Les infos que j'ai retenues pour vous

Des soldats de la 24e brigade mécanisée d’Ukraine tirent en direction des positions russes près de Chasiv Yar, le 20 août. Keystone / AP / Oleg Petrasiuk

L’Ukraine veut rejoindre la Cour pénale internationale. Une décision qui pourrait être lourde de conséquences. Jusque-là, l’armée ukrainienne avait toujours opposé son veto à rejoindre la juridiction internationale (dont la mission est de poursuivre les auteurs de génocide, de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre et d’agression), de crainte d’être elle-même poursuivie. Hier, le parlement ukrainien a finalement voté pour la ratification du Traité de Rome, ouvrant ainsi la porte à ce que l’Ukraine devienne le 125e Etat membre de la CPI, qui enquête déjà sur le conflit qui se déroule sur le sol ukrainien.

Un chef du Fatah palestinien tué dans une frappe au Liban. L’escalade se poursuit au Proche-Orient avec la mort de Khalil Maqdah, un responsable de la branche armée de la formation politique de Mahmoud Abbas, mercredi. Le Fatah et plusieurs sources sécuritaires ont d’emblée accusé Israël, qui n’a pour l’heure pas démenti. Minoritaire à Gaza depuis des années, le Fatah n’a jamais eu d’impact majeur sur le cours de la guerre en cours depuis le 7 octobre.

Quatre corps retrouvés dans l’épave du «Bayesian» en Sicile. Six personnes étaient portées disparues depuis le naufrage du yacht de luxe appartenant au magnat britannique de la tech Mike Lynch, près du port italien de Porticello. Le navire, qui se situe à 50 mètres de profondeur, a coulé après une tornade lundi à l’aube, alors qu’il abritait une fête avec une vingtaine de personnes à bord.

Pendant ce temps sur Heidi.news

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En Ukraine, le cercle des jeunes poètes du lundi soir Rien de tel que la bureaucratie pour dilater le temps. En luttant pour sauver mon appartement de Mykolaïv de son purgatoire administratif, je tombe sur un cercle de jeunes poètes ukrainiens du lundi soir, qui déclament des vers comme si leur vie en dépendait. Et peut-être, après tout, que c’est bien le cas.

Il est temps de raconter le monde

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Dans mon radar aujourd'hui

Manifestation sur la Place des Nations à Genève, le 14 août. Keystone / Salvatore Di Nolfi

Les négociations soudanaises aboutiront-elles? Si vous êtes à Genève, vous avez peut-être croisé depuis une semaine des Soudanais en costume, flanqués de conseillers émiratis ou de diplomates occidentaux les pressant de s’asseoir et négocier. L’un des deux camps qui se font la guerre depuis le 15 avril 2023 au Soudan, les Forces de soutien rapide (RSF), est en effet en Suisse et semble volontaire pour faire des compromis, notamment sur l’acheminement - jusque-là terrible - de l’aide humanitaire ô combien nécessaire. Mais l’autre camp, l’armée nationale, a refusé de s’y rendre. A quoi bon dans ce contexte parler de «possible cessez-le-feu» ou même de «négociations pour un accord»? Pire, pour un homme politique soudanais de premier plan, ces négociations amèneront à «encore plus d’intransigeance entre les parties».

Débat motorisé. Tiken Jah Fakoly mérite-t-il autant de haine? La star du reggae ivoirienne est la cible de vives critiques depuis la publication d’un titre aux contours très politiques, Actualités brûlantes. Avec le Togolais Amen Jah Cissé, il égrène une longue litanie des maux qui, chante-t-il, «gâtent» l’Afrique. Le Tchad et sa «monarchie de père en fils» après l’élection de Mahamat Kaka Déby au fauteuil présidentiel, le Sahel et sa «liberté d’expression mangée par la révolution» depuis que les régimes militaires emprisonnent les voix dissonantes, le Togo et son «braquage des députés en fin de mandat» pour adopter une nouvelle Constitution il y a quelques mois… Les deux artistes n’y vont pas de main morte, et cela fait jaser.

J’étais, il y a quelques jours, en voiture sur les routes de Provence avec un étudiant français en licence de droit, une femme au foyer française d’origine ivoirienne et une commerciale en pharmacie marseillaise. On baisse l’autoradio quelques minutes, on ouvre les fenêtres et le débat gronde.

Le premier: «Si un genre musical a pu dire les choses, c’est bien le reggae. Mais la question, c’est l’impact derrière: on s’insurge, on dénonce, mais on fait quoi pour que ça change?»

La seconde: «Trop facile de dénoncer. Tiken, cela fait des années qu’il habite au Mali et il se permet de cracher sur le pays? Tss.»

La troisième: «Si au moins on avait des chansons engagées comme ça ici. A la place, on a Bande organisée qui nous chante de passer la bague à Tchikita.»

Et moi dans tout ça: je n’avais pas encore écouté, je l’ai fait dans la foulée, le bras prenant le vent et le volume à fond. Cela m’a donné envie d’aller redécouvrir la discographie de Tiken Jah Fakoly, et puis aussi, de me rendre compte d’une chose: soit il tourne en rond depuis vingt ans, soit nos sociétés ne vont pas mieux depuis. Dans Mon pays va mal en 2000, il chantait déjà: «Aujourd’hui, tout est gâté / L’armée est divisée / La société est divisée / Les étudiants sont divisés / Même nos mères au marché sont divisées.»

Mon labo africain

Keystone / EPA / Mast Irham

«Je n’ai plus d’intimité dans ma maison.» Yosra est travailleuse humanitaire dans sa ville à Kassala, dans l’est du Soudan, proche de la frontière avec l’Erythrée. A The New Humanitarian, elle raconte avec pudeur, à la première personne, son quotidien depuis que la guerre s’est invitée. Les économies qu’elle faisait depuis des années pour acheter une voiture ont fondu comme neige au soleil depuis qu’elle accueille douze personnes, déplacées par les combats. «Je ne suis pas la seule à faire ça, environ la moitié des huit millions de Soudanais déplacés se sont installés chez des amis, chez la famille. Nous sommes la première ligne de réponse à ce conflit», confie-t-elle.

Massacre de Shakahola au Kenya: les théories autour du «culte dans la forêt». Le chef d’une secte évangélique comparait depuis un mois pour l’assassinat de près de 450 personnes, dont les corps ont été retrouvés dans une forêt kényane. Mais les complots rodent et le mystère continue d’entourer les membres de la secte… Leurs avocats prétendent que ce serait le gouvernement kényan qui a dispersé des corps dans la forêt pour faire accuser le gourou Paul Nthenge Mackenzie - jugé pour terrorisme.

La peur du mpox grandit. Les premiers cas de variole du singe ont été recensés en Europe, sur le sol suédois. Le virus se propage à vitesse grand V depuis qu’il est apparu en République démocratique du Congo. En Afrique, il «saute de pays en pays, se moquant, allègrement, des frontières», s’inquiète le média burkinabé Wakat Sera qui demande: «Pour combien de temps encore des pays sont-ils épargnés en Afrique?» Pour l’heure, des cas ont été recensés en Côte d’Ivoire, au Liberia, Rwanda, Burundi, Kenya… Et les premières doses de vaccins, remparts contre la propagation, «ne sont attendues sur le continent noir, que la semaine prochaine». Mais y en aura-t-il assez?

La libéralisation du birr en Ethiopie, une petite révolution? Le gouvernement d’Addis-Abeba a annoncé fin juillet la libéralisation de son régime de change, une mesure monétaire qu’attendait le FMI pour débloquer un programme d’aide de 3,4 milliards de dollars. Au média Semafor, le gouverneur de la banque centrale éthiopienne explique que la mesure va transformer en profondeur l’économie nationale sur le temps long, malgré le fait que la monnaie a, en un mois, chuté de près de 90% de sa valeur.

Une raison d'espérer

Le notaire qui sauve les arbres. Dans les pages de XXI, Benoît Hartenstein, notaire français établi en Moselle, raconte comment il a réussi à faire inscrire des arbres dans des actes de vente afin de les protéger. Une longue histoire qui commence par un film vu en 2017, s’appesantit sur une Déclaration des droits de l’arbre établie en 2019, et enfin, le grand saut en 2020 quand une propriétaire a pu inclure dans ses dernières volontés la préservation de son vieux platane, «une première en France».

Votre correspondant. Il ne faut pas gâter l’affaire! C’est ce qu’on dit aux journalistes toubab débarquant sur le continent africain en quête d’histoires aussi exotiques qu’extravagantes. Alors depuis sept ans, j’essaie de raconter la normalité. Parisien d’origine, j’ai roulé une petite bosse ici et là en Afrique, du Malawi à la Mauritanie, du Mali à la Centrafrique, du Cameroun à Sao Tomé. Depuis quelques mois, mes valises sont posées au Tchad… Que j’ai quitté pendant quelques semaines pour retourner en France.