Les infos que j'ai retenues pour vous

Keystone / AP Photo / Seth Wenig

Bouche cousue pour Donald Trump. Accusé par une Cour new-yorkaise d’avoir surévalué ses actifs pour obtenir des prêts bancaires, l’ancien président américain a diffamé un fonctionnaire du tribunal à peine son obligation de silence révoquée. Il l’a notamment qualifié de «juriste très dérangé et méchant». Hier, le juge réactivait donc la mesure. Il a assuré que, cette fois-ci, elle serait mise en oeuvre avec «vigueur et rigueur». Les avocats de Donald Trump ont fait appel, arguant que l’ordre contrevient au droit à la liberté d’expression.

La Russie bannit les mouvements LGBT. La Cour suprême du pays a délibéré à huis clos, n’admettant les journalistes qu’au moment de rendre son verdict. Le «mouvement public international LGBT», comme l’appellent les juges en dépit de l’inexistence formelle d’une telle organisation, est désormais assimilé à une organisation extrémiste. A ce titre, ses activités sont interdites sur l’ensemble du territoire.

La COP28 s’ouvre avec des promesses de financement. La 28e conférence des Nations unies sur le changement climatique a accouché d’un nouveau fond destiné aux pays en développement. Il s’agit de les aider à faire face aux catastrophes climatiques. Plusieurs pays ont d’ores et déjà émis des promesses de don. Les Emirats arabes unis et l’Allemagne se sont engagés à verser 100 millions de dollars chacun, contre 51 millions pour le Royaume-Uni et une maigre enveloppe de 17,5 millions seulement pour les Etats-Unis.

Dans mon radar aujourd'hui

Les transporteurs slovaques menacent de bloquer la frontière avec l’Ukraine. Ils jugent la concurrence déloyale avec leurs homologues ukrainiens. L’association de camionneurs slovaques, inspirée par les actions entreprises en Pologne ces trois dernières semaines, compte bloquer la frontière dès demain si le gouvernement ne prend pas des mesures. Selon elle, les transporteurs ukrainiens ne se limiteraient pas à acheminer des biens vers l’UE et offriraient également leurs services à l’intérieur du bloc.

Dans mon quartier de Harlem, resquiller le métro est une question de solidarité. On s’aide l’un l’autre à économiser les trois dollars du ticket. Les premières semaines ici, combien de fois ai-je sorti ma carte au tourniquet, tandis qu’une bonne âme tenait ouverte la sortie de secours en me faisant signe d’entrer.

«Come on man!» Et de soupirer en roulant des yeux au plafond.

J’ai fini par craindre que mon obstination à payer me fasse passer pour un snob. Aux Etats-Unis, quand on est blanc dans un quartier noir, on ne peut éviter ce genre de questions. J’ai donc accepté. Depuis, c’est moi qui tient parfois la porte pour les autres. Je m’intègre, quoi.

L’autre jour, dans un voisinage autrement plus cossu, je m’empêtrais dans la foule d’une station bondée avec le pousse-pousse de ma fille. Emu de ma situation, un type m’a ouvert de l’intérieur. Je suis entré et… Un agent m’a interpellé. Considérant mon attirail de jeune père – il exige plus que de sérieuses contorsions au tourniquet –, il m’a fait grâce d’une amende. Mais, je vous le jure, il m’a toisé comme si j’étais à l’origine de tous les maux du monde, de la peste, du choléra et de la faille de San Andrea.

Autre quartier, autres moeurs. A New York, vous changez de monde tous les 20 blocs ou presque. Il est toujours bon de s’en rappeler.

Mon labo américain

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Dans les villes américaines, les classes sociales se mélangent peu. On tend à s’imaginer New York ou Chicago comme d’énormes melting-pots qui brassent sans distinction des gens de tous horizons. Publiée dans Nature, une étude de l’Université Stanford chambarde ce cliché. Basée sur les données de téléphonie mobile, elle montre que dans les métropoles, les classes socio-économiques se mélangent bien moins que dans les petites villes et milieux ruraux. Pour mitiger cette forme de ségrégation, les scientifiques préconisent de repenser l’urbanisme et d’offrir des espaces d’interaction.

Des comptes Facebook chinois pour semer la division chez les électeurs américains. Meta, la maison-mère du réseau social, a annoncé avoir éliminé 4789 faux profils élaborés en Chine. Censés appartenir à des électeurs américains moyens – avec photos, noms et adresses –, ils relayaient une variété de contenus polarisant à propos de la politique des Etats-Unis ou de leurs relations avec la Chine. Les vues exprimées ne correspondent pas à un camp en particulier, mais se caractérisent plutôt par leur nature polémique. Il semble dès lors que l’objectif n’est pas tant de favoriser un parti que de polariser l’opinion publique.

L’Univers mis en musique. Et si l’on convertissait en sons les images du ciel profond? La NASA a lancé le projet Chandra et, à l’intérieur de celui-ci, The Universe of Sound. Il s’agit d’établir des correspondances mathématiques entre les pixels d’une image et des sonorités pour, littéralement, «écouter» le centre de notre galaxie ou les restes d’une supernova. La compositrice Sophie Kastner s’est jointe à l’aventure pour mettre en notes ces données. Ses partitions se prêtent à une interprétation orchestrale des tréfonds de l’Espace avec violons, violoncelles, flûtes et clarinettes.

Une raison d'espérer

La reforestation n’implique pas un choix entre climat et biodiversité. La plupart des projets de replantage ont pour but de mitiger la crise climatique en séquestrant un maximum de carbone. Mais en favorisant les essences à croissance rapide, certains experts craignent que les forêts restaurées finissent par nuire à la biodiversité. Publiée dans Science Advances, une étude menée à Bornéo montre qu’il est possible de concilier les deux objectifs – à condition de respecter certains principes.

Votre correspondant. Journaliste et communicateur scientifique, procrastinateur professionnel, je fais tout à la dernière minute. Cet autoportrait ne fait pas exception. Moi qui ai toujours rêvé d’Orient, j’ai pris la route de l’Ouest pour atterrir à New York où, comme moi, le monde entier semble s’être donné rendez-vous sans vraiment savoir pourquoi.