Les jeunes du film

Melati Wijsen. C’était à Paris il y a deux ans. J’avais organisé une conférence pour les innombrables bénévoles et associations qui ont soutenu mon documentaire. J’avais invité la jeune indonésienne Melati Wijsen qui à douze ans s’est mis en tête avec sa cadette de bannir les plastiques à usage unique de leur île de Bali. Et y est parvenue, parce qu’avec sa volonté aussi souriante que farouche elle crève l’écran, Melati.

Mohamad Al Jounde. Il est l’un des 500’000 réfugiés qui ont fui la Syrie pour aller au Liban. Comme il n’avait pas d’école dans le camp où il se trouvait, à 12 ans, il va se mettre en tête d’en créer une, la Gharsah School, qui accueillera 200 enfants.

Memory Banda. Au Malawi, les femmes étaient forcées de se plier à une culture traditionnelle de «purification sexuelle». Dès leurs premières menstruations, à la mort d’un conjoint ou pour construire une nouvelle maison, les familles malawites font appel à une «hyène», pour «purifier» le corps de leur fille ou de la femme par une relation sexuelle non consentie ni protégée. Adolescente, Memory Banda s’est révoltée contre cette pratique comme celle des mariages forcés et est parvenue à faire changer la loi du pays pour interdire les mariages des filles de moins de 18 ans. Son combat continue.

Mary Finn. Seul personnage du film à avoir grandi dans un milieu privilégié, la jeune Britannique est partie à 18 ans pour participer à des opérations de sauvetage en mer de migrants au large des côtes grecques, turques ou libyennes, ou à leur accueil dans des camps. Elle poursuit des études de sage-femme aujourd’hui pour donner plus de pertinence à son travail dans l’aide humanitaire d’urgence.

Winnie Tushabe. La jeune Ougandaise enseigne aux plus démunis de son pays les bases de la permaculture, afin qu’ils puissent survivre sur les sols détruits par les pesticides. Elle s’occupe de près de 900 familles et a créé plus de 50 emplois pour les jeunes et les femmes.

Xiuhtezcatl Martinez. Depuis l’âge de 6 ans, le jeune Américain d’origine aztèque a fait interdire les pesticides dans les parcs pour enfants et a imposé un moratoire sur l’exploitation du gaz de schiste au Colorado. Il a aussi attaqué en justice l’Etat du Colorado puis l’Etat américain pour non protection des générations futures.

Rene Silva. À l’âge de 11 ans, le jeune Brésilien a créé Voz das Comunidades, le premier média permettant de partager des informations et des histoires écrites par et pour la communauté de sa favela de Rio. Lui et son équipe de 16 journalistes racontent de l’intérieur leur quotidien de pauvreté, d’inégalités, de racisme, mais aussi de résilience.

Bien vu

YAS

Genève capitale des jeunes activistes. Le 18 novembre prochain aura lieu à Genève le sommet des jeunes activistes. Deux des jeunes du film Bigger Than US avaient reçu le prix de cette manifestation, Memory Banda en 2019 et Mohamad Al Jounde en 2020. Co-organisé par l’ONG dev.tv, l’Office des Nations unies à Genève, la Radio Télévision Suisse et le Graduate Institute, ce sommet contredit les clichés sur une génération de millenials individualistes et intéressés seulement leur paraître sur Instagram. Les centaines de jeunes activistes qui participent à cette manifestation montrent plutôt qu’au-delà du militantisme climatique, l’engagement d’une Greta Thunberg est celui d’une génération.

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