Bonjour, c’est Laure à Genève où 105 soldats en blouse blanche sont engagés au sein de l’hôpital cantonal et aux Trois-Chênes.

Aujourd’hui, je vous propose de découvrir le récit d’un pneumologue qui a laissé temporairement son cabinet privé pour venir en renfort aux HUG et les premiers résultats des études visant à tester l’immunité de la population.

Je vous conseille aussi de lire l’immersion d’Annick Chevillot, la responsable du Flux santé de Heidi.news, qui a passé 24 heures au CHUV sur le front du coronavirus.

Laure Gabus, Genève
15.04.2020

Récit d'un pneumologue mobilisé aux HUG

Jean-Luc Magnenat est pneumologue indépendant. Depuis de nombreuses années, il reçoit ses patients dans son cabinet à Carouge. Dix à quinze personnes par jour, en temps normal, dont un à deux cas complexes. Actuellement, et suivant les recommandations des autorités fédérales, il ne voit plus que les patients dont la santé pourrait être en danger sans consultation durant le confinement, soit une personne par semaine.

«Les exigences de qualité doivent rester les mêmes»

Lors de l’activation du plan pandémie, les HUG ont dû complètement réorganiser l’hôpital afin d’augmenter le nombre des lits de soins intensifs et de soins intermédiaires. Pour ce faire, les services extérieurs à la médecine interne comme la chirurgie, la gynécologie-obstétrique ou les divisions spécialisées ont été appelés en renfort pour permettre de soigner les patients graves.

Pour éviter que le service de pneumologie ne se retrouve dégarni et ne puisse répondre à l’augmentation massive de la demande en soins respiratoires, les HUG ont proposé aux pneumologues exerçant en cabinet privé de venir les renforcer. Jean-Luc Magnenat et trois autres spécialistes ont répondu présents; trois ont un cabinet et une faisait de la recherche. Leur mission a débuté le 26 mars et est fixée, pour l’heure, jusqu’à la fin du mois d’avril. Comme consultants, ils n’ont pas de patients mais répondent aux questions de leurs nouveaux collègues qui ont la charge des patients atteints par le nouveau coronavirus, que ce soit aux soins intensifs, aux soins intermédiaires ou dans les unités normales. «On vient discuter, on fait des suggestions. Les malades hospitalisés en raison de l’infection Covid-19 ont tous une pneumonie. On essaie de s’assurer que l’on ne passe pas à côté d’un problème habituel comme l’asthme ou l’apnée du sommeil qui pourraient compliquer la maladie.»

Le pneumologue est «content de pouvoir être utile durant la crise, d’aider les équipes et de travailler avec des jeunes collègues qui viennent de partout». Il souligne et apprécie la solidarité entre le personnel soignant. Lui-même, âgé de 62 ans, ne craint pas le virus. Le plus grand défi est de faire face à de très nombreux cas complexes en une seule et même journée. Il supervise entre 65 et 80 patients par jour dont 10-15% présentent des symptômes plus graves. «Les exigences de qualité doivent rester les mêmes», insiste-t-il.

«Tous les patients craignent de mourir»

Lors de ses visites auprès des malades du Covid-19, Jean-Luc Magnenat observe la même angoisse, qui lui fait craindre les conséquences post-traumatiques du virus. «Les patients craignent de mourir même s’ils ont toutes les chances de s’en sortir. Pour ne pas surcharger l’hôpital, on demande aux gens de rester à la maison le plus longtemps possible. Des malades ont donc l’impression que s’ils sont finalement hospitalisés après une dizaine de jours chez eux, c’est parce qu’ils n’ont pas réussi à faire face à la maladie. Ils pensent que leur cas est très grave et c’est très dur à supporter».

Chiffres à l’appui, le pneumologue rassure, la plupart des moins de 75 ans s’en tireront: «Grâce à la préparation détaillée faite en amont, aux mesures intelligentes prises par nos autorités et à l’auto-discipline remarquable de nos concitoyens, nous pouvons garder une marge de sécurité suffisante et maintenir la qualité de notre système de soins.»

Une raison d'espérer

Une plateforme pour suivre les patients du Covid-19 à domicile. Les HUG ont mis en place une plateforme en ligne sécurisée qui permet aux patients suivis à domicile avec suspicion ou diagnostic de Covid-19 de bénéficier d’une prise en charge à distance. Les personnes doivent tous les jours renseigner un questionnaire en ligne. Si nécessaire et suivant leurs symptômes, les équipes médicales prennent contact avec eux dans les 24 à 48 heures.

HUG (FR)

Dans le labos des HUG

L’immunité de la population est loin du compte. La doctoresse Frédérique Jacquerioz du Service des maladies infectieuses a donné hier un colloque de médecine aux HUG sur le nouveau coronavirus. Les premiers résultats des études visant à tester l’immunité de la population montrent un taux inférieur à 10%. On est donc encore loin du seuil de 60-70% qui permettrait d’éviter des rebonds épidémiques. Selon elle, le déconfinement devra donc se faire «de manière extrêmement prudente et progressive».

HUG (FR)

Engagement «hors norme» de l'armée

Photo article

Capture d’écran de la conférence de presse. DR

105 soldats en blouse blanche. Hier, l’armée, les HUG et le Canton ont donné une conférence de presse pour expliquer le déploiement de 105 soldats sanitaires du batallion hôpital 2 à l’hôpital cantonal et à celui des Trois-Chêne. Cet engagement qualifié de «hors norme» par le directeur des HUG a débuté le 30 mars et durera jusqu’au 30 juin. Ces délais peuvent être modifiés. Les militaires -qui ont tous été formés par des professionnels- ont un rôle d’aide soignant auprès des soins intensifs et en gériatrie. Ils aident également au triage et au transport des patients pour décharger les services d’Urgences. Ceux qui sont engagés à l’intérieur des hôpitaux sont vêtus d’une blouse blanche et d’un badge HUG.

Revoir la conférence de presse sur Léman Bleu (FR)

Covid-19 sur Heidi.news

Photo article

24 heures au CHUV sur le front du coronavirus. 1er épisode de cette série de notre journaliste Annick Chevillot. «Cela fait des semaines que je m’entretiens avec des médecins et des soignants. Mais cela ne me donne que quelques pièces d’un grand puzzle. Pour mieux saisir ce qui se joue dans un hôpital universitaire, j’ai voulu passer du temps, beaucoup de temps, auprès de celles et ceux qui sont en première ligne. Intégrer une équipe, faire oublier ma présence et raconter leurs histoires.» Récit d’une immersion qui a débuté dimanche 12 avril à 11h30 et s’est terminée le lendemain à midi.

Heidi.news (FR)

Une surveillance numérique respectueuse mais efficace. Les clefs du déconfinement, épisode 2. A cause de leurs impact économique social et psychologique, les mesures de confinement ne peuvent être maintenues le temps qu’un vaccin soit disponible. A côté des tests sérologiques (voir l’épisode précédent), les applications numériques pourraient faciliter la transition en permettant de pratiquer des quarantaines ciblées. Mais les pays européens sont plus attachés aux libertés individuelles que les pays asiatiques. Des start-up suisses, des centres académiques et même les Gafa développent donc des applications moins intrusives. Sans structure médicale d’accompagnement, leur efficacité reste à démontrer. Tour d’horizon.

Heidi.news (FR)

Coronavirus et femmes enceintes, des données rassurantes et des inconnues. Les femmes enceintes ne sont pas plus susceptibles d’attraper Covid-19 que les femmes qui ne le sont pas, et celles qui sont infectées ne développent pas de formes plus graves de la maladie. Pour arriver à ces conclusions rassurantes, les spécialistes se basent sur les premières études réalisées par des chercheurs en Chine et les observations sur le terrain en Suisse et dans les pays voisins.

Heidi.news (FR)

Quand l’épidémie change notre manière de parler. «Covid-19», «coronavirus», «mesures-barrières»… Autant de termes qui nous étaient étrangers il y a encore quelques mois et qui figurent désormais dans le langage courant. Cette crise sanitaire sans précédent ne change pas seulement notre mode de vie: elle modifie notre manière de parler et retentit sur notre vocabulaire.

Heidi.news (FR)

Le marché de Lausanne renonce, Genève et Neuchâtel rouvrent partiellement. Depuis le 16 mars dernier, et en raison de l’épidémie de coronavirus, les marchés de Suisse avaient dû fermer, sur l’ordre du Conseil fédéral. Après trois semaines sans stands, une réouverture des marchés est envisagée dans quelques villes de Suisse romande.

Heidi.news (FR)

Trump suspend les subventions à l’OMS. Les grandes étapes de la pandémie de coronavirus en Suisse et dans le monde. Mis à jour quotidiennement.

Heidi.news (FR)

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