Bonjour, c’est Sarah pour vous parler de sciences. Ce soir, je vous parle du premier rapport environnemental du CERN et des feux de forêts qui altèrent sévèrement la qualité de l’air dans l’Ouest américain.

Sur une note plus légère, je vous parle aussi d’histoire des sciences, de bactéries et de fromages.

Sarah Sermondadaz, Genève
14.09.2020

Feux de forêts: l'Ouest américain suffoque

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Le 12 septembre 2019 vs le 12 septembre 2020 sur la côté californienne | Nasa/NWS Sacramento

Ce sont des images lunaires. Baigné d’une inquiétante lumière orangée, l’Ouest américain suffoque sous un épais brouillard d’aérosols, générés par les près de 100 feux de forêts qui ravagent le territoire. Déplacés par les vents, les panaches de fumées étaient visibles à plus de 2000km sur la côté pacifique. Ils pourraient même atteindre l’Europe vers le 19 septembre.

La gourverneure de l’Oregon a qualifié la catastrophe «d’événement ne se produisant qu’une fois par génération». Mais avec le changement climatique, les feux de forêt sont de plus en plus fréquents et étendus. En conséquence, les indicateurs de qualité de l’air de quasiment toutes les villes de la côte Ouest ont atteint des niveaux alarmants, comparables à ce que l’on observe en Chine ou en Inde les jours de smog important.

Les causes. Les feux de forêt sont un phénomène saisonnier dans de nombreuses régions du monde, qui se voit d’autant plus aggravé par la hausse des températures liée au changement climatique. La végétation sèche, et s’enflamme alors très facilement. C’est un véritable cercle vicieux qui se met en place, car les gaz à effet de serre libéré par les feux (selon certaines études, ils représenteraient autant que le secteur des transports) aggravent en retour le changement climatique.

Il suffit donc d’une forte sécheresse, de vent et d’une étincelle, le plus souvent liée à une négligence humaine, pour qu’un brasier naisse et se propage. En Californie, début septembre 2020, une «gender reveal party» (une fête où l’on dévoile le genre de son futur enfant) accompagnée de feux d’artifices a par exemple occasionné un départ de feu qui a brûlé plus de 4000 hectares, et contraint à l’évacuation plus de 20’000 personnes. Certains départs de feu peuvent aussi être accidentels, par exemple liés à la foudre. Depuis le début de l’été 2020, ces incendies ont déjà détruit plus de 2 millions d’hectares et tué au moins 35 personnes.

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Quand les bactéries font tout un fromage

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KEYSTONE/Urs Flueeler

Le fromage est l’un des aliment les plus iconiques du patrimoine gastronomique suisse, où chaque habitant en consomme, en moyenne, plus de 20 kg par an. Pour les historiens et sociologues des sciences, se posent aussi les conditions de la production et de la pérennisation des savoir-faire, à l’interface entre industriels, artisans, scientifiques et consommateurs. Et la biodiversité des bactéries qui concourent à transformer le lait en fromage est un point essentiel!

Dans ces conditions, qu’est-ce qui fait l’identité d’un Appenzeller, d’un Etivaz ou d’un Reblochon français? Est-elle uniquement liée à la composition de la flore bactérienne qui permet son développement? Nous avons échangé avec Elise Tancoigne, chercheuse à l’Université de Genève, qui travaille sur l’histoire de la modernisation de l’industrie laitière, à travers l’étude de la gouvernance des microbes laitiers.

Portrait-robot de la flore microbienne du fromage. Ce sont des écosystèmes microbiens de jusqu’à plusieurs centaines d’espèces différentes (bactéries, levures…), qu’on retrouve d’abord dans le lait cru, qui vont permettre sa fermentation et transformation en fromage. «Il faut faire la distinction entre la flore microbienne du lait et celle du fromage. Une étude récente a dénombré plus de 1400 bactéries dans plusieurs échantillons de laits européens, et plus de 1000 dans les fromages. Ensuite, il existe plusieurs types de classifications, selon qu’on se place du côté des biologistes ou des professionnels», explique Elise Tancoigne.

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Le CERN dévoile son bilan environnemental

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Relevé d’une station de mesure de qualité de l’air et des niveaux de radiations, en 2015 | CERN

Transparence. A cheval entre la Suisse et la France, l’Organisation pour la recherche nucléaire (CERN) forme un vaste complexe de recherche scientifique. Il produit des rayonnements ionisants et génère des déchets radioactifs, sans parler de la consommation en eau ou en électricité. Ce 9 septembre, le CERN a dévoilé son rapport public sur l’environnement, le premier de son histoire.

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Séance de rattrapage

Si vous les aviez ratés, voici quelques articles publiés ces derniers jours sur le Flux Sciences.

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Caryotype humain vu au microscope optique | Josef Reischig, CSc./Creative Commons

Expression des gènes en fonction du sexe. L’ambitieux projet de recherche Genotype-Tissue Expression (GTEx) devait étudier la façon dont nos gènes s’expriment. Il vient de dévoiler ses résultats finaux. Au-delà de la complexité de la biologie humaine, c’est aussi l’importance du sexe qu’il confirme, en montrant comment il conditionne l’expression d’un très grand nombre de gènes dans un très grand nombre de processus biologiques. Les enseignements d’un projet titanesque.

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Transparence vs. mauvaise science. Études bancales, données retouchées, travaux vite publiés, vite rétractés… Covid-19 a mis au jour certains maux de la recherche biomédicale. Comment en tirer les leçons? Pour un groupe de jeunes chercheurs d’horizons divers, la réponse est toute trouvée: c’est «l’open science», un mouvement qui préconise une science beaucoup plus transparente. Explications.

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Le rôle social des vieux éléphants. Chez les éléphants africains, les femelles les plus âgées sont connues pour exercer un rôle de matriarches au sein des troupeaux. Mais qu’en est-il des mâles âgés? Les chercheurs les avaient négligés jusqu’ici, mais des biologistes de l’Université d’Exeter ont montré que les vieux éléphants mâles joueraient finalement un important rôle de guide social au sein des sociétés de pachydermes.

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CRISPR et réseaux sociaux. Un rapport publié le 3 septembre est clair: opérer des modifications génétiques sur des cellules germinales humaines (à l’origine des spermatozoïdes et des ovules, qui transmettent le patrimoine aux générations suivantes), et implanter l’embryon qui en découlerait pour faire naître une personne portant ces changements génétiques désormais héréditaires, est encore prématuré. Mais certains savants ont envie de marquer l’Histoire… Dans cette chronique, Olivier Dessibourg, cofondateur de Heidi.news, revient sur la façon dont les problèmes éthiques soulevés par l’édition du génome sont perçus sur les réseaux sociaux.

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Pendant ce temps sur Heidi.news

Immunité collective: où en est-on? Dans un commentaire paru le 9 septembre dans la revue Nature, le Pr Arnaud Fontanet et son collègue Simon Cauchemez, spécialistes des maladies émergentes à l’institut Pasteur, dressent un bilan d’étape. Les deux épidémiologistes, membres du conseil scientifique français sur Covid-19, estiment qu’un effet protecteur global ne pourra être obtenu que lorsque 50% au moins de la population aura été immunisée contre le virus. On en est encore loin, puisque seulement 10% à 15% de la population des pays européens possède des anticorps contre Covid-19.

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La pandémie vue par Darwin. Expert en sciences de l’évolution, auteur de nombreux livres et articles, Telmo Pievani est professeur en philosophie de la biologie à l’université de Padoue, en Italie. Dans cette tribune pour Heidi.news, il plaide pour une compréhension évolutionniste, non centrée sur l’homme, de la pandémie de Covid-19. Une façon de remettre les vrais sujets au cœur du débat, car l’épidémie ne se comprend bien que dans son cadre fondamental: la crise écologique et ses conséquences.

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Soignants et politique. Les 15 et 16 septembre, le Parlement se penchera sur le sujet du renforcement des soins infirmiers. L’épidémie du coronavirus a mis en lumière la nécessité d’améliorer le statut de ces professions. Et l’Association suisse des infirmières et infirmiers (ASI) se réjouit: la Commission de la santé du Conseil national veut améliorer le statut des professionnels des soins infirmiers au-delà de ce que proposait le Conseil des Etats. Elle refuse les coupes que ce dernier a effectuées dans son contre-projet indirect à l’initiative sur les soins infirmiers.

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Les grandes étapes de la pandémie. A la mi-journée, l’OFSP a annoncé 257 nouveaux tests positifs, 8 nouvelles hospitalisations et pas de nouveau décès, pour 6356 tests effectués ces dernières 24 heures. Le rappel des grandes étapes dans notre article.

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Sarah Sermondadaz est journaliste scientifique et responsable du Flux Sciences pour Heidi.news. Pour lui écrire, c’est par ici.

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