Bonjour, c’est Laure pour vous parler de Santé alors qu’une pétition demande aux autorités genevoises de revenir sur leur refus d’octroyer un permis de travail à une infirmière d’origine iranienne engagée volontairement aux HUG durant la crise.

Au menu du jour, une étude sur les symptômes respiratoires persistants du coronavirus, la nécessité d’une plus grande implication des médecins de famille pour combattre les épidémies et l’absence de confinement en Suède qui a augmenté le nombre de décès.

Laure Gabus, Genève
22.07.2020

Réapprendre à respirer après Covid-19

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L’hôpital de La Carita à Locarno, avril 2020. Keystone

Sous la direction du Dr. Frédéric Lador, le service de pneumologie des HUG, en collaboration avec d’autres services, étudie les symptômes respiratoires persistants du Covid-19.

Intitulée COVISQAR, l’étude cherche à comprendre quelles sont les conséquences de la maladie sur la physiologie respiratoire à long terme et si un programme de réentraînement physique peut favoriser la qualité de vie des malades. Interview.

Heidi.news : Quel est le constat à l’origine de votre étude?

Dr. Frédéric Lador: Certains malades du Covid-19, n’ont pratiquement pas eu de symptômes. En revanche, d’autres ont eu des pneumonies et passé plusieurs jours ou semaines aux soins intensifs. Nous souhaitions connaître l’effet à long terme de la maladie sur l’état respiratoire, la qualité de vie et la capacité d’effort. Pendant la crise, les HUG ont mis en place une unité de suivi des patients: Covicare. Des étudiants en médecine, supervisés par les médecins de l’hôpital, ont appelé ces patients tous les jours dès leur retour à la maison, puis un mois plus tard, puis trois mois plus tard. Cela nous a permis de détecter les patients qui conservaient des symptômes et de leur proposer de participer à notre étude COVISQAR.

Quel pourcentage de malades gardent des symptômes respiratoires?

Nous avons commencé le «recrutement» au début du mois de juillet avec des personnes ayant encore des symptômes trois mois après le début de la maladie. Probablement 15 à 20% des personnes ayant été malades se plaignent encore de problèmes respiratoires, ou articulaires, ou neurologiques. Nous nous concentrons sur les premiers, ceux qui ont davantage de toux, fatigue et essoufflement qu’auparavant.

Peut-on déjà expliqué pourquoi certains symptômes sont persistants?

Les patients admis pour Covid-19 avaient tous un taux d’oxygène extrêmement bas. Trois possibilités peuvent expliquer ce phénomène: soit, l’air n’arrive pas au fond du poumon , soit le poumon est abîmé dans sa structure, soit les vaisseaux sanguins n’assurent plus une perfusion optimale. Pour le savoir, on fait une étude physiologique complète des poumons et des tests respiratoires très complets en collaboration avec service de médecine de premier recours et la radiologie. Nous effectuons aussi un scanner thoracique très particulier qui permet une évaluation de la qualité de la perfusion du poumon par le sang. Ensuite, nous tirerons au sort la moitié des patients qui participeront au programme de réentraînement physique; l’autre n’y participera pas. Nous refaisons une batterie de tests après un an. Nous voulons voir les effets au fil du temps. S’il s’avère que ce programme a été efficace, nous l’offrirons à celles et ceux qui n’y ont pas eu droit.

En quoi consiste le programme de réentraînement physique de ces malades?

C’est un programme de réhabilitation pulmonaire déjà utilisé et qui a montré son efficacité, notamment avec les personnes atteintes de broncho-pneumopathie chronique obstructive, communément appelée la «maladie du fumeur». Elles ressentent une obstruction des voies respiratoires accompagnée d’un soufflement. Ce programme améliore leur capacité d’effort, diminue l’essoufflement et améliore leur qualité de vie. Il est aussi proposé à des personnes qui ont de l’asthme ou autres maladies pulmonaires chroniques.

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La nouvelle mission de la task force scientifique: durer!

La task force scientifique de la Confédération se dote de 18 nouveaux objectifs. Créée dans l’urgence à la fin du mois de mars, elle a en partie dessiné les stratégies de déconfinement du pays. En s’inscrivant dans la durée, elle doit revoir son rôle et sa mission, qui consisteront notamment à mieux et plus collaborer avec l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).

La task force a perdu son rôle initial lié à l’urgence générée par l’épidémie de coronavirus lorsque la situation extraordinaire a été levée par la Conseil fédéral et que sa cellule de crise a été dissoute. La démission de Matthias Egger pouvait laisser planer un doute sur la pérennité même de la task force. Sa nécessité et son utilité sont néanmoins reconnues par les autorités. Son nouveau président, Martin Ackermann, qui entre en fonction le 1er août, commente ces nouveaux objectifs.

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Dans les laboratoires

Une plus grande implication des médecins de famille contre Covid-19. Une étude de l’Université de Genève réalisée sur quelques 1500 patients ambulatoires vient de mettre en lumière le rôle crucial que pourraient jouer les médecins généralistes dans le contrôle du Covid-19 et des épidémies en général. Elle souligne la nécessité d’une plus grande implication de ces médecins au niveau de la politique sanitaire et de la recherche.

UNIGE (FR)

L’absence de confinement en Suède a augmenté les décès. Au printemps, la décision de la Suède de ne pas choisir la stratégie du confinement face à Covid-19 avait été controversée. Une étude américaine relève que cette décision a entraîné plus de décès chez les personnes âgées et une plus grande demande de soins de santé que dans les pays où les interventions ont été plus strictes et plus précoces (35 pour 100’000 personnes contre 4,7 en Norvège, par exemple). Néanmoins, la Suède a enregistré peu d’admissions aux soins intensifs.

Universtiy of Virginia (FR)

Une raison d'espérer

Une pétition contre le renvoi d’une infirmière. C’est le frère d’Helia qui habite en Suisse depuis 20 ans qui lance un appel à l’aide. Sa soeur, infirmière diplômée à Neuchâtel en 2011, s’est portée volontaire aux Hôpitaux universitaires de Genève pendant la crise de Covid-19. Suite à cela, l’institution était prête à l’engager avec un contrat à durée indéterminée. L’Office cantonal de la population de Genève a néanmoins refusé de lui établir un permis de travail et lui a ordonné de quitter la Suisse avant le 16 septembre.

Lien vers la pétition. (FR)

Pendant ce temps sur Heidi.news

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La trace de Tchernobyl encore visible dans les sols. En Europe, les essais nucléaires atmosphériques des années 1960 et la catastrophe de Tchernobyl en 1986 ont entraîné le dépôt dans l’environnement d’isotopes radioactifs, ou radioisotopes. Il s’agit de nucléides artificiels, qu’on ne peut trouver à l’état naturel. Un groupe de chercheurs basés en Suisse, France, Italie, Belgique et aux Etats-Unis en ont tiré des représentations cartographiques minutieuses, d’une précision jusque-là inédite.

Heidi.news (FR)

Nouvelle piste de vaccin contre Alzheimer. La société biopharmaceutique lausannoise AC Immune et les laboratoires Janssen ont présenté jeudi 16 juillet des données encourageantes pour leur candidat vaccin à la maladie d’Alzheimer. C’est l’un des premiers à cibler la protéine Tau, dont les formes pathologiques sont identifiables très tôt chez les patients qui développent la maladie. Résultats à prendre avec précaution: l’essai clinique est toujours en cours, et le mécanisme au cœur de la neurodégénérescence continue de faire débat.

Heidi.news (FR)

Les réflexions du référendum contre SwissCovid. Le comité de patronage du référendum visant à interdire l’application pour smartphone SwissCovid a présenté ses réflexions lors d’une conférence de presse ce 21 juillet à Berne. 55’000 signatures doivent être récoltées d’ici le 8 octobre pour que l’objet soit soumis au vote populaire.

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Dernières infos sur la pandémie. La hausse du nombre de nouveaux cas quotidiens en Suisse se poursuit. À la mi-journée, l’OFSP a annoncé 141 nouveaux cas, contre 108 la veille, et deux décès en 24 heures. De son côté, SwissCovid comptait 947’955 utilisateurs actifs hier, selon les derniers chiffres de l’Office fédéral de la statistique. La hausse d’utilisateurs actifs depuis dimanche se confirme.

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Parcours de vies. Pourquoi on ne démarre pas notre quatorzaine en même temps que l’équipage à bord du bateau de SOS Méditerranée? 8e épisode du journal de bord d’Hippolyte, notre BD reporter.

Heidi.news (FR)

Laure Gabus est journaliste indépendante. Vous pouvez lui écrire ici.

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