Les infos que j'ai retenues pour vous

Donald Trump et Volodymyr Zelensy en discussion la semaine dernière au Vatican, pendant les funérailles du pape François. Crédits: ministère ukrainien des Affaires étrangères

L’Ukraine et les Etats-Unis signent leur accord sur les minéraux. Les pourparlers ont finalement abouti hier en soirée à Washington, après leur déraillage spectaculaire de février, lors la rencontre entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump. Peu de détails ont transpiré sur le contenu de l’accord, si ce n’est que les Etats-Unis contribueront à un fonds d’investissement consacré à la défense et la reconstruction de l’Ukraine, en échange d’un accès privilégié à ses ressources naturelles. Des informateurs anonymes auraient confié au New York Times que le traité ne comporterait pas de garanties de sécurité explicites pour Kyiv. «Cet accord signale clairement à la Russie que l’administration Trump s’est engagée en faveur d’un processus de paix axé sur une Ukraine libre, souveraine et prospère sur le long terme», s’est félicité le secrétaire au Trésor des États-Unis Scott Bessent.

Opération militaire pour «rétablir l’ordre» en Syrie. Au lendemain d’affrontements meurtriers entre des combattants liés au pouvoir et d’autres issus de la communauté druze, le gouvernement a annoncé déployer des troupes à Jaramana, enclave de cette minorité confessionnelle druze, près de Damas. «Frères syriens, méfiez-vous de la discorde, car on en connaît le début, mais nul ne sait comment elle se termine», a réagi hier le mufti de Syrie, Oussama al-Rifaï.

Pour les Etats-Unis de Trump, l’impartialité de l’UNRWA suscite de «sérieux doutes». L’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, déjà largement prise à parti par Israël et ses alliés, a subi mercredi une nouvelle salve américaine devant la Cour internationale de justice. Josh Simmons, de l’équipe juridique du département d’Etat américain, l’a accusée d’employer du personnel qui a «participé à l’attentat terroriste du 7 octobre». Il a également affirmé que le Hamas aurait utilisé ses installations.

Haïti: plus de 1600 morts entre janvier et mars. Les gangs continuent de faire des victimes dans la nation des Caraïbes, sans que le monde s’en émeuve. En 2024, ils avaient tué 5600 personnes. Sur les trois premiers mois de 2025, en relativité morbide, ce bilan est déjà à la hausse avec 1600 morts. Plus de la moitié étaient membres de gangs, a communiqué l’ONU hier.

Il est temps de raconter le monde

🇨🇭La petite fille des médias romands vous souhaite une belle fête nationale! Qui dit Suisse dit démocratie. Et qui dit démocratie dit presse indépendante. Alors quelle meilleure occasion que le 1er août pour célébrer la Suisse avec Heidi.news? Jusqu’à dimanche, profitez de 50% de rabais sur nos abonnements. Accédez en illimité à toutes nos enquêtes et grands reportages. Bonne lecture!

Dans mon radar aujourd'hui

Une manif de l’ONU à Genève. C’est assez rare pour être mis à l’agenda! Ce jeudi à 12h30, place des Nations à Genève, le personnel des Nations unies manifestera pour dénoncer les coupes budgétaires sans précédent qui touchent l’organisation et ses nombreuses agences dans le monde. Par exemple, le Programme alimentaire mondial (PAM), souvent le dernier moyen de trouver de quoi manger pour les populations qui fuient la guerre, s’apprête à réduire ses effectifs de 25%.

Retour au bled. «Ah génial, tu reviens au bled? Tu peux me prendre un mini truc dans ta valise?» Il est une partie du monde dans laquelle on a besoin de pas mal de petites babioles qu’on ne trouve pas sur place: cela va de la montre Gucci au frigo neuf de chez Liebherr.

Dans cette partie du monde, il suffit de mentionner que l’on prend dans quelques jours un avion depuis l’Europe pour que les demandes affluent. La plupart des voyageurs taisent en conséquence leur retour prochain, ou du moins ne le partagent qu’avec une poignée de proches, pour éviter de devoir ramener trop de bagages.

Moi, j’ai fait l’inverse. Je m’envole dimanche pour N’Djamena, au Tchad. J’ai le droit à deux valises de 23 kilos. Je n’en ai qu’une de prévue, alors j’ai proposé. Pour voir. Une sorte d’étude sociologique à trois francs qui ne serait jamais homologuée, sur un échantillon réduit d’une quinzaine de personnes.

Je vous en partage l’exclusivité particulière. L’échantillon comporte 13 personnes, parmi lesquels 7 Tchadiens, 4 Français, une Hollandaise et une Italienne. Les résultats:

- Quatre réponses «C’est gentil, on a besoin de rien!» qui peut signifier qu’un voyage prochain est prévu dans pas trop longtemps, ou que la personne a estimé que son objet rêvé prendrait trop de place dans la valise (un ami a besoin d’une pièce spécifique d’un embrayage Mercedes).

- Trois réponses médicales: quatre sprays introuvables à N’Djamena pour l’asthme d’une petite cousine de quatre ans, neuf tensiomètres (100 g chacun, ça va) pour une tante dans le besoin et des médicaments pour le diabète en rupture de stock.

- Une réponse pratique: des mousquetons pour banane.

- Deux réponses professionnelles: un boitier d’appareil photo avec objectif, une carte de presse oubliée.

- Une réponse intello: cinq livres.

- Une réponse météorologique: un chargeur de Mac, car l’ancien a fondu sous la chaleur (température moyenne 42°C).

- Une réponse culinaire: du fromage.

Evidemment, tout cela n’a rien de scientifique. Mais on peut en tirer des conclusions que j’ai soumises à une vraie sociologue, laquelle a approuvé: au Tchad, on manque de pas mal de choses et surtout de médicaments. Mais aussi, il fait trop chaud.

Mon labo africain

Le président malien Assimi Goïta, en septembre 2024 | KEYSTONE / AP Pook Kyodo News / KEN ISHII

Bientôt la fin des partis politiques au Mali. Je vous en parlais déjà il y a un mois: les militaires qui ont pris le pouvoir il y a cinq ans aimeraient bien le garder sans recourir aux élections qu’ils ont pourtant promises. Mardi, ils ont fait une démonstration de force dans Bamako: un grand raout qui a fait la Une de toute la presse, durant lequel les participants réclamaient la dissolution pure et simple des partis politiques. Après tout, pourquoi pas? Et le média Maliweb de se demander si l’on assiste à «une démocratie réinventée ou une dérive autoritaire?»

«Un pour tous, tous pour un!» Toutes les oppositions à un président en place savent que fragmentées, elles n’iront nulle part. Les alliances sont reines et les coups bas légion. Les rivaux du président de la Guinée-Bissau Umaro Sissoco Embaló se sont donné rendez-vous à Paris pour y signer une déclaration commune. Six des plus importants leaders d’opposition affûtent ainsi une nouvelle coalition en vue du scrutin de novembre. Mais selon Le Pays, au Burkina, «il en faudra plus pour troubler le sommeil de Embaló».

Départ des troupes africaines de Goma: symbole d’un nouvel échec. Les militaires de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ont commencé mardi de quitter Goma, verrou de l’est du Congo, tombé il y a deux mois aux mains des rebelles pro-Rwanda du M23. Ils avaient été déployés fin 2023 pour seconder l’armée congolaise contre ces rebelles. Depuis la chute de la ville, ils étaient retranchés dans une base de l’ONU.

Pendant ce temps sur Heidi.news

Bloquer une autoroute en Suisse, mode d’emploi. Qu’est-ce qui est vert à l’intérieur, orange à l’extérieur, et pourrait bien gâcher les vacances? Des militants d’Act Now! en train de bloquer le tunnel du Gothard, par exemple. On se souvient de l’action coup de poing du printemps 2024, qui avait fait les gros titres dans toute la Suisse. Nous y étions. Alors, bloqueur d’autoroute, c’est une bonne situation? On vous raconte tout.

Fusion nucléaire: les retards en trompe-l’œil d’ITER. ITER c’est le grand projet expérimental visant à démontrer la faisabilité de l’énergie de fusion, financé par l’Union européenne, les Etats-Unis, l’Inde, la Chine, le Japon, la Corée du Sud et la Russie, sans oublier la Suisse. Cette gouvernance complexe n’est pas totalement étrangère aux retards largement médiatisés du projet, lancé en 2006. Pourtant, aucun des membres d’ITER n’a abandonné. Car derrière ces retards se cache une autre réalité: la fusion connaît une accélération sans précédent.

Une raison d'espérer

A petits pas… Le musée du Quai Branly a ouvert une intrigante exposition nommée «Contre-enquêtes» sur une mission ethnologique de 1931, entre Dakar et Djibouti, durant laquelle des scientifiques de l’époque ont ramené quantité d’objets. Le musée a dépêché une équipe d’investigateurs pour «questionner le narratif» de la mission et s’enquérir des conditions d’appropriation des objets. Pour un musée (et un pays?) guère connu pour son avant-gardisme sur le problème des restitutions, on ne peut que s’en féliciter.

Donald Trump était-il sérieux? «Il plaisantait (pensons-nous)», commente Politico. On peut lui laisser le bénéfice du doute sur celle-ci.

Dans la foulée, le président a glissé que le cardinal de New York ferait un très bon candidat. Son proche collègue de parti, le sénateur Lindsey Graham, en a remis une couche: «Je demande au conclave papal et aux fidèles catholiques de garder l’esprit ouvert sur cette possibilité! La première combinaison Pape-Président américain a de nombreux avantages. A l’affut de la fumée blanche…. Trump MMXXVIII».

Votre correspondant. Il ne faut pas gâter l’affaire! C’est ce qu’on dit aux journalistes toubab débarquant sur le continent africain en quête d’histoires aussi exotiques qu’extravagantes. Alors depuis sept ans, j’essaie de raconter la normalité. Parisien d’origine, j’ai roulé une petite bosse ici et là en Afrique, du Malawi à la Guinée-Bissau, du Mali à la Centrafrique, du Cameroun à Sao Tomé. Depuis le début de l’année dernière, mes valises sont posées au Tchad même si je viens de vagabonder ici et là pour une Exploration en cours de publication. Là, tout de suite, je suis chez mon grand-père à Paris.