Bonjour, c’est Fabrice pour vous parler d’économie. Aujourd’hui, on va voir si le rebond ne serait finalement pas plus fort que prévu.

On découvre aussi comment une start-up genevoise veut s’y prendre pour nous débarrasser de déchets nucléaires tout en produisant de l’énergie propre et comment une autre, basée en Valais, se lance dans la production de capsules pour le métro ultra rapide d’Elon Musk.

Fabrice Delaye, Zurich
16.06.2020

Un rebond économique plus fort que prévu?

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The Art Archive / Querini Stampalia Foundation Venice / Gianni Dagli Orti

Au top des estimations économiques les plus sombres suite à la crise pandémique, la banque d’Angleterre a pris la première position avec l’annonce de la pire prévision de récession. Non pas depuis les années 30 mais carrément depuis 300 ans et le Grand Hiver de 1709 quand même la lagune de Venise se transforma en banquise (photo ci-dessus).

Un de mes mentors en économie m’a dit un jour que le pire n’est pas le plus certain. Sans forcément mettre des lunettes roses –n’oublions pas les restaurants forcés de diviser par deux leur nombre de couverts ou les avions dont la moitié des sièges seront inoccupés– on peut quand même s’interroger sur le consensus des pessimistes. D’autant qu’au début de la crise, même eux prévoyaient plutôt un fort rebond en seconde partie d’année. Et que leur unanimité commence à se craqueler.

On en a eu un premier exemple dans ce sens la semaine dernière quand l’économiste en chef de la Banque Cantonale de Genève, Valérie Lemaigre, a avancé que la reprise de l’économie suisse pourrait surprendre par sa vigueur. Son analyse repose sur la force de certains secteurs comme la pharma (auxquels on peut ajouter les technologies médicales) qui font plus de la moitié de l’excédent commercial du pays. Elle observe aussi que le franc suisse n’a pas été particulièrement sous pression.

Valérie Lemaigre est rejointe maintenant par les économistes de Crédit Suisse. Eux parlent carrément d’une reprise en V, un gros rebond autrement dit, auquel ils ajoutent cependant l’adjectif «oblique», un gros rebond mais lent. Ils considèrent que même en cas de deuxième vague de l’épidémie, le pays est près pour tester, tracer et isoler si bien qu’il n’y aurait plus besoin de confinement. Ils mettent en avant «la solide évolution des exportations pharmaceutiques, l’efficacité́ des mesures étatiques et la stabilisation des indices des directeurs d’achat (les commandes ndlr.) qui suscitent un prudent optimisme.»

Les économistes de Crédit Suisse ne nient pas la baisse de la consommation (-20% au premier trimestre) et l’effet sur les revenus des ménages du chômage et de la baisse du temps de travail (-5%) mais ils observent aussi une accumulation sans précédent d’épargne volontaire (avec un taux passé de 13% à 22% des revenus). Autant d’économies qui pourraient se transformer en dépenses cette année.

Dans l’ensemble les instituts de recherche économiques helvétiques sont moins pessimistes que leurs alter égos internationaux. Quand l’OCDE table sur un recul de l’économie suisse de 7,7% cette année (10% en cas de seconde vague), le BAK prévoit -3,8%, le KOF de l’ETHZ -5,1% et le Secrétariat à l’Économie vient de réviser sa prévision de -6,7% à -6,2% (sous réserve de seconde vague).

Le professeur à l’IMD Stéphane Garelli invite toutefois à la prudence: «Outre la difficulté inhérente aux prévisions, les récoltes de statistiques ont été perturbées par la crise si bien que l’on n’a pas une vue complète.» Lui s’attend ainsi à une reprise légère suivi par un ralentissement à partir de septembre. «On avait affaire à une crise de liquidité qui a été plutôt bien gérée par les autorités. On risque de faire face après l’été à une crise de solvabilité par manque de clients.»

Au Graduate Institute, Charles Wyplosz relève aussi la difficulté des prévisions et la grande interrogation sur le retour des clients en Suisse et ailleurs. «Les gens ont eu peur et cela peut durablement les inciter à épargner plutôt qu’à consommer.» Certes lui aussi salue «un vrai miracle» du côté des interventions des pouvoirs publics avec un consensus international sur la nécessité de déployer très vite des mesures massives. «Cela a permis de geler la situation sans explosion du chômage, sauf aux États-Unis, ni vague de faillite.»

«Maintenant tout va dépendre de la manière dont les autorités vont créer les conditions de la reprise», poursuit Charles Wyplosz. «L’Allemagne a déjà baissé la TVA et pris des mesures sectorielles mais on attend ce qui va se passer ailleurs.» Son collègue Cédric Tille n’écarte pas lui non plus la possibilité qu’on assiste à une première phase de reprise en V mais que des politiques procycliques soient nécessaires afin d’installer la confiance.

«Les banques centrales ne peuvent pas tout faire, les politiques budgétaires ont leur rôle», explique Cédric Tille. Certes, l’exercice est difficile entre la nécessité de revenir à une forme de discipline budgétaire après l’explosion de l’endettement public et celle de soutenir certains secteurs dont le retour à la normale n’est pas pour tout de suite.

Heureusement, la Suisse a de la marge. Non seulement son endettement public reste l’un des moins élevés du monde mais le dispositif des crédits Covid sans intérêt aux entreprises n’a encore distribué que 16 milliards sur les 40 prévus.

Nos révélations sur deux nouvelles start-up suisses

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La capsule Hyperloop de Swisspod pourrait atteindre une vitesse de 1200km/h./Swisspod

EPFLoop devient une start-up soutenue par l’Europe. Dans le cadre de la compétition Hyperloop lancée par le patron de Tesla et de SpaceX Elon Musk, l’équipe EPFLoop a développé des technologies destinées à démontrer la faisabilité d’un train à lévitation active circulant à très grande vitesse dans des tunnels débarrassés de la résistance de l’air. Ces efforts s’incarnent désormais dans une start-up destinée à fabriquer ces capsules: Swisspod. Elle vient de rejoindre l’initiative européenne Shift2Rail destinée, entre autres, à créer un réseau Hyperloop en Europe.

Entre bouchons sur les routes et empreintes écologique, le monde est en quête de solutions de transports alternatives. Susceptibles d’atteindre des vitesses de l’ordre 1200 km/h dans des tunnels dépressurisés, le concept d’Hyperloop mettrait Genève à 17 minutes de Zürich sans encombrer la surface. Swisspod entend commercialiser d’ici 2025 des capsules de transport de passagers.

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La transmutation des déchets nucléaires de très longue vie en éléments stables est une alternative à leur stockage géologique. Photo: Keystone/Martin Ruetschi

Transformer les déchets nucléaires en énergie propre. Fondée à Genève en 2019, Transmutex entend transmuter les déchets nucléaires les plus dangereux en éléments stables pour produire de l’électricité et de l’hydrogène. Une ambition énorme qui repose sur une batterie de technologies mises au point en Suisse.

Après une vie professionnelle intense qui l’a conduit du Japon aux États-Unis, Franklin Servan-Schreiber cofonde Transmutex en juillet 2019 à Genève après avoir découvert les recherches sur la production d’une énergie nucléaire propre initiées par l’ancien directeur général du CERN et prix Nobel, Carlo Rubbia. Il résume l’aventure ainsi: «Je suis monté sur les épaules de géants.»

A partir de technologies testées au CERN et à l’Institut Paul Scherrer, Transmutex propose donc un design plus sûr du réacteur que ceux qui opèrent aujourd’hui et la faculté de réduire d’un facteur 1000 la durée de dangerosité des déchets les plus radioactifs. On vous explique tous les détails de ce projet hors-norme.

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De l'économie de crise sur Heidi.news

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Une carte interactive pour savoir où et comment voyager cet été. La Suisse a rouvert ses frontières lundi 15 juin avec ses voisins européens, mais la situation est loin d’être normalisée. Les personnes qui se rendent à l’étranger doivent respecter les règles d’hygiène en vigueur dans le pays de destination et les situations sanitaires, différentes dans chaque pays, rendent l’exercice parfois compliqué pour les touristes.

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Chesapeake Energy ouvre le bal des faillites dans le gaz de schiste. C’était à prévoir, l’effondrement des cours du baril de pétrole (37 dollars) met à genoux le secteur des gaz et des pétroles de schistes aux États-Unis. Le principal d’entre eux, Chesapeake Energy devrait ainsi annoncer sa faillite cette semaine, selon CNBC. L’entreprise ne peut plus faire face à une dette de plus de 9 milliards de dollars. Alors que la production américaine de pétrole de schiste a diminué de deux millions de baril jour cette année, cette faillite en annonce d’autres.

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Domotique et étudiants aux petits soins des séniors à Renens. Dans le nord de Renens, un nouvel immeuble résidentiel ouvre ses portes aux visiteurs désireux de s’y installer. La dizaine d’appartements présentent une particularité: le projet, SmartGénérations, est axé sur l’accueil des personnes âgées mais la moitié de ses logements seront destinés à des étudiants. Les appartements pour séniors seront eux équipés de systèmes domotiques automatisés pour la surveillance de la santé de leurs occupants.

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Une raison d'espérer

La Cour suprême américaine protège les employés LGBT. Trois jours après que l’administration Trump a supprimé les protections en matière de santé des personnes transgenres, la Cour suprême des Etats-Unis a affirmé que l’interdiction de discriminations sexuelles pour les travailleurs s’étend à la protection des employés transgenres et homosexuels. Une décision qui a surpris car cette cour est majoritairement conservatrice. Et cela d’autant plus qu’elle a aussi rejeté une demande de l’administration Trump destinée à empêcher la Californie d’offrir un sanctuaire aux sans-papiers et qu’elle n’a pas donné suite aux demandes de groupes pro-armes. Un signe de plus que le camp conservateur est en train d’exploser.

Lire l’article du Washington Post (EN)

Le coronavirus sur Heidi.news

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Le coronavirus revient en force dans plusieurs pays. Alors que la Suisse respire après plusieurs mois de semi-confinement, le coronavirus continue de faire des ravages dans le monde, notamment en Amérique latine, nouvel épicentre de l’épidémie, et sur le continent africain, épargné dans un premier temps. Parallèlement, plusieurs pays dont la Chine, l’Iran et l’Inde, où l’épidémie semblait sous contrôle, affrontent aujourd’hui une résurgence de la pandémie ou la menace d’une seconde vague.

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Un stéroïde efficace contre les formes graves de Covid-19. La dexaméthasone, un corticostéroïde aux effets anti-inflammatoires peu onéreux, permettrait de réduire significativement la mortalité chez les malades du coronavirus hospitalisés pour des formes graves, et nécessitant une oxygénation voire une intubation. C’est ce qu’ont annoncé des chercheurs britanniques de l’Université d’Oxford, s’appuyant sur des résultats (n’ayant pas encore été publiés) de l’étude Recovery.

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VIDÉO - Le sable sur les plages peut-il m’infecter? Cet été, le coronavirus part en vacances avec nous. Sur la plage, à la montagne, au camping, à l’heure de l’apéro… Il va tenter de s’incruster dans nos valises et nos muqueuses. Heidi.news démêle le vrai du faux des questions que l’on se pose sur les vacances et le coronavirus en 25 questions.

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