Les infos que j'ai retenues pour vous

Bâtiments détruits dans le camp de réfugiés de Jabalia, au nord de la bande de Gaza, 14 avril 2025 © Keystone / EPA / Haitham Imad

Trêve à Gaza: les négociations ont commencé à Doha. Et elles n’ont semble-t-il pas beaucoup avancé après près de trois heures et demie d’échanges entre des représentants d’Israël et du Hamas qui se sont déroulés dans deux bâtiments distincts de la capitale du Qatar. Des messages et des éclaircissements ont bien fait la navette via les médiateurs qataris et égyptiens, mais aucun progrès n’aurait été réalisé. Les négociations doivent néanmoins reprendre aujourd’hui, selon des modalités similaires. Selon l’agence de presse Reuters, dont les journalistes se sont entretenus avec deux responsables palestiniens, la délégation israélienne ne serait pas «suffisamment autorisée» à parvenir à un accord avec le Hamas.

Le bilan des inondations au Texas s’élève dorénavant à 81 victimes, dont 28 enfants. Et les recherches se poursuivent sur de vastes étendues du centre du Texas après que de fortes pluies ont provoqué des crues soudaines sur la rivière Guadalupe en fin de semaine dernière et que des dizaines de personnes sont toujours portées disparues. Les météorologues mettent en garde contre de nouvelles pluies et de possibles crues soudaines dans les zones les plus durement touchées. La brutalité des crues et les dérèglements climatiques sont bien sûr à blâmer, mais certains pointent du doigt également les absences dans certains bureaux locaux du National Weather Service, en manque de personnel, compliquant plus encore la coordination des plans d’urgence au niveau local.

A Rio, les BRICS+ s’inquiètent des droits de douane «unilatéraux» de Trump. Le sommet annuel des chefs d’Etat et de gouvernement des BRICS+, l’organisation démarrée à quatre en 2009 (Brésil, Russie, Inde et Chine) et qui compte désormais 10 membres (l’Arabie Saoudite ne l’ayant pas encore rejoint formellement), s’est tenue hier dans l’ancienne capitale du Brésil, sans Xi Jinping ni Vladimir Poutine. Les dirigeants des plus grandes puissances émergentes ont exprimé leurs graves préoccupations face aux droits de douane imposés par Donald Trump, sans jamais que le président américain ne soit nommé directement. Dans son discours d’ouverture, le président brésilien Lula da Silva a également souligné que les «BRICS [étaient] les héritiers du Mouvement des non-alignés», et a appelé à resserrer les rangs face aux menaces pesant sur le multilatéralisme.

Israël frappe des cibles houthies au Yémen. L’armée israélienne a annoncé avoir frappé tôt ce matin des cibles houthies dans les ports yéménites de Hodeidah, Ras Isa et Salif, ainsi que la centrale électrique de Ras Qantib. Ces frappes, les premières depuis près d’un mois, constitueraient une riposte aux attaques répétées contre Israël, a ajouté l’armée. La plupart des dizaines de missiles et de drones tirés vers l’Etat hébreu ont été interceptés ou sont tombés à court d’impact. Tsahal a également attaqué le navire Galaxy Leader dans le port de Ras Isa, saisi par les Houthis fin 2023, sur lequel un système radar aurait été installé par les forces houthies pour suivre les navires dans l’espace maritime international.

Il est temps de raconter le monde

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Dans mon radar aujourd'hui

Netanyahou à la rencontre de Trump à la Maison Blanche. Contrairement aux habitudes, la réunion devrait être fermée aux médias et aucune conférence de presse n’a été prévue. Juste avant de quitter l’aéroport Ben Gourion hier soir, le premier ministre israélien a déclaré qu’il y avait désormais une opportunité «d’élargir le cercle de la paix, plus que quiconque aurait pu l’imaginer». Il a également indiqué que les négociateurs israéliens participant aux discussions de cessez-le-feu au Qatar avaient reçu des instructions claires pour parvenir à un accord dans les conditions acceptables par Israël. Associated Press aurait eu accès à la dernière proposition soumise au Hamas, selon laquelle un cessez-le-feu de 60 jours permettrait à l’organisation palestinienne de remettre 10 otages vivants et 18 morts, en échange de quoi les forces israéliennes se retireraient dans une zone tampon le long des frontières de Gaza avec Israël et l’Egypte, et une aide importante serait acheminée.

L’IA, toujours et encore, mais cette fois elle s’invite dans mon cours. Ce que je décris un peu plus bas via l’article de rest of world, ça me concerne en fait directement, et j’y ai été confronté pas plus tard… qu’hier, en corrigeant des essais.

Je le confesse, j’ai moi-même utilisé l’IA pour détecter l’IA, mais sans avoir au préalable lu une première fois les textes envoyés par mes étudiants. L’objectif était d’avoir une perception d’ensemble, et surtout de comprendre quel meilleur usage il pourrait être fait de l’IA – sachant que les universités ont toutes des approches différentes, plus ou moins restrictives, concernant l’usage de l’IA pour les travaux notés des étudiants. A noter aussi que les outils de détection coûtent cher…

Avoir recours à l’IA pour détecter l’IA permet de systématiser l’approche en relevant les travers habituels des agents conversationnels, notamment en ce qui concerne la qualité des sources, le degré de réappropriation de celles-ci par les étudiants, et la façon de les mettre en perspective dans le cadre d’un questionnement conceptuel précis. Il n’y a plus beaucoup de pures «hallucinations» ; en revanche, des tics de langage, un déferlement d’outils conceptuels et des conclusions bancales – soit trop nuancées, soit, au contraire, manquant de subtilité – ça, j’en ai eu pléthore.

Tous les étudiants à qui j’ai fait la remarque et détaillé l’usage de l’IA ont admis y avoir eu recours. Souvent a minima, pour explorer le sujet ou corriger la qualité de l’écriture en anglais. Parfois de façon plus extensive, nécessitant une réécriture intégrale.

Côté profs, on se pose la question de savoir si l’on ne va pas réintroduire les devoirs sur table en temps limité, écrits à la main… Ça ne résout pas la question des travaux à la maison et des présentations magnifiquement produites sous Canva!

Mon labo chinois

Page d’accueil de DeepSeek sur un smartphone à Pékin, 28 janvier 2025. © Keystone / AP Photo / Andy Wong

Dans la course mondiale à l’IA, la concurrence chinoise se fait de plus en plus pressante. Et ce ne sont pas simplement des spécialistes du benchmarking geek qui le disent, mais le fait que des grandes entreprises internationales non-chinoises adoptent également DeepSeek, le champion du chinois High-Flyer mis à jour en mai, «en plus» de ChatGPT, le porte-étendard de l’américain OpenAI. Ainsi, HSBC et Standard Chartered auraient commencé à tester les modèles de DeepSeek en interne, et Saudi Aramco, la plus grande compagnie pétrolière mondiale, a récemment installé cette IA chinoise dans son principal centre de données. Même les grands fournisseurs de services cloud américains tels qu’Amazon Web Services, Microsoft et Google proposent dorénavant DeepSeek à leurs utilisateurs. Et comme dans de nombreux autres secteurs, les entreprises chinoises conquièrent les clients en proposant des performances presque aussi bonnes à des prix bien inférieurs.

A l’université, le principal ennemi de l’IA c’est… l’IA! C’est un peu le serpent qui n’en finit pas de se mordre la queue puisque la folie de l’utilisation des agents conversationnels basés sur des grands modèles de langage par les étudiants en Chine a donné lieu à une contre-attaque des universités via l’IA pour détecter l’IA, laquelle se trouve maintenant à nouveau défiée par les étudiants qui utilisent l’IA pour tromper les détecteurs d’IA… Côté étudiants, on se justifie en disant que les détecteurs adoptés par les universités produisent beaucoup de «faux positifs» (repèrent de l’IA là où il n’y en a pas), et côté universités, on essaie péniblement d’endiguer la déferlante. Plus d’une douzaine d’universités, certaines parmi les meilleures, limitent dorénavant la part du contenu généré par l’IA dans les travaux finaux entre 15% et 40%, sachant que les mémoires de fin d’études sont obligatoires, et l’échec aux contrôles peut entraîner l’expulsion ou un retard dans l’obtention du diplôme.

Et si la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine favorisait l’apprentissage des langues? A Yiwu, dans le Zhejiang, là où se trouve le plus grand marché de petites marchandises au monde, certains exposants délaissent l’anglais pour se mettre à l’arabe et/ou à l’espagnol. La faute à la guerre commerciale avec les Etats-Unis, mais aussi plus largement à la réorganisation du commerce mondial. En 2024, près des deux tiers des exportations de Yiwu étaient destinées aux pays des nouvelles routes de la soie (La Belt and Road Initiative lancée par Xi Jinping en 2013 et qui rassemble aujourd’hui plus de 150 pays), avec une croissance à deux chiffres en Amérique latine et dans le Golfe. C’est donc assez logiquement qu’une école de commerce qui offrait depuis 19 ans des cours d’anglais gratuits le matin a inauguré son premier cours d’arabe en avril, suivi d’un cours d’espagnol en mai. Et le succès est au rendez-vous puisque de nouvelles sessions devraient démarrer en septembre.

Une raison d'espérer

Devant le bâtiment de la Commission européenne, le Berlaymond, à Bruxelles. © Keystone / EPA / Olivier Hoslet

Entrée en vigueur du code de conduite contre la désinformation mis en place par l’UE. Et ce, depuis le 1er juillet. Ce qui était autrefois un cadre d’autorégulation volontaire est désormais intégré à la législation sur les services numériques de l’Union européenne, le Digital Services Act, imposant aux très grandes plateformes en ligne et aux très grands moteurs de recherche des obligations renforcées en matière de transparence et d’audit afin de combattre plus efficacement les menaces protéiformes de la désinformation. Le poids de la preuve a donc changé de camp, puisque ce sera aux plateformes de prouver, sur une base annuelle, qu’elles respectent leurs engagements. Gros bémol pointé du doigt par les ONG: la crédibilité des audits sans un cadre d’évaluation clair et un accès aux données pertinentes. A suivre donc.

«Aujourd’hui, le Parti de l’Amérique voit le jour pour vous rendre votre liberté».

Ce sont les mots d’Elon Musk pour annoncer hier, sur son réseau social X, la création d’un nouveau parti politique pour contester au Parti républicain dominé par Donald Trump son soi-disant monopole sur le pouvoir politique aux Etats-Unis. Et de préciser: «Quand il s’agit de ruiner notre pays par le gaspillage et la corruption, nous vivons dans un système à parti unique, et non dans une démocratie». C’est l’adoption, vendredi dernier, du «grand et beau projet de loi» (One Bill Beautiful Bill Act) de réduction d’impôt et de dépenses qui a mis en rage l’ancien allié du président et conduit à la création de cette nouvelle formation politique censée vraiment défendre les intérêts des Américains.

C’est à grands coups de sondages personnels sur X que Musk semble vouloir conduire les affaires de son nouveau hochet: d’abord pour la création du parti, et maintenant pour la tenue du raout inaugural marquant le lancement du… Parti de l’Amérique (America Party) ou du Parti américain (American Party)? C’est selon, d’un tweet à l’autre. Et puis Trump n’a pas manqué de se gausser de l’initiative muskienne sur son réseau Truth Social, y voyant là une nouvelle preuve du «naufrage» de son ancien compagnon de route et bailleur de fonds.

Votre correspondant. J’ai découvert l’univers chinois dans les années 1980, avant de m’installer à Hong Kong en 1994. Depuis, je m’efforce de rendre cet Orient de moins en moins lointain aussi accessible que compréhensible. Pour montrer qu’il y a encore un marché au-delà des agents conversationnels, je vous conseille la lecture d’une immersion participative du Guardian signée Amy Hawkins, dans laquelle la correspondante à Pékin nous emmène dans les nouveaux bars de voyance de la capitale chinoise. Un regain de spiritualisme qui montre aussi que l’économie ne va pas très bien…