Bonjour, c’est Alexandre pour vous parler de culture. Commençons par une virée sur les rives du Léman, où Florence Grivel et Julien Burri lisent des extraits de leur livre Lacunes à la Villa «Le Lac» du Corbusier.

Nous irons ensuite en Autriche, où le design suisse est à l’honneur de la Vienna Design Week dès aujourd’hui.

Alexandre Lanz, Lausanne
25.09.2020

Les «lacunes» du Léman

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Florence Grivel et Julien Burri. Et une oeuvre de la série «Lacunes». Photo: Florence Grivel

Une lecture de Florence Grivel et Julien Burri chez Le Corbusier. Mercredi en fin d’après-midi, à l’heure où les derniers rayons de soleil irradient le lac Léman, Florence Grivel et Julien Burri proposaient leur première lecture commune à la Villa «Le Lac» de Corseaux, conçue au bord de l’eau par Le Corbusier pour ses parents en 1923. Ce vendredi soir à 18h, ils remettent ça pour une poignée d’heureux inscrits.

Tempérament passionné, Florence Grivel a besoin de phosphorer, comme elle le dit elle-même: «Pouvoir à nouveau organiser des événements comme autant de pépites, réunir un public dans cette villa pour se retrouver dans la beauté, cette harmonie moderniste incroyable des lieux, véritable «statement» architectural, convoquer la correspondance du Corbusier avec sa famille, instaurer des analogies entre différentes époques… Ce qui me touche, ce sont ces moments ensemble, avec des textes, la proximité de l’eau, la musique des mots et notre production contemporaine. Marier des éléments qui n’ont à priori aucun lien pour réaliser que ça devient possible. Ces possibles-là, c’est ce qui m’a manqué le plus pendant la période de confinement.» Florence Grivel vibre pour ces instants privilégiés qui ont le don de magnifier les goûts et la rencontre.

«Le manque est très stimulant pour créer»

Avec la complicité de son ami écrivain Julien Burri, l’artiste propose une autre vision du Léman dans l’ouvrage Lacunes, paru aux éditions BSN Press en 2019. Ses aquarelles à elle répondent à ses poèmes à lui. Et vice versa. Comme dans leur précédent ouvrage Ice&Cream paru aux éditions Art&fiction en 2014, les émotions jaillissent sous l’impulsion du duo, entre souvenirs d’enfance et contemplation méditative. Un dialogue irrésistiblement jubilatoire.

Avec eux, on sourit, on rit, on se remémore, on change d’angle de vue. De la glace des cornets du premier livre, tout a fondu. Il ne reste dans leur deuxième ouvrage que la flaque, cette grande flaque du Léman et de ses lagunes imaginaires. Ses lacunes. «Ce livre est né du lac impossible, celui du manque, lorsqu’on ne peut plus s’y baigner en hiver. Les poèmes et les aquarelles recréent ce qui a disparu», explique Julien Burri en tissant un lien avec les voyages impossibles durant le semi-confinement. «Ne pas pouvoir me rendre à Marseille avec Florence au printemps et la distance que cela instaure, cela m’a amené à rêver la ville autrement. Le manque est très stimulant pour créer. Tout comme l’absence permet de voir les choses, d’en devenir conscient et les interroger. Aller au-delà du cliché du vernis de carte postale du Léman – évidemment très beau – permet de sortir de cette case étriquée. Pour cette raison, j’aime l’idée de la distance et du manque, d’endroits où ne peut plus aller. On les a en nous. C’est ce qui m’est arrivé récemment avec Paris. J’ai relu les romans de Patrick Modiano, parsemés de noms de rues familiers, de stations de métro. Je revisitais mes souvenirs parisiens… en lacunes!»

Du lac noir au lac miroir

Le lac Léman, Julien Burri l’avait déjà exploré en version noire dans son roman policier Prendre l’eau paru en 2017 aux éditions Campiche: «C’était un lac très inquiétant avec des gens qui s’y noyaient, je lui rendais sa part sauvage. Un peu comme s’il nous observait et s’infiltrait. Son calme peut endormir et nous piéger.» Les poèmes de Lacunes sont plus doux, plus solaires. Mais la mélancolie n’est jamais loin. «L’eau c’est très beau, mais il y a quelque chose de vertigineux et de morbide à ne pas voir le fond», observe-t-il.

Tous deux aiment nager dans le lac. Pas toute l’année, mais le plus tard possible. Florence Grivel se souvient de l’été 2017, caniculaire: «Je me suis baignée très longtemps cette année-là, j’allais nager tous les jours jusqu’au début du mois de novembre. Le temps d’un weekend pluvieux, l’été indien avait disparu. D’un coup, il faisait froid, c’était l’hiver… J’ai ressenti un manque physique du lac. Pour moi, c’est un ressourcement total et vital. Alors je me suis mise à le peindre chaque matin à travers ma fenêtre. Quand je rentrais le soir, j’observais l’aquarelle qui avait séché et je réalisais la transformation du paysage et des couleurs pendant la journée.» Au bout de quatre mois, elle invite Julien Burri à découvrir sa série. Ensemble, ils scrutent cet horizon hivernal au lac lointain. «Il s’agit d’un lac qui n’est plus forcément festif et sensuel, c’est un lac qui nous échappe», ajoute-t-elle en se réjouissant du tandem que les deux artistes forment: «Je suis dans une forme d’intemporalité figurative, c’est presque abstrait. Lui, il va préciser les choses en faisant des sortes de Polaroïd dans le poème. C’est lui qui détient la narration.» Ensemble, le duo sait se hisser haut. Et nous avec.

La technologie permet au design suisse de briller par sa durabilité

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La police Genoma Grotesk développée par Robin Eberwein. Elle s’adapte au contexte dans lequel elle est affichée, offrant une flexibilité infinie de poids, de largeur et d’autres attributs. Photo: Robin Eberwein

Le design suisse à l’honneur en Autriche. L’année pandémique a beau avoir plongé de nombreux secteurs culturels dans le chaos et l’incertitude, le design suisse n’a pas dit son dernier mot. La Suisse est effectivement invitée d’honneur de la Vienna Design Week qui commence ce vendredi 24 septembre dans la capitale autrichienne. A cette occasion, la Fondation Pro Helvetia en collaboration avec le Prix Design Suisse mettent l’accent sur le jeune design innovant dans l’exposition «Design Switzerland». En avant-première, Heidi.news vous invite à une visite virtuelle.

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Deux raisons d'espérer

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Sign O’ The Times, Prince.

Mieux vaut tard que jamais! Extrêmement productif de son vivant, Prince laisse derrière lui une discographie dont certains disent qu’on ne voit que la pointe de l’iceberg. En attendant les inédits, ses fans seront heureux de découvrir cette réédition de «Sign O’ The Times», son célèbre double album de 1987. Un véritable joyau selon les puristes et «une réédition augmentée et fastueuse», promettent «Les Inrocks». On ne demande qu’à les croire et à vérifier par nous-mêmes.

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Le Muséum de Genève fête son bicentenaire. 200 ans et plus que jamais jeune dans sa tête! Pour fêter son bicentenaire, le Muséum d’histoire naturelle de Genève offre un programme dense. Au programme: expositions, installations temporaires, cycles de rencontres, spectacles, projections, workshops, ateliers… En ligne de mire, l’ampleur des défis environnementaux face à la crise de la biodiversité.

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Une technologie du CERN pour authentifier une toile de Raphaël

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On a longtemps pensé que La Madone et l’enfant, un tableau issu d’une collection privée à Prague, n’avait pas été créé directement par Raphaël lui-même. Propriété des papes puis élément du trésor de guerre de Napoléon, la toile a changé de mains plusieurs fois avant d’arriver en Tchéquie dans les années 30. Elle vient d’être attribuée à Raphaël par un groupe d’experts indépendants qui se sont, entre autres, appuyés sur une technologie de scanner à rayons X robotisé et en couleurs développée et transférée par le CERN à une start-up.

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Pendant ce temps sur Heidi.news

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Danial, de Lesbos au Moulin Rouge. Toutes les deux semaines, Géraldine Savary contribue à Heidi.news au travers d’une rencontre afin de dessiner, article après article, une constellation de personnalités dont le tracé serait totalement subjectif. Aujourd’hui, Danial et son double, Gigilou. Dans ce jeune Iranien à l’épique trajectoire migratoire cohabitent effectivement deux identités, l’une d’une élégance sobre et masculine, l’autre d’une extravagance trans. Il raconte son parcours, géographique et identitaire, avant de courir à Genève pour son spectacle au Moulin Rouge.

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Immunité collective: où en est la Suisse? Une quarantaine d’études, qui réunissent 30’000 participants et permettant d’évaluer la proportion de personnes ayant développé des anticorps contre le Sars-CoV-2, ont été lancées ces derniers mois en Suisse. Elles sont désormais coordonnées au niveau national dans le programme Corona Immunitas. Le Prof. Dr. Milo Puhan, directeur de l’institut d’épidémiologie de l’Université de Zurich, a présenté le premier bilan intermédiaire: avec 3% d’immunisés dans le canton de Zurich et 11% à Genève, on est encore loin de l’immunité collective dans le pays.

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Deux louveteaux au Zoo de Zuich | PETER BOLLIGER/KEYSTONE/ZOO DE ZURICH

Comment le loup cristallise les tensions. Vingt-cinq ans après son retour officiel en Suisse, le loup s’est durablement installé. Ce 27 septembre 2020, la population suisse est appelée à se prononcer sur la révision de la loi sur la chasse, suite à un référendum lancé par Pro Natura, WWF, Birdlife, le Groupe Loup Suisse et Zoosuisse. Cette dernière doit assouplir, entre autres, les conditions de tirs de régulation. Le loup n’est pas le seul mammifère concerné par cette loi. Il représente toutefois un cas emblématique, qui cristallise de nombreuses tensions.

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Comment Pfizer se trouve en tête de la course aux vaccins. Albert Bourla, le CEO de Pfizer, affirme que l’entreprise aura les résultats d’efficacité de son essai clinique final d’un vaccin contre Covid-19 avant la fin du mois d’octobre. Même s’il ne croit pas à un vaccin avant la fin de l’année, le très informé Bill Gates considère que le seul qui ait une chance en octobre est bien celui de Pfizer, associé à la biotech allemande BioNTech, l’entreprise que Donald Trump voulait faire venir aux Etats-Unis en mars dernier. Au vu de ses essais cliniques, Pfizer semble effectivement la mieux placée pour obtenir une autorisation d’urgence avant l’élection du 3 novembre.

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Quelle est la part de ménages sans voiture? Un lecteur nous demande quels sont les statistiques concernant la part de ménages ne possédant pas de voiture à Genève et Lausanne. La réponse de Sarah Sermondadaz, journaliste scientifique pour Heidi.news.

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