pistes
 Jean-François Bonnefon:

«Il existe dĂ©jĂ  des filtres rajeunissants sur Snapchat ou TikTok, mais il n’existe pas encore de filtre intelligent qui vous donne davantage de crĂ©dibilitĂ© en s’adaptant Ă  votre interlocuteur. Mais cela sera peut-ĂȘtre un jour possible!»

Un des enjeux est aussi de comprendre comment l’intelligence artificielle serait capable de faire du “sur-mesure”, en faisant croire Ă  quelqu’un qu’il a affaire Ă  un autre humain et non Ă  un robot. Et d’aider Ă  mieux dĂ©celer ces artifices par la suite.

đŸ€Un enjeu de confiance? L’expression fait tiquer Jean-François Bonnefon:

«S’agissant de l’expĂ©rience telle que nous l’avons imaginĂ©e pour le site web, on essaie de ne pas utiliser l’expression “digne de confiance”, pour Ă©viter de vĂ©hiculer des jugements sociaux fondĂ©s sur l’apparence.»

Pour le chercheur, la nuance est importante, puisque ce n’est pas une personne qui va ĂȘtre jugĂ©e plus encline Ă  jouer solo ou en Ă©quipe
 mais bien sa photographie:

«Il s’agit de quelque chose de trĂšs fluide, qui va varier d’une photographie Ă  l’autre. Pour cette raison, on espĂšre que les joueurs vont se prĂȘter au jeu en essayant diffĂ©rentes photographies d’eux-mĂȘmes.»

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Pour aller plus loin

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The Financial Times (abonnés) (EN)

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