Bonjour, c’est Amaury à Marseille, où des milliers de personnes sont sorties manifester hier pour le mouvement «bloquons tout».

J’ai vu des pancartes réclamant davantage de justice sociale, moins de violences policières, plus de soutien à Gaza, la démission d’Emmanuel Macron, et j’en passe: autant de thématiques qui montrent que 175’000 personnes en France, selon les autorités, en ont gros sur la patate.

Ce matin, je vous parle du meurtre de Charlie Kirk dans l’Utah, des drones russes abattus en Pologne et de l’inauguration du plus grand barrage d’Afrique.

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Amaury Hauchard à Marseille
11.09.2025

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Les infos que j'ai retenues pour vous

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Charlie Kirk distribue des casquettes MAGA hier, peu avant son assassinat. Keystone / Tess Crowley / The Deseret News via AP

Charlie Kirk, héraut du trumpisme. chez les jeunes, tué par balles. Le militant de droite a été abattu hier lors d’un événement à la Utah Valley University. Un suspect a été arrêté, puis relâché. Charlie Kirk était entré en politique en 2012, en s’engageant auprès de ce qui était alors la frange droite du Parti républicain, le Tea Party, en 2012, avant de fonder l’organisation Turning Point USA avec pour mission de défendre le conservatisme sur les campus américains. Agé de 31 ans, il était devenu l’un des soutiens les plus en vue de Donald Trump en s’adressant principalement aux moins de 30 ans. A l’heure d’écrire ces lignes, le meurtrier court toujours.

CNN (EN)

Débris de drones russes en Pologne. Avec la violation de son espace aérien polonais par des drones russes une vingtaine de fois, dans la nuit de mardi à mercredi, Varsovie a demandé à l’OTAN d’activer l’article 4 de son traité, qui prévoit des consultations entre alliés en cas de menace. L’ONU parle de «risque réel» d’extension du conflit ukrainien et les condamnations occidentales pleuvent. Moscou, de son côté, dément avoir voulu viser la Pologne.

CNN (EN)

Manifestations sociales en France. 550 rassemblements et 262 blocages ont été recensés sur le territoire lors de la mobilisation Bloquons tout. Les autorités ont compté 175’000 participants – 250’000 selon la CGT. Environ 500 interpellations ont eu lieu, et une dizaine de policiers ont été blessés. Pour le syndicat précité, la mobilisation de mercredi confirme «l’exaspération sociale du pays face à la stratégie de passage en force permanent du président de la République et du patronat» français.

France Info (FR)

Des milliers de détenus s’évadent au Népal. Plus de 13,500 prisonniers se sont échappés pendant les trois jours d’émeutes antigouvernementales, entre lundi et mercredi. Hier matin, l’armée népalaise a affirmé avoir repris le contrôle des rues de la capitale Katmandou, théâtre de manifestations qui ont conduit mardi le Premier ministre Khadga Prasad Sharma Oli à la démission.

Business Standard (EN)

La guerre la plus nihiliste du monde? La suite

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Réfugiées soudanaises dans un camp d’Adré, au Tchad voisin, le 12 avril 2024. | Keystone / EPA / Stringer

Au Darfour, Far West de l’Afrique, on ne sort pas à la nuit tombée. Nous poursuivons notre périple dans le Soudan en guerre avec la célèbre journaliste Anne Applebaum. Cette fois au Darfour-Occidental, où les tensions ethniques et politiques ont une fois de plus dégénéré en 2023, au début de la guerre civile. Dans cette zone de non-droit, il en est encore pour revendiquer la démocratie. Reste à savoir ce qu’ils entendent par là.

4e épisode de notre Exploration au Soudan

Il est temps de raconter le monde

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🔎 Les Explorations de Heidi.news. Heidi.news, c’est des enquêtes et grands reportages. Découvrez nos Explorations Poursuivre les crimes de guerre, mode d’emploi, L’Université du crime, La course ou la crise (des 40 ans), Vous n’aurez pas nos graines!, ou encore La chronique sporadique de Malka, et plongez-vous dans nos Revues imprimées.

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Ca m'est arrivé cette semaine

Un petit homme en colère. Il avait la soixantaine, une chemise bleue à manches courtes, un pantalon beige, un vélo bleu clair, et une boucle discrète à l’oreille droite. J’ignore son nom, je n’ai pas eu le temps de le lui demander. Je l’ai croisé hier matin, juste à côté du cortège de la manifestation du 10 septembre. C’était le premier grand raout populaire de la rentrée en France, réceptacle de la rancoeur de beaucoup de monde, surtout à l’encontre d’une classe politique à laquelle plus grand monde ici ne s’identifie.

J’accompagnais une amie photographe, on déambulait dans la manifestation à Marseille. Il est arrivé vite, perché sur son vélo. Il y avait un côté mignon dans sa démarche, un petit vieux sur un vélo de course. Il semblait chercher des yeux quelque chose. Soudain il s’est arrêté devant un lampadaire. Il a sorti de sa poche un marqueur noir pour écrire sur le réverbère: «LECORNU, on te nique le cul».

On était à quelques mètres avec mon amie, on s’est souri, on s’est avancé. Ca aurait été un jeune à capuche, OK, mais là, ce petit vieux bien propre sur lui, qui s’était peigné avant de sortir, ça c’est autre chose. Elle a pris son appareil, photographié de dos l’homme à chemise bleue finir sa dégradation très soigneusement, puis on a continué notre chemin.

Sauf que dix minutes plus tard, sur un écran publicitaire à côté de la bouche de métro, on a trouvé la même phrase, écrite avec le même marqueur, en beaucoup plus grand, avec un point d’exclamation en supplément. Plantés devant son deuxième tag, on a ri cette fois, et cherché des yeux le petit vieux sans le trouver. Il est réapparu quelques minutes plus tard, il avait bien compris qu’on avait compris que c’était aussi de lui, il s’est approché, nous a souri et dit: «C’est triste, mais il n’y a plus que ça à faire pour qu’ils nous considèrent».

Plusieurs heures plus tard, je repense à ce petit vieux à vélo, qui a dû se retourner dans son lit avant-hier soir en se demandant comment il pourrait bien faire entendre sa voix et sa désapprobation face à la nomination de l’ancien ministre des armées, Sébastien Lecornu, fidèle parmi les fidèles du président Macron, au poste de Premier ministre.

J’imagine ce qu’il s’est passé dans sa tête — de la colère? du désespoir?— pour se dire qu’il allait sortir avec un petit marqueur et écrire partout où il pourrait qu’il nique le cul (sic) du Premier ministre.

Au-delà de la drôlerie absurde et certes vulgaire, peut-être pourrait-on également y voir collectivement que ces gens, les normaux, ceux qui se lèvent pour aller chercher un Smic (une pancarte vue: «je ne veux plus me lever pour 1200 euros»), ceux qui ont voté à gauche et voient trois Premiers ministres de droite défiler devant eux, et la litanie pourrait être longue, et bien que ceux-là, peut-être qu’ils veulent simplement qu’on les écoute?

C’est ce que j’aurais aimé répondre au petit vieux en colère — «On vous entend!». Mais il était déjà reparti.

Mon labo africain

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Des drapeaux éthiopiens peints sur le grand barrage de la renaissance, tel qu’il est appelé par Addis-Abeba, mardi lors de son inauguration | KEYSTONE / EPA / STR

L’Ethiopie inaugure le barrage le grand et le plus controversé d’Afrique. Imaginez: une digue sur le Nil, fleuve le plus long d’Afrique, qui affectera onze pays au total. Qu’importe! L’Ethiopie peut ainsi devenir un producteur et exportateur majeur d’énergie. Alors depuis 2011, la chronique des tensions grandissantes au fil de la construction, entre Addis-Abeba et les capitales voisines, surtout Le Caire, alimente la gazette des débats continentaux. Avant-hier, l’Ethiopie a officiellement inauguré l’ouvrage.

The Conversation (EN)

Polémique tombale au Rwanda. C’est une bien morbide affaire que celle-ci: la semaine dernière, l’ONG Human Rights Watch a publié un rapport demandant pourquoi le cimetière militaire de Kigali avait notablement augmenté de taille. Au même moment, des soldats rwandais sont (officieusement!) déployés dans l’est du Congo voisin. Par ses morts, l’ONG a trouvé un moyen d’interroger la présence non reconnue de l’armée rwandaise dans le pays limitrophe. Kigali a réagi en accusant l’organisation d’être de «mauvaise foi» et «en recherche désespérée d’attention».

Nile Post (EN)

Un sommet pour attirer les fonds climatiques. Cette semaine se tient à Addis-Abeba, en Ethiopie, la seconde édition du sommet africain pour le climat. Une rencontre essentielle, tant le continent est laissé au banc des financements mondiaux sur un changement climatique qu’il subit de plein fouet. En ouverture, le président de la Commission de l’Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, a appelé à la création d’un fonds pour «les pertes et dommages». Les pays africains ont émis cette demande de manière répétée, pour que leurs voisins occidentaux les accompagnent financièrement. Un objectif de plus de 300 milliards de dollars a été fixé.

Semafor (EN)

Quand le dopage gagne le monde du trail

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Joyline Chepngeno franchit la ligne d’arrivée de la 52e édition de Sierre-Zinal. | KEYSTONE / GABRIEL MONNET

Un coach genevois suspendu de Sierre-Zinal. La coureuse kényane Joyline Chepngeno a été contrôlée positive après avoir remporté l’édition 2025 de Sierre-Zinal. L’organisation a réagi en sanctionnant aussi son entraîneur suisse, Julien Lyon, qui dit au «Temps» sa colère et son incompréhension. Heidi.news raconte, dans son Exploration «La course ou la crise», l’incroyable succès de la course en montagne. Un sport longtemps considéré comme «pur», désormais gangrené par les mêmes maux que les autres.

Le Temps

Une raison d'espérer

En France, une solidarité toujours présente et en ligne. Près de 300 streameurs – ou en meilleur français créateurs de contenus en ligne – ont participé le weekend dernier dans le sud de la France à un «marathon caritatif» en ligne au profit de huit associations. Chacun avait un casque sur les oreilles, la webcam branchée devant eux, et les voilà qui parlaient à leur «communauté» — ces guillemets risquent de me faire passer pour un boomer, mais j’assume. Ils ont récolté plus de seize millions d’euros, un record pour ce genre d’événements en France.

Le Monde (FR)
En direct de la Trumposphère
«L’ANIMAL qui a tué si violemment la belle jeune femme originaire d’Ukraine»

Au départ, je me suis bêtement dit qu’il devait s’agir d’une banale affaire de vacances dans un parc naturel américain. Mea culpa, je n’avais pas suivi: depuis le weekend passé, l’assassinat d’une jeune réfugiée ukrainienne, Iryna Zarutska, 23 ans, étudiante en art de retour de son travail, tuée sans raison par un déséquilibré au lourd passé judiciaire, Decarlos Brown Jr., agite les Etats-Unis.

Le président, qui s’est déjà exprimé sur cette actualité en début de semaine, en a remis une couche hier:

«L’ANIMAL qui a tué si violemment la belle jeune femme originaire d’Ukraine, venue en Amérique en quête de paix et de sécurité, devrait être jugé «rapidement» (il n’y a aucun doute là-dessus!) et condamné à LA PEINE DE MORT.»

ABC4 News (EN)

Votre correspondant. Il ne faut pas gâter l’affaire! C’est ce qu’on dit aux journalistes toubab débarquant sur le continent africain en quête d’histoires aussi exotiques qu’extravagantes. Alors depuis sept ans, j’essaie de raconter la normalité: du Malawi à la Guinée-Bissau, du Mali à la Centrafrique, du Cameroun à Sao Tomé. Depuis le début de l’année dernière, mes valises sont posées au Tchad mais aussi à Marseille, un pied ici, un pied là-bas. Mais le week-end passé, j’étais en Suisse, à Morges, sur le stand de Heidi.news au Livre sur les Quais. J’y ai rencontré plusieurs d’entre vous. Cela m’a ravi, quel bonheur d’échanger de vive voix; merci !

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