Bonjour, c’est Laure à Genève où de nouvelles hotlines ont été activées pour écouter les personnes en difficulté psychologique ou familiale.

Aujourd’hui, je vous invite à découvrir le récit de Tania et Mamadou, étudiants en médecine engagés à la centrale du 144. Je vous parle aussi d’une application qui permet aux malades de recevoir des visites virtuelles et de la marche à suivre si vous avez des symptômes du Covid-19.

Laure Gabus, Genève
08.04.2020

Récits d'étudiants en médecine engagés au 144

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Mamadou Dramé et Tania de Oliveira en poste à la centrale du service des urgences des HUG. DR

Tania de Oliveira et Mamadou Dramé se sont rencontrés le jeudi 27 février. Elle a 21 ans, lui 23 ans. Tous deux venaient d’être appelés pour venir renforcer d’urgence la centrale téléphonique des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), soudain submergée par les appels et questions en lien avec le nouveau coronavirus. Tous deux ont immédiatement accepté. Le soir même à 18h, avec six autres camarades, ils suivaient une formation -comment le virus se transmet, quelle potentielle gravité les événements allaient prendre- afin d’être opérationnels dès le lendemain matin.

Tania et Mamadou étudient la médecine, elle en 2e année, lui en 5e. «Il y avait un côté un peu stressant, la peur de ne pas savoir quoi répondre», se souvient-elle. «J’étais super content de pouvoir participer face à la crise et aider avant même que les gens ne comprennent ce qu’il se passe», se souvient-il. Depuis leur poste, les étudiants suivent l’évolution de la pandémie à travers les consignes de l’Office fédérale de la santé publique et les questions de la population inquiète. Au départ, les gens demandaient: «Mon voisin est Italien, quels sont les risques? Est-ce que je peux attraper le virus dans le bus?» Puis, «J’ai tel ou tel antécédent, est-ce que je suis à risque? J’ai un peu de toux dois-je faire un test de dépistage? Je n’arrive pas bien à respirer, dois-je venir aux Urgences?»

Baignade dans le lac ou douleur dans la poitrine

Le 6 mars, soit huit jours après le début de leur mission, Tania et Mamadou et quatorze autres étudiants en médecine sont déplacés à la centrale du service des urgences -le 144- débordée à son tour par les appels. Les étudiants suivent une formation pour comprendre comment répondre au téléphone et ce qu’il se passe sur les six écrans qui leur font face. Leur rôle? Répondre, estimer la gravité de la situation, rediriger vers leurs collègues ambulanciers ou vers le médecin en chef si nécessaire et sinon répondre aux questions et rassurer.

Les inquiétudes ont des niveaux extrêmement variables: l’une appelle pour savoir si le Covid-19 peut se transmettre lors d’une baignade dans l’eau du Léman, l’autre parce qu’il se demande si ses symptômes sont ceux du virus alors qu’ils ressemblent dangereusement à ceux d’un infarctus. «Des gens appellent le 144 pour des choses peu grave et la ligne verte ou la centrale des HUG pour des choses graves, observent-ils. Il faut être très vigilants, rester à l’écoute, ne jamais banaliser ou avoir trop de préjugés.»

Apprendre à écouter

L’expérience est forte et instructive pour ces étudiants. «L’équipe du 144 est heureuse de nous avoir à ses côtés car nous la déchargeons. Les ambulanciers et les médecins en chef sont toujours disponibles pour nous aider et répondre à nos questions. Il y a une vraie solidarité, une vraie collaboration. Pas de pression, ni de rapport hiérarchique», apprécie Mamadou. «Nous apprenons à écouter, à poser les bonnes questions, c’est extrêmement enrichissant. Les gens font confiance à notre avis médical, c’est valorisant et impressionnant», poursuit Tania.

Leur contrat dure jusqu’à la fin avril. Suivant l’évolution de la situation, il pourrait être prolongé. Les examens de médecine ont été annulé, ce qui leur laisse du temps. Mamadou rédige actuellement son travail de master. En juin, il devrait passer à distance son examen de neurologie. L’exercice serait purement formatif et non-sanctionné.

4 bonnes nouvelles aux HUG

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Une patiente utilisant l’application Harmonie

Une application pour rendre visite à ses proches hospitalisés. Harmonie, une application développée à l’initiative du Centre de l’innovation des HUG, permet aux personnes hospitalisées de rester en contact avec leurs proches malgré la suppression des visites et le confinement. Soixante tablettes ont été mises à disposition des patient.es isolé.es dans les différents sites hospitaliers. Cette initiative est très appréciée par les personnes âgées, les familles séparées, les enfants dont les parents sont hospitalisés et les nouveaux pères.

Plus d’informations (FR)

Besoin de parler? Davantage de hotlines psy. Les HUG proposent davantage de soutien psychologique en cette période de crise et de confinement. Des hotlines gratuites ont été mises en place ou renforcées. La première pour soutenir les familles de personnes hospitalisées, la deuxième pour les parents d’enfants ou adolescents débordés ou anxieux et la troisième pour les adolescents et pour prévenir le suicide. A celles-ci s’ajoute la ligne verte créée par l’Etat, qui offre également écoute et suivi.

Tous les numéros d’appel et plus d’infos (FR)

Les bons réflexes si vous pensez avoir contracté le Covid-19. Le 18 mars dernier, un témoignage relayé dans cette newsletter relatait la difficulté de comprendre la marche à suivre aux HUG en cas de suspicion de Covid-19. Celle-ci a depuis été améliorée et s’articule désormais autour de trois systèmes: CoviCall, CoviCheck et CoviCare. Les HUG et les autorités y offrent un parcours de soin aux personnes suspectant une infection ou ayant été infectées.

Plus d’informations (FR)

Les pères (asymptomatiques) autorisés à assister à la naissance. Depuis le début de la crise du coronavirus à Genève, plus de 350 bébés sont venus au monde, parmi lesquels des jumeaux et même des triplés. Pendant l’accouchement, la présence d’une seule personne non malade (père, conjoint.e ou proche) est autorisée. L’état de santé de l’accompagnant.e et l’absence de symptômes sont évalués avant l’entrée en salle d’accouchement. Si le questionnaire et la prise de température révèlent un état symptomatique, alors cette personne ne sera pas autorisée à assister à la naissance.

Toutes les directives de la Maternité (FR)

Le coronavirus sur Heidi.news

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Les avantages de la surveillance participative contre l’épidémie. Prendre le pouls de la maladie dans la population, en marge des données épidémiologiques officielles: c’est le défi que s’est lancé grippenet.ch dans le contexte de la pandémie de Covid-19. La plateforme participative, qui contribue habituellement à la surveillance de la grippe saisonnière en Suisse, a réadapté son sondage: les participants sont invités à répondre à quelques questions, chaque semaine, sur leur état de santé et leur perception du risque du coronavirus. Cette approche, encore peu reconnue par les autorités, fait son chemin: deux autres plateformes participatives ont vu le jour depuis le début de l’épidémie.

Heidi.news (FR)

Le confinement aurait évité 120’000 morts en Europe. En modélisant le nombre de morts évités par le confinement, ce nouveau rapport offre une justification bienvenue, ainsi qu’une analyse différenciée des différentes politiques nationales. Et surtout, laisse entrevoir le bout du tunnel.

Heidi.news (FR)

La double crise des petits pays producteurs de pétrole. Les conséquences de la situation sont dramatiques dans de nombreux pays, surtout en Afrique sub-saharienne et en Amérique latine.

Heidi.news (FR)

Plus de 10’000 cas en Afrique. Les grandes étapes de la pandémie de coronavirus en Suisse et dans le monde. Mis à jour quotidiennement.

Heidi.news (FR)

L’Europe unit ses compétences scientifiques dans la lutte contre le coronavirus… Mardi 7 avril, les ministres en charge de la recherche et de l’innovation des pays membres de l’Union européenne ont adopté, via une réunion informelle par vidéoconférence, un plan d’action coronavirus qui coordonne la coopération de recherche et d’innovation dans l’Espace européen de la recherche.

Heidi.news (FR)

… mais le président du Conseil européen pour la recherche démissionne. Trois mois à peine après sa nomination, le scientifique italien Mauro Ferrari, président du Conseil européen pour la recherche (ERC), a claqué la porte de l’institution mardi 7 avril 2020, en pleine crise sanitaire.

Heidi.news (FR)

Laure Gabus est journaliste indépendante basée à Genève. Vous pouvez lui écrire ici.

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