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Bonjour, c’est Fabrice à Nairobi. Cette semaine, dans la brousse, à des heures de pistes de la capitale kenyane, j’ai assisté à une intervention vétérinaire qui défie l’imagination…
Le prélèvement des ovules de Fatu, l’une des deux dernières rhinocéros blanc du Nord au monde.
L’enjeu? Produire des bébés éprouvettes pour empêcher l’extinction du deuxième plus gros mammifère terrestre avec des techniques de reproduction avancée. Si cela marche, ces technologies pourront être appliquées pour sauver d’autres espèces menacées par la sixième extinction de masse.
J’ai fait ce reportage dans le cadre de notre Exploration à venir sur les reéensauvageurs, qui se battent partout sur Terre pour faire revivre la nature menacée. Cela fait des mois que j’y travaille; j’espère être prêt vers la fin de l’année.
En attendant, parce que ces vétérinaires de l’extrême sont des porteurs d’espoir dans un monde qui étouffe entre tweets cruels et missiles assassins, je ne résiste pas à partager avec vous les émotions qui m’ont traversé pendant l’opération de Fatu. |
Avec les vétérinaires de l’extrême pour sauver les rhinos
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Najin et Fatu sont gardées 24 heures sur 24. | Ami Vitale.
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Peu de choses peuvent vous préparer
à une opération destinée à prélever des ovules dans un animal de plus de deux tonnes au fin fond de la brousse, au pied du mont Kenya. Et peu de choses sont aussi prenantes et même émouvantes que l’acharnement calme de l’équipe de BioRescue: le chercheur vétérinaire Thomas Hildebrandt et son assistante Susanne Holtze, les anesthésistes vétérinaires Frank Göritz et Julia Bohner, et leurs collègues kényans. L’intervention nécessite six heures de concentration, dont deux absolues pour l’anesthésie.
L’intervention de la dernière chance
On n’opère pas comme cela un animal sauvage, qui plus est hautement menacé, dont l’utérus se situe à 1,50 mètre de l’orifice vaginal. Dans la réserve d’Ol Pejeta, au centre du Kenya, la femelle rhinocéros Fatu et sa maman Najin sont veillées 24 heures sur 24 par l’équipe de dix gardes de Zacharia Mutai. C’est lui qui, ce matin-là, s’est chargé d’attirer les deux animaux dans l’enclos.
Ils sont accompagnés de Tauwa, une femelle rhinocéros blanc du Sud, qui ne quitte pas Fatu d’une semelle depuis que les deux espèces ont été réunies à Ol Pejeta. Six autres femelles rhinocéros blancs du Sud – un peu plus grandes et plus poilues que leurs congénères du Nord – sont en effet destinées à devenir les mères porteuses des embryons, Fatu et sa mère Najin ne pouvant plus porter de bébé.
Une sarbacane dans la brousse
«Contrairement aux rhinocéros noirs qui sont solitaires, les rhinocéros blancs sont des animaux sociaux», m’explique Zacharia Mutai. «Tauwa protège Fatu et il faut d’abord l’endormir aussi avant de les séparer sinon elles deviendraient trop nerveuses.» C’est Julia Bohner, la jeune anesthésiste de BioRescue, le consortium associant chercheurs allemands, kényans, tchèques, italiens et japonais pour conduire le projet, qui se charge de cette première étape dans l’intervention.
Près du container qui sert de laboratoire à Thomas Hildebrandt et Susanne Holtze, Frank Göritz achève de monter la sarbacane de deux mètres de long qui sert à la première anesthésie destinée à immobiliser les rhinos. Après avoir introduit la fléchette contenant ce premier anesthésiant, Julia Bohner s’approche silencieusement de l’enclos. Entre les grands piquets, elle souffle sa fléchette. Quelques minutes plus tard, Tawa dort tranquillement, et c’est au tour de Fatu, isolée dans un second enclos, de recevoir sa dose…
A lire sur Heidi.news (en accès libre)
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Prêts à renouer avec la nature dans une prochaine Exploration?
L’article dont le lien est indiqué ci-dessous remonte à octobre 2023. Ce qui montre que nous ne lâchons pas, chez Heidi.news, les sujets qui nous semblent importants… Depuis lors, et au fur et à mesure des moyens que nous avons trouvés pour soutenir cette enquête hors du commun (et hors de notre budget ordinaire), notre grand reporter Fabrice Delaye parcourt le monde des réensauvageurs. Si le sujet vous passionne, il reste quelques étapes à soutenir!
Notre appel au don
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Pendant ce temps sur Heidi.news
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Au High Trail Vanoise 2024. | Cyrille Quintard
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De qui le trail est-il le sport?
Longtemps perçu comme une activité libre et naturelle, le trail s’est métamorphosé en un phénomène culturel de masse. Sport de nerds hyper équipés ou d’aventuriers déconnectés? Réservé aux ingénieurs, aux Parisiens, aux riches? Pratiqué majoritairement par des hommes, mais porté par des femmes d’exception? A la croisée de la passion pure et de la performance calibrée, le trail pose question: à qui appartient-il vraiment?
«La course ou la crise (des 40 ans)», bonus
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Une usine textile sous-traitant de Shein à Nancun, près de Canton. | Panos Pictures / Qilai Shen
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Pitch Comment, pour Heidi.news
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L’Ukraine encore et toujours au menu.
Les pays européens et quelques autres, dont les Etats-Unis, sont à Rome en train de plancher sur la reconstruction de l’Ukraine, pour la quatrième année consécutive. Selon la Banque mondiale, un bâtiment sur trois a subi des dommages et il faudrait de l’ordre d’une décennie et 500 milliards d’euros pour rebâtir le pays. L’Union européenne a pour l’heure promis 2,3 milliards et annoncé la création d’un fonds de capital-risque destiné à amasser jusqu’à 500 milliards d’euros d’ici l’an prochain — sans garantie de succès, puisque tout dépendra de l’appétit et de la confiance des grands investisseurs privés.
Quant aux quelque 200 milliards d’euros d’avoirs russes gelés au sein de la banque belge Euroclear, certains pays européens comme la France et l’Allemagne s’opposent toujours à leur saisie, au motif du respect du droit international, alors que d’autres comme les Etats baltes et le Royaume-Unis y seraient prêts. Il est probable que cette question reviendra sur la table en cas de négociations sérieuses sur la fin de la guerre en Ukraine, dont on est loin de voir les prémices. Au contraire, Poutine semble décidé à accentuer la pression militaire à l’approche de l’été, malgré les appels du pied de Donald Trump. L’ogre russe a toujours faim.
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Il est temps de raconter le monde
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L’omnipotent bras droit de Trump. Dans une opinion aux allures d’enquête, le New York Times trace le portrait du directeur du personnel de la Maison-Blanche, Stephen Miller. C’est cet idéologue de 39 ans qui met en place la politique anti-immigration de Donald Trump et qui se charge de militariser la police anti-migrants ICE, dont le budget vient d’exploser pour dépasser celui de toutes les forces de l’ordre fédérales (FBI, DEA…) combinées.
New York Times (EN)
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L’oeil de la CIA dans la défense européenne. Alors que l’UE s’efforce d’accroître son autonomie militaire face à la politique étrangère imprévisible de Donald Trump, un acteur surprenant façonne discrètement le paysage européen de la défense: la CIA. Par l’intermédiaire de son fonds de capital-risque In-Q-Tel, l’agence soutient des dizaines de start-ups technologiques européennes, notamment dans les domaines de la défense et de l’IA révèle le média d’investigation Follow the money.
Follow the Money (EN)
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Le boom du streaming animalier. Plus de 5 millions de personnes ont regardé l’an dernier des vidéos de nature sur Explore.org, une plateforme spécialisée dans les directs animaliers, avec plus de 190 caméras braquées sur des nids de cigognes ou des barrages de castor, nous apprend Le Monde. Un signe indubitable de notre soif de nature, selon l’analyse du quotidien du soir.
Le Monde
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Avenue du Bouchet 2
1209 Genève
Suisse
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