Les infos que j'ai retenues pour vous

Cinq journalistes trouvent la mort dans une frappe israélienne. Deux missiles ont frappé hier l’hôpital Nasser de Khan Younès, à Gaza. Vingt personnes ont perdu la vie, selon le ministère de la Santé de Gaza. Les cinq journalistes tués portent le total des victimes de la profession à au moins 192 depuis le début du conflit, selon le Comité pour la protection des journalistes.

Les Etats-Unis pourraient déporter Kilmar Abrego Garcia en Ouganda. Le prévenu n’a aucun lien avec ce pays africain. Tout d’abord envoyé par Washington pendant 160 jours dans une prison au Salvador dans le cadre d’un accord controversé de transfert de prisonniers, il a été ramené aux Etats-Unis, où les autorités comptaient le juger pour trafic d’étrangers. Le prévenu, qui a refusé de plaider coupable, devrait être déporté en Ouganda. Ses avocats dénoncent un chantage visant à extorquer un aveu de culpabilité, ainsi que le déni de son droit constitutionnel à plaider non-coupable.

Un Américain soupçonné d’espionner pour la Chine arrêté en Allemagne. Employé civil du département américain de la défense, il était stationné en Allemagne depuis 2020, ont annoncé hier les procureurs de la Cour de Koblenz. Arrêté en octobre de l’année dernière, il est accusé d’avoir contacté les autorités chinoises à plusieurs reprises, l’été de cette même année, pour leur offrir des informations militaires américaines classifiées.

Sur heidi.news

Comment la Bible, le Coran et la Torah parlent-ils de la guerre? Mais que disent vraiment les textes fondamentaux du christianisme, de l’islam et du judaïsme sur la guerre et ses justifications? The Conversation a demandé leur avis à trois experts des différents monothéismes.

Il est temps de raconter le monde

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Dans mon radar aujourd'hui

Vous n’enverrez plus de colis aux Etats-Unis depuis la Suisse. Et tant pis si vous comptiez m’envoyer du chocolat. Ou une Rolex. Dès aujourd’hui, les postes helvétiques emboîtent le pas à leurs homologues européennes et cessent tout envoi de paquets en Amérique. En cause, la décision de la Maison-Blanche d’imposer des droits de douane sur les petits colis, auparavant exemptés à hauteur de 800 dollars de valeur. Avant d’être généralisée, la mesure concernait les expéditions en provenance de Chine et de Hong Kong, et visait implicitement les commerces en ligne comme Temu et Shein.

J’ai passé une partie du week-end en compagnie de l’excellent A Critical Introduction to Khomeini: un recueil d’articles d’historiens, de sociologues, d’anthropologues ou de spécialistes des relations internationales. Au menu, comme l’indique le titre, les écrits, les discours, la vie et l’histoire du meneur de la révolution islamique d’Iran.

Comme souvent, ce qui résonne le plus avec l’actualité a le mieux retenu mon attention. Rouhollah Khomeini, apprend-on, avait mûri pendant des décennies son idée de théocratie, s’appuyant sur nombre de sources religieuses et de traditions chiites ou persanes. Mais, de retour au pays après la fuite du Shah, sa gouvernance repose d’abord sur un compromis. Une sorte de ventre mou entre, d’une part, sa vision d’un gouvernement idéal et, d’autre part, ce qu’il estimait acceptable par la population. A ce moment, malgré sa popularité, il ne pense pas que les Iraniens vont consentir pleinement à sa vision, sa règle et sa mainmise. Il met de l’eau dans son vin, si on ose dire cela d’un mollah.

Ces hésitations, ce fossé entre idéal et pragmatisme transparaissent à travers ses discours et ses écrits. Souvent surpris dans les semaines et les mois qui suivent son arrivée au pouvoir, Khomeini constate que ses concitoyens ne sont pas aussi férus d’émancipation à l’occidentale qu’il ne le pensait. Et de serrer la vis, petit à petit, aux femmes, aux gauchistes, aux moralement corrompus de toute sorte, sans que ça ne réagisse trop fort. Si la République islamique commence officiellement au référendum du premier avril 1979, le régime autoritaire mettra un peu plus longtemps à se mettre en place. Sans qu’il soit possible d’y mettre une date.

Ce que je retiens, donc — et il y a beaucoup d’autres choses à retenir de ce recueil passionnant —, c’est qu’une grande partie du peuple a scellé son sort dans l’inaction. Il n’a pas saisi l’importance de chacun de ces petits tours de vis, anodins, indolores, dont on s’accommode fort bien, isolément. Surtout quand c’est le voisin, et pas soi-même, qui fait les frais. Le voile obligatoire  (imposé d’abord à la télévision, puis dans la fonction publique, avant sa généralisation)? Un détail. La refonte des programmes scolaires? On aura le temps d’y repenser plus tard. L’appareil d’Etat qui passe entre les mains des flagorneurs, des cyniques et des fanatiques? Faut pas exagérer, tu peins tout en noir! Les Iraniens n’étaient, au fond, pas si différents de ceux qui, de Manhattan, des plaines du Dakota, des rives des Grands Lacs ou de la Silicon Valley, regardent aujourd’hui pourrir sur son socle deux siècles et demi de démocratie.

Mon labo américain

Trois membres de la Garde nationale de Lousiane, dimanche dernier à Washington. Keystone / AP Photo / Jose Luis Magana

Donald Trump se verrait bien envoyer la Garde nationale dans d’autres villes démocrates. Après Washington DC, supposément en proie à une criminalité incontrôlée — malgré des chiffres au plus bas depuis 30 ans —, le président a évoqué le déploiement de la garde à Baltimore, Chicago ou New York. Autant de bastions démocrates, qui font soudain l’objet de campagnes effrénées chez les médias tendance MAGA, pour les dépeindre comme des zones de non-droit. Donald Trump est en train de redéfinir l’utilisation de la Garde, normalement mobilisée pour faire face à des urgences comme des catastrophes naturelles ou des émeutes massives. Ce week-end à Washington, les troupes ont été équipées d’armes à feu.

La guerre des districts électoraux, nouvel épisode. On vous en parlait la semaine dernière: le camp républicain, désireux d’éviter une défaite aux législatives de midterm en 2026, a redessiné les cartes électorales du Texas. De quoi lui apporter potentiellement cinq sièges supplémentaires. La Californie lui emboîte le pas et votera sur ce sujet en novembre. Hier, Donald Trump promettait de poursuivre en justice son gouverneur à ce propos. Les conservateurs — qui disposent d’un plus grand réservoir d’Etats — évoquent une redistribution en Floride, Indiana et Missouri. Si la guerre des districts devait se généraliser, les démocrates risquent d’y perdre plus que quelques plumes. Certains analystes craignent même qu’ils ne soient écartés du pouvoir pendant des décennies. L’Amérique pourrait-elle devenir le pays d’un parti unique?

Abattez ces éoliennes que le président ne saurait voir! Au large de Rhode Island, le projet Revolution Wind, qui serait complété à 80%, a été gelé d’un coup. D’une capacité de 700 mégawatts — de quoi fournir plus d’un demi-million de foyers en électricité —, le complexe est mis à l’arrêt en raison, officiellement, «de préoccupations relatives à la protection des intérêts des Etats-Unis en matière de sécurité nationale». La véritable cause tient sans doute plutôt à la détestation très personnelle de Donald Trump pour les éoliennes, surtout le long des côtes. Il a exprimé son désamour à de très nombreuses reprises, et ce dès 2006 au micro de la BBC: «je veux voir l’océan, je ne veux pas voir des moulins». En janvier, il prononçait un moratoire sur le développement de l’éolien côtier, et son administration lui emboîtait le pas en limitant les incitations fiscales de ces projets ou en lançant des enquêtes sur le danger que représenterait l’importation de composants de turbines pour la sécurité du pays. Mandatée pour le projet recalé, la firme danoise Ørsted n’exclut pas des poursuites légales.

Une raison d'espérer

Comment la Moldavie compte retrouver ses arbres. Le pays dispose de l’une des couvertures forestières les plus faibles d’Europe — moins de 12%, contre une moyenne de 39,8%. En conséquence, il est aussi l’un des plus sévèrement touchés par la crise climatique et les sécheresses, avec une agriculture particulièrement vulnérable. Lancé en 2023, un plan du gouvernement prévoit de planter 110’000 hectares de nouvelles forêts et de réhabiliter 35’000 hectares de milieux dégradés. L’objectif est modeste: en 10 ans, la Moldavie devrait retrouver une couverture d’environ 15%. Mais il s’agit surtout de mettre en place un système fonctionnel pour, à terme, atteindre un quart de surfaces forestières sur l’ensemble du pays.

Une épée de Damoclès pend désormais sur la licence de diffusion d’ABC et NBC. Pour l’heure, ce n’est encore qu’une menace contre les deux chaînes d’information, lancée ce week-end par un Donald Trump excédé sur son réseau social Truth :

«Malgré une popularité très élevée et, d’après de nombreuses personnes, parmi les meilleurs huit mois de l’histoire présidentielle, ABC ET NBC FAKE NEWS, deux des chaînes les pires et les plus biaisées, me donnent 97% de MAUVAISE COUVERTURE. SI C’EST LE CAS, ILS SONT SIMPLEMENT LE BRAS ARMÉ DU PARTI DÉMOCRATE ET DEVRAIENT, D’APRÈS DE NOMBREUSES PERSONNES, AVOIR LEUR LICENCE REVOQUEE PAR LA FCC (Federal Communications Commission) et je serais totalement en faveur de cela (…).»

Dans le sillage de cette déclaration, et dans l’esprit de république bananière qui s’est emparé du pays, les paris vont bon train sur les tracas administratifs et légaux que les fonctionnaires zélés de la Maison-Blanche ne manqueront pas d’imposer aux deux chaînes.

Votre correspondant. Journaliste et communicateur scientifique, procrastinateur professionnel, je fais tout à la dernière minute. Cet autoportrait bâclé ne fait pas exception, mal planifié comme une éolienne au large de Mar-a-Lago.