Les infos que j'ai retenues pour vous

Elon Musk et Donald Trump dans le bureau ovale, le 30 mai, une époque qui semble une éternité où les deux hommes étaient encore copains | KEYSTONE / EPA POLITICO POOL / FRANCIS CHUNG / POOL

Musk cherche le pardon du maître de la Maison-Blanche. Il fait amende honorable moins d’une semaine après son clash avec le président par réseau social interposé. «Je regrette certains de mes » tweets, a-t-il dit (dans un tweet) en estimant avoir «été trop loin». Il avait notamment affirmé que le nom de Donald Trump figurerait dans les dossiers du financier américain Jeffrey Epstein, incarcéré dans l’attente d’un procès pour trafic de mineurs et retrouvé pendu dans sa cellule en 2019.

Un deal Etats-Unis-Chine… Peut-être. Il pourrait faire baisser les tensions entre les deux géants: dans la nuit avant-hier, négociateurs américains et chinois seraient arrivés à un accord, lequel devrait encore être validé par leur président respectif. Mais Donald Trump, sûr de son coup, en a annoncé hier la teneur sur son réseau social. A en croire son message, l’accord porte notamment sur les terres rares chinoises fournies aux Etats-Unis ou la venue d’étudiants chinois aux Etats-Unis.

Afrique du Sud: 49 morts dans les inondations. Le bilan ne cesse de s’alourdir dans la région du Cap-Oriental, où les conditions météorologiques sont «extrêmes», selon le gouvernement provincial. Les habitants font face à un froid intense, de fortes pluies, des crues soudaines et des chutes de neige. Un minibus de transport scolaire a été emporté par les eaux, entraînant la mort de quatre enfants.

Il est temps de raconter le monde

🌄 Précommande: Trail, la montagne en courant - deuxième édition. Et si courir en montagne était une façon de retrouver le souffle de l’aventure dans nos vies routinières? Dans cette nouvelle édition augmentée, Charlie Buffet et Sophie Guignard racontent le trail comme une traversée intime: celle du corps qui vit le martyre tandis que l’âme se libère, celle des paysages qui défilent et des certitudes qui tombent.

Dans mon radar aujourd'hui

L’opposante tunisienne Abir Moussi sera-t-elle libérée? Une audience est prévue aujourd’hui au palais de justice de Bab Bnet, à Tunis. Abir Moussi, avocate et femme politique tunisienne, croupit en prison depuis son arrestation fin 2023. Elle est poursuivie en vertu d’un décret sur les fausses nouvelles. La justice lui reproche d’avoir répudié publiquement le processus électoral. Le Parti destourien libre (PDL), auquel elle appartient, a annoncé une mobilisation devant le tribunal. Il réclame sa libération, les mandats de dépôt n’ayant pas été renouvelés. Abir Moussi fait partie des nombreux leaders politiques qui subissent le rétrécissement de l’espace des libertés en Tunisie.

Mes jolies mais inutiles cartes de visite. Ne vous y trompez pas, si c’est flou, ce n’est pas la qualité de mon appareil photo, c’est bien la qualité des cartes.

De l’importance des cartes de visite. Pour tout vous dire, je n’ai jamais été un grand fan. Mais voilà, il est des pays où les cartes de visite sont plus importantes que ce que vous êtes. Des pays où arborer un petit porte-carte autour du cou peut ouvrir des portes — ou en tout cas ne pas vous en fermer bêtement.

Alors j’ai pris mon courage à deux mains. J’ai demandé à plusieurs amis s’ils connaissaient de bons imprimeurs pas trop chers, et voilà que je me suis lancé sur le marché de la carte de visite. C’était il y a deux semaines. Je partais quelques jours plus tard en reportage sur la frontière soudanaise, là où sont quotidiennes les visites de pontes de l’ONU, du gouvernement, d’ONG multiples et variés et autres grands de ce monde en costar-cravate par 40 degrés. Cela va sans dire, tous ces gens ont leur carte à portée de main. Ou autour du cou.

Je vous épargne toutes les péripéties: je suis rentré du Tchad il y a quelques jours, pour voir des proches, avec un stock énorme de cartes inutilisables. Bien mal m’en a pris. Par radinerie, j’avais choisi l’imprimeur le moins cher, mais c’était aussi celui qui n’a jamais le courant dans son atelier. L’imprimante ne marche pas, du coup. L’opération a pris des jours.

A la fin, son homme à tout faire m’a appelé, heureux comme pas deux, en m’annonçant que les cartes étaient prêtes. En retard pour mon reportage, bien sûr — je les ai récupérées à mon retour, juste avant de m’envoler pour l’Europe. Surtout, rien n’allait: la police était mauvaise, les détails mal exécutés et, clou dans le cercueil, les numéros de téléphone et l’adresse mail n’étaient pas les bons.

L’imprimeur a cru bon faire un copié-collé des détails de contact d’un ami à moi, à qui j’avais recommandé cet excellent professionnel pour qu’il se fasse aussi faire des cartes. Du coup, me voilà bien correspondant, aucun souci, mais dans l’impossibilité d’être appelé ou joint par mail.

J’hésite désormais: les offrir aux contacts véreux que je serai heureux de ne plus contacter, les afficher au-dessus de mon bureau ou jeter le tout à la poubelle. A votre avis?

Mon labo africain

Les différents ministres des Affaires étrangères sahéliens à Moscou, en avril | KEYSTONE / EPA AP POOL / PAVEL BEDNYAKOV/ POOL

Changement de devanture russe au Mali. Le Kremlin essaie de mettre la main sur les opérations du groupe de feu Evgueni Prigojine depuis sa mort en 2023, et c’est le tour du Mali. La nouvelle a pris le pays de court vendredi passé. Les mercenaires de Wagner annonçaient qu’ils s’en allaient et que leur «mission» était «terminée». Moins de deux heures plus tard, la chaîne de propagande russe d’Africa Corps, du nom du bataillon russe déployé en Afrique (qui reprend la terminologie d’un autre Afrikakorps en 1941…) signalait sa reprise des activités. Simple changement d’étendard donc. «La Russie reste au Mali, même si les visages changent», paraphrase Le Djely en Guinée.

«Les Soudanais n’ont pas le luxe de haïr Elon Musk». Le titre de cet article du journal américain New Lines Magazine, écrit par l’écrivaine soudanaise Yassmin Abdel-Magied, est clairvoyant sur une problématique dans l’ombre de la politique globale: l’apport des satellites Starlink d’Elon Musk aux populations de pays en conflit, ou désertiques, voire les deux. Mme Abdel-Magied décrit avec une minutie passionnante comment une large partie des Soudanais, aux prises depuis deux ans avec un conflit parmi les plus meurtriers du monde, ont accès à Internet grâce aux petites antennes blanches de l’homme le plus riche de la planète.

Le Rwanda se retire de la CEEAC. Le conflit entre le Rwanda et la République démocratique du Congo déborde. L’organisation sous-régionale, la Communauté économique des États d’Afrique centrale, vient de perdre l’un de ses membres éminents. Après s’être vu refuser la présidence tournante le week-end dernier, le Rwanda a purement et simplement claqué la porte. Le média Gabon Review pose la question du futur d’une organisation en pleine crise interne: à quoi servira-t-elle, si ses membres s’en vont quand ils ne sont pas d’accord?

Une raison d'espérer

Repenser la place sociale des Peuls au Sahel. La chercheuse et écrivaine Hannah Rae Armstrong raconte dans le National Geographic le parcours de Awa Sow, Sénégalaise de 63 ans. Elle serait en train de révolutionner le statut des communautés peules, nomades d’origine et très largement marginalisées dans les Etats centraux. En incluant les femmes dans la communauté, notamment en leur attribuant un rôle politique, elle a instauré une «nouvelle façon d’envisager la résolution des problèmes» inhérents à la place des Peuls sur le territoire.

On serait tentés de dire: toujours plus? Face aux critiques de son envoie de marines et autres troupes fédérales en Californie, Donald Trump a riposté par son arme favorite: une publication sur son réseau social Truth Social.

Je vous la transmets en entier: «Si nos troupes n’étaient pas allées à Los Angeles, la ville serait en train de brûler, tout comme une grande partie de leurs logements. Les habitants de Los Angeles ont beaucoup de chance que j’aie pris la décision d’aller les aider!»

Votre correspondant Il ne faut pas gâter l’affaire! C’est ce qu’on dit aux journalistes toubab débarquant sur le continent africain en quête d’histoires aussi exotiques qu’extravagantes. Alors depuis sept ans, j’essaie de raconter la normalité. Parisien d’origine, j’ai roulé une petite bosse ici et là en Afrique, du Malawi à la Guinée-Bissau, du Mali à la Centrafrique, du Cameroun à Sao Tomé. Depuis le début de l’année dernière, mes valises sont posées au Tchad.