Bonjour, c’est Marc pour vous parler d’économie. A Genève, on s’interroge sur le développement immobilier du canton, tandis qu’une raffinerie tessinoise importe de l’or suspect en provenance du Dubaï.

Il est aussi question d’une start-up vaudoise qui tente de détecter Covid-19 dans les abattoirs, répondant aux inquiétudes de la Chine sur la provenance de sa viande.

Marc Guéniat, Genève
21.07.2020

Questions autour de l'or importé en Suisse

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Keystone / Sam Mednick

Valeur refuge par excellence, l’or suscite la convoitise en cette période de crise. Ce mois, l’once a dépassé le seuil de 1800 dollars pour la première fois depuis neuf ans. Depuis le début de l’année, les investisseurs ont placé plus de 40 milliards de dollars dans des fonds adossés au précieux métal. En ce sens, l’enquête approfondie publiée jeudi 16 juillet par Swissaid sur l’origine de l’or importé en Suisse tombe à point nommé. Le tableau révélé n’est guère reluisant, en dépit des déclarations des raffineurs, qui soutiennent que leurs chaînes d’approvisionnement sont responsables, c’est-à-dire conformes aux exigences environnementales et respectueuses des droits humains.

Solidement documenté, le travail de l’ONG lève le voile d’opacité qui enveloppe cette filière, depuis les mines artisanales du Soudan et du Surinam jusqu’aux clients finaux – banques et groupes technologiques, en passant par Dubaï et la Suisse. Hébergeant quatre grandes raffineries, disséminées entre Neuchâtel et le Tessin, la Suisse traite, chaque année, l’équivalent de deux tiers de la production mondiale. Le rapport se focalise sur les liens entre le géant émirati Kaloti, sulfureux mais incontournable, et la société Valcambi, qui exploite la plus grande raffinerie de la planète, capable de traiter 1200 tonnes d’or. Interview de Marc Ummel, responsable des matières premières chez Swissaid et auteur principal de cette enquête.

Heidi.news – Comment s’explique la place prépondérante qu’occupe la Suisse dans le secteur aurifère?
Marc Ummel — D’abord par l’importance de la place financière. UBS possèdait la raffinerie Argor-Heraeus, tandis que Crédit Suisse détenait Valcambi. Ensuite, la proximité avec les marchés. Durant les années 1970, l’Italie était un centre important de la joaillerie, d’où l’implantion de trois raffineries dans le Tessin (Valcambi, Argor-Heraeus et PAMP). La quatrième, Metalor, s’est installée dans le canton de Neuchâtel, près de fabriques horlogères. A cela s’ajoute une législation clémente, qui comporte systématiquement des exceptions lorsqu’il est question d’or, que ce soit la loi sur le blanchiment d’argent ou l’ordonance sur le contrôle des métaux précieux. Enfin, l’administration fédérale a tenu les statistiques sur les importations d’or secrètes pendant plus de 30 ans, entre 1982 et 2013. Cette décision avait été prise en partie afin de dissimuler le fait que la Suisse importait de l’or d’Afrique du Sud durant l’Apartheid.

Pourquoi faut-il s’intéresser à ce secteur?
Du fait de sa part de marché prépondérante, la Suisse endosse une responsabilité particulière quant aux conditions de production et de commercialisation de l’or. La Banque mondiale estime qu’entre 20 et 25 millions de mineurs artisanaux extraient le métal précieux dans le monde, faisant vivre environ 100 millions de personnes. Travail des enfants, dégâts environnementaux, contrebande, financement de conflits armés, comme en République démocratique du Congo ou au Soudan: les problématiques sont aussi graves que nombreuses. Les raffineries devraient s’approvisionner directement auprès de ces personnes et leur payer un prix juste plutôt que de se délester de leurs responsabilités au travers de chaînes d’approvisionnements complexes.

Pourquoi les raffineries helvétiques commercent-elles avec Dubaï?
Par facilité. Beaucoup d’or transite par les émirats et cela leur permet de ne pas trop se poser de questions dans l’exercice de leurs devoirs de diligence. Dubaï est en quelque sorte une plate-forme permettant le blanchiment d’or. Si l’on compare, comme l’a fait Reuters, le volume des importations d’or à Dubaï avec les exportations depuis l’Afrique, l’écart est énorme. Il signifie que de très grandes quantités d’or parviennent illégalement dans les émirats, qui en réexporte une part substantielle vers la Suisse. Les pays africains perdent ainsi des millions de revenus avec ce commerce illégal. Pour les raffineries basées en Suisse, c’est donc une façon de se distancier des problèmes associés aux mines d’or.

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L'économie sur Heidi.news

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Keystone / Salvatore di Nolfi

«Nous ne laisserons pas Genève devenir Monaco-sur-Léman.» Genève enregistre un nombre record de surfaces commerciales vacantes, en particulier de bureaux (lire l’article consacré à ce sujet). Cette situation interpelle d’autant plus que la crise économique qui se profile ne devrait pas inverser la tendance - au contraire. Par ailleurs, les entreprises étrangères, qui ont longtemps été les principaux vecteurs de la demande de bureaux, ne sont plus aussi nombreuses à s’implanter dans le canton. Cette donne pousse le Conseil d’Etat à repenser la politique de développement économique du canton. D’ailleurs, les autorités invitent la population à un dialogue du 24 au 28 septembre autour de cette question centrale: «Quel type de développement voulons-nous pour Genève?». Interview d’Antonio Hodgers, président du Conseil d’État et chargé du Département du territoire.

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Les bureaux vides prolifèrent à Genève. Et cela va continuer… Depuis que le canton tient des statistiques, il n’y a jamais eu autant de surfaces commerciales vides à Genève. Même la crise immobilière des années 1990 n’a pas abouti à un taux de vacances de 5% dans le segment des bureaux, ainsi que l’a relevé l’Office cantonal de la statistique à la fin de l’année dernière. Plus de 230’000 mètres carrés, équivalents à trente-trois terrains de football, attendent de trouver preneur; c’est six fois plus qu’en 2010. Tout indique que la crise économique provoquée par l’épidémie va accentuer le problème, alors que des centaines de milliers de mètres carrés doivent être construits ces prochaines années.

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Détection du coronavirus dans les abattoirs. Spécialisée dans la détection de contaminants dans l’industrie agro-alimentaire, la start-up vaudoise SwissDeCode va adapter son test de détection d’ADN au code génétique (ARN) du coronavirus dans le cadre d’un projet européen mené avec quatre partenaires. SwissDeCode prévoit que ce dispositif de test portable et ultra rapide sera prêt à la fin de l’année. S’il n’y a aucune preuve d’une infection au Covid-19 à partir d’un aliment, le coronavirus entretient un lien étroit avec la chaine alimentaire depuis son apparition sur un marché de Wuhan jusqu’à l’explosion des cas dans des abattoirs récemment.

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Une raison d'espérer

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Emmanuel Macron et Angela Merkel avaient le sourire ce matin, même si cela ne s’est pas vu. Keystone / John Thys

L’Europe a finalement son plan de relance. Quatre jours et quatre nuits. C’est la durée des discussions tendues entre les Vingt-Sept autour d’un plan de relance à 750 milliards d’euros. Conçu comme une réponse à la crise économique, le paquet, adopté ce mardi 21 juillet au matin, constitue aussi un grand pas politique en direction d’une Europe plus fédérale, plus solidaire et plus intégrée. Les pays du Nord dits frugaux y ont opposé une farouche résistance, mais se sont finalement inclinés face au front réunissant les pays latins et l’Allemagne. La Commission européenne va pouvoir emprunter au nom de tous les pays membres et enregistrer un exercice comptable déficitaire. Cette dette solidaire permettra de prêter, à un taux très avantageux, 360 milliards d’euros aux Etats membres qui le souhaitent, tandis que les 390 milliards restant seront octroyés sous forme de subventions. Les principaux bénéficiaires de cette manne sont la France, l’Italie et l’Espagne.

Le Monde (FR)

Pendant ce temps sur Heidi.news

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Du piment dans les cheveux. Chez un coiffeur, c’est bien connu, ça raconte sa vie. Et quand on a été privé de confessions durant trois mois, on se détend et on prend son temps. Sur tout à Marseille, où Hippolyte, notre BD reporter, continue son journal de bord avant de pouvoir embarquer avec SOS Méditerranée.

Heidi.news (FR)

EXCLUSIF - Comment l’OMS veut combattre les fake news. L’OMS a décidé de prendre à bras le corps la déferlante de rumeurs et fausses nouvelles dans les épidémies. Au sein de l’agence, c’est la Dre Sylvie Briand, directrice de la préparation mondiale aux risques infectieux, qui en est la cheville ouvrière. Nous l’avons interrogée à l’issue des deux semaines d’une conférence virtuelle fondatrice, qui a rassemblé des milliers de participants – chercheurs, experts en santé publique, bailleurs de fonds – du 30 juin au 16 juillet. Objectif: fonder une nouvelle discipline scientifique, l’infodémiologie. Entretien.

Heidi.news (FR)

Moustiques et coronavirus: on en a enfin le cœur net. C’est pour répondre aux spéculations du public qu’une équipe de chercheurs américains de l’Ecole de médecine vétérinaire de l’Université du Kansas s’est penchée sur la transmission du Sars-CoV-2 par trois espèces de moustiques largement répandues. Leurs résultats ont été publiés le 17 juillet dans le Scientific reports de Nature. Il est désormais possible de sortir les moustiques de la liste des transmetteurs potentiels, comme le pensait déjà l’OMS. Les spécialistes des maladies vectorielles (transmises par des insectes ou acariens) se doutaient que les moustiques ne véhiculaient pas le Sars-CoV-2. La preuve est désormais établie.

Heidi.news (FR)

Le budget du programme de recherche Horizon Europe revu à la baisse. Au terme de négociations houleuses, les 27 pays membres de l’Union européenne sont parvenus à se mettre d’accord sur un plan de relance économique à 750 milliards d’euros. Mais la recherche scientifique pourrait ne pas en sortir gagnante. Le programme de recherche Horizons Europe, auquel pourrait participer la Suisse, aurait dû s’élever à un peu plus de 94 milliards d’euros selon la proposition de mai 2020 de la Commission européenne.

Heidi.news (FR)

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