L’info du week-end

Keystone / Laurent Gilliéron

Neuchâtel met le cap à droite, les Verts encore à la peine. Neuchâtel a bel et bien mis le cap à droite en ce printemps 2021. Les trois candidats PLR ont en effet été élus au second tour de l’élection au Conseil d’Etat, mettant en échec les Verts et faisant basculer le gouvernement. Ceci trois semaines après avoir vu la gauche être également minorisée au Parlement.

Les résultats. La victoire est totale pour le Parti libéral-radical, dont les deux candidats sortants Alain Ribaux et Laurent Favre sont arrivés en tête et qui voit Crystel Graf prendre le cinquième siège, derrière la socialiste Florence Nater et son collègue de parti, le sortant Laurent Kurth. Ce qui donne, en chiffres:

- Alain Ribaux 25’197 voix
- Laurent Favre 25’175 voix
- Florence Nater 24’724 voix
- Laurent Kurth 24’356 voix
- Crystel Graf 23’567 voix

Sixième candidat en lice, le Vert Roby Tschopp a fini passablement distancé avec 19’346 voix, soit 4221 de moins que Crystel Graf. Un échec cuisant même sur ses propres terres, puisque le conseiller communal vaudruzien est également arrivé dernier dans le Val-de-Ruz.

A noter qu’en dépit d’une campagne vive et animée, le taux de participation ne s’est élevé qu’à un faible 30,20%.

Le renversement. La gauche neuchâteloise dominait le Conseil d’Etat depuis 2014. Son revers est donc double, trois semaines après avoir également perdu sa majorité au Grand conseil (52 sièges contre 48). Une majorité il est vrai qui avait été obtenue quelque peu artificiellement, uniquement grâce au «transfert» de l’UDC Xavier Challandes chez les Verts. Ce qui n’a pas souri à l’intéressé, non réélu le 18 avril dernier. Le fait est que la droite a désormais les coudées franches pour mener la politique du canton.

Avantage à la droite… romande. Cette bascule de l’exécutif neuchâtelois rééquilibre le paysage romand où, désormais, les deux camps dominent chacun trois cantons (sans prendre en compte Berne): Genève, Vaud et Jura sont à gauche, Neuchâtel, Valais et Fribourg à droite.

La revue de presse dominicale

Keystone / Léandre Duggan

Trafic de drogue via les distributeurs des CFF. Les diverses fonctionnalités proposées par les distributeurs de billets des CFF ont ouvert un champ inattendu. Le Matin Dimanche révèle que ces appareils sont utilisés pour organiser un trafic de drogues via le paiement par bitcoins. Un réseau insoupçonné qui facilite grandement l’achat de stupéfiants dans le pays.

Martin Ackermann explique où la task force s’est trompée. La NZZ am Sonntag s’est longuement entretenue avec Martin Ackermann, le chef de cette task force Covid-19 dont les scénarios pessimistes après l’annonce des assouplissements décidés par le Conseil fédéral ne se sont pas du tout vérifiés. Le microbiologiste défend l’approche scientifique des experts, tout en reconnaissant avoir probablement commis trois erreurs, notamment une concernant les comportements individuels des Suisses. La discipline de la population «permet désormais plus de libertés», se réjouit-il, tout en maintenant une prescription d’ouvertures progressives et prudentes pour ne pas faire face à une nouvelle flambée épidémique.

Large succès pour les indépendantistes écossais. Londres va devoir s’y faire: la question écossaise est loin d’être résolue. Le SNP, parti indépendantiste de l’actuelle Première ministre Nicola Sturgeon, a remporté les élections au parlement local, ne ratant la majorité absolue que d’une voix. Mais comme les Verts ont eux aussi obtenu des sièges et qu’ils sont également en faveur d’une séparation du Royaume-Uni, le lancement d’un nouveau référendum d’autodétermination sera très vite à nouveau sur la table.

Souffrance chez les enseignants de Suisse. La crise Covid-19 a des répercussions majeures sur les enseignants de Suisse. Entre immense perte de lien social, annulations des moments forts qui rythment d’ordinaire la vie scolaire, contraintes sanitaires et surcharge de travail, les professionnels de l’éducation sont à bout de nerfs, lit-on dans SonntagsBlick.

Bien vu

EPA / Narendra Shrestha

Il faut sans doute être un peu «perché» pour oser l’ascension du Mont Everest. Mais quel mot devrait-on utiliser pour qualifier Kami Rita Sherpa qui, vendredi, a posé ses pieds à 8848 mètres d’altitude pour la… 25e fois?! L’alpiniste népalais de 51 ans, qui détenait déjà ce record du monde depuis deux ans (la photo ci-dessus immortalise son retour à Katmandou en mai 2019), se hisse régulièrement sur le toit du monde depuis 1994.

Les faits sportifs du week-end

AP / Jeff McIntosh

Les curleuses suisses en lice pour défendre leur titre mondial. La performance n’est pas si fréquente et mérite d’être relevée: les curleuses du CC Aarau, championnes du monde 2019, seront en lice en finale ce dimanche soir pour défendre leur titre. Le quatuor de la skip Silvana Tirinzoni n’a plus qu’une adversaire sur le route de sa double consécration, la Russie d’Alina Kovaleva. Dont elle avait pris la mesure durant le tour préliminaire de ce Mondial à Calgary.

Keystone / Urs Flueeler

Zoug champion de Suisse de hockey sur glace. Certes, la nouvelle n’est pas des plus fraîches et peut même d’avérer un peu douloureuse pour une Suisse romande qui attend un titre depuis des décennies, mais elle est un des highlights de la saison sportive. Zoug est devenu vendredi champion de Suisse pour la deuxième fois de son histoire en dominant facilement Genève-Servette en finale trois victoires à zéro. Cela faisait depuis le premier sacre de l’EVZ, en 1997/98, que le titre n’avait plus échappé au carré d’as Berne - Zurich Lions - Davos - Lugano.

Un deuxième titre pour Golubic. Viktorija Golubic a dû attendre cinq ans depuis son sacre à Gstaad, mais la Zurichoise tient enfin son deuxième titre sur le circuit WTA. L’actuelle 84e joueuse mondiale de tennis s’est imposée en finale du tournoi de Saint-Malo face à l’Italienne Jasmine Paolini (6-1 6-3).

Il est temps de raconter le monde

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Une raison d’espérer

Trois Suisses sur quatre voudraient se faire vacciner. Un sondage vaut ce qu’il vaut et celui réalisé auprès de 1020 personnes sur tout le territoire national par la Haute école de Lucerne (HSLU) et l’institut Link n’échappe pas à la règle. Les résultats méritent quand même d’y prêter attention: près de trois Suisses sur quatre assurent qu’ils se feront vacciner contre Covid-19!

Il y aurait 73% de la population qui voudrait recevoir les deux doses de vaccin, selon cette enquête effectuée entre le 28 avril et le 4 mai et publiée samedi dans Schweiz am Wochenende. Avec toujours les mêmes différences observées depuis des mois, à savoir que les volontaires sont plus nombreux chez les hommes, les citadins et les personnes plus âgées que chez les femmes, les habitants des zones rurales et montagneuses et les 18-49 ans.

A noter que les indécis représentent 15% des sondés et les réfractaires 12%. «La volonté de se faire vacciner augmente vite», souligne dans Schweiz am Wochenende Marcel Zbinden, de la HSLU.

Fait intéressant, il semble que ce soit l’obtention d’avantages qui encourage fortement les personnes à vouloir se faire vacciner. Chez les personnes interrogées, 65% se disent favorables à l’existence de tels privilèges, dont les plus décisifs sont
l’accès aux vols, aux soins, aux grands événements et aux voyages à l’étranger.

Offrir à sa maman la vaccination pour la Fête des mères

Pixabay / Geralt

Notre chroniqueuse Claude-Inga Barbey a reçu un cadeau pour le moins inhabituel pour la Fête des mères. L’humoriste en profite pour s’interroger sur les mécanismes qui poussent les gens à finalement accepter ce qu’ils pensaient être inacceptable. Entre clope, bagnole, smartphone et… vaccin.

L’actu clé de la semaine qui vient

Livia Leu | Photo Keystone / Peter Klaunzer

L’Union européenne parlera du cas suisse mardi 11 mai. Le moindre signal a son importance, tandis que les discussions s’enlisent, voire s’enveniment. Les oreilles de la Confédération seront ainsi toutes dressés en direction de Bruxelles ce mardi 11 mai, où se réuniront les ministres des Affaires européennes pour notamment faire le point sur les négociations avec la Suisse, dans l’impasse.

Pourquoi on en parle. Les rapports entre la Suisse et l’Union européenne, sa principale partenaire, conditionnent la plupart des domaines de la vie publique et privée, de l’économie à la gestion des flux migratoires en passant par la recherche ou la sécurité. Bruxelles ne voulant plus de la voie bilatérale telle qu’elle est arpentée depuis plusieurs années, il s’agit de s’entendre sur un nouvel accord-cadre. L’ambassadeur de l’UE en Suisse, Petros Mavromichalis, l’a répété avec force dans un entretien accordé au Temps samedi.

Les négociations butent toutefois sur les positions contradictoires des deux camps, faisant planer l’éventualité d’une rupture des discussions. Une perspective qui semble ravir les plus méfiants et réfractaires à l’UE mais qui suscite des réactions aussi vives qu’alarmistes chez les autres.

Un vaste mouvement. Alors qu’on lui a prêté, fin 2020-début 2021, la tentation de mettre fin aux négociations, le Conseil fédéral croule désormais sous les appels de tous bords l’enjoignant à trouver une solution. La pression est encore montée d’un cran le samedi 8 mai, du côté de l’assemblée des délégués du Parti socialiste - en présence du ministre de l’Intérieur Alain Berset - et lors de l’assemblée générale du Mouvement européen suisse (Nomes).

Au PS, c’est le co-président Cédric Wermuth qui a sévèrement critiqué la politique menée par le gouvernement et a exhorté celui-ci à «mettre le cap sur une plus grande intégration en Europe». Au Nomes, on a regretté l’attitude de cette Suisse qui «ne sait que choisir, tiraillée entre la poursuite de son intégration européenne et un isolement croissant».

A noter cette semaine

Lundi. Conférence de presse de la faîtière Travail.Suisse qui présentera son plan d’action pour une politique climatique et sociale.

Mardi. L’Orchestre de chambre de Lausanne et son nouveau chef, le célèbre violoniste Renaud Capuçon, présenteront la programmation de la saison 2021/22 de l’OCL.

Mercredi. Procès à Zurich de huit activistes pour le climat qui avaient bloqué l’entrée au siège de Credit Suisse en 2019.

Dimanche. Conclusion des élections communales vaudoises 2021, avec le second tour pour les syndicatures.