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Bonjour, c’est Grégoire à Genève. Saviez-vous que la Suisse romande est une terre fertile pour l’industrie crypto? Des dizaines d’entreprises y développent à grande vitesse leurs activités.

Je vous propose de découvrir dix acteurs majeurs en Suisse romande. Entre des intermédiaires financiers, une solution de traçabilité dans le luxe d’occasion, un réseau préservant l’anonymat en ligne ou encore un projet de blockchain alternative, la région ne manque pas d’idées pour innover.

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Grégoire Barbey à Genève
04.06.2022

Comment le boom des cryptos réveille la Suisse romande

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Illustration Kylian Marcos pour Heidi.news

L’univers de la crypto sera-t-il pour la Suisse ce qu’a été pendant plusieurs décennies le secret bancaire: une poule aux œufs d’or? Un entrepreneur du secteur me confiait récemment que sa société engageait en moyenne deux personnes par semaine. Une autre société, basée dans le canton de Vaud, a doublé ses effectifs en six mois, soit plus de 40 embauches, dont sept en Suisse.

Et ça continue. Bien que les cryptomonnaies traversent une période agitée, marquée par le krach du stablecoin TerraUSD (UST), les entreprises romandes avec qui Heidi.news s’est entretenu ces dernières semaines ne révisent pas leurs ambitions à la baisse. C’est pourquoi nous avons voulu en dresser une carte.

La Suisse romande aurait pu se reposer sur ses valeurs sûres et traditionnelles: l’horlogerie, la banque, l’ingénierie ou le tourisme. De plus, le canton de Zoug semblait avoir pris une longueur d’avance. Et pourtant, c’est à une véritable effervescence que l’on assiste autour du Léman et du lac de Neuchâtel.

Une confiance sur le long terme

La plupart des cryptomonnaies, Bitcoin en tête, ont perdu beaucoup de valeur ces derniers mois. Le secteur est en plein bear market (tendance à la baisse), et nul ne sait combien de temps cela va durer. De nombreux projets auront de la peine à lever des fonds – et certains d’entre eux ne survivront pas.

Un mal pour un bien, selon de nombreux acteurs. Cette phase de restructuration n’est pas un phénomène nouveau. L’année 2017, celle de tous les superlatifs avec la popularisation des levées de fonds via des jetons (initial coin offering, ICO), avait atteint des records, avant de voir le marché s’effondrer. A cette époque, certains prédisaient la fin de Bitcoin qui, disaient-ils, ne reposait sur rien.

Le cours de la principale cryptomonnaie connaît en effet de fortes variations et l’avenir est incertain.

Mais pas de panique: tous ceux qui croient au Bitcoin sont convaincus qu’il reprendra des couleurs en 2024. Pourquoi? Parce que cette année-là se produira un nouveau halving. Soit une division par deux, programmée tous les quatre ans, de la prime allouée aux mineurs, ces chevilles ouvrières de la cryptomonnaie. Depuis 2009, chaque halving s’est accompagné d’une explosion de la valeur du Bitcoin.

Une Suisse romande en pleine ébullition

Bien entendu, Bitcoin n’est plus aujourd’hui la seule cryptomonnaie. Il en existe des milliers. Toutes avec leurs spécificités, et surtout leurs promesses de faire mieux, ou différemment. A cela s’ajoutent de nouvelles utilisations, rendues possibles par la blockchain: finance décentralisée (DeFi) ou jetons non fongibles (NFT). De nombreuses entreprises se lancent dans cet univers en ébullition. En Suisse romande, le dynamisme de cet écosystème est surtout perceptible à Neuchâtel (leader du domaine), Vaud et Genève.

Ce qui caractérise cet univers est la diversité de ses propositions. Il y a bien entendu les intermédiaires financiers, incontournables, mais pas seulement. Il y a des projets de cryptomonnaies alternatives, comme Alephium, de traçabilité et d’authentification des objets de luxe sur le marché secondaire avec Origyn, ou encore de préservation de l’anonymat en ligne avec Nym.

Et même parmi les intermédiaires financiers, les modèles d’affaires sont variés. Certains proposent des plateformes d’échange, avec des services de conservation des actifs numériques, d’autres sont spécialisés dans les prêts sur gage, certains développent des solutions d’intégration pour les banques, ou se spécialisent dans la tokénisation (l’émission de jetons). La plupart sont des sociétés entièrement orientées sur les actifs numériques, mais d’autres, installées de longue date dans la finance traditionnelle, comme Swissquote, ont pris le train en marche.

Heidi.news se propose de brosser le portrait de ce riche écosystème en dressant la liste de ses dix principaux acteurs en Suisse romande. Il ne s’agit pas d’un classement: nos choix comportent une part de subjectivité. En plongeant au cœur des modèles d’affaires de ces dix entreprises, on réalise à quel point ce secteur croît et ne manque ni d’idées, ni d’ambitions.

De l’ombre à la lumière

Les cantons romands l’ont compris et font désormais part de leur intérêt de façon plus marquée. En avril, les autorités ont organisé un événement de promotion économique à l’ambassade de Suisse à Paris pour renseigner les acteurs français sur les conditions cadres de notre pays. Objectif: inciter des relocalisations.

Si le secteur a longtemps été marginalisé et sujet à controverses, il semble aujourd’hui acquis qu’il va continuer à se développer. Le 24 juin 2022, deux conseillers d’Etat neuchâtelois participeront officiellement à un événement intitulé «Le paradigme Bitcoin». La Ville de Neuchâtel accueillera le même jour le Repas du Coin, un événement organisé par l’association Le Cercle du Coin, qui permet à des acteurs cryptos de se rencontrer et d’échanger sur les cryptomonnaies.

Bien sûr, des questions subsistent, notamment au sujet de la régulation des activités des cryptos, en Europe ou en Suisse.

Malgré des vents contraires, le secteur continue de s’étendre en Suisse romande, avec comme maître-mot l’innovation.

Pour lire notre premier épisode, c’est par ici (FR)

L’écosystème crypto affiche son optimisme à Zoug malgré le krach. C’est l’événement de l’écosystème crypto en Suisse: la Crypto Valley Conference (CVC) a eu lieu ce vendredi 3 juin à Rotkreuz, dans le canton de Zoug, et a réuni quelque 650 participants selon les organisateurs. Malgré la chute du marché des cryptomonnaies, les acteurs interrogés par Heidi.news ont fait part de leur optimisme quant à l’avenir du secteur.

Heidi.news (FR)

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En ce moment, sur Heidi.news

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Illustration Séverine Assous pour Heidi.news

La conclusion de notre Exploration sur Netflix. Alors, cette «bonne histoire» qu’essaie de vendre notre auteur a -t-elle fini par séduire un des géants du streaming? Il est l’heure de conclure cette Exploration sur un constat étonnant: les bonnes idées, pour Netflix and Co., semblent compter moins que les personnes chargées de diriger les différents projets de séries.

Heidi.news (FR)

Responsable d’une nouvelle vague au Portugal, le sous-variant BA.5 détecté en Suisse. Ce n’était qu’une question de temps. Apparu début janvier 2022 en Afrique du Sud, le sous-variant Omicron BA.5 s’est désormais installé en Suisse. L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a confirmé cette information à Heidi.news.

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Invasion russe en Ukraine: «L’histoire est instrumentalisée par tout le monde». Pays frères, pays ennemis? L’invasion de l’Ukraine par la Russie vient couronner deux visions antagonistes du passé. Vu de Kiev, la nation ukrainienne s’est construite en s’émancipant de la tutelle russe. Du côté de Moscou, on s’autorise de l’histoire pour assouvir des visées impériales, en revendiquant le berceau fantasmé de la Rous’ de Kiev. Avec Eric Aunoble, historien spécialiste de l’Ukraine et chargé de cours à l’Université de Genève, plongeons dans les plaies ouvertes du passé.

Heidi.news (FR)

La venue d’un conspirationniste d’extrême-droite...

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… fait fuir les partenaires d’un théâtre à Etoy. Ce samedi 4 juin, Salim Laïbi, figure sulfureuse du conspirationnisme d’extrême droite, présentera son nouveau livre La fin du monde moderne aux Ateliers de la Côte à Etoy, dans le canton de Vaud. Il y parlera de pandémie et de propagande, de la pédocriminalité des élites, ainsi que de monnaie virtuelle et de crédit social. Or la présence de ce personnage très controversé sur une scène où se relaient d’autres adeptes des théories du complot pose problème. Plusieurs partenaires des Ateliers de la Côte se sont déjà désistés.

Qui est Salim Laïbi? Chirurgien-dentiste marseillais et blogueur conspirationniste, il est plus connu sous le nom de «Libre Penseur». Son site personnel voit le jour en 2010, mais Salim Laïbi faisait déjà partie de la complosphère. Entre 2004 et 2009, il est webmaster du site de Marc-Edouard Nabe, auteur français controversé pour ses propos racistes, antisémites et homophobes. Proche d’Alain Soral et de Dieudonné, il se retrouve à l’affiche du Congrès de la Dissidence en 2014 aux côtés de mouvances ultranationalistes et homophobes.

Le dentiste est adepte de théories complotistes comme celle du Nouvel ordre mondial — aux origines parfois antisémites — et de la domination du monde par les francs-maçons.

Lire la suite (en libre accès) sur Heidi.news (FR)

Il est temps de raconter le monde

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🕵️ Découvrez nos enquêtes. Retrouvez nos enquêtes sur la clinique Corela, des cas de maltraitances à la Fondation de Verdeil, les réseaux sociaux de la migration, le trafic maritime à la Saya de Malha, et des dizaines d’autres à découvrir sur notre site. Bonne lecture!

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Des bonnes lectures

Bitcoin, valeur refuge contre l’inflation? Le patron de MicroStrategy, un éditeur de logiciels, est l’un des investisseurs les plus exposés sur Bitcoin, avec près de 3,5 milliards de dollars. Michael Saylor est convaincu que la principale cryptomonnaie reste le meilleur moyen de se protéger contre l’inflation qui touche les monnaies traditionnelles. Pour lui, les monnaies traditionnelles sont condamnées à se déprécier avec le temps, contrairement à Bitcoin.

The Big Whale (FR)

Les NFT, une source de revenus intéressante pour les artistes? Les certificats de propriété numérique, inscrits dans une blockchain publique, garantissent l’authenticité et l’unicité de la copie d’une œuvre. Un outil qui pourrait ouvrir de nouvelles perspectives pour la rémunération des droits d’auteur, puisque les artistes à l’origine d’un NFT peuvent toucher des commissions lors de chaque transaction. Mais derrière cette belle promesse se cachent des difficultés importantes, et seule une poignée d’artistes réussissent à générer suffisamment d’argent pour que cela affecte réellement leur quotidien.

Le Monde (FR)

Le retour controversé d’une cryptomonnaie. Sa chute a causé la perte de plusieurs dizaines de milliards de dollars et la voici déjà de retour. La cryptomonnaie Terra/Luna, qui appartient à la catégorie des stablecoins, avait perdu au mois de mai son ancrage au dollar, générant un vent de panique sur l’ensemble du secteur crypto. La fondation derrière ce stablecoin n’a pourtant pas hésité à relancer le projet, suscitant une vaste controverse.

Washington Post (EN)

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