Les infos que j'ai retenues pour vous

Des officiers de police indiens gardent un checkpoint à Pahalgam, dans le Cachemire du Sud, hier peu après les attaques. Crédits: Keystone / AP / DAR YASIN

Au moins 24 morts dans un attentat en Inde. Hier, des hommes armés ont ouvert le feu sur un groupe de touristes dans le Cachemire indien. Aucun groupe n’a pour l’instant revendiqué cette attaque qui a eu lieu à Pahalgam, une destination montagneuse populaire dans le nord du pays. En 2019, New Delhi a annulé l’autonomie limitée de la région, dont elle bénéficiait depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, ce qui a généré des affrontements ces dernières années entre pouvoir et séparatistes.

La croissance économique mondiale va ralentir, prévoit le FMI. Dans un rapport publié hier, le Fonds monétaire international revoit à la baisse de 0.5 point ses prévisions pour la croissance mondiale en 2025, par rapport à ses dernières estimations de janvier. Cela en raison de la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump. «L’économie entre dans une nouvelle ère», a averti lors d’une conférence de presse le chef économiste du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas.

Les obsèques du Pape auront lieu samedi. C’est ce qu’a annoncé hier le Vatican. De nombreux chefs d’Etat ont d’ores et déjà annoncé leur présence, dont Karin Keller-Sutter. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky sera présent, contrairement à Vladimir Poutine. Le cercueil sera exposé dès aujourd’hui dans la basilique Saint-Pierre. Pour la première fois depuis 300 ans, le souverain Pontife sera inhumé non pas dans cette même basilique, mais à Sainte-Marie-Majeure de Rome, selon les souhaits de François.

Bonnes feuilles

Une œuvre d’André Derain ayant appartenu à Erich Chlomovitch. | DR

Généalogie tragique d’une collection des plus grands maîtres. Avant de mourir dans l’Holocauste, Erich Chlomovitch, un jeune juif serbe, avait rassemblé 600 œuvres de Degas, Matisse, Picasso ou Renoir, notamment grâce au fameux marchand parisien Ambroise Vollard. La plus grande partie de la collection a été illégalement intégrée au Musée national de Belgrade dont notre auteur, David Laufer, a été un des employés, en 2002. Cette destinée tragique et mystérieuse ne l’a plus quitté. Après 20 ans d’enquête, il lui consacre un livre, Meurtre et spoliations d’un collectionneur (Favre, 2025). Nous en publions les bonnes feuilles, un extrait du 3e chapitre.

Il est temps de raconter le monde

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Dans mon radar aujourd'hui

Le chef de la diplomatie iranienne à Pékin. Après s’être rendu à Moscou la semaine dernière, le ministre iranien des Affaires étrangères Seyed Abbas Araghchi sera aujourd’hui dans la capitale chinoise. Il y discutera atome, alors que Téhéran et Washington se sont donné rendez-vous samedi à Oman pour un dernier round de négociations à propos du programme nucléaire iranien. La Chine est la principale destination des exportations iraniennes, notamment le pétrole. Elle n’a jamais appliqué strictement les sanctions économiques à l’égard de la République islamique.

Et le poisson pourri fut. Rues vides, parcs pleins et fumet âcre. Ce lundi avait lieu Sham Ennessim, la fête égyptienne du début du printemps. Le temps d’une journée, Le Caire se met en veille et devient «Family-friendly»: toutes les familles se trouvent un coin de verdure où étendre leur nappe pour manger le fameux fessikh, ce mulet fermenté, jaunâtre et odorant, qui semble tout droit sorti d’un sarcophage, tandis que les enfants jouent avec une Kalashnikov en plastique ou un ballon de foot.

Si je vous parle de cette fête, c’est parce qu’elle a traversé les millénaires et les monothéismes pour devenir l’une des seules célébrations à rassembler absolument tous les Egyptiens, peu importe leur religion – et je trouve ça joli. Née à l’époque pharaonique en tant que fête agricole symbolisant le renouveau, la célébration a été conservée lors de la christianisation de l’Egypte, afin de ne pas froisser les masses. Elle se prononce alors tshom ni sime, ce qui signifie «champs d’herbe» en copte, et se fixe au lendemain du dimanche de la Pâques copte.

Lors de la conquête musulmane, les nouveaux régnants décident à leur tour de la conserver, tandis que le nom de la fête s’arabise en Sham El-Nessim, qui signifie «parfum de la brise». Depuis l’indépendance de l’Egypte, les présidents ne manquent pas d’en faire un symbole de l’identité égyptienne – et un jour férié.

Ce lundi, donc, correspondait également avec la visite d’un ami venu de Suisse. Nous en avons profité pour aller à Manshet Nasser, le quartier copte des chiffonniers (ces éboueurs qui recyclent les déchets de la capitale dans des conditions dantesques), où régnait une certaine allégresse, avec un tatoueur en train de graver des croix sur les poignets. Puis, délaissant les cheveux libres et les bras nus, nous sommes allés au parc d’Al-Azhar, à côté de la mosquée du même nom qui joue le rôle de capitale du sunnisme, où nous sommes tombés sur un groupe de femmes portant des hijabs aux couleurs vives, qui nous ont gracieusement invités à leur nappe. Partout, la même osmose et le même fessikh, dont je vous assure qu’il est délicieux.

Mon labo arabe.

Des Palestiniens chrétiens effectuent une prière spéciale pour le décès du Pape, le 21 avril dans l’église de la Sainte Famille à Gaza. Crédits: Keystone / AP / Jehad Alshrafi

A Gaza, le deuil de François – et son appel du soir. Peut-être le saviez-vous, moi pas. Chaque jour à 20 heures tapantes (heure de Gaza), feu le Pape passait un coup de fil aux chrétiens de l’enclave palestinienne, qui lui répondaient chacun à tour de rôle. Il prenait de leurs nouvelles, assurait prier pour eux, et leur demandait à leur tour de prier pour lui. «J’aimerais demander au monde de regarder Gaza avec les mêmes yeux que le pape François, les yeux de l’amour et de la reconnaissance pour ce peuple palestinien», plaide le chef de Caritas Gaza. Hier matin, les frappes israéliennes ont fait 25 morts dans l’enclave.

Dans la Syrie post-Bachar, les mines continuent de tuer. Utilisées par toutes les parties au conflit pendant près de 14 ans, elles font des ravages depuis la chute du régime, alors que des millions de déplacés rentrent chez eux. Au moins 249 personnes, dont 60 enfants, ont été tués par des mines depuis la chute du régime, et 380 ont été blessées, selon Human Rights Watch. L’ONG appelle le gouvernement de transition à mettre en place une action de déminage civile étendue, en collaboration avec le service de lutte antimine de l’ONU.

En Tunisie, de lourdes peines de prison pour les opposants. Le parquet terroriste tunisien a rendu son jugement dans ce méga procès dont il a déjà été question ici. Entre 4 et 66 années de détention ont été infligées aux 40 accusés proches, ou supposés proches, de l’opposition au régime de Kaïs Saïed. Parmi eux, des politiciens, des journalistes, des hommes d’affaires et même… Bernard Henry-Levy. Tous sont accusés de «complot contre la sûreté de l’Etat», dans une procédure décrite comme inique par de nombreuses associations de défense des droits de l’homme.

Sur Heidi.news

Les algos peuvent-ils sauver le vélo? A l’Université IT de Copenhague, on planche sur des logiciels destinés à améliorer les aménagements cyclistes. Leurs outils sont déjà employés dans le cadre d’un projet européen destiné à donner plus de place aux cyclistes et aux piétons en ville. De là à dire que la technologie va sauver le vélo, il y a un pas à franchir…

Une raison d'espérer

Une battue pour dépolluer le Sahara marocain. A l’occasion du Festival international des nomades, au sud du Maroc, des bénévoles ont traqué toutes sortes de déchets piégés dans le sable. En cinq heures, ils sont récolté environ 500 kg de détritus. «Habituellement, les initiatives de nettoyage se concentrent sur les plages et les forêts. Pourtant, le désert souffre également de la pollution», explique Nouredine Bougrab, fondateur du festival.

Votre correspondant. Aimant à me définir comme un «arabe raté», je me suis installé au Caire il y a un an et demi pour enfin apprendre cette langue que mon père tunisien ne m’a jamais transmise. Avant cela, j’ai réalisé des explorations pour Heidi.news et officié chez Le Temps pendant deux ans.

Heidi-sorry

Mauvais président. Comme nous l’a fait remarquer un lecteur attentif de cette newsletter, Benyamin Netanyahou n’est effectivement pas le «président» israélien, mais son Premier ministre. Le président, qui possède un rôle surtout honorifique, s’appelle quant à lui Isaac Herzog et il s’est distingué il y a un mois par son opposition à de nouvelles attaques israéliennes à Gaza.