Bonjour, c’est Sami au Caire, où les négociateurs américains sont de retour pour essayer d’arriver à un accord de trêve à Gaza. Mais cette fois, ils mettent de côté les médiateurs égyptiens et qataris pour parler en direct avec le Hamas.
Ce matin, on évoque les débuts chahutés à Gaza du controversé programme américano-israélien d’aide humanitaire, le Darfour où le plus grand camp de déplacés devient une base militaire, et la Syrie qui esquisse son plan de justice transitionnelle. |
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Les infos que j'ai retenues pour vous
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Hier, des Palestiniens transportent les colis contenant l’aide de la Gaza Humanitarian Foundation. Crédits: Keystone / AP / ABDEL KAREEM HANA
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A Gaza, la mystérieuse GHF commence à distribuer l’aide humanitaire.
Hier, la controversée Gaza Humanitarian Foundation (GHF) a démarré son programme. Des milliers de personnes se sont précipitées vers son nouveau centre de distribution. Face à la cohue, l’équipe a été forcée de se replier. Avant-hier, le directeur de l’obscure fondation basée à Genève, financée par les Etats-Unis et Israël, a démissionné, estimant que le plan de l’organisation «ne respecte pas les principes humanitaires d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance».
RTS Info (FR)
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L’administration Trump met fin à ses derniers contrats avec Harvard.
C’est l’ultime épisode du bras de fer en cours entre la prestigieuse université américaine et le gouvernement, qui veut lui imposer de nouvelles règles, notamment en matière de sélection des étudiants et de gestion des manifestations pro-palestiniennes. Hier, la Maison-Blanche a ordonné à toutes les agences fédérales d’abroger leurs derniers contrats encore en cours avec Harvard. Soit un total de 100 millions de dollars. Cette décision s’ajoute aux coupes fédérales de 2,65 milliards de dollars à l’encontre de l’Université.
CNN (EN)
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En France, l’aide à mourir validée par l’Assemblée nationale.
Le texte a été accepté en première lecture, avant de passer cet automne devant le sénat. Inscrit dans le code de la santé publique, il donnera droit au suicide assisté à certains malades. L’accès est réservé aux majeurs atteints d’un mal «irréversible», de nationalité française ou résidents permanents dans le pays. Les patients devront présenter «une souffrance physique ou psychologique» liée à leur maladie et être aptes à manifester leur volonté «de façon libre et éclairée».
RFI (FR)
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Il est temps de raconter le monde
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Dans mon radar aujourd'hui
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Le président iranien à Oman.
Massoud Pezeshkian est à Mascate pour une visite de deux jours, lors de laquelle il sera question de nucléaire. Le sultanat officie en effet comme médiateur dans les négociations entre les Washington et Téhéran sur le programme nucléaire iranien, que Donald Trump veut arrêter en échange d’une levée des sanctions économiques. Les Iraniens regardent du côté de la Syrie et se demandent déjà comment une décision similaire pourrait changer leur économie.
Al-Ahram (FR)
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Ça m'est arrivé cette semaine.
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Marche vers Gaza et mojito à Dahab.
Cette semaine, j’ai été contacté par plusieurs personnes en Suisse qui, comme des milliers d’activistes européens, veulent participer à la grande «Marche vers Gaza». L’idée est de venir au Caire le 12 juin, de se rendre en bus dans la ville d’El-Arish, près de l’enclave, puis d’aller à pied pendant 50km jusqu’au poste-frontière de Rafah, afin d’«obtenir l’ouverture du terminal», en «négociant avec les autorités égyptiennes».
Les courageux activistes, bâton de pèlerin en main et Birkenstocks aux pieds, comptent donc réussir là où les gouvernements européens, américains et arabes ont échoué. Ils oublient que côté Gaza, le poste-frontière est de nouveau géré par les autorités israéliennes. Donc même s’iels arrivent à forcer la main du président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi – qui a accessoirement réprimé dans le sang le dernier soulèvement populaire et jeté en prison les derniers manifestants à avoir agité un drapeau palestinien sur la place Tahrir – nos braves activistes se feront bloquer par des soldats de Tsahal qu’on imagine doucement sourire sous leur casque.
Vous l’avez compris, je suis plutôt sceptique face à cette initiative, qui a comme un parfum orientaliste: une poignée de blancs-becs qui veulent débarquer au Moyen-Orient pour régler un problème qu’une région entière du monde n’arrive pas à solutionner. Croyez-moi, si une telle idée avait des chances d’aboutir, cela ferait longtemps que les 120 millions d’Egyptiens auraient non pas marché, mais couru vers Rafah.
L’autre jour, je me retrouve donc avec une amie suisse, qui habite depuis quelques années au Caire, à parler de ça sur mon balcon.
- Toi aussi t’as été contacté par des activistes qui veulent y participer? Tu leur as dit quoi? me demande-t-elle.
- Que l’inconnue n’est pas s’ils seront arrêtés, mais quand. A l’aéroport au Caire, dans le bus ou à El Arish. On prend les paris?
- Oui c’est en substance ce que je leur ai dit aussi. Tu penses pas qu’on est devenus cyniques?
- Peut-être…
-Surtout qu’à ce moment-là je serai à Dahab [au bord de la Mer rouge, dans le Sinaï, pas loin de la frontière israélienne, NDLR]. Je me sentais un peu mal de dire que non, je participerai pas à la marche parce que je serai en train de siroter un mojito les pieds dans l’eau à 3h de voiture de là.
-T’en fais pas, j’y serai aussi à ce moment-là, on pourra noyer ensemble notre culpabilité!
J’essaie de me dire que c’est davantage de la lucidité que du flegme. Moi qui déteste cette posture du journaliste blasé, j’espère que je ne suis pas en train d’en devenir un. Surtout qu’au fond, je ne peux que comprendre leur sentiment d’impuissance et le besoin de se rapprocher du drame en cours, ne serait-ce que pour régler sa dissonance cognitive.
Blick (FR)
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En avril dernier, un homme qui a fui le camp de Zamzam est en chemin pour le camp de Tawila. Crédits: Keystone / EPA / MARWAN MOHAMED
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Au Soudan, un immense camp de réfugiés transformé en base militaire.
Zamzam, qui abrite habituellement 300’000 déplacés de guerre dans le Nord Darfour, a été attaqué par les rebelles des Forces de soutien rapide il y a un mois. D’après des témoins, il serait désormais transformé en véritable zone fortifiée. Selon le porte-parole du camp, les civils partis lors de l’attaque ne sont pas autorisés à revenir chercher leurs affaires, tandis que ceux qui sont restés ne peuvent pas en partir. L’aide humanitaire est complètement bloquée et la famine est déclarée.
Africa News (EN)
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En Syrie, l’enquête sur les attaques contre les alaouites patauge.
En mars, plus de mille personnes de cette minorité confessionnelle, dont est issu Bachar Al-Assad, ont été tuées par des factions alliées à HTS. Des représailles à un guet-apens organisé par des loyalistes du dictateur déchu. Dans la foulée, le président par intérim Ahmed Al-Cheraa avait annoncé la formation d’un comité d’enquête, censé délivrer son rapport après un mois. Les investigations pataugent, et un délai supplémentaire de trois mois a été accordé. Il semblerait que le gros des attaques soit le fait de factions pro-turques, mais la prolifération de vidéos fake rend l’investigation compliquée. Pendant ce temps, certains meurtriers, qui avaient filmé et posté en ligne leurs méfaits, sont encore en liberté.
The Guardian (EN)
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Comment Damas compte rendre justice aux victimes du régime Al-Assad.
L’Autorité syrienne pour la justice transitionnelle a été fondée il y a dix jours. Son chef Abdel Basset Abdel Latif a rendu public ses priorités. Parmi celles-ci, le lancement d’un site en ligne pour recevoir les plaintes. Il annonce d’ores et déjà que l’organisme ne se concentrera que sur les crimes du régime Al-Assad. L’organisation Human Rights Watch craint que les victimes elles-mêmes ne soient pas incluses dans le processus.
Enab Baladi (EN)
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En Algérie, lourdes peines de prison pour des opposants politiques.
Trois anciens candidats à la présidentielle ont été condamnés à 10 ans de réclusion. Ils sont accusés, comme ce fut le cas récemment en Tunisie et en Egypte, d’avoir payé des gens pour récolter leurs signatures. Ce sont ainsi 70 autres personnes, accusées d’avoir été corrompues, qui ont écopé d’une peine comprise entre 5 et 8 ans de prison. Sans surprise, c’était le président sortant Abdelmadjid Tebboune qui était réélu en septembre dernier.
The New Arab (EN)
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En Turquie, recréation du plus ancien pain au monde.
En septembre 2024, à Kulluoba, au centre de l’Anatolie, des archéologues ont exhumé le plus ancien pain cuit au monde, daté de 5000 ans. Les analyses ont montré qu’il était composé de farine d’amidonnier, de lentilles, ainsi que d’une plante encore indéterminée qui aurait servi de levure. Une boulangerie de Kulluoba produit des pains qui se rapprochent le plus possible de la recette originale. Il faut compter 50 lyres turques (environ 1 franc) pour une galette de 300 grammes.
Asharq Al-Awsat (EN)
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En direct de la Trumposphère
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Trump satisfait de ne pas avoir été réélu en 2020.
«Nous avons la Coupe du Monde et les Jeux olympiques. J’ai tout. C’est fou, la façon dont les choses s’arrangent. C’est l’œuvre de Dieu. Je crois que, d’une certaine manière, je suis heureux d’avoir raté ce second mandat consécutif».
Vous auriez imaginé qu’à l’occasion du Memorial Day, devant les tombes de milliers de soldats morts pour la nation, le fantasque président se serait cantonné à un discours solennel? C’est mal connaître l’ami Donald, qui a jugé pertinent de partager ses pensées égotiques à cette occasion-là.
The Guardian (EN)
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Votre correspondant.
Aimant à me définir comme un «arabe raté», je me suis installé au Caire il y a un an et demi pour enfin apprendre cette langue que mon père tunisien ne m’a jamais transmise. Avant cela, j’ai réalisé des Explorations pour Heidi.news et officié chez Le Temps.
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Avenue du Bouchet 2
1209 Genève
Suisse
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