L’info du week-end

Keystone / EPA / Toms Kalnins

Volodymyr Zelensky arrive en Suisse en situation d’urgence. Le président ukrainien va tenter de remettre son pays au centre du jeu politique mondial au Forum économique de Davos, qui se tiendra cette semaine. Aujourd’hui, une réunion de discussions sur la «solution de paix» proposée par Kiev a déjà réuni plus de 80 pays dans la station grisonne.

Mais la tâche sera rude, alors que la guerre avec la Russie entre bientôt dans sa troisième année et que le pays est sous pression militaire. Au découragement d’une population usée par le conflit s’ajoutent l’arrêt des livraisons d’armes américaines et une baisse du soutien européen, dont les attentions sont désormais davantage tournées vers le Proche-Orient.

Sur la route des Grisons, Volodymyr Zelensky devrait faire une halte à Berne pour y rencontrer, demain, le Conseil fédéral. Ce dernier n’a cependant pas grand chose à lui offrir, souligne le Sonntagsblick, qui parle d’un «invité indésirable de Kiev». En faisons-nous assez?, se demande, quant à elle, la NZZ am Sonntag.

Pourquoi cette visite est importante? Le président ukrainien est désormais un homme en colère, souligne The Economist. Ce qui fâche Volodymyr Zelensky, ce n’est pas l’échec de la contre-offensive de son armée ou ses dissensions avec son État-major, mais bien les hésitations des Occidentaux dans leur soutien à l’Ukraine. «Un cadeau à Poutine», dit-il. Car, plus que jamais, son pays a besoin d’armes et de munitions, que seuls les alliés occidentaux peuvent livrer.

La revue de presse dominicale

Keystone / AP / Chiangying-Ying

La Chine est priée de respecter le choix du candidat de l’indépendance à Taïwan. Hier, Lai Ching-te, du Parti démocrate progressiste, a remporté l’élection présidentielle avec plus de 40 % des voix. Un revers très sérieux pour la Chine qui voit s’éloigner la perspective d’une réunification pacifique de l’île. Pékin - qui revendique la souveraineté de Taïwan - considère Lai Ching-te comme un «grave danger» pour ses positions indépendantistes. Les autorités chinoises ont déjà fait savoir que le vote «n’entravera pas la tendance inévitable d’une réunification avec la Chine». Washington a prévu d’envoyer une délégation informelle sur l’île, alors que Paris et Berlin demandent à Pékin de «respecter le choix des électeurs».

La Maison blanche multiplie les frappes au Yémen. Les Américains avaient menacé les Houthis de représailles après la multiplication des attaques de navires en mer Rouge. Hier, ils ont remis leurs menaces à exécution. L’opération a été menée par le destroyer de la marine USS Carney à l’aide de missiles d’attaque terrestre Tomahawk. La veille, une première opération d’envergure, menée avec le Royaume-Uni, avait déjà touché 28 sites et plus de 60 cibles. Dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas, la tension ne cesse de croître dans cette zone où transite 12% du commerce mondial. Les prix du pétrole ont bondi de 4% alors que les rebelles, soutenus par l’Iran, ont juré de poursuivre leurs attaques.

La Fraternité Saint-Pie X au cœur d’accusations d’abus sexuels. Selon une enquête du Temps, la communauté ultra-catholique, présente à Ecône (en Valais), compterait une soixantaine de prêtres «problématiques», qui se seraient livrés à des violences sexuelles. Un collectif d’aide aux victimes a été constitué en Suisse, en France et en Belgique. Les autorités valaisannes attendent des explications de la part de l’institution. Demain, le chef de l’enseignement valaisan se rendra dans une des écoles privées de la Fraternité, à Riddes, accompagné de deux inspecteurs. Le quotidien publie le témoignage bouleversant du valaisan François de Riedmatten, dont la vie, dit-il, a été dévastée par la violence d’Écône.

Le «oui mais» de Christoph Blocher à la 13e rente AVS. La campagne du 3 mars promet d’être acharnée. L’ancien conseiller fédéral dit comprendre que de nombreux membres de son parti, l’UDC, soient en faveur d’une 13e rente de l’assurance-vieillesse et survivants (AVS), soumise à votation. Il se dit lui-même favorable au projet, sauf «que nous n’avons pas le financement». Un «oui mais» qui est tout de même un sérieux coup de pouce, sans doute calculé, aux partisans du texte. A gauche, l’ancien maire socialiste de Zürich Elmar Ledergerber combat le texte, dans le Tages Anzeiger, qui serait «4,5 à 5 milliards jetés par les fenêtres». Le monde à l’envers.

Bien vu

Keystone / EPA / Guillaume Horcajuelo

Delon, triste, forcément triste. On a peine à reconnaitre le truand magnifique de «Plein Soleil» dans ce vieil homme à la mémoire vacillante et dont les proches se déchirent l’héritage, avant même sa mort. Il y a dans ce dossier un pactole à 300 millions d’euros, une ambiance toxique, des médecins, des avocats, des enfants qui parlent et une floppée de procédures. La dernière en date, hier, vient de celle qui se présente comme sa compagne, «pour homicide volontaire». Elle accuse les enfants de l’acteur d’avoir interrompu ses traitements. On voit luire la cassette d’Harpagon, on voit briller les écus d’or. «Mon argent, ma consolation, ma joie: tout est fini pour moi». On voit surtout beaucoup de blessures et d’amours bâclées. Ce pourrait être le sujet d’un film sauf que, cette fois-ci, nous sommes dans la vraie vie, celle d’Alain Delon. Et le scénario est mauvais, pitoyable, triste, forcément triste.

Le fait sportif du week-end

Gabriel Facciotti - Keystone

Marco Odermatt, qui d’autre? Le meilleur skieur du monde a remporté la deuxième descente du Lauberhorn, sur le parcours complet cette fois-ci. Confirmant qu’il évolue sur une autre planète. Mais les compétitions ont été marquées par de très nombreuses chutes, notamment celle du Norvégien Aleksander Aamodt Kilde, qui a dû être évacué en hélicoptère et souffre d’une fracture ouverte de la jambe. Sa saison est terminée. La colère gronde contre la Fédération internationale de ski et de snowboard, Odermatt en tête, accusée de surcharger le calendrier. La FIS été contrainte de prendre une première mesure en ne remplaçant plus les courses annulées.

Il est temps de raconter le monde

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Une raison d’espérer

Esteban Felix - KEYSTONE

¡No pasarán!: des militaires de Pinochet condamnés au Chili. C’est un épilogue heureux d’un des dossiers emblématiques de la dictature Pinochet. Les «Quemados», les Brûlés, viennent enfin d’obtenir une justice posthume, 38 ans après les faits. Quatre militaires chiliens ont été condamnés à 20 ans de prison pour avoir battus, arrosés de carburant et brûlés Carmen Gloria Quintana, une étudiante de 18 ans, et Rodrigo Rojas de Negri, un photographe de 19 ans, qui participaient à une manifestation contre le régime. La lutte contre l’impunité progresse au Chili, même lentement. A ce jour, 530 dossiers de crimes contre l’humanité ont été jugés et 234 complices de l’ancien régime sont en prison.

A noter cette semaine

Lundi 15 janvier. Le premier ministre chinois, Li Qiang, est en visite officielle en Suisse. Berne aimerait élargir l’accord de libre-échange avec son troisième plus important partenaire commercial.

Lundi 15 janvier. Les électeurs de l’Iowa ont rendez-vous pour le lancement de la campagne présidentielle américaine du 5 novembre, avec Donald Trump en grand favori chez les républicains.

Mardi 16 janvier. Viola Amherd inaugure le Forum économique de Davos. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken, Emmanuel Macron, le président israélien Isaac Herzog ou encore Bill Gates seront notamment présents cette année.

Mercredi 17 janvier. Ouverture des 59èmes Journées du cinéma de Soleure, avec la projection de «La voie royale», de Frédéric Mermoud

Vendredi 19 janvier. Pierre-Yves Maillard, président de l’Union syndicale suisse et fraîchement élu au Conseil des États pour le canton de Vaud, sera l’invité de la fête UDC de l’Albisgüetli. D’ordinaire c’est le président de la Confédération qui a cet honneur.