Bonjour, c’est Sarah pour votre newsletter sciences. Ce soir, je vous parle des ours polaires, espèce emblématique de la cause climatique, dont les populations pourraient s’effondrer dès la fin du siècle.

Egalement au programme: les 20 ans du réseau suisse d’observation du pergélisol, sol gelé que l’on retrouve aussi dans les Alpes, et les progrès de la construction du réacteur à fusion nucléaire Iter.

Sarah Sermondadaz, Genève
20.07.2020

«Sauver le monde, un ours polaire à la fois»

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DAVID GOLDMAN/AP/KEYSTONE

Au vu des trajectoires climatiques possibles et de leurs implications sur la fonte des glaces en Arctique, à partir de quand les populations d’ours polaires (Ursus maritimus) vont-elles s’effondrer? Si nos émissions de gaz à effet de serre suivent le scénario «business as usual» où rien n’est fait pour infléchir la donne, la majorité de ces populations auront disparu d’ici la fin du siècle. C’est la conclusion d’une étude américano-canadienne, qui s’est intéressée au seuil à partir duquel le jeûne prolongé de ces ursidés mettait en péril non seulement leur survie, mais aussi leur reproduction.

L’ours polaire est une espèce populaire, qui a largement contribué à sensibiliser l’opinion aux enjeux climatiques, notamment à travers l’image tragique de l’animal esseulé sur un morceau de banquise à la dérive. La fonte des glaces menace très directement la subsistance matérielle de l’espèce: ces ours se nourrissent principalement de phoques, qu’ils ne peuvent chasser qu’en présence de banquise. Le nombre de jours où l’ours blanc doit subsister par les moyens du bord avant que ne se reforme une banquise saisonnière adaptée à la chasse est donc un paramètre crucial.

Ce que dit l’étude. Publiée dans la revue Nature Climate Change, elle a modélisé le métabolisme énergétique de ces ours, ce qui a permis de calculer le nombre de jours où ces ours pouvaient survivre en jeûnant, avant que cela n’altère les fonctions reproductives, notamment la lactation et l’alimentation des petits, puis la survie des adultes eux-mêmes.

Dans un second temps, les chercheurs ont croisé ces données avec les projections des modèles climatiques. De quoi prédire, pour les principales sous-populations d’ours, à partir de quand la banquise saisonnière ne se reforme plus, pour un habitat géographique donné.

L’enjeu. Steven Amstrup, zoologue américain spécialiste des ours blancs, professeur adjoint à l’Université du Wyoming et scientifique-en-chef pour l’ONG Polar Bears International, est co-auteur de cette étude. Il rappelle: «Auparavant, on savait seulement que les ours polaires allaient vivre un déclin d’ampleur lors de la fonte de la banquise. Nos travaux montrent précisément quand les différentes sous-populations de l’Arctique vont commencer à vivre ce déclin. Et c’est cette connaissance qui pourra fournir aux décideurs politiques un sens de l’urgence des actions nécessaires au sauvetage de l’espèce.»

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Dans les Alpes, les sols gelés en permanence le sont de moins en moins

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Installations d’observation du pergélisol sur le glacier rocheux de Corvatsch-Murtèl | Jeannette Nötzli, PERMOS

Le réseau suisse d’observation du pergélisol (PERMOS) suit depuis maintenant 20 ans l’impact du changement climatique sur cette couche de sol normalement gelée en permanence des Alpes suisses. Fruit d’une collaboration entre plusieurs universités et instituts suisses, l’organisme tire le bilan de ces deux décennies de suivi.

Le pergélisol est un facteur important de la stabilité des terrains en milieu montagneux. Son dégel progressif fait ainsi craindre une augmentation des risques de glissements et d’éboulements. Or, le réchauffement du pergélisol est perceptible jusqu’à 20 mètres de profondeur, et le glissement des glaciers rocheux s’accélère. Autrement dit, les nouvelles ne sont pas bonnes.

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Iter entame l’assemblage du réacteur de tous les superlatifs

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Toujours plus spectaculaire. Après avoir reçu le 26 juin, une aimant électro-magnétique de 400 tonnes, le projet de réacteur de fusion nucléaire Iter réceptionne ce 20 juillet au port de Fos-sur-Mer un colis encore plus énorme: 600 tonnes. Partie d’Ulsan en Corée du sud, cette section de la chambre à vide du réacteur expérimental est débarquée ce lundi 22 juillet. Elle sera ensuite posée avec son berceau sur une remorque de 280 tonnes et 342 roues, le convoi de 880 tonnes -le plus lourd de l’histoire du démonstrateur mondial de fusion nucléaire- va parcourir dans les jours qui suivent les 104 kilomètres qui séparent l’étang de Berre du site d’Iter à Cadarache.

Après avoir surtout coulé du béton, le chantier du réacteur expérimental destiné à prouver qu’un plasma de fusion nucléaire est capable de produire 10 fois plus d’énergie qu’il n’en consomme entre dans sa phase la plus passionnante: la construction du Tokamak de 30 mètres de haut sur autant de large. L’arrivée de la première section de la chambre à vide après celles d’aimants toroïdaux va permettre le premier pré-assemblage du cœur de cette machine d’un million de composants. Coup d’œil logistique sur la construction la plus complexe jamais entreprise par l’être humain.

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Séance de rattrapage

Si vous les aviez ratés, voici quelques articles publiés ces derniers jours sur le Flux Sciences.

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ESA

Des clichés inédits du Soleil. La sonde européenne Solar Orbiter, lancée le 10 février, a dévoilé le 16 juillet des premières images impressionnantes de notre étoile. La phase scientifique de la mission ne doit commencer que fin 2021, mais ces premiers résultats montrent déjà des phénomènes qu’il était impossible d’observer jusque-là, comme des éruptions solaires miniatures.

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Les feux de forêt en Sibérie, une aberration climatique. Sans le changement climatique, la vague de chaleur et les feux de forêt connus par la Sibérie de janvier à juin auraient été impossibles, selon l’organisation World Weather Attribution. Explications.

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L’hérédité expliquée par Harry Potter. Comment Hermione peut-elle être sorcière si ses deux parents sont moldus? La réponse réside dans l’hérédité génétique, sujet de cet épisode bonus de PopScience. Née de deux parents moldus, Hermione aurait du naître moldue. Mais elle est sorcière. Pourquoi? L’explication réside probablement dans la génétique.

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Le génome des coraux face au changement climatique. Pour identifier et protéger les coraux les plus aptes à survivre au changement climatique, des chercheurs proposent d’étudier leur génome. De quoi déterminer les individus les plus aptes à survivre à un épisode de blanchissement, dépérissement qui se traduit par une dépigmentation lorsque la température des océans augmente. L’espoir est de sauver ces précieux écosystème, et mieux cibler les actions de conservation.

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Pendant ce temps sur Heidi.news

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Feu vert pour le tourisme, rouge pour l’humanitaire. 6e épisode du journal de bord de notre BD reporter qui doit embarquer avec SOS Méditerranée.

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«Ne faisons pas trop confiance au masque.» Où en est la Suisse au plan épidémique? Que peut-on dire de la transmission aéroportée de Covid-19? Faut-il étendre le port du masque? Y aura-t-il une seconde vague? Autant de questions que nous avons posées au Pr Didier Pittet, chef du service de prévention et contrôle de l’infection des Hôpitaux universitaire de Genève (HUG) et expert auprès de l’OMS. Entretien.

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Un référendum contre l’application SwissCovid. Les grandes étapes de la pandémie ici et dans le reste du monde. Mis à jour quotidiennement.

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Sarah Sermondadaz est journaliste scientifique et responsable du Flux Sciences pour Heidi.news. Pour lui écrire, c’est par ici.

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