Bonjour, c’est Lorène pour vous parler d’éducation. Ce soir, alors que la deuxième vague de l’épidémie déferle, nous détaillons les scénarios des écoles en cas de reconfinement.

Au menu également, deux enseignantes racontent les mutations opérées à l’école depuis quarante ans et Pierre Dillenbourg, vice-président associé de l’EPFL pour l’éducation, décrypte ce qu’il restera du digital dans les écoles après la crise.

Lorène Mesot, Genève
22.10.2020

L'école, c'était mieux avant? A l'aube de la retraite, deux enseignantes racontent

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Keystone / Sandro Campardo

Catherine Pellaton Vigna et Eliane Haralabopoulos sont enseignantes à l’école primaire dans le canton de Genève. A la fin de l’année scolaire, elles rangeront définitivement craies et livres de lecture après avoir accompagné plusieurs centaines d’enfants dans leurs apprentissages fondamentaux durant près de quarante ans. A l’aube de la retraite, les deux institutrices de 61 ans racontent les bouleversements opérés dans la scolarité des écoliers romands depuis les années 1980. Alors, l’école, c’était mieux avant?

«Non, pas vraiment, nuance la sympathique voix de Catherine Pellaton Vigna dans le combiné avant de résumer: Le métier d’enseignant est resté le même. Chaque année, on prend les enfants où ils en sont et on essaie de les amener plus loin. Mais les méthodes ont évolué.»

La période préférée de cette institutrice de l’école des Tattes, à Onex, reste sans conteste les années 1990. «Nous avions une plus grande liberté dans les méthodes d’enseignement. Nous pouvions travailler par thème, faire interagir plusieurs disciplines et décider de sorties à la dernière minute. Je préférais le système d’évaluation d’alors, par appréciations et basé sur deux semestres plutôt que des trimestres. Cela mettait moins de pression sur les enfants. Je trouve le système de notation actuel très dur. C’est extrêmement marquant pour un enfant de recevoir un 2 et le système de moyenne ne permet pas de prendre en compte suffisamment la progression des élèves.»

«Aujourd’hui, le plan d’étude romand donne beaucoup de pistes, mais il a été accompagné de la création d’une kyrielle de fichiers de travail et de cahiers d’exercice. Comme enseignants, nous sommes beaucoup moins dans la création», poursuit celle qui a choisi de prendre sa retraite avec un peu d’avance pour concrétiser des projets de navigation dans les mers du Nord.

Eliane Haralabopoulos, qui fête cette année 20 ans d’activité à l’école du Bois-des-Arts à Thônex, renchérit: «Les objectifs sont beaucoup plus définis et il y a plus de matières, notamment l’anglais en fin de primaire. Dès que les enfants commencent, ils ont des comptes à rendre. On fait doubler des enfants en 1P ou 2P, cela m’attriste. C’est très stressant pour les enseignants, pour les enfants et aussi pour les parents. Est-ce qu’il faut vraiment leur donner cette image-là de l’école dès les premières années?»

«Avant, en élémentaire, on avait du temps pour mettre en place la sociabilisation, des notions d’écoute, de langage, et de découverte de l’environnement. Maintenant, c’est papier-crayon, alors même que les enfants sont moins attentifs.»

Pour Eliane Haralabopoulos, le métier est devenu plus usant au fil des années. «Je ne sais pas si c’est aussi une question d’âge, mais j’ai l’impression que le métier est plus fatigant, car les enfants sont plus fatigants. Il y a un manque impressionnant d’attention. Je vois que certains sont absents, c’est vraiment très compliqué pour les enfants d’assimiler deux consignes à la fois. Je mets tellement d’énergie pour qu’ils m’écoutent que je suis épuisée. D’un autre côté, c’est une motivation de trouver des astuces pour leur permettre de travailler dans de bonnes conditions.»

Parallèlement à un encadrement laissant parfois peu de place aux initiatives personnelles, les deux enseignantes déplorent une charge administrative toujours plus pesante qui mange du temps qui pourrait être consacré à l’enseignement et à la pédagogie. Catherine Pellaton Vigna note «aujourd’hui, vraisemblablement parce que l’institution cherche à se protéger, on nous demande de tout justifier, souvent dans les moindres détails, ce qui nuit à l’enseignement qui devrait, avec l’expérience, se baser plus souvent sur l’intuition, la spontanéité et le bon sens.»

Le tableau est cependant loin d’être noir. En quarante ans, les enseignants sont devenus mieux entourés, les offres de formations continues se sont multipliées, de mêmes que les activités culturelles proposées aux enfants, relèvent les deux enseignantes.

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Ce que feront les écoles primaires en cas de reconfinement. Alors que la deuxième vague de l’épidémie déferle sur la Suisse, la menace d’un reconfinement se dresse en filigrane. C’est du moins ce que laissent entendre les autorités politiques et sanitaires ces derniers jours. Dans les écoles primaires, la question d’un retour à l’enseignement en demi-groupes, voire à distance, pourrait se poser. Le recours à des caméras en salles de classe pour enseigner à distance fait débat. Après la mise en place d’un système d’enseignement à distance dans l’urgence au printemps, les différents départements de l’instruction publique ont anticipé et planché sur plusieurs solutions depuis l’été.

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Que restera-t-il de l’enseignement à distance imposé dans l’urgence? La crise sanitaire a conduit à une utilisation massive d’outils numériques dans un cadre pédagogique. Mais que restera-t-il des changements opérés dans l’urgence une fois la crise terminée? La transformation est-elle pérenne? Les réticences envers le digital sont-elles tombées? Le Pr Pierre Dillenbourg, fraîchement nommé vice-président associé de l’EPFL pour l’éducation, revient sur le phénomène de l’école à distance et les conclusions que l’on peut en tirer.

Heidi.news (FR)

Une raison d'espérer

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Keystone / Martin Ruetschi

Des courses d’école à 5 francs. La Commission des transports et des télécommunications du Conseil national a approuvé mardi 20 octobre quatre initiatives parlementaires qui demandent qu’un rabais soit accordé aux écoliers lorsqu’ils se déplacent dans le cadre de leur formation. Une carte journalière à 5 francs pour les élèves qui voyagent avec leur enseignant, lors des sorties à l’école obligatoire, pourrait voir le jour. La Confédération devrait prendre en charge le manque à gagner estimé à 36 millions de francs par an au maximum.

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Le nouvel abécédaire des genres. Dans le cadre de notre exploration «Génération fluide», nous nous sommes dit que cet abécédaire serait utile pour bien maîtriser le langage en partie nouveau qui s’impose avec cette révolution sociétale.

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Les soignants exigent plus de transparence. La lumière sur leur vécu. C’est ce qu’ont demandé les personnels de santé ce jeudi 22 octobre, dans une lettre ouverte remise officiellement au Conseil fédéral à Berne. Sous l’égide d’Amnesty International Suisse et de la plupart des syndicats du secteur, les soignants réclament une évaluation indépendante de l’impact de Covid-19 sur leurs professions. Combien de soignants ont attrapé la maladie, lesquels ont des séquelles, quel est l’impact sur leur santé physique et psychique? Des questions auxquelles la Confédération n’est pas en mesure d’apporter d’éclairage à ce jour.

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Les cantons latins veulent un durcissement des mesures. Alain Berset, conseiller fédéral en charge de la santé, et Lukas Engelberger, président de la Conférence des directrices et directeurs cantonaux de la santé se sont exprimés lors d’une conférence de presse jeudi après-midi. Mais la Conférence latine des affaires sanitaires et sociales n’a pas attendu pour publier ses propres recommandations.

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La Suisse, pays à risque pour l’Allemagne. Les grandes étapes de la pandémie en Suisse et dans le monde. Mis à jour quotidiennement.

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