Bonjour, c’est Fabrice pour vous parler d’économie. Alors que les nouvelles technologies ont dopé la diffusion des fausses informations sur le coronavirus, on va voir pourquoi d’autres technologies permettent de lutter contre cette infodémie.

Aujourd’hui, on verra aussi comment une intelligence artificielle lausannoise cherche les conflits d’intérêt dans les publications scientifiques. Et comment, la justice suisse a condamné une entreprise pétrolière pour corruption.

Fabrice Delaye, Torgon (Valais
14.07.2020

La chasse aux fake news sur le coronavirus s'organise

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Chine Labbé. Photo: NewsGuard

Entre complotisme et faux remèdes, l’infodémie, autrement dit la propagation en ligne de fausses nouvelles, a atteint un stade sans précédent avec la crise du coronavirus. Les fact checkers, ces réseaux de journalistes qui vérifient des informations publiées en ligne, ont vu leur activité augmenter de 900% entre janvier et mars, selon une étude du Reuters Institute et de l’Université d’Oxford. Un chiffre qui ne dit toutefois qu’une partie de la réalité.

«L’inflation de fausses nouvelles elle-même est probablement bien supérieure. Le travail des fact checkers est lent et minutieux et les ressources humaines à disposition sont limitées si bien qu’il y a beaucoup de trous dans la raquette», m’explique Chine Labbé. Ancienne de Reuters et de The Economist et prochainement genevoise, la rédactrice en chef Europe de NewsGuard connait la question à fond. Elle a rejoint cette entreprise fondée par deux journalistes à New York en 2018 pour créer un outil technologique destiné à aider les internautes à identifier sinon les fake news au moins les sources douteuses qui les publient.

Étant donné que les technologies de l’information et en particulier les réseaux sociaux sont largement responsables de la diffusion massive de fake news, d’autres technologies peuvent-elles tempérer ce phénomène? «Ça ne suffit pas», répond Chine Labbé. De fait, les géants de l’internet comme Twitter ont d’abord essayé de limiter les fake news, entre autres grâce à des algorithmes. Sans convaincre. Pendant la crise du coronavirus, Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, de même que les responsables de Twitter ont dû multiplier les annonces martiales de lutte contre la désinformation. En recrutant massivement des fact checkers et des modérateurs cette fois. Mais même si cela a abouti à un avertissement spectaculaire sur un tweet de Donald Trump, il semble que l’on soit encore loin du compte.

NewsGuard s’est servi de ses propres données pour évaluer la lutte contre la désinformation par les réseaux sociaux. Sa technologie s’appuie sur des réseaux de fact checkers et ses propres vérifications pour évaluer 4500 sites qui génèrent 95% de l’engagement (partages, likes et commentaires) pour l’actualité en ligne dans les cinq pays où opère l’entreprise (États-Unis, Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni). Résultat: 32% des sites évalués par NewsGuard diffusent des fausses informations. «L’engagement avec ces sites représente environ 10% de l’engagement total sur les réseaux sociaux, précise Chine Labbé. Cela signifie qu’une interaction sur 10 avec des sites d’information se fait avec des sites qui publient des fakes news.»

Dans le cas du coronavirus, l’entreprise en a identifié environ 250 qui diffusent de manière systématique des fake news. Elle en tient la liste sur une page dédiée. Chine Labbé et ses 40 collègues se sont aussi intéressés au phénomène des super diffuseurs, l’équivalent des influenceurs pour les fake news, soit des individus ou des organisations dont les pages sur Facebook dépassent les 40’000 likes en Europe (100’000 aux États-Unis).

Après les annonces de Mark Zuckerberg, NewsGuard s’est concentré sur 31 comptes Facebook aux États-Unis suivis par 21 millions de gens et 36 en Europe de l’Ouest (Allemagne, France, Italie) qui atteignent une audience cumulée de 13,5 millions d’internautes. En dépit que le caractère fallacieux des informations diffusées par ces comptes a été largement démontré –du sermon d’un prêtre qui affirme depuis son église de Kinshasa que le virus est une arme biologique (800’000 likes…) à un compte belge qui, sans blague, soutient que le virus a été mis au point par l’Institut Pasteur (275’000 likes…)- seulement trois des 20 fake news identifiées en français, une en allemand et aucune en italien étaient accompagnées par Facebook d’un avertissement.

Chine Labbé remarque aussi qu’après un boom en mars et avril les infox liées au coronavirus ont moins intéressé les internautes à partir de mai. «Toutefois aux États-Unis, les internautes qui sont venus sur les sites diffusant des fausses nouvelles sur le coronavirus ont continué de les suivre avec de la désinformation sur d’autres sujets. C’est moins le cas en Europe.»

Avec un écusson qui fonctionne comme une extension d’un navigateur internet pour afficher en rouge la crédibilité d’un site qui diffuse régulièrement des fausses nouvelles et en vert ceux qui remplissent ses critères, NewsGuard pense avoir trouvé une solution. Elle est payante et forcément critiquée par ceux qui se retrouvent avec une mauvaise note. Elle montre cependant que l’immense entreprise de désinformation qui se développe depuis le milieu de la dernière décennie sur les réseaux sociaux commence à rencontrer des formes innovantes d’opposition.

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Frontiers

Une intelligence artificielle évalue les articles scientifiques. Déjà phénoménale après un triplement en 15 ans, la quantité d’articles scientifiques publiés a encore été multipliée pendant la crise du coronavirus. Cela met les experts qui vérifient ces articles sous une pression extraordinaire. Pour les aider, depuis trois ans, Frontiers, un éditeur scientifique créé à Lausanne en 2007, développe une intelligence artificielle dont le but est de repérer des erreurs, des fraudes comme le plagiat ou des conflits d’intérêt chez les auteurs.

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L’ex-patron d’une multinationale condamné pour corruption. Le coronavirus et la torpeur estivale expliquent sans doute pourquoi pas une ligne n’a été écrite sur l’audience de jugement qui s’est tenue le lundi 6 juillet au Tribunal pénal fédéral de Bellinzone. Les condamnations pour corruption sont pourtant rares en Suisse, surtout lorsqu’il est question de pays où l’État de droit est défaillant, ici l’Angola. Plus rares encore sont les sanctions infligées aux dirigeants de multinationales. Didier K., l’ancien patron de SBM Offshore, une firme spécialisée dans les équipements maritimes à destination de l’industrie pétrolière, a été reconnu coupable de corruption pour avoir versé des millions de dollars à des officiels de l’ancienne colonie portugaise.

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Les académies des sciences taclent la révision de la loi sur l’énergie. Les Académies suisses des sciences (SCNAT) viennent de rendre leur avis sur la révision de la loi sur l’énergie, actuellement en cours en Suisse. Même si elles reconnaissent plusieurs avancées dans les adaptations proposées, elles pointent notamment le manque de stratégie globale de décarbonisation du mix énergétique du pays, entre autres critiques.

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Une raison d'espérer

1,7 millions pour les Vaudois précarisés par la crise. Le fond créé au début de la crise du coronavirus par le Centre Social Protestant et Caritas Vaud et alimenté par la Chaîne du Bonheur ainsi que des entreprises et des fondations a distribué 1,7 millions de francs au 30 juin aux personnes précarisées du canton de Vaud. Via deux lignes téléphoniques d’urgence, ces personnes ont pu recevoir le versement d’aides financières et alimentaires (133’000 francs de bons pour les Épiceries Caritas). 57% des personnes aidées vivent à Lausanne, 62% des bénéficiaires sont des femmes et dans 81% des cas, les aides accordées ont permis de faire face aux loyers. Cette phase d’aide d’urgence a pris fin le 1er juillet et les demandes restantes doivent être traitées durant l’été.

Pendant ce temps sur Heidi.news

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Un printemps noir. Premier épisode du très beau journal de bord du BD reporter Hippolyte avec SOS Méditerranée.

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Transmission intra-utérine du Covid démontrée. Une équipe de médecins de l’hôpital Antoine Béclère, en région parisienne, vient de rendre compte d’un cas de transmission de Covid-19 entre une mère et son enfant à naître. D’après leurs travaux, publiés dans Nature Communications, le virus est passé du sang de la mère à celui de l’enfant via le placenta, provoquant chez le nouveau-né une inflammation transitoire grave. C’est la première fois qu’une telle transmission materno-fœtale du coronavirus est formellement démontrée.

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Masque obligatoire en France. «Nous avons des signes que ça repart un peu.» Emmanuel Macron a profité de son interview de fête nationale pour annoncer qu’il voulait que le masque soit «obligatoire dans tous les lieux publics clos» à partir du 1er août. «Nous serons prêts» en cas de deuxième vague a-t-il cependant voulu rassurer.

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Vaud élargit la prise en charge des victimes d’agression sexuelle. Dès le mois de juillet, les victimes d’agression sexuelle pourront se rendre dans l’un des cinq hôpitaux régionaux du canton de Vaud pour recevoir des soins médicaux adaptés et obtenir un constat médico-légal, nécessaire pour déposer une plainte pénale. Jusqu’à maintenant, les victimes étaient obligées de se déplacer jusqu’au CHUV, au Centre universitaire romand de médecine légale, pour l’obtenir. Cette extension de l’établissement du constat permet aussi de limiter le nombre de fois où la victime doit relater son agression.

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