Les infos que j'ai retenues pour vous

FBI

Meurtre de Charlie Kirk: la photo du suspect. A l’heure d’écrire ces lignes, la chasse à l’homme était encore en cours après que l’arme du crime a été retrouvée aux abords du campus. Dans l’après-midi, le FBI faisait circuler une image du suspect assortie d’une récompense de 100’000 dollars contre toute information utile. Un peu plus tôt, l’agence annulait une conférence de presse en raison de «développements rapides» dans l’enquête.

Jair Bolsonaro condamné à 27 ans et trois mois de prison. Quatre des cinq juges désignés à la Cour suprême brésilienne ont estimé que l’ancien dirigeant était coupable d’avoir tenté un coup d’Etat après sa non-réélection en 2022. Seul un des magistrats a voté l’acquittement – une non-unanimité qui ouvre la porte à des appels. Le procès du septuagénaire, qui risque de passer le reste de ses jours derrière les barreaux, a rassemblé ses partisans dans les rues d’un pays divisé. L’affaire retient également l’attention avec l’ingérence de Donald Trump, qui a promis 50% de droits de douane contre le Brésil si son ex-président devait être condamné. D’ores et déjà, le secrétaire d’Etat Marco Rubio a promis que les Etats-Unis «répondront en conséquence» à cette condamnation «injuste».

L’OTAN renforce son dispositif de défense après l’incursion de drones russes en Pologne. Hier, plusieurs pays annonçaient l’envoi de troupes, d’artillerie et de système de défense aérienne sur le flanc est de l’Alliance. Les Pays-Bas et la République tchèque ont communiqué un déploiement en Pologne, tandis que l’Allemagne a dépêché une brigade en Lituanie et que la France a promis de mettre à disposition trois Rafale pour défendre les cieux de Varsovie.

Il est temps de raconter le monde

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Je n’ai pas pour habitude de raconter mes errances sur les réseaux sociaux. Je ne crois pas que ce soit ce qu’attendent mes chefs d’un correspondant à New York. Et puis, à vrai dire, si je n’en avais pas besoin pour mon travail, je crois que j’aurais depuis longtemps quitté ces poubelles en feu. Surtout X, anciennement Twitter, où depuis une année environ l’algorithme me prend pour un suppôt du Ku Klux Klan ou un nostalgique de l’Algérie française, à voir les pelletées d’ordures sur mon feed. Le grand remplacement, des appels au lynchage et, dernièrement, une curieuse vague de vidéos de types blancs qui règlent leur compte à des moins blancs — rien ne m’est épargné.

Hier, avec le meurtre de Charlie Kirk, c’est passé à la vitesse supérieure. Des centaines de milliers de likes sanctionnent des appels à l’exécution publique; des imbéciles diffusent à tout va des photos de suspects venues de je ne sais où et assorties de menaces de mort; les appels à la guerre civile se multiplient. Les démocrates sont l’ennemi — fini la causette, on va vous faire la peau! Ce genre de message ne serait guère plus inquiétant s’il n’émanait aussi, à l’occasion, de célébrités ou d’élus bien en vue à Washington.

On a beau se rappeler qu’on a devant soi le pire échantillon de l’humanité en ligne, que le vrai monde est autrement plus nuancé que ces borborygmes haineux et ces décharges reptiliennes… Le cerveau n’est pas câblé pour ça. Il prend tout naturellement comme une réalité ce qui se présente à lui — et pour cause, il a évolué dans des grottes, pas devant des écrans. Après deux heures à écumer ces torrents de merde, d’abord dans l’idée de glaner des informations, puis dans une espèce de fièvre cliqueuse, une partie de moi finirait presque par se croire en pleine guerre civile.

Fasciné, incrédule, je ne parviens pas à me détacher. Il faudra que, vaincu par la fatigue, je ferme mon portable et aille me coucher pour enfin récupérer mes sens. Cette absurde industrie, qui convertit notre attention en dollars et dividendes, se transforme aux pires moments de crise en une terrifiante machine à psychose collective.

Spécial Charlie Kirk

Keystone / AP Photo / John Locher

Celui qui a transformé les campus en terrain de bataille pour la droite. Charlie Kirk est surtout connu pour être parvenu à convertir une partie de la jeunesse à la mouvance MAGA. Il a commencé sa carrière à 18 ans en créant Turning Point USA, un mouvement de jeunes conservateurs. Dès 2016, il mobilisait des milliers d’étudiants dans la première campagne de Donald Trump — alors même que cette population était considérée comme hostile. En 2024, son organisation comptait des chapitres dans plus de 1000 universités, une quarantaine d’employés, un budget de huit millions de dollars. Ses événements sur les campus du pays accueillaient jusqu’à 10’000 personnes. Charlie Kirk, c’était un profil de militant unique, assorti d’un style singulier de débatteur public, qui lui valait une place très particulière dans les cœurs de l’alt-right.

Comment le meurtre de Charlie Kirk pourrait accélérer l’érosion démocratique aux Etats-Unis. L’éditorialiste Zack Beauchamp voit dans cet assassinat une menace existentielle pour les institutions. «La politique démocratique est essentiellement un système pour contenir la violence(…) Elle fonctionne quand toutes les factions principales croient que les autres respectent les règles d’un jeu politique pacifique; elle s’effondre quand cette croyance s’érode.» Par le passé, l’élimination de Martin Luther King Jr. avait déjà poussé le pays dans ses retranchements, rappelle-t-il, tandis que celle de John F. Kennedy avait, au contraire, transcendé les divisions partisanes. Mais nous ne sommes plus dans les années 1960. Dans la foulée de la mort de Charlie Kirk, nombre d’élus républicains ont — sans preuve — blâmé les démocrates. Les appels à la répression, voire à la vengeance, se multiplient contre tout ce qui est perçu comme étant à gauche. Si Trump y répond, «cela endommagera davantage le respect démocratique qui se tient encore entre nous et l’abysse. Ce ne sera probablement pas l’événement qui détruira l’Amérique, mais nous devrions considérer cette possibilité».

La grande peur au Capitole. Elus républicains et démocrates craignent de plus en plus pour leur sécurité. Le meurtre de Charlie Kirk n’est pas l’unique déclencheur: l’assassinat, en juin dernier, de la représentante du Minnesota Melissa Hortman avait déjà éprouvé les nerfs des congressistes. Figure emblématique du parti démocrate et objet de fréquentes menaces de mort, Alexandria Ocasio-Cortez a annulé deux événements publics ce week-end, évoquant des protocoles de sécurité «dépassés… Ils ne sont pas conçus pour notre environnement de menace numérique». Quant à la républicaine Nancy Mace, elle a assuré porter en permanence une arme sur elle. «Les gens sont terrifiés, témoigne le démocrate Jared Moskowitz. Peu l’admettront en public, mais ils se précipitent vers le président de la chambre pour parler sécurité. Ils ont peur, vraiment peur.»

Une raison d'espérer

Les mini-forêts poussent dans les villes écossaises. Cultivées selon la méthode dite «Miyawaki», ces modestes surfaces de nature en milieu urbain ont vu le jour en Inde, avant de s’imposer dans les villes japonaises. Plus récemment, elles se sont exportées en Europe. Elles occupent tout au plus la taille d’un petit court de tennis, où s’épanouit une flore en fac-similé des forêts locales. De quoi offrir un refuge aux espèces animales et un terrain de jeu aux plus jeunes. Depuis 2020, la Grande-Bretagne aurait pris la tête de ce mouvement en plantant plusieurs centaines de mini-forêts, notamment en Ecosse.

Sans surprise, Donald Trump n’a offert aucun message d’apaisement ou d’unité après le meurtre du militant de droite. Au contraire, il s’est lancé dans une diatribe contre ses adversaires politiques: «Pendant des années, ceux de la gauche radicale ont comparé de merveilleux Américains comme Charlie à des nazis et aux pires criminels et meurtriers de masse du monde. Cette rhétorique est directement responsable du terrorisme que l’on voit aujourd’hui dans le pays.»

Le locataire de la Maison-Blanche a énuméré une liste de personnalités conservatrices victimes d’actes de violence publique — écartant au passage les nombreux démocrates agressés, et tout particulièrement Melissa Hortman, parlementaire du Minnesota assassinée avec son époux en juin dernier par un partisan du président.

Si nombre de républicains ont offert des messages plus nuancés, ce n’était pas le cas de tous. Nancy Mace, représentante à Washington de la Caroline du Sud, a exhorté les démocrates «à reconnaître qu’ils ont un problème avec leur parti (…). Ils sont responsables». Quant à la représentante de la Floride, Anna Paulina Luna, elle a opéré sur X un virage dialectique à la fois curieux et convenu sur la question transsexuelle : «TOUS CEUX D’ENTRE VOUS QUI NOUS ONT APPELES FASCISTES SONT RESPONSABLES. Vous étiez trop occupés à droguer des enfants, à leur couper les organes génitaux, à inciter à la haine raciale en soutenant des organisations qui exploitent les minorités, à protéger les criminels et à propager la haine. VOUS ETES LA HAINE que vous prétendez combattre.»

Votre correspondant. Journaliste et communicateur scientifique, procrastinateur professionnel, je fais tout à la dernière minute. Cet autoportrait bâclé ne fait pas exception, déposé dans votre boîte aux lettres avec la grâce d’un algorithme d’Elon Musk sur X.