Bonjour, c’est Florent à Kramatorsk, où le silence nocturne est constamment rompu par les détonations du front. Je vous en parle plus bas.
Aujourd’hui, il est aussi question des espoirs déçus des proches de Navalny, de l’intégration de la Suède à l’OTAN et de l’Europe au chevet de l’Ukraine sous fond de pénurie d’obus. |
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Les infos que j'ai retenues pour vous
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Nacho DOCE/Reuters
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Navalny aurait été sur le point d’être libéré.
Selon son équipe, un accord était à bout touchant avec le Kremlin pour obtenir la libération de l’opposant en échange de celle d’un citoyen russe détenu en Allemagne. Les négociations auraient été lancées il y a deux ans. Les autorités ont annoncé la mort de Navalny le 16 février dernier.
France 24 (FR)
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La Suède deviendra le 32e membre de l’OTAN.
Après plus de 18 mois de blocage, le Parlement hongrois a levé hier son veto, marquant l’arrêt des tensions diplomatiques entre les deux pays. Orbán a conclu un accord avec la Suède sur l’achat d’avions de combat Gripen, soulignant que «la coopération militaire entre la Suède et la Hongrie et l’adhésion de la Suède à l’OTAN renforcent la sécurité de la Hongrie».
Euronews (EN)
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Macron appelle à la mobilisation pour l’Ukraine.
Alors que l’Ukraine est de plus en plus fragilisée sur le front, une vingtaine de chefs d’État se sont réunis hier à Paris pour lui réaffirmer leur soutien. Emmanuel Macron ,qui a convoqué ce sommet, a appelé à un «sursaut» face au «durcissement manifeste» de Moscou, exhortant les participants à se préparer à une possible attaque de la Russie contre leur pays ces prochaines années.
Le Monde (FR)
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Il est temps de raconter le monde
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Dans mon radar aujourd'hui
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Elections municipales à haut risque en Israël.
Normalement prévu le 31 octobre 2023, le scrutin aura lieu ce mardi. Les Israéliens éliront leurs maires dans des bureaux sous stricte protection. Les opposants au Premier ministre Benjamin Netanyahu, menés par Yaïr Lapid, attendent les votes avec impatience. Il s’agit pour eux de prouver qu’il est possible d’organiser des législatives, ce que refuse le gouvernement, de plus en plus critiqué. Les 180’000 habitants de neuf municipalités régionales du nord et du sud d’Israël, évacués à cause de la guerre, ne voteront pas avant le 19 novembre 2024.
Times of Israel (EN)
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Ça m’est arrivé cette semaine.
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Les bombardements s’intensifient à l’est de l’Ukraine.
Il n’y a pas une soirée à Kramatorsk qui ne soit rythmée par des explosions plus ou moins lointaines, généralement semblables à un orage distant, rendues surnaturelles par la brièveté du son. Parfois, c’est le long grondement d’une pluie de missiles. Souvent, une détonation fait trembler les murs – comme si la maison se mettait soudainement en branle pour s’arracher du sol et partir en courant.
A force d’habitude, les mélomanes reconnaissent la musique de la guerre. Je peux désormais deviner la distance, le type de munition ou si les tirs viennent ou s’en vont. C’est au doigt mouillé – d’ailleurs, la direction du vent joue beaucoup. Mais on éprouve un plaisir coupable et légèrement jubilatoire, lorsqu’on découvre sur Telegram que l’on avait raison sur le calibre ou la distance.
Il y a un an, j’envoyais un message sur notre groupe Whatsapp pour signifier que j’avais entendu telle ou telle explosion. Aujourd’hui ce n’est plus le cas. L’inconscient finit par faire le tri. On ne s’écrit que si notre cerveau classe nonchalamment la dernière mélodie dans la catégorie des «bombardements» à moins de 10 kilomètres. Et puis, on s’habitue à tout. Le dernier «Boum» - ressenti plus qu’entendu en écrivant ses lignes – provient certainement d’un tir d’artillerie lourde à une dizaine de kilomètres.
C’est dans ce silence absent que, cette semaine, j’ai perdu la moitié de mes points de karma. Réunis avec les collègues, on discute de choses et d’autres. Adossé au placo, j’effleure le mur du pied, pour simuler un bruit sourd et lointain. Si les autres n’ont rien entendu, un de mes confrères, moins rompu au terrain, est pris d’un léger haut-le-corps. La discussion continue, et il commence à fanfaronner. Un peu trop à mon goût.
Sans trop réfléchir, je donne un violent coup de tête en arrière et fais résonner la pièce, trembler les fenêtres et bouger les casseroles. Mon camarade hâbleur se fige, les yeux écarquillés, les mains en l’air. « Celui-là était vraiment très près… », dit-il en essayant de reprendre contenance malgré ses oreilles rouges. Les collègues ukrainiens explosent de rire. Quant à moi, je me sens mal d’avoir joué avec ses peurs. Dommage que je ne sois pas croyant, j’aurais allumé un cierge pour me faire pardonner. A la place, je lui ai cuisiné une omelette…
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Elena Tita/Getty Images
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Portrait de la jeunesse volée d’Ukraine.
Ce lundi, Kyiv Independent brosse raconte le quotidien des jeunes du pays. Certains ont fui, et d’autres se battent ou étudient dans des conditions difficiles. Ils tentent de garder espoir pour l’avenir de l’Ukraine, conscient qu’ils seront la génération chargée de la reconstruction. Pour aller plus loin, vous pouvez aussi lire un de mes articles, que j’avais rédigé à ce sujet dans la région de Kherson.
Kyiv Independent (EN)
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L’Europe se lance dans la course aux obus.
Alors que les Etats-Unis passent au second plan sur l’aide à l’Ukraine, l’UE s’est engagée dans une course contre la montre pour fournir des centaines de milliers d’obus. C’est en tout cas l’analyse que livre le Kyiv Post, estimant que l’armée ukrainienne aurait besoin d’environ «2000 obus par jour/750 000 obus par an pour avoir une chance de défendre ses positions» et «le triple pour soutenir une offensive». Hier, Zelensky déplorait que seuls 30% des obus d’artillerie promis par Bruxelles avaient été livrés. Josep Borrell, haut représentant de l’Union, assure que les Européens seront en mesure de fournir 1,15 million d’obus avant la fin 2024.
Kyiv Post (EN)
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Le Premier ministre bulgare promet des armes à Volodymir Zelensky.
C’est la première visite en Ukraine pour Nikolai Denkov. D’abord hésitante, la Bulgarie a finalement adopté une position résolument pro-Kiev. Il s’est engagé à fournir des armes à l’Ukraine, malgré l’opposition de son président Rumen Radev. Zelensky a remercié le Premier ministre pour «les discussions fructueuses et pratiques». Il a promis d’aider son voisin «à accroître les flux commerciaux et à rétablir une navigation normale dans les régions de la mer Noire et du Danube».
Kyiv Independent (EN)
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Le module lunaire japonais revient à la vie.
Le SLIM s’était fait silencieux après un alunissage de travers, qui l’empêchait de déployer ses panneaux solaires. Avec cette avarie, les scientifiques pensaient que l’engin ne survivrait pas à la nuit glaciale, soit deux semaines à environ -130°C. Samedi, un petit signal radio a été reçu par l’équipe japonaise, qui s’est fendue d’un tweet enthousiaste. Après deux premières tentatives ratées, c’est un grand succès pour le Japon et sa course à l’exploration lunaire.
Numérama (FR)
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Votre correspondant.
Plus ou moins journaliste, plus ou moins photographe, j’aime la neige, les pancakes et les belles histoires. Historien de formation, aussi organisé que l’armée russe et ponctuel qu’un bus malien, je fuis les lourdeurs de l’administration dans les pays où il n’y en a plus. Après des années d’Afrique, je redécouvre les saisons en Ukraine. Je n’aime pas travailler, j’aime apprendre.
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Avenue du Bouchet 2
1209 Genève
Suisse
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