Bonjour, c’est Sophie, pour vous parler d’éducation. Aujourd’hui, un enseignant raconte son expérience de la classe inversée, une approche qui rencontre un intérêt croissant depuis le confinement.

Et l’école à distance continue de nous passionner, avec des disparitions de profs et d’élèves dans un établissement vaudois et des élèves genevois qui documentent leur quotidien.

Sophie Gaitzsch, Genève
04.06.2020

Inverser la classe pour réduire les inégalités entre élèves

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La classe inversée? Cette approche pédagogique pourrait être résumée en quelques mots: «les cours à la maison, les devoirs en classe». Jérémy Argyriades, professeur de mathématiques et de physique au cycle d’orientation des Coudriers, à Genève, l’a adoptée en 2014. Ce docteur en physique des particules, qui a travaillé comme chercheur au CERN, précise d’emblée que c’est un peu plus nuancé que cela et livre sa définition: «Ce qui est basique est abordé à la maison, ce qui est complexe, en classe.»

En 2020, la classe inversée repose largement sur l’usage des outils numériques. Les élèves visionnent chez eux des vidéos explicatives ou répondent à des quizz préparés par leur professeur. En physique, par exemple, ils prennent connaissance hors de l’école des premières notions sur les changements d’états de la matière et du vocabulaire associé. L’apprentissage est ensuite consolidé lors d’expériences et de discussions lors du cours suivant.

Avec la crise du coronavirus, cette pédagogie connaît un regain d’intérêt. Des enseignants ont contacté Jérémy Argyriades dans le cadre de l’école à distance pour obtenir ses vidéos. D’autres, une dizaine, veulent mettre en place des classes inversées à la rentrée prochaine. «Les nouvelles technologies suscitaient chez certains pas mal de craintes, essentiellement car ils ne les connaissaient pas. Avec la fermeture des écoles, de nombreux collègues ont réalisé que ce n’était pas si compliqué.»

Pour l’enseignant, les avantages de la classe inversée sont nombreux. «A la maison, les élèves peuvent aller à leur rythme. Certains comprennent tout le contenu d’une vidéo en cinq minutes, les autres peuvent la revoir, reprendre les passages sur lesquels ils butent. Cela permet de dégager beaucoup de temps en classe, pour travailler sur les choses plus compliquées et pour des interactions entre camarades. Le travail à la maison a un côté ludique qui leur plaît, notamment avec les quizz. Et il s’agit de devoirs que tous parviennent à faire, pas comme un problème de math à résoudre qu’ils abandonnent rapidement s’ils n’y arrivent pas. C’est valorisant.»

C’est justement la question des devoirs qui avait initialement motivé Jérémy Argyriades à se lancer. S’attaquer à ce «facteur de reproduction sociale», piège pour les élèves en difficulté que les parents ne peuvent pas soutenir, est pour lui un moyen de rendre l’école plus démocratique et plus égalitaire. «Et la classe inversée marche aussi très bien pour les bons élèves!»

Pour ce qui est des limites, le professeur en voit deux. D’une part, il faut que les élèves soient suffisamment âgés. D’autre part, il faut que tous aient accès à internet. «Parmi mes élèves, à Genève, cela n’a jamais posé de problème.» Comme certains d’entre eux ne disposent que d’un smartphone, créer des contenus adaptés à ce format est un autre impératif.

«Pour l’enseignant, mettre en place une classe inversée demande un certain investissement dans un premier temps, mais pas plus que créer un cours de zéro, précise Jérémy Argyriades. Mon but, ce n’est pas que tous les enseignants s’y mettent, mais qu’une pluralité de pratiques s’installe.» A sa connaissance, une vingtaine d’enseignants à Genève utilisent déjà cette pédagogie. Son objectif: créer d’ici à fin 2021 une «communauté de la classe inversée», avec un site internet sur lequel les enseignants pourront échanger et partager leurs contenus.

Comment l’école vaudoise à distance a accentué des problèmes pré-existants

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Cesla Amarelle (à droite), Conseillère d’Etat vaudoise en charge de la formation. Photo: Keystone

Tout commence par le témoignage indigné d’un parent d’élève reçu par la rédaction de Heidi.news suite à nos articles sur les succès et les ratages de l’école à distance pendant le confinement. «Pas une seule classe en ligne depuis le début du confinement, aucun service ni résultat livré par les enseignants», nous écrit Daniel à propos des dysfonctionnements vécus par sa fille, Mathilde, 18 ans, en troisième année de maturité d’un grand gymnase vaudois dont nous tairons le nom.

La jeune fille abonde: «L’école me prenait peut-être… trois heures par semaine? Dans ma classe, certains ont appris à faire de la basse, d’autres se sont retrouvés pour aller marcher, un autre a commencé la peinture, on a fait du sport, de la cuisine… Les journées étaient un peu longues.»

Après vérification, la situation s’est pourtant révélée assez différente.

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Quand les élèves sont les héros d’un roman à domicile

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Jean-Marc Cuenet, professeur de français au cycle d’orientation de la Gradelle, à Genève, défend une pédagogie créative à travers des ateliers d’écriture, de théâtre, etc. Quand, le 13 mars, le Conseil fédéral annonce la fermeture immédiate des écoles, il mobilise ses élèves pour garder une trace écrite de ce moment unique. Ainsi naît le «JVEE», le «Journal d’un vide à vivre ensemble … éloigné.e.s». Chaque semaine, ses élèves ont partagé des morceaux de vie, des bribes de souvenirs et des éclats d’étonnements. Un travail pour la mémoire collective qui les érigent en «héros du quotidien» et dont Heidi.news a décidé de publier quelques extraits.

Heidi.news (FR)

Une raison d'espérer

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Un programme pour aider les élèves anxieux à retourner à l’école. En Angleterre, un «pack de soutien» créé par des psychologues pour assister les élèves a été distribué dans toutes les écoles du Norfolk et du Suffolk. L’objectif est de donner des clés aux enseignants et au personnel des établissements pour aider les enfants à comprendre les conséquences de la pandémie et les émotions qu’elle suscite chez eux. Les concepteurs veulent notamment qu’ils soient mieux équipés pour saisir les changements de comportement engendrés par les mesures de distance sociale.

BBC (EN)

Le coronavirus sur Heidi.news

Les manifestations peuvent-elles alimenter une deuxième vague? Rassemblant des dizaines de milliers de manifestants dans plus de 40 grandes villes, les manifestations se poursuivent sans relâche aux Etats-Unis depuis le meurtre de George Floyd à Minneapolis le 25 mai dernier. Pareils rassemblements semblent de nature à relancer l’épidémie de Covid-19 dans un pays qui compte toujours plus de 20’000 nouveaux cas par jour. D’autant plus que ces manifestants sont parfois repoussés en paquets par la police, arrêtés et arrosés de gaz lacrymogènes. De quoi alimenter une deuxième vague?

Heidi.news (FR)

Où en est la recherche de traitements contre Covid-19? L’antiviral remdesivir, l’immunomodulateur tocilizumab, ou encore –on ne le présente plus– l’antipaludique hydroxychloroquine. Les annonces sur des possibles traitements efficaces contre Covid-19 se suivent, toutes plus tonitruantes ou enthousiastes les unes que les autres. Un peu trop, sans doute. Le Pr Mathieu Molimard, chef du département de pharmacologie du CHU de Bordeaux et président honoraire du collège français de pharmacologie médicale (CNPM), fait le point pour Heidi.news.

Heidi.news (FR)

L’hydroxychloroquine inefficace en prévention de Covid-19. Le coup de grâce pour l’hydroxychloroquine? Un essai clinique nord-américain vient de publier ses résultats dans le New England Journal of Medicine sur l’efficacité de la molécule pour prévenir la survenue de Covid-19. Sur 821 participants ayant été exposés à une personne malade, dont environ 1 sur 10 a fini par développer la maladie, elle ne montre aucun effet protecteur et accroit le risque d’effets indésirables de type nausées et vomissements.

Heidi.news (FR)

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