Les infos que j'ai retenues pour vous

Nouvelle frappe israélienne devant un centre de distribution d’aide de Gaza. Au moins 17 Palestiniens, dont huit enfants, ont perdu la vie alors qu’ils faisaient la queue pour accéder à une clinique du groupe américain Project Hope. Ce dernier, qui distribuait des suppléments alimentaires, a fustigé une violation patente du droit international. Tel-Aviv affirme avoir visé un terroriste du Hamas. Un nouveau drame, tandis que les négociations entre Israël et le groupe islamiste semblent battre de l’air, n’en déplaise à l’optimisme affiché par Washington.

Un juge bloque l’initiative de Donald Trump sur le droit du sol. La Cour suprême a récemment limité le pouvoir des magistrats fédéraux à geler les décrets présidentiels. Mais leurs prérogatives restent intactes en cas de plainte collective. C’est précisément ce qu’il s’est passé hier au New Hampshire, où un groupe d’avocats a porté plainte au nom de «tous les enfants présents et futurs» affectés par le texte de Donald Trump. Le président américain veut priver de citoyenneté américaine les enfants nés après le 20 février 2025 de parents illégalement présents sur le territoire national.

Emmanuel Macron appelle la France et le Royaume-Uni à reconnaître l’Etat palestinien. Il a exhorté Londres à une reconnaissance conjointe, estimant que de tels actes représentent «le seul espoir de paix» au Moyen-Orient. Il espère lancer ainsi «une dynamique politique». Un appel reçu cinq sur cinq par le premier ministre britannique Keir Starmer, selon qui la mesure correspondrait de longue date aux positions de son parti et de son gouvernement.

Sur Heidi.news

Une micro-nation maritime, au large de la Thaïlande en 2019, créée par le cryptoentrepreneur Chad Andrew Elwartowski. | Keystone / EPA / Yongyos Pruksarak

L’océan, ce rêve humide de libertariens. Pas besoin d’aller dans l’espace pour s’abstraire des lois humaines. Il suffit de s’aventurer en haute mer, à plus de 200 milles nautiques (370 km) du dernier territoire souverain. Là, libre à quiconque de créer une ville flottante autonome, sans Dieu ni maître. Seul problème: vous êtes seuls et vulnérables en milieu hostile.

Il est temps de raconter le monde

🔎 Les Explorations de Heidi.news. Heidi.news, c’est des enquêtes et grands reportages. Découvrez nos Explorations L’Université du crime, La course ou la crise (des 40 ans), La fusion nucléaire, c’est demain matin, Vous n’aurez pas nos graines!, ou encore La chronique sporadique de Malka, et plongez-vous dans nos Revues imprimées.

Dans mon radar aujourd'hui

L’Europe rediscute son 18e paquet de sanctions contre la Russie. La mesure se serait heurtée mardi au veto de la Slovaquie, selon des sources internes. Elle devrait être redébattue aujourd’hui à Bruxelles. Largement décrié pour ses positions prorusses, y compris par une importante partie de ses concitoyens, le premier ministre slovaque Robert Fico s’est montré de plus en plus critique des sanctions contre la Russie et de leur impact économique. Son pays aurait demandé un délai pour l’adoption du nouveau paquet, le temps que l’UE clarifie les implications financières de RePowerEU, une initiative visant à réduire la dépendance aux carburants fossiles russes.

© Lionel Pousaz

C’est l’histoire d’une antique Citroën CX. A vue de nez, le véhicule rouge et cabossé date de la fin des années 1980. Il me rappelle l’automobile paternelle, un modèle de la classe inférieure BX. Me revient soudain aux narines les effluves d’essence et de vieux rot du moteur, la banquette faux cuir brun caca, qui collait aux cuisses en sueur, et la nausée sur la route des vacances, vers le sud de la France. Un cauchemar.

Vous me direz peut-être que j’ai mieux à faire qu’à vous parler d’une vieille bagnole française. Sauf que ladite bagnole, c’est à New York que je l’ai repérée. Et dans le pays tout entier, les Citroën, il n’y en a pas – pas plus que des modèles de Renault ou Peugeot. Malgré quelques tentatives après-guerre, la marque aux chevrons n’a jamais percé aux Etats-Unis, pas même avec son emblématique Deuche. Sans jamais être vraiment entrée dans le marché américain, elle s’en est retirée en 1974.

Alors, que fait cette vieille CX garée le long d’une avenue à Manhattan? La plaque new-yorkaise en recouvre une autre, espagnole, que le propriétaire n’a pas jugé important de retirer. Le symbole de l’UE, à gauche, m’informe que le tacot a fait la traversée après l’an 2000, quand Madrid a commencé d’appliquer cette norme européenne. C’est-à-dire, à une époque où la voiture ne valait plus un clou, pas même la moitié du prix d’une traversée de l’Atlantique. A vrai dire, même neuve, je ne pense pas qu’elle en aurait valu la peine.

Son propriétaire est peut-être sentimental. En ce cas, je m’explique mal son état, le pare-chocs qui pendouille, les joints arrachés, l’enjoliveur plastique éclaté et les griffures sur la carrosserie. Sous l’essuie-glace, une prune pour abus de parking atteste d’un trop long stationnement, et quelques branchages tombés de l’arbre au-dessus garnissent la grille de ventilation. Sous le pare-brise, un message tracé au crayon sur un vieux papier: «NE POUSSEZ PAS LA VOITURE. En réparation – train avant et moteur bloqués».

Je me plais à imaginer le pourquoi de cette présence incongrue. Un étudiant américain en échange, fauché, qui a dégoté un rabais sur un cargo? Un collectionneur fantasque et négligent? Une cache pour un trafic d’héroïne? Un trou de ver spatio-temporel entre Madrid et New York? De tous les immigrés que j’ai rencontrés dans cette ville d’immigration, celui-ci est sans doute le plus mystérieux.

Mon labo américain

Comment Washington oriente son programme d’expulsions sur la base d’un obscur site de dénonciations publiques. L’administration Trump a établi des dossiers sur plus de 100 chercheurs et étudiants étrangers sympathisants de la cause palestinienne. Le but: révoquer leur visa et purger les campus de groupes considérés comme antisémites ou proterroristes. Depuis un moment, nombre d’observateurs faisaient remarquer que les listes noires de la Maison-Blanche reprenaient, souvent sans plus d’investigations, celles de canarymission.org. Un site web à l’organisation et au financement obscurs qui «documente les groupes et individus qui promeuvent la haine des Etats-Unis, d’Israël et des juifs sur les campus nord-américains». Interrogé par des juges mercredi, un responsable du département de la Sécurité intérieure a confirmé le rôle central du site de doxing dans le travail de son administration, précisant toutefois en avoir vérifié les allégations. C’est toujours ça.

L’IA de X se découvre une petite fibre nazie. C’est un des effets pas si inattendus de l’«amélioration» de Grok, l’intelligence artificielle de X, annoncée la semaine dernière par Elon Musk. Durant le week-end, le chatbot aurait entre autres reçu pour instruction de «ne pas reculer face aux déclarations politiquement incorrectes, pour autant qu’elles soient bien étayées». Le surlendemain, l’IA décomplexée se revendiquait le titre de «MechaHitler». Elle accusait, sur la base d’images de 2021, une utilisatrice «de la gauche radicale» de se réjouir des victimes des inondations au Texas. Elle relevait au passage son nom de Steinberg – «C’est quoi ce nom? A chaque fois, putain» – et l’arrosait de stéréotypes antisémites. Depuis, l’équipe responsable du développement de Grok a assuré avoir pris des mesures pour bannir les discours haineux de l’IA.

Les eaux se déchaînent au Texas et au Nouveau-Mexique. On compte dans le premier 120 morts et plus de 170 disparus, tandis que dans le second, trois personnes ont perdu la vie mardi dans les flots du Rio Ruidoso, lesquels sont montés subitement de plus de six mètres après une exceptionnelle averse. Dans ces milieux semi-désertiques et vallonnés, où le sol n’absorbe pas l’eau rapidement, d’occasionnelles pluies diluviennes peuvent avoir de catastrophiques conséquences. Bien sûr, la politique s’en mêle. L’administration Trump est dans le viseur pour avoir opéré des coupes à la tronçonneuse dans le budget et le personnel du National Weather Service, lequel soutient notamment les dispositifs locaux de surveillance et d’alerte météo. Donald Trump, attendu au Texas vendredi, devrait en découdre.

Trail: qui remportera la Hardrock100 du Colorado?

Mathieu Blanchard dans un trail dans les Alpes, en 2022. | DR

Mathieu Blanchard en pole position à Silverton. Cela fait des mois qu’il se prépare pour la mythique course Hardrock100 du Colorado. «Pour y arriver, je découpe, je fragmente, je jalonne, je construis», disait-il. La description de la course, selon les organisateurs? «Le parcours comporte de nombreux dangers: chutes de neige, éboulis, talus et falaises, torrents, rencontres avec des animaux sauvages, foudre, froid et chaleur.» Mais rien n’effraie celui qui a gagné la Yukon Arctic Ultra, 650 km en sept jours par -50 degrés au Canada. Heidi.news l’a rencontré et dresse le profil de cet ingénieur qui s’ennuyait dans un bureau et s’est mis à s’entraîner avec méthode, pour parvenir en quelques années au sommet des classements mondiaux. Nous publierons son portrait dès qu’il aura franchi la ligne d’arrivée. Le départ sera donné ce vendredi matin à 6h (14h à Genève). La course devrait durer une quinzaine d’heures, pour les meilleurs.

Une raison d'espérer

L’herpès pour traiter le cancer. Il y a plus d’un siècle déjà que les scientifiques ont constaté que certains virus s’attaquaient aux tumeurs. Une équipe de la University of Southern California a modifié l’agent de l’herpès pour limiter sa pathogénicité et optimiser son activité anticancéreuse. Testé sur des patients atteints de mélanome avancé et résistant aux thérapies, le virus a permis de réduire la masse tumorale d’environ 30% chez un tiers des sujets et de la résorber totalement chez un peu moins de 20%. Les résultats ont été publiés cette semaine dans le Journal of Clinical Oncology. Alors que la pharma Replimune mène en ce moment des essais cliniques de phase III, la FDA pourrait se prononcer ce mois déjà sur une autorisation pour traiter les mélanomes avancés.

Mercredi, lors d’un dîner avec des chefs d’Etat africains, le président américain, ébaubi par la conversation de son homologue libérien Joseph Boakai, l’a complimenté en ces termes:

«Quel bon anglais! Quel bel anglais! Où avez-vous appris à si bien parler? Où avez-vous fait vos études? Où? Au Libéria?»

L’anglais est la langue nationale du Libéria. Cet Etat a été fondé en 1822 par l’American Colonization Society dans le but d’y envoyer des esclaves émancipés et descendants d’esclaves étasuniens, qu’elle préférait voir libres en Afrique plutôt qu’en Amérique.

Votre correspondant. Journaliste et communicateur scientifique, procrastinateur professionnel, je fais tout à la dernière minute. Cet autoportrait bâclé ne fait pas exception, rédigé ma foi dans un beau français, la Suisse étant francophone, comme Donald Trump ne le sait probablement pas.