Bonjour, c’est Eric à Hong Kong, où les professionnels de l’information s’inquiètent toujours un peu plus des conditions d’exercice de leur métier. Ce n’est pas entièrement l’opinion du public, et je vous explique pourquoi.
Ce lundi, je vous parle des échanges de tirs de missiles entre Israël et le Hezbollah, du succès d’un jeu vidéo 100% chinois et des efforts que fait la Chine pour contrôler ses émissions de méthane. |
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Les infos que j'ai retenues pour vous
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Le système de défense aérienne israélien Iron Dome intercepte un missile tiré depuis le sud du Liban © Keystone / EPA / Atef Safadi
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Israël et le Hezbollah échangent plusieurs centaines de tirs de missiles transfrontaliers.
D’un côté, la Force de défense israélienne affirme qu’une centaine de ses avions de combat ont bombardé hier plus de 270 cibles liées au Hezbollah dans le sud du Liban. De l’autre, le Hezbollah déclare avoir riposté en tirant plus de 320 roquettes et des drones sur une douzaine de bases et de positions militaires israéliennes. Les deux parties proclament que leurs actions ont été couronnées de succès. Pour Israël, il s’agissait d’une attaque de défense préventive contre les roquettes du Hezbollah, et le Hezbollah annonce avoir ainsi vengé l’assassinat, le mois dernier, de Fuad Shukr, un haut commandant du mouvement, à Beyrouth. La cible principale du Hezbollah – la base de Glilot du renseignement militaire israélien près de Tel-Aviv – n’aurait cependant pas été touchée.
TV5 Monde (avec AFP) (FR)
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La junte militaire du Myanmar utiliserait la faim comme «arme» de guerre.
Selon plusieurs témoignages de hauts fonctionnaires des Nations unies et des travailleurs humanitaires locaux et internationaux présents sur place, la junte empêcherait l’aide de parvenir aux populations désespérées dans l’Etat de Rakhine. Les militaires imposeraient ainsi des points de contrôle, en bloquant les routes et les voies navigables et en refusant de délivrer des permis d’accès aux groupes humanitaires. L’Etat de Rakhine est devenu le point de cristallisation du conflit, puisqu’un puissant groupe rebelle armé se disant représenté les minorités opprimées, l’Armée d’Arakan, a pris le contrôle d’au moins 10 municipalités de l’État depuis qu’un cessez-le-feu d’un an avec l’armée a volé en éclats en novembre. Pour les fonctionnaires de l’ONU et les groupes de défense des droits humains, les tactiques utilisées par la junte peuvent être qualifiées de crimes de guerre, voire de crimes contre l’humanité.
CNN (EN)
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Guerre en Ukraine: la Biélorussie masserait des troupes à la frontière.
Le ministère des Affaires étrangères ukrainien a affirmé, hier, dans un communiqué, que l’armée biélorusse avait positionné «un nombre significatif de soldats […] dans la région de Gomel, près de la frontière nord de l’Ukraine» et a «pressé» le gouvernement de Minsk «de cesser ses actes inamicaux et de retirer les forces de la frontière». L’Ukraine a par ailleurs prévenu que les exercices militaires dans cette zone frontalière constituaient une menace pour la «sécurité mondiale», en raison de la proximité de la centrale nucléaire de Tchernobyl.
France TV Info (FR)
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Keystone / AP Photo / Tatan Syuflana
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Garde à vue prolongée pour le fondateur de Telegram, arrêté en France.
La garde à vue du patron de la messagerie instantanée multiplateforme, Pavel Durov, arrêté en France samedi soir, a été prolongée dimanche et pourrait durer jusqu’à 96 heures. Son entreprise assure qu’il «n’a rien à cacher». L’office chargé de la lutte contre les violences faites aux mineurs, en France, avait émis un mandat de recherche contre Durov pour des infractions allant de l’escroquerie au trafic de stupéfiants, au cyberharcèlement, à la criminalité organisée en passant par l’apologie du terrorisme et la fraude.
Ouest France (FR)
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Ça m'est arrivé cette semaine
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La liberté de la presse à Hong Kong, toujours plus bas.
D’une certaine façon, ça ne m’est au contraire pas arrivé de vivre directement la censure ou l’intimidation cette semaine, et c’est tant mieux. Il n’empêche: les conditions d’exercice du métier de journaliste n’en finissent pas de se dégrader, si l’on se réfère à l’opinion exprimée par les professionnels dans le dernier rapport de la Hong Kong Journalists Association (HKJA) publié la semaine dernière. On atteint même l’étiage, puisqu’avec un indice de liberté de la presse à 25, on est au plus bas niveau depuis 2013, année de lancement de l’enquête qui a correspondu aussi à l’indice le plus haut (42). Pour un rappel de l’actu la plus brûlante sur le sujet et une bonne mise en perspective, je vous renvoie vers l’excellent papier de Ryan Ho Kilpatrick du China Media Project.
S’agissant des journalistes étrangers, le risque principal à Hong Kong demeure le déni de visa par les services de l’immigration, un phénomène dont la régularité commence à sérieusement inquiéter le Club des correspondants de presse étrangers, le FCC, comme en témoigne son communiqué de jeudi dernier concernant le refus de visa à la journaliste de Bloomberg Haze Fan. Et encore, comme le rappelle Ryan Ho, tous les cas n’ont pas été révélés.
Par contre, et cela a alimenté mes discussions avec certains collègues, l’opinion publique diffère quelque peu du sentiment des professionnels dans le rapport de la HKJA – et ça mérite de s’y arrêter. Il y aurait même une amélioration de la liberté de la presse! Légère bien sûr, de 41,4 à 42,2, mais quand même, pas dans le sens d’un déclin inéluctable. Où regarder pour trouver de l’espoir? Les journalistes seraient moins susceptibles d’être intimidés physiquement, les informations seraient plus faciles à obtenir et les journalistes auraient moins de scrupules à critiquer les autorités pékinoises et à mettre sur la sellette les intérêts financiers du territoire. Tout est relatif, donc. En revanche, côté diversité des opinions, même le public sent bien que ça ne s’améliore pas…
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Image du compte Twitter du jeu vidéo Mythe noir: Wukong.
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Incontournable cette semaine: le phénomène «Mythe noir: Wukong».
C’est le jeu vidéo dont tout le monde parle en ce moment, un jeu 100% chinois, basé sur une légende 100% chinoise, celle du singe immortel Sun Wukong relatée dans La Pérégrination vers l’Ouest, un roman du XVIe siècle. Le jeu produit par Game Science, une société originaire de Shenzhen aujourd’hui basée à Hangzhou, n’en finit pas d’engranger les records pour ses débuts: 10 millions de copies vendues en 83 heures et le deuxième jeu le plus populaire sur la plateforme de streaming internationale Steam. Pourtant le jeu a aussi ses détracteurs, notamment parce que Game Science a fait parvenir aux joueurs une liste de sujets à éviter lors du livestreaming du jeu, et en particulier «la propagande féministe, la fétichisation et d’autres contenus suscitant un discours négatif».
BBC (EN)
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Pékin réagit vertement à l’annonce d’entreprises chinoises sanctionnées par Washington.
Comme l’a révélé Reuters juste avant le week-end, le gouvernement américain vient d’ajouter 105 entreprises russes et chinoises à une liste de restrictions commerciales parce qu’elles aideraient Moscou dans son offensive contre l’Ukraine. Ces entreprises, dont 42 chinoises, sont notamment suspectées de fournir du matériel électronique américain à des parties liées à l’armée russe voire d’alimenter celle-ci en drones Shahed-136 utilisés sur les théâtres d’opérations en Ukraine. Le gouvernement chinois a immédiatement dénoncé une décision unilatérale qui met à mal les règles du commerce international, alors que les américains y voient une plus grande cohésion du régime de sanctions. L’incompréhension mutuelle demeure totale.
Global Times (média d’Etat) (EN)
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Réforme des programmes universitaires: les filières d’ingénieurs particulièrement touchées.
Cette année, pas moins de 19 institutions d’enseignement supérieur ont décidé d’abandonner quelque 99 programmes diplômants, allant de la musique au commerce en ligne, en passant par la physique nucléaire. Un examen plus attentif révèle cependant qu’entre 2018 et 2022, près d’un tiers des diplômes supprimés concernait l’ingénierie, malgré un fort taux d’employabilité. Raisons invoquées: la faiblesse des salaires des jeunes diplômés, le manque de satisfaction au travail et des opportunités de développement de carrière limitées. Mais ces changements sont aussi le reflet d’une approche «comptable» des politiques publiques, le gouvernement ayant donné pour objectif de transformer 20% des programmes d’études supérieures d’ici 2025, en se concentrant sur les technologies et les industries émergentes, dont l’intelligence artificielle et le cloud computing.
Sixth Tone (EN)
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Machine «intelligente» d’extraction du charbon dans une mine de Mongolie intérieure © Keystone / Xinhua / Liu Lei
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Enfin se préoccuper des émissions de méthane des mines de charbon abandonnées.
La Chine est le plus grand émetteur de méthane au monde et depuis plusieurs mois, les rapports d’orientation pour mieux maîtriser les émissions provenant de ses mines de charbon se sont multipliés. Les mines abandonnées – près de 9500 en tout – posent un défi particulier, d’autant que leurs émissions de méthane auraient été largement sous-estimées ces dernières années, rendant la nécessité d’intervenir plus impérieuse encore. Pour rappel, l’impact du méthane sur le climat serait 28 à 36 fois supérieur à celui du CO2 sur 100 ans. Carbon Brief explore ici les difficultés liées à la comptabilisation des émissions réelles et les conditions de mise en place de programmes incitatifs facilitant la «capture» du méthane dans les mines désaffectées du pays.
Carbon Brief (China Briefing) (EN)
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Votre correspondant.
J’ai découvert l’univers chinois dans les années 1980, avant de m’installer à Hong Kong en 1994. Depuis, je m’efforce de rendre cet Orient de moins en moins lointain aussi accessible que compréhensible. Pour faire écho à la nouvelle dynamique démocrate aux Etats-Unis, je signale ce portrait de Tim Walz, le colistier de Kamala Harris, originellement paru en chinois dans Initium, qui se concentre sur le rapport à la Chine de l’ancien professeur de géographie et notamment son séjour d’un an dans le pays en 1989/1990, durant lequel il a même appris le cantonais.
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Avenue du Bouchet 2
1209 Genève
Suisse
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