Rappel des infos qui comptent

Donald Trump lors d’une réunion au congrès conservateur, en février 2018. EPA/JIM LO SCALZO

Non, la victoire de Biden ne s’est pas jouée à un cheveu! Donald Trump capitalise sur l’idée de résultats exceptionnellement serrés pour renforcer ses allégations de fraude. Ajouté à la détestation du président sortant pour le vote par correspondance – auquel les électeurs démocrates ont recouru en masse – voilà de quoi composer un narratif convaincant pour de nombreux Américains. Côté républicain, trois quarts des électeurs pensent qu’il y a eu fraude électorale massive. Dans les faits, la victoire de Joe Biden est plutôt large.

Le ministère de la justice américain valide l’ouverture d’enquêtes sur la présidentielle. D’ordinaire du ressort de chaque Etat, l’autorisation du ministre américain de la Justice, Bill Baar (l’un des plus loyaux à Donald Trump) est tout à fait inédite. Bien qu’il ne dispose pas de preuves tangibles de l’existence de fraudes électorales, il a autorisé lundi l’ouverture d’enquêtes sur d’éventuelles irrégularités lors de la présidentielle du 3 novembre. Sur ce, Richard Pilger, le responsable du service en charge des crimes électoraux, a donné sa démission.

Trump limoge son ministre de la défense sur Twitter. Mark Esper avait critiqué le président pour avoir parlé des rues américaines comme d’un «champ de bataille» et s’était opposé au déploiement de troupes pour mater les manifestations antiracistes en juin. Confirmé à l’unanimité par le Sénat, Christopher C. Miller, directeur du Centre national de lutte contre le terrorisme, prend sa suite. «Chris will do a GREAT job» («Chris fera un travail FORMIDABLE»), a tweeté le président sortant.

Keystone ¦ Christian Beutler

The Circle ouvre ses portes à l’aéroport de Zurich. Le nouveau bâtiment de Kloten est le complexe de tous les superlatifs. Un milliard d’investissement: c’est la plus grande étape de l’expansion de l’aéroport depuis la 5e phase de construction en 2004. Englobant un centre de congrès, l’un des 25 plus grands centres commerciaux et la plus grande clinique ambulatoire de Suisse, il a ouvert ses portes jeudi dernier, «Coronavirus hin ou Coronavirus her».

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Dans le radar aujourd’hui

Les services secrets suisses étaient au courant des activités de Crypto AG. «Un service secret à l’intérieur des services secrets»: l’enquête parlementaire a livré ses conclusions hier et elles ont de quoi inquiéter le Conseil fédéral, en particulier Guy Parmelin. Le Service de renseignement stratégique de la Confédération savait depuis 1993 que la CIA et la BND (les services de renseignement allemands) se cachaient derrière la société Crypto AG dont les appareils truqués ont permis d’espionner les conversations de plus de 100 Etats étrangers. La Suisse en a aussi bénéficié.

Raiffeisen quitte l’Association suisse des banquiers au 31 mars 2021. Le numéro trois bancaire, qui compte plus de 220 agences en Suisse, 3,5 millions de clients et contribue pour 15% au budget de l’Association suisse des banquiers (ASB), s’en va défendre seul ses intérêts après plus de 100 ans d’adhésion. Un départ qui ne manque pas d’exposer au grand jour les tensions entre les membres de l’ASB.

Une nouvelle rédactrice en chef pour Le Temps et Heidi.news. Bien déterminée à garder le caractère des deux marques, Madeleine von Holzen dirigera les rédactions du Temps et de Heidi.news à partir de janvier 2021. Cheffe du service communication de Genève Aéroport depuis 2018, après un poste similaire à l’EPFL, elle a été journaliste économique pendant dix ans et directrice adjointe des publications romandes de Tamedia.

Premiers signes de décrue de l’épidémie en Valais. Moins de nouvelles infections, une situation hospitalière qui se stabilise et une baisse des décès dus à Covid-19: ce sont les tendances qui se dessinent en Valais. Premier canton du pays à avoir introduit des mesures strictes, le 22 octobre, l’évolution des indicateurs épidémiques valaisans est un bon indicateur de l’efficacité du semi-confinement.

Le labo alémanique

Des anticorps recombinants face au Covid-19. 14 millions de francs, c’est ce qu’a levé la biotech zurichoise Memo-Therapeutics pour financer un essai clinique de phase II d’un anticorps recombinant pour traiter les cas légers et moyennement sévères de Covid-19 – et industrialiser sa production. Hors de prix, ces thérapies permettent de prélever un anticorps sur un patient convalescent et de le reproduire en bioréacteur pour servir de substitut ou de renfort aux défenses d’autres patients comme cela a été le cas avec un produit concurrent pour Donald Trump.

Se faire tester en voiture à l’aéroport, c’est possible. Le canton de Zurich a débloqué 7,2 millions de francs pour étendre ses capacités de testing et de traçage des contacts. Les Zurichois peuvent se faire dépister depuis vendredi dans un nouveau drive-in installé sur le tarmac de l’aéroport de Dübendorf et depuis lundi dans le plus grand centre de test Covid-19 de Suisse sur la Kaserneareal au centre-ville. Le canton espère pouvoir tester 50’000 personnes par semaine.

Zurich expérimente le bus sur appel. Altstetten et Albisrieden entre 20 heures et minuit: un bus sur appel nommé «Pikmi» circulera pendant 18 mois. Dans le cadre d’un projet pilote lancé par les transports publics zurichois en collaboration avec le département des Transports de la Ville de Zurich, les passagers pourront réserver leur minibus desservant tous les arrêts du réseau + 150.

Sur Heidi.news aujourd’hui

La Suisse critiquée partout pour la gestion de sa 2e vague. En quelques semaines, la Suisse est devenue l’un des points les plus chauds − sinon le plus chaud − de la pandémie mondiale. Foreign Policy se demande ainsi comment la Suisse, «pays unique et isolé des malheurs du monde», est devenue l’œil du cyclone. Dans un article sévère mais bien informé, rédigé par un journaliste suisse, il décortique la gestion de la crise dans «ce pays alpin [pourtant] célèbre pour ses rues impeccables et largement reconnu pour sa sécurité, sa fiabilité et sa bonne gouvernance».

Pourquoi le Japon inspire la task force scientifique suisse. La Suisse a perdu le contrôle de l’épidémie. Comment le reprendre et vers quel pays se tourner pour un modèle transposable? La task force propose d’évaluer l’épidémie selon un modèle de traçage permettant d’agir en aval et en amont (forward-backward tracing), à une échelle quasi industrielle. Disposer d’un outil permettant d’identifier les clusters, comme le font de nombreux pays asiatiques, dont le Japon, peut se révéler très utile.

Quid des patients refoulés aux soins intensifs? Le spectre d’un triage des patients à l’entrée des soins intensifs a suscité cette question de l’un de nos lecteurs, inquiet: «Que va-t-on faire des patients Covid-19 refusés au soins intensifs selon les directives de l’Académie suisse des sciences médicales? Les laisser mourir chez eux (…), les envoyer dans un établissement qui ne les souhaite évidemment pas, ou leur proposer une mort digne avec une sédation appropriée?» La réponse de Lorène Mesot, journaliste du Flux santé.

Les livraisons ne sauveront pas la restauration face au Covid-19. Smood, Uber Eats et Eat.ch, principales plateformes de livraison en Suisse, se présentent en sauveurs d’un secteur de la restauration à l’agonie. Sauf que malgré leurs efforts consentis depuis la nouvelle vague de fermetures, les plateformes, dont les commissions sont parfois rédhibitoires, ne permettent pas à tous les restaurateurs de s’en sortir.

Ça pourrait vous étonner

Keystone ¦ Christian Charisius

Révolte des éleveurs d’oies. Vendre des oies, des dindes, des canards, des pintades et des poulardes de maïs aux chefs étoilés de Suisse, à la business class de Swiss et pour le Thanksgiving de Google? Un commerce menacé par les piailleries de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires, selon les éleveurs. Les oies étant des «biens prisés et nobles dans le domaine de la gastronomie», leur élevage «doit également répondre à des standards élevés». Or la réglementation relative aux baignades des oies que veut imposer l’Etat risque de noyer le business.

Des trains longue distance à moitié vide, mais des flux de pendulaires ininterrompus. Malgré les appels réitérés des autorités à travailler en home office, les déplacements ferroviaires des Suisses sur de courtes distances n’ont que peu baissé et restent nettement plus élevés que lors de la première vague. Le taux de fréquentation de 75% a juste baissé à 70% sur les lignes régionales.