Bonjour, c’est Fabrice pour vous parler d’économie. Comme nous avons tous dû adopter la vidéoconférence, je vais vous parler aujourd’hui d’une start-up genevoise qui a développé une étonnante technologie d’hologrammes qui propulse notre image en live dans les mondes virtuels.

On verra aussi comment le numérique transforme nos liens sociaux avec un ingénieur social et comment la Cour de justice de l’Union européenne empêche les Etats de mettre la main sur les données privées collectées par les entreprises de télécoms.

Fabrice Delaye, Zurich
06.10.2020

Les hologrammes d’une start-up genevoise peuplent les univers virtuels

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Avec la pandémie, nous sommes tous habitués aux vidéoconférences. Mais on n’a pas tous les jours une conversation numérique avec quelqu’un qui se tient dans un vaisseau spatial. Co-fondateur d’Imverse, une start-up genevoise active dans les interfaces graphiques en 3D, Javier Bello apparait sur Hang Out sous la forme d’un hologramme assis dans un bureau dont les fenêtres donnent sur une exoplanète.

C’est assez impressionnant, car il utilise une nouvelle technologie de capture, de traitement et de rendu d’images en direct basée sur les voxels, des pixels en trois dimensions. Cela permet à son hologramme de rendre en temps réel ses mouvements et ses expressions. Javier Bello m’explique aussi que depuis quatre mois Imverse travaille sur un projet de téléprésence avec ses hologrammes pour Logitech. Et que l’entreprise vient de rejoindre le programme start-up de Microsoft pour d’autres applications de sa technologie.

Lesquelles? Javier Bello ne peut pas être précis mais il donne des exemples. «Avec ce genre de technologies, un artiste ou un groupe de musique pourra placer sa performance ou le lancement d’une chanson à l’intérieur même d’un jeu vidéo, tout en donnant aux utilisateurs la possibilité de jouer sur les différentes caméras virtuelles pour créer des effets de zoom, de gros plans… Et il y a aussi des applications pour les consultations de télémédecine, la visite d’un showroom virtuel… A chaque fois, l’avantage est que l’on peut être présent dans ces lieux virtuels avec son hologramme. Et que la technologie est suffisamment puissante pour que l’on puisse y retrouver plusieurs hologrammes de personnes en même temps.»

Pour comprendre pourquoi c’est très innovant, il faut s’arrêter un instant sur la technologie des interfaces graphiques. Aujourd’hui, le rendu de la profondeur d’un objet numérique est tramé sur des triangles interconnectés. Pour s’animer, chaque zone de contact est recalculée 60 fois par secondes si bien que cela finit par demander une puissance de calcul énorme. Cela fonctionne très bien pour le rendu des univers virtuels programmés à l’avance et des avatars qui s’y promènent. Mais les calculs deviennent trop complexes pour le rendu en direct des hologrammes de personnes filmées.

Dans les années 1980, on a donc commencé à développer une autre technologie de rendus. Au lieu de triangles en deux dimensions qui se déforment en fonction des mouvements, on utilise des cubes en trois dimensions. Leurs tailles s’adaptent pour représenter les mouvements. Ces cubes (comme ces triangles) étant très petits, l’œil ne perçoit pas leur grain. Selon Javier Bello: «C’est un peu comme si, au lieu d’assembler des origamis, vous assembliez des briques de Lego. C’est beaucoup plus simple.»

C’est vrai, mais pourquoi cette technologie de voxels apparue il y a 30 ans ne trouve-t-elle d’applications qu’aujourd’hui? «Chaque cube contient énormément de données, explique Barbara Solenthaler chercheuse au laboratoire de computer graphic de l’Ecole polytechnique de Zurich. Pendant longtemps, cela a réservé l’usage des voxels à des applications d’imagerie médicale ou scientifique.»

A partir de leurs recherches au sein du laboratoire de neurosciences cognitives de l’EPFL, Javier Bello et son co-fondateur Robin Mange ont développé des algorithmes qui permettent de s’affranchir du poids des données dans chaque voxel afin de créer des hologrammes animés. Début 2017, ils créent Imverse – contraction d’«immersive universe» – au sein de l’incubateur de la Fongit pour commercialiser cette technologie. «Nous pensons que les voxels vont devenir le prochain standard pour les interfaces graphiques animés», explique Javier Bello. L’intérêt de Logitech et de Microsoft confirme ce potentiel. D’autant que d’autres start-up se lancent aussi sur ce créneau comme Volograms en Irlande.

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La justice européenne refuse que les citoyens deviennent des suspects par défaut. L’Europe ne doit pas ressembler aux Etats-Unis, tels que les a dévoilés au monde le lanceur d’alerte Edward Snowden. Des Etats-Unis qui pratiquent la surveillance de masse, par laquelle tout citoyen est suspect par défaut. Par deux arrêts rendus le 6 octobre, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) désavoue d’un coup la France, la Belgique et le Royaume-Uni. Elle interdit à ces trois Etats de surveiller de façon systématique leur population en accédant, via les opérateurs, à leurs communications électroniques, de manière «généralisée et indifférenciée». Ils devront revoir leur copie législative destinée à réprimer la criminalité et prévenir les menaces contre la sécurité nationale.

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«Aujourd’hui, ce sont les plateformes numériques qui écrivent l’histoire sociale». Orateur lors de la première session du cycle de conférences Parlons numérique organisé par l’Université de Genève, Nathan Stern détonne dans le monde des entrepreneurs numériques. Se définissant comme ingénieur social, il développe des outils numériques qui, au lieu de chercher à maximiser l’engagement afin d’attirer la publicité, tentent de réinventer et d’améliorer les liens sociaux dans le monde physique. Interview d’un techno-optimiste qui ne se résout pas à ce que la communication sur les réseaux sociaux se résume à une polarisation et une radicalisation qui fait monter les antagonismes sociaux.

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L’UE protège ses programmes de recherche de la Chine et des Etats-Unis. Les ministres de la recherche de l’Union européenne ont convenu, au début du mois d’octobre, de mieux contrôler les participations d’entreprises américaines et chinoises au programme de recherche Horizon Europe dont le budget de 80 à 94 milliards d’euros sur sept ans est en phase finale de négociation, rapporte Science Business. Selon une nouvelle disposition insérée dans le texte d’Horizon Europe, Bruxelles pourra exclure des appels à projets des entités juridiques contrôlées depuis des pays tiers non associés comme la Chine et les Etats-Unis.

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