Les infos que j'ai retenues pour vous

Accord au sein de l’UE pour y interdire le gaz russe à l’automne 2027. Les eurodéputés et les États européens se sont entendus pour proscrire toutes les importations de gaz russe dans l’UE à cette échéance. «C’est l’aube d’une nouvelle ère, celle de l’indépendance énergétique totale de l’Europe vis-à-vis de la Russie», a salué la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. De son côté, Moscou a fustigé l’Union qui, selon elle, se «condamne» à «accélérer» sa perte de puissance avec de l’énergie «plus coûteuse».

La Norvège va repousser de quatre ans les activités minières sous-marines. Le Parlement norvégien avait accepté l’année dernière l’ouverture d’une partie des fonds sous-marins à la prospection. Le pays serait ainsi devenu l’un des premiers au monde à autoriser l’exploitation commerciale de ses ressources minérales sous-marines – une activité hautement controversée, qui risque de perturber ou de détruire des écosystèmes dont on ignore presque tout. Mais le gouvernement a décidé hier de ne pas lancer d’appels d’offres avant 2029.

En Algérie, le journaliste français Christophe Gleizes voit sa peine de réclusion confirmée en appel. Le collaborateur de «So Foot» et de «Society» avait été condamné en première instance, le 29 juin, à sept ans de prison ferme pour apologie du terrorisme. La grâce accordée à Boualem Sansal, le 12 novembre, avait soulevé l’espoir d’une libération du reporter. Christophe Gleize était venu réaliser des reportages sur la Jeunesse sportive de Kabylie (JSK), le grand club de Tizi Ouzou, et l’un des plus beaux palmarès du football algérien, avant d’être arrêté.

Il est temps de raconter le monde

🦅 Retour vers le sauvage. Face à la sixième extinction de masse, des pionniers se battent au jour le jour pour restaurer activement les écosystèmes. Qui sont ces réensauvageurs et surtout, que peuvent-ils?

Notre grand reporter Fabrice Delaye a sillonné la planète pour répondre à ces questions. Il en a tiré une enquête exceptionnelle par sa taille et son ambition, dont voici le premier tome (📖 feuilleter un extrait).

Elle nous mènera des hauts plateaux réensauvagés du Portugal à la luxuriante campagne anglaise, de la brousse kenyane à la jungle australienne.

Dans mon radar aujourd'hui

Lors de la précédente signature d’un accord, en juin, avec les ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda | KEYSTONE / EPA ABACA POOL / YURI GRIPAS

Vers une nouvelle paix à accrocher à la boutonnière de Trump? Vous vous souvenez, il y a quelques mois des représentants du Congo et du Rwanda étaient venus discuter à Washington mais tout le monde avait tchipé vu que la montagne avait accouché d’une souris. Deuxième round prévu aujourd’hui, avec cette fois les deux présidents Félix Tshisékédi et Paul Kagamé, qui s’apprécient autant que Poutine et Zelensky sur l’échelle du love. On retient son souffle. Il faudra sans doute attendre quelques semaines pour voir ce qu’il en est, car, Le Pays le rappelle bien, jusque là «ni la RDC ni le  Rwanda n’ont respecté les engagements pris».

Une bière qui dérape. Mardi soir, on se dit avec mon voisin qu’on a passé une longue journée et qu’on a mérité de s’asseoir boire une bière. A deux pas de chez nous est un petit bar, tenu par un copain camerounais installé à N’Djamena depuis des années. Il a ouvert ce petit lieu dans un quartier où personne ne boit d’alcool, alors ceux qui en consomment apprécient. Pour y entrer, il faut pousser une porte en ferraille rouge vieillissante, aller au bout d’un couloir sombre, avant d’arriver dans une charmante petite cour où trône un manguier.

On s’assied avec mon voisin, on commande deux bières. Un homme se tient à côté, il sirote une Guinness en fumant des cigarettes à la chaîne. On se salue, on lui propose de se joindre à nous. Abakar, il s’appelle. Boubou plutôt chic sur les épaules, cheveux rasés de près, il dit être un chômeur.

— On est tous chômeurs quelque part, non? lui dit mon voisin.

Moue, oui, non, mais nous oui; on était pas au défilé national sur la Place de la Nation, où étaient tous les nantis de N’Djamena, alors oui, on est tous les trois, dans un sens, marginaux du système. Chômeurs, ça passe comme qualificatif, oui.

Le débat virevolte, d’abord sur les motos pour savoir si c’est intéressant ou non d’en importer du Cameroun voisin de 50 kilomètres, et puis les pièces d’identité. Moi, j’ai mon passeport français.

— Ah tu ne peux pas changer ton âge alors, me dit Abakar.

Non, je ne peux pas, mais pourquoi? Si tu paies la bonne personne, dit-il, tu peux rajeunir de dix ans, me dit-il, du haut de ses quarante et un ans mais trente-deux à la ville.

Et là, tout dérape. Il continue:

— Du coup, avec ma première femme, ça ne me fait que neuf ans d’écart, et ma seconde, un peu plus, elle a dix-huit ans.

Pardon? Pas de tiret, je n’ai pas osé le dire, c’est dans ma tête. Mon voisin rit jaune, demande où elles sont en ce moment.

— La première est à la maison, mais la seconde est au village, avec son père, c’est mon oncle.

Pardon? Toujours pas de tiret. J’ai beau travailler mon relativisme au quotidien, il y a quand même des moments où c’est compliqué.

Mon labo africain

La corniche d’Alger, avec des drapeaux algériens | KEYSTONE / AP/ FATEH GUIDOUM

L’Afrique à Alger, unie face à son passé colonial. Il y avait un air de 1973 ce week-end à Alger: à l’époque la capitale algérienne avait accueilli les pays non-alignés, cette fois-ci c’était seulement continental. A l’initiative de l’Union africaine, le continent a «ouvert le procès du colonialisme et forge une stratégie continentale de réparations», comme titre Adiac Congo. De la rencontre est issue une Déclaration d’Alger, adoptable au prochain sommet de l’UA en février 2026, qui «pourrait devenir un référentiel pour la reconnaissance internationale des crimes coloniaux».

Questions toujours plus nombreuses autour d’un putsch. Je vous en avais parlé la semaine dernière: le président de Guinée-Bissau, Umaro Sissoko Emballo, a été renversé par son chef d’Etat-major à la veille de la proclamation des résultats de la présidentielle. Huit jours plus tard, il y a toujours des «zones d’ombre qui donnent un air de «vrai-faux» à ce coup d’Etat», selon le journal burkinabè Wakat Sera. Entre temps, le putsché Emballo a fait le tour de l’Afrique: à Dakar où il avait été exfiltré, le vice-président sénégalais a dit que le coup d’Etat était une «combine» alors Emballo a continué sa route vers le Congo, et désormais au Maroc.

Des vidéos à la carte. Vous vous souvenez des histoires de blocus jihadiste autour de Bamako? Des opérations militaires maliennes ont réussi à le faire se desserrer un peu ces derniers jours, mais Al-Qaïda annonce «la saison 2». En attendant, le média Bellingcat a produit une cartographie passionnante de ce qu’il s’est passé ces derniers temps. Un énorme travail de visualisation pour comprendre comment le groupe jihadiste est parvenu à bloquer toutes les voies d’accès à la capitale du Mali durant plusieurs semaines.

Une raison d'espérer

De l’épargne citoyenne pour des panneaux solaires. A Lyon, la coopérative Un, deux, toits, soleil installe des panneaux sur les établissements scolaires. Un terrain idéal pour développer l’énergie solaire, et ce avec un financement participatif des citoyens alentour. Avec ces fonds (un achat de parts sociales), auxquels s’ajoutent des emprunts bancaires, la société finance l’achat et la pose. L’électricité revendue sert à rembourser les emprunts, à organiser des actions de sensibilisation et à redistribuer des dividendes aux citoyens investisseurs.

CAFE pour «Corporate average fuel economy», une règlementation mise en place en 1975 et amendée par les différents présidents américains, qui requiert des véhicules qu’ils parviennent à la meilleure performance «possible» en matière de consommation de carburant par kilomètre parcouru.

Mais Donald Trump, climatosceptique assumé, a révoqué ou amputé de nombreuses mesures favorisant la transition électrique des véhicules depuis qu’il est devenu président. Hier, il a annoncé l’allégement de la règlementation CAFE, affirmant que cela baisserait les prix d’achat.

Votre correspondant. Il ne faut pas gâter l’affaire! C’est ce qu’on dit aux journalistes toubab débarquant sur le continent africain en quête d’histoires aussi exotiques qu’extravagantes. Alors depuis sept ans, j’essaie de raconter la normalité. Parisien d’origine, j’ai roulé une petite bosse ici et là en Afrique, du Malawi à la Guinée-Bissau, du Mali à la Centrafrique, du Cameroun à Sao Tomé. Depuis le début de l’année dernière, mes valises sont posées au Tchad mais aussi à Marseille, un pas ici, un pas là-bas.