Les infos que j'ai retenues pour vous

La Russie lance une offensive massive contre l’Ukraine. 574 drones, 40 missiles balistiques et de croisière dans la nuit de mercredi à jeudi: il s’agirait de l’attaque la plus importante depuis des semaines. Une personne a été tuée à Lviv, dans l’ouest du pays, et 15 autres blessées. Dans le même temps, les négociations continuent pour une éventuelle rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine. Le premier a exclu la Hongrie comme lieu de rencontre, lui préférant la Suisse ou l’Autriche, et se disant également ouvert à des pourparlers à Istanbul.

Arrestation en Italie d’un Ukrainien suspecté dans l’affaire du sabotage de Nord Stream. Appréhendé à la demande de l’Allemagne, il est soupçonné d’être l’un des coordinateurs de l’opération qui, en septembre 2022, avait endommagé les pipelines de Nord Stream. Ces installations transportent du gaz naturel russe à l’Allemagne à travers la mer Baltique. Kyiv nie toute implication dans cette affaire.

A Gaza, Tsahal aurait tué 83% de civils. Un rapport confidentiel des forces de défense israéliennes fait état de l’élimination de 8900 militants du Hamas et du Djihad islamique depuis le début des opérations dans la bande de Gaza. Rapporté au nombre total de morts consigné par le ministère de la santé gazaoui — une source que même l’armée israélienne considère comme fiable —, cela donne 83% de victimes civiles. Bien loin du rapport 2:1, voire 1:1 qu’évoque Tel-Aviv. Dans sa longue enquête publiée hier, 972 Mag montre que ces chiffres font l’objet d’une manipulation constante, dans le but de rendre le bilan israélien plus acceptable.

Déclaration commune entre l’UE et les Etats-Unis sur les droits de douane. Elle est publiée un mois après l’accord entre Donald Trump et Ursula von der Leyen. Décrite comme «un premier pas» par l’Union, qui espère négocier plus d’exceptions, elle n’est pas juridiquement contraignante. Elle prévoit une baisse des droits de douane appliqués aux véhicules européens, encore fixés à 27,5%, parallèlement à une réduction des taxes d’importation des produits américains en Europe. Elle évoque aussi des droits de douane égaux entre les deux parties pour certains produits comme les avions et pièces d’avions, ainsi que les médicaments génériques, leurs ingrédients et leurs précurseurs.

Il est temps de raconter le monde

🌍 Migrants TikTok. Bienvenue dans un monde dystopique où les passeurs sont sur WhatsApp, les influenceurs d’exil sur TikTok, les carnets de bord sur Snapchat.
Pendant des mois, le journaliste Amaury Hauchard, correspondant régulier de Heidi.news, et le photographe Michele Cattani ont plongé dans les réseaux sociaux de la migration.
Dans leur enquête exceptionnelle, vous rencontrerez Daouda, pêcheur sénégalais devenu dandy en Espagne, Amina, passeuse de Nouakchott aux rêves bling-bling, ou encore Oumar, imam adulé du Bronx, dont la mosquée est devenue une boussole dans la nuit migratoire…

On n’élève pas un enfant en vase clos. Quelles que soient vos options parentales, vient le moment où elles se heurtent au monde extérieur. On se souvient tous de ces camarades de classe un peu misérables et honteux, parce que leurs parents leur interdisaient les bonbons, la télévision, les jeux vidéo, les pistolets de cow-boy en plastique ou que sais-je, pour des raisons religieuses, politiques ou de pure bienséance.

Quand vous vivez à l’étranger, c’est plus difficile encore d’éviter ces travers. Vous ne comprenez pas aussi bien le monde extérieur que ceux qui ont grandi ici. En plus, tout m’insupporte dans la parentalité américaine. Ce constant besoin de divertir ou d’occuper sa progéniture — au pays de l’entrepreneuriat, l’ennui est un péché mortel —; cette manière de leur passer vos névroses en les protégeant de dangers et de vilains imaginaires ; ce rapport au corps malsain qui sexualise par la honte, dès le plus jeune âge. Et puis, il y a le snack. Il m’a fallu être parent pour me rendre compte qu’ici, adulte ou enfant, on graille toute la journée.

Pur produit de l’éthique protestante suisse, je ne mange pas entre les repas. Enfin, rarement, dirons-nous (il y a devant moi sur la table, au moment où je tape ces lignes, une plaque à demi-dévorée d’Ovomaltine qui moque mon hypocrisie). Et donc, fort de ces valeurs alimentaires, convaincu que le grignotage érode la résilience et ramollit les volontés, il ne m’est pas venu à l’idée de pourvoir ma fille en matière à boustifaille sur le chemin de la crèche — d’autant que cette dernière leur offre déjà deux (!) goûters quotidiens.

Il y a quelques semaines, nous avons appris que ma fille piquait les snacks de ses camarades. Du même coup, nous avons pris conscience que les autres enfants viennent à la crèche avec de quoi grusiner. Elle ne nous avait jamais rien demandé. Du haut de ses trois ans, se disait-elle que son papa et sa maman ne l’aimaient pas, puisqu’ils ne truffaient pas son sac de friandises? S’est-elle sentie mise de côté, elle dont le papa, surtout, a un accent bizarre et s’obstine à ne pas vouloir comprendre la culture locale? Je l’ignore. Mais je ne veux pas prendre ce risque.

Depuis, on glisse chaque matin dans son sac une barre fourrée aux myrtilles ou un sac de type «ziploc» rempli de crackers au cheddar. Elle est ravie. J’essaie de n’être pas de ces parents — Témoins de Jéhovah, cadres du parti socialiste, hippies macrobiotiques, militants féministes, colonels à l’armée — qui font peser sur leur enfant le poids de leurs idées. Et je regarde ma fille, c’est inévitable, grandir loin de moi, en petite Américaine. Snack après snack.

Mon labo américain

Keystone / AP Photo / Yuki Iwamura

La popularité d’Israël en berne aux Etats-Unis. A long terme, ce pourrait être un réel problème pour l’Etat hébreu, de plus en plus isolé sur la scène internationale et dépendant du bon vouloir de Washington. L’opinion publique américaine, largement favorable aux opérations de Tsahal au lendemain du 7 octobre 2023, les voit maintenant d’un mauvais œil pour plus de deux tiers des sondés. Cette érosion est marquée tout autant à gauche, où l’on est souvent plus sensible à la cause palestinienne, que parmi les soutiens de Donald Trump. Ce dernier, souvent réactif quant aux humeurs de ses partisans, a d’ailleurs récemment évoqué leur hostilité croissante envers Israël.

OpenAI pourrait atteindre la plus grande valeur au monde pour une entreprise non cotée en bourse. Elle se prépare à vendre à peu près 6 milliards de dollars d’actions, ce qui pourrait amener sa valeur à environ 500 milliards de dollars. Ces parts seraient cédées par des employés et des investisseurs, dont SoftBank, Dragoneer Investment Group et Thrive Capital. En mars, OpenAI annonçait avoir levé un total de 300 milliards de capital privé — de très loin le plus haut montant jamais atteint par une entreprise non cotée.

Les démocrates soutiennent la redistribution des circonscriptions électorales en Californie. Cela risque d’être le feuilleton politique de ces prochains mois — il pourrait peut-être même durer jusqu’en novembre 2026, date des législatives de mi-mandat. En réponse à Trump, qui craint de perdre la majorité au Congrès, le Texas a redessiné ses cartes pour fournir cinq députés conservateurs en plus. Un procédé controversé et typiquement américain, appelé «gerrymandering». La Californie souhaite lui emboîter le pas pour compenser les cinq sièges avec un référendum en novembre — son gouverneur assure que la mesure ne serait que provisoire, le temps que les républicains fassent marche arrière. Les démocrates, dont l’ancien président Barack Obama, soutiennent le mouvement.

Une raison d'espérer

Aider autrui ralentit le déclin cognitif. Prendre soin de ses petits enfants, aider ses voisins à repeindre leur balustrade, se porter volontaire dans une association d’aide aux SDF… Ce sont autant d’activités qui, une fois passé l’âge de la retraite, pourraient reculer l’échéance où vous deviendrez à demi-gâteux. Car le cerveau — et avec lui les capacités cognitives — décline inéluctablement avec l’âge. Dans Social Science & Medicine, des scientifiques des universités du Texas et du Massachusetts montrent qu’aider les autres, à raison de quelques heures par semaine seulement, réduit le déclin de 15% à 20%. Leur étude a porté sur 30’000 adultes, suivis pendant 20 ans.

Donald Trump s’est fendu hier d’un message sur son réseau social Truth que d’aucuns interpréteront comme un avertissement pour Vladimir Poutine :

«C’est difficile, voire impossible de gagner une guerre sans attaquer le pays envahisseur. C’est comme une bonne équipe dans le sport, avec une défense fantastique, mais qui n’est pas autorisée à passer à l’attaque. Il n’y a aucune chance de gagner! C’est comme ça avec l’Ukraine et la Russie. Le corrompu et hautement incompétent Joe Biden ne voulait pas laisser l’Ukraine CONTRE-ATTAQUER, seulement SE DEFENDRE. Comment ça a fonctionné?»

Le commentaire tombe à point pour l’Ukraine, qui vient de présenter son nouveau missile d’une portée de 3000 kilomètres.

Votre correspondant. Journaliste et communicateur scientifique, procrastinateur professionnel, je fais tout à la dernière minute. Cet autoportrait bâclé ne fait pas exception, rédigé avec la conscience éthique et professionnelle d’un communiqué de Tsahal sur une opération à Gaza.