Bonjour, c’est Amaury à Arles, dans le sud de la France, où l’on fait face avec inquiétude aux conséquences des incendies. Je vous en parle plus bas.
Ce matin, j’évoque également de la Russie condamnée par la CEDH, d’un conclave africain à Washington et d’archives africaines sur Instagram. |
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Les infos que j'ai retenues pour vous
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Nouvelle perquisition chez l’extrême droite française.
Déjà visé par plusieurs procédures, le Rassemblement national a de nouveau fait l’objet d’une descente hier. L’opération avait lieu dans le cadre d’une nouvelle information judiciaire relative à des prêts accordés par de riches militants au parti d’extrême droite et à ses candidats. L’enquête porte également sur des factures supposément majorées pour gonfler le remboursement dû par l’Etat. Le parti dénonce une «opération de harcèlement».
BFM TV (FR)
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La Russie condamnée par la CEDH.
La Cour européenne des droits de l’homme a rendu hier deux décisions contre la Russie. Bien que l’on puisse s’interroger sur leur impact, c’est la première fois qu’une instance internationale déclare Moscou responsable de violations des droits de l’homme en Ukraine. En cause, selon la CEDH, l’abattage du vol MH17 en 2014, ainsi que de multiples infractions depuis le début de l’invasion en 2022, dont des exécutions de «civils et de militaires ukrainiens hors de combat», des «actes de torture», des «déplacements injustifiés de civils» ou des «destructions, pillages et expropriations».
L’Humanité (FR)
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La Grèce suspend pour trois mois l’examen des demandes d’asile.
Plus de 2000 requérants ont été secourus au large de la petite île de Gavdos et de la Crète ces derniers jours, marquant un pic du nombre d’arrivées, selon les autorités. Elles ont voulu envoyer «un message de détermination (…) tant aux trafiquants qu’à leurs clients potentiels», en annonçant hier suspendre pour trois mois les examens d’asile pour les nouveaux arrivés de Libye. Le Premier ministre, Kyriakos Mitsotakis, mène depuis son investiture en 2019 une politique migratoire restrictive.
TRT Global (FR)
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Il est temps de raconter le monde
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Dans mon radar aujourd'hui
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Que ressortira-t-il du mini sommet africain à Washington?
Depuis hier et jusqu’à demain, un conclave de présidents africains s’est rendu aux Etats-Unis pour y rencontrer le locataire de la Maison-Blanche, soit les chefs d’Etat du Liberia, du Gabon, du Sénégal, de la Mauritanie et de la Guinée-Bissau. Objectif affiché par Trump: «trouver des opportunités commerciales» avec ces nations. De l’autre côté, chacun est venu avec ses doléances et espère trouver une place privilégiée dans la tête de ce président américain qui fait la pluie et le beau temps dans le monde entier. Pour le chef de l’Etat sénégalais, rapporte Dakar Actu, il s’agira de convaincre Trump d’aider son pays, endetté à 111% de son PIB, à négocier avec les institutions internationales. De nouveaux «deals» en prévision?
Dakar Actu (FR)
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Ca m'est arrivé cette semaine
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L’histoire d’une flamme.
Au départ, je voulais vous parler d’une expo d’une excellente photographe égyptienne pour laquelle je suis venu à Arles, où se tient le festival annuel de photographie, avant-hier. Finalement c’est d’une flamme dont je vous parlerai.
Je suis venu mardi à vélo, comptant profiter de la Camargue sur la route. Je suis passé dans une banlieue du nord de Marseille à 10h15, Pennes-Mirabeau ; trente minutes plus tard, un incendie s’y déclarait. Comme toujours, l’avenir dira sans doute que c’était une cigarette mal éteinte emportée par le Mistral. Ou une étincelle accidentelle. Une flamme est apparue, et le vent a fait le reste.
Des centaines d’hectares au nord de Marseille ont brûlé, le Vieux-Port était recouvert d’un nuage noir, et la seconde ville de France s’est confinée. Plus de train, d’avion ou d’autoroute.
Étant à vélo, un ami devait m’apporter de Marseille hier matin mon ordinateur pour vous écrire. Il s’est retrouvé bloqué. J’ai repris un train vers Marseille en milieu de journée hier, mais l’incendie a repris de plus belle. J’ai fini moi aussi coincé avec des passagers aussi déprimés que colériques: depuis 24h, ils patientent dans des gares occitanes où, certes, les cigales chantent, mais le soleil tape aussi. Aucune solution de repli. Les services français sont débordés et ne peuvent que hausser les épaules devant les saillies énervées de touristes allemands, suisses, anglais.
Je suis reparti à Arles. Ai emprunté un ordinateur. Et enfin, je me suis dit que je vous en parlerai: comment d’une flamme à Pennes-Mirabeau, on arrive à des centaines de milliers de gens bloqués.
Un triste épiphénomène estival, pourrait-on dire. Sauf qu’il y en a de plus en plus, et les responsables politiques (le maire de Marseille en tête) ne peuvent que constater que le stress hydrique, dû au changement climatique, est un facteur aggravant.
Il sera temps dans le futur bien sûr de tirer des conclusions des causes et conséquences de cet incendie, mais comme mon voisin de train l’a dit, «cela serait pas mal si les gens se rendaient compte que ces crises récurrentes sont d’autant plus d’alertes qu’il nous faut agir pour freiner le changement climatique!»
À bon entendeur?
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Raisonner les lynchages en sorcellerie.
Le média burkinabé Wakat Sera s’attaque dans son éditorial à un problème de fond auquel j’ai assisté à de nombreuses reprises. Des femmes ou des hommes, accusés d’actes de sorcellerie, sont lynchés publiquement par des jeunes «érigés en justiciers, hors des prétoires». Aujourd’hui, le cas concerne une accusée à Bujumbura, au Burundi. Résultat: six personnes battues à mort, certaines brûlées vives. «Tout ceci ne relève souvent que de l’hystérie collective», constate, amer, Wakat Sera. Et d’appeler à la raison: est-ce seulement possible?
Wakat Sera (FR)
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Fuir un pays autoritaire: de rares nouvelles du Burundi.
Vous n’entendez jamais parler de ce petit pays d’Afrique centrale dans les journaux. C’est normal. Il est aux mains d’un autocrate, qui a pris la suite d’un autre autocrate, mort du Covid en 2021. «Liberté» n’est pas le maître mot à Bujumbura. Ainsi, le 5 juin, le parti au pouvoir, le CNDD-FDD, a remporté 100 % des sièges à l’Assemblée nationale. Sur Afrique XXI, le journaliste en exil Éric Nduwayo raconte la fuite de milliers de jeunes, qui espèrent trouver ailleurs une vie meilleure. Travailler à l’étranger «permet au moins d’envoyer quelque chose à nos familles qui vivent dans une misère sans nom au Burundi», dit l’un d’eux.
Afrique XXI (FR)
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Lost in translation, épisode 412.
Les États-Unis ont voulu début juillet renvoyer huit personnes illégalement présentes sur leur territoire, venues du Laos, du Vietnam, de Cuba, de Birmanie et du Mexique. Sauf qu’elles avaient été condamnées par la justice américaine pour divers crimes, et que leur pays ne voulait pas d’eux. Résultat? C’est à Juba, capitale du pays le plus pauvre du monde, qu’elles ont été envoyées, sans qu’elles n’aient eu leur mot à dire. Qu’y feront-elles ?
ABC News (EN)
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La première base de données ouverte d’Afrique.
Tout est parti d’un compte Instagram, aujourd’hui suivi par 200’000 personnes. Kofi Iddrisu, Anglais d’origine ghanéenne, a lancé cette page en 2020. Elle regroupe des photos, des documents, bref des archives culturelles de tout le continent que ses abonnés sont invités à partager. Désormais, il a tissé des partenariats avec des institutions universitaires comme Harvard et Oxford, et veut créer un espace physique à Accra, où s’il s’est installé. Chapeau!
Okay Africa (EN)
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En direct de la Trumposphère
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«CHASSE AUX SORCIERES!!!»
Le président américain a défendu son ami Jair Bolsonaro, ancien président brésilien, visé par plusieurs enquêtes dans son pays. Sur son réseau Truth Social, il a dénoncé, en majuscules et avec de nombreux points d’exclamation comme souvent, une «CHASSE AUX SORCIERES!!!».
«Laissez le grand ancien président tranquille», a-t-il également intimé hier.
Truth Social (EN)
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Votre correspondant.
Il ne faut pas gâter l’affaire! C’est ce qu’on dit aux journalistes toubab débarquant sur le continent africain en quête d’histoires aussi exotiques qu’extravagantes. Alors depuis sept ans, j’essaie de raconter la normalité. Parisien d’origine, j’ai roulé une petite bosse ici et là en Afrique, du Malawi à la Guinée-Bissau, du Mali à la Centrafrique, du Cameroun à Sao Tomé. Depuis le début de l’année dernière, mes valises sont posées au Tchad mais aussi à Marseille, un pas ici, un pas là-bas.
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Avenue du Bouchet 2
1209 Genève
Suisse
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