Les infos que j'ai retenues pour vous

Salah Abdeslam lors de son procès. JOHN THYS/ REUTERS

Attentats du 13 novembre: Salah Abdeslam veut dialoguer avec les victimes. Les attaques avaient fait 131 morts au Bataclan et dans des restaurants de Paris. À quelques jours des dix ans de l’événement, le seul survivant des commandos a exprimé hier le souhait d’entrer en contact avec des parties civiles dans une démarche de justice restaurative. Plusieurs rescapés, dont le président de l’association Life for Paris, se disent ouverts à cette démarche. Mais la controverse demeure: les renseignements affirment que le détenu reste radicalisé, tandis que son avocate souligne ses efforts d’éducation et les excuses présentées lors du procès.

Les talibans revendiquent un attentat au Pakistan. Au moins douze personnes ont été tuées et 27 autres blessées hier, dans un attentat-suicide devant un tribunal d’Islamabad. Un bilan toujours provisoire compte tenu de la gravité de certaines blessures. «Des attaques seront menées contre ceux qui rendent des jugements fondés sur des lois non islamiques, ceux qui les exécutent et ceux qui les protègent, jusqu’à ce que la charia règne dans tout le pays», ont écrit plus tard les talibans pakistanais dans un communiqué.

2352 années de prison requises contre Ekrem Imamoglu. Incarcéré depuis mars, le très populaire maire d’Istanbul, principal rival de Recep Tayyip Erdogan, fait l’objet de 142 chefs d’inculpation relatifs à de la corruption. Il nie en bloc et accuse le président turc de tenter de détruire l’opposition, alors que sa cote de popularité décline. Le procureur en chef de la ville a également inculpé 401 personnes comme membres présumés d’un réseau criminel, à la tête duquel est censé se trouver Imamoglu.

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La 8ᵉ édition du Forum Santé aura pour toile de fond une question simple, mais cruciale: et si l’on remettait enfin la santé… au cœur du système de santé?

Au programme: comment mieux intégrer la prévention dans notre système de santé, les outils numériques peuvent-ils aider à mieux prévenir la survenue de pathologies, et faut-il repenser totalement le fonctionnement des assurances maladies? Ne manquez pas la présence exclusive d’Élisabeth Baume-Schneider, qui viendra parler de coûts de la santé et des efforts de la Confédération pour les réduire.

Participez à un concours exclusif réservé au lectorat de Heidi.news et tentez de gagner des places à cet événement (délai de participation: 13.11 à 12h00).

Dans mon radar aujourd'hui

Blue Origin va retenter sa chance. La fusée de Jeff Besos devrait décoller aujourd’hui de Cap Canaveral. Elle a pour objectif de placer en orbite deux sondes spatiales de la NASA, destinées à étudier l’évolution du climat martien et à préparer de futures explorations humaines. Car oui, malgré le climat mondial actuel, les magnats américains continuent leur course vers la Planète rouge, et on ne doute pas que le concurrent Elon Musk sera devant son écran à scruter la mission. D’autant que l’autre objectif de l’opération est de récupérer les coûteux propulseurs de la fusée après le lancement, ce que SpaceX sait déjà faire.

Nos sacs d’évacuation et de reportage, gentiment posés au sol à 4 h du matin, durant une alerte au missile balistique nucléaire le 25 octobre.

Que prendre avec vous quand vous devez fuir votre maison ? C’est l’hiver. Enfin, pas sur le papier. Car les saisons en Ukraine suivent un autre calendrier que le vôtre. Non pas celui des astres, mais le calendrier «balistique», dont les équinoxes sont décidés dans la tête sans sourire de Valeri Guerassimov, chef d’état-major de Moscou. C’est le moment où il se dit «Chouette ! Les Ukrainiens vont commencer à se peler les miches, détruisons des centrales !»

Vu le nombre de missiles qui se sont abattus sur les infrastructures énergétiques ces dernières semaines, on peut le dire: on est en hiver.

Mais la Russie a changé de tactique. La nouveauté, cette année, c’est de se retrouver sans électricité ET sans chauffage. Alors que j’écrivais cette édition, le ronron des générateurs dans la rue m’a rappelé de mettre à jour mon sac d’évacuation pour l’hiver.

Car malgré la stabilité de la situation, quand les températures commenceront à flirter avec le -15°C, il y a une possibilité qu’il faille évacuer.

Mais on n’est pas encore là ! Et mon «grab-bag», comme on dit dans le jargon, est prêt depuis presque dix ans maintenant, à parer à toute éventualité: coup d’état, menace nucléaire, évacuation médicale, catastrophe naturelle… Il est toujours là pour rappeler que ma tension est bien trop basse pour un dimanche soir…

Et comme une couille peut arriver n’importe où, si vous aussi, amis helvètes, vous vous demandez que mettre dans un sac essentiel en voici la liste :

- Une lampe de poche à dynamo (car la lumière c’est cool)
- Une radio à pile (et des piles, bien sûr), au cas où la connexion disparaît (ça arrive plus fréquemment qu’on ne le croit)
- Un litre d’eau
- Des habits pour quatre jours (au moins des sous-vêtements, on n’est pas des bêtes)
- Des lingettes humides et du gel hydroalcoolique (pour se laver sans eau)
- Une trousse de secours, une couverture de survie et des chaufferettes chimiques
- Un sifflet, une boussole, un couteau, un briquet, de quoi commencer un feu (j’espère que vous avez regardé les émissions de Mike Horn)
- Deux mètres de ruban chatterton enroulé sur lui-même
- Une batterie externe, un câble de téléphone et une carte SD vierge
- Un double de vos clés
- Des copies de vos papiers, des photos d’identité, un carnet et un stylo.

J’ai ma carte d’identité, mon passeport et deux trois autres papiers importants imprimés ainsi que ceux de ma compagne. Sur une feuille plastifiée, j’ai aussi mes données administratives importantes, le téléphone de mes proches, de l’ambassade, etc.

Et voilà, j’y ai aussi deux trois petits trucs bonus comme des pansements israéliens, des garrots tourniquets, des pansements thoraciques et autre joyeuseté. Mais ça vous concerne moins.

Vous voilà maintenant parés, chers amis helvètes, à toute éventualité !

Mon labo slave

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d’un conférence de presse. Tetiana DZHAFAROVA/AFP

Vaste scandale de corruption dans le secteur énergétique ukrainien. C’est le feuilleton politico-judiciaire qui agite l’Ukraine ces derniers jours. Le domicile du ministre de la Justice — et ancien ministre de l’Énergie — a été perquisitionné, tout comme celui de l’homme d’affaires Timour Minditch, proche du président Zelensky. Tous deux sont visés par une enquête du Bureau national anticorruption (NABU). Ils sont accusés d’avoir participé à un système de pots-de-vin liés à l’entreprise nucléaire Energoatom, pour un montant estimé à 100 millions de dollars. Cette bombe explose alors que le climat est déjà tendu entre les organes gouvernementaux et les instances anticorruption qui se poursuivent mutuellement en justice. Il y a quelques mois, l’exécutif avait tenté de placer le NABU et le parquet anticorruption sous tutelle présidentielle. Mais face à une vague de manifestations et aux pressions de Bruxelles, la présidence avait finalement reculé. Alors que la réaction de Zelensky était attendue — entre protection de ses proches et soutien au NABU — le président a finalement appelé, lundi, à des condamnations fermes et à une coopération totale avec les autorités anticorruption.

Quand Kyiv et Londres «complotent» pour détourner un avion russe. Moscou a affirmé hier avoir déjoué une opération conjointe des services de renseignement ukrainiens et britanniques visant à détourner un avion de chasse MiG-31 équipé d’un missile hypersonique Kinjal vers une base de l’OTAN en Roumanie. Selon le FSB, un pilote aurait été approché avec une offre de trois millions de dollars et une promesse de nationalité occidentale. Kyiv et Bucarest dénoncent eux une «propagande» sans fondement, évoquant une mise en scène digne d’un «roman d’espionnage soviétique». En représailles, la Russie aurait frappé des installations ukrainiennes. Pour changer…

Kolya, 18 ans, n’a pas peur de mourir pour son pays. «Je ne me sens pas enfant… Je ne me suis jamais senti enfant», m’a glissé Mykola Lebedev quand je l’ai rencontré près du front. Il faut dire qu’à 15 ans, il a vu les cadavres joncher les rues, quelques jours après le début de l’invasion russe. Le texte que je vous propose sort de la plume de votre serviteur. Il suit ce jeune homme lors de son entraînement près du front, pour se préparer à affronter les Russes d’ici une semaine. Un papier qui m’a beaucoup secoué, car il ne faut pas se faire trop d’illusion: «en ce moment, on revient rarement des tranchées», m’avait dit un ami militaire.

Une raison d'espérer

Alzheimer: les chameaux à la rescousse de votre cerveau. Le chameau, c’est celui qui a une ou deux bosses? En tout cas, il possède des nanocorps, de minuscules anticorps – les petits machins qui tuent les agents pathogènes – naturellement présents chez les camélidés: chameaux, dromadaires, alpagas et lamas. Une équipe franco-belge a découvert que leur taille réduite permettrait de franchir la structure protectrice des vaisseaux sanguins du cerveau plus aisément que les anticorps classiques. De quoi, peut-être, constituer une nouvelle classe de médicaments plus ciblés et plus faciles à produire pour lutter, notamment, contre la maladie d’Alzheimer. Des tests sur des souris ont déjà montré des effets positifs sur les troubles neurologiques.

Comme vous en a parlé Éric lundi, la chaîne publique britannique est accusée d’avoir présenté de manière trompeuse des propos de Donald Trump dans un documentaire.

Et si, dimanche, le directeur général et la directrice de l’information de la chaîne britannique ont démissionné, c’est «parce qu’ils avaient été pris en flagrant délit de falsification de mon excellent (PARFAIT !) discours du 6 janvier », selon Trump, toujours modeste.

«Ce sont des gens très malhonnêtes qui ont tenté de fausser le résultat d’une élection présidentielle», a continué le locataire de la Maison-Blanche, constamment épinglé pour son utilisation de fake news et dont les deux élections ont été marquées par l’ingérence russe.

La BBC a donc reçu une lettre des avocats du président demandant des «excuses pour les déclarations fausses, diffamatoires, dénigrantes, trompeuses et incendiaires» ainsi qu’une indemnité «adéquate» pour le préjudice causé, évoquant la modique somme d’un milliard de dollars. Rien que ça.

Pas très étonnant de la part d’un président qui mène une guerre ouverte contre la presse déjà financièrement prise à la gorge depuis son élection.

Mais cela forcera les journalistes à être extrêmement scrupuleux dans leur travail, seule conséquence positive de ce combat asymétrique contre l’ère post-factuelle dont Trump est le plus fervent représentant.

Votre correspondant. Plus ou moins journaliste, plus ou moins photographe, j’aime les pancakes et les bonnes histoires. Historien de formation, aussi organisé que l’armée russe et ponctuel qu’un bus malien, je fuis les lourdeurs de l’administration dans les pays où il n’y en a plus. Après douze palus et trois typhoïdes en Afrique, je redécouvre les saisons en Ukraine.